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Entretien avec
Osman Betin


Osman Betin

Osman Betin fut un fidèle du réalisateur Cetin Inanç, avec lequel il a tourné plusieurs films en tant qu'acteur. Son rôle le plus marquant reste sans doute celui du méchant chef ninja dans Death Warrior. Il aurait semble t-il été le professeur de karaté de Cüneyt Arkin pendant 12 ans. Un individu sympathique, mais un peu louche aussi. Une information publiée dans le journal turc Hürriyet rapportait qu'Osman Betin avait été arrêté et condamné à 8 ans de prison pour avoir volé 110.000 dollars chez un riche homme d'affaires en avril 2000... Contacté par e-mail grâce au forumeur turcophone Orkhan, il a quoi qu'il en soit gentiment accepté de nous accorder un petit entretien, hélas très succinct. Osman Betin s'est éteint en 2015, quelques jours avant de fêter ses 56 ans.

Interview menée en décembre 2006 par Orkhan et la Team Nanarland.


Je suis né le 23 décembre 1959 à Adana, dans le sud de la Turquie. J'ai commencé à pratiquer le karaté en 1972. J'ai rencontré Cüneyt Arkin en 1982. J'ai d'abord commencé à travailler dans le cinéma en dirigeant les chorégraphies de combats de karaté dans les films de Cüneyt. Et puis un jour il m'a proposé de passer devant la caméra.

Osman Betin (debout, barbu, en rouge et noir) aux côtés de Cüneyt Arkin (en polo bleu au centre), dans son école de karaté.


Mon premier film en tant qu'acteur est Dört yanim cehennem (1982) [Littéralement : L'enfer est partout autour de moi]. Cela a été un vrai test pour moi. On a ensuite tourné Vahsi Kan[Littéralement : Sang sauvage], une copie de Rambo. Nous avions très peu de moyens, et avons tourné avec beaucoup de difficultés.



Osman Betin dans Vahsi Kan (1983).

Nous avons eu ensuite l'idée de tourner un film de ninjas. On a commencé à le préparer avec Cüneyt 15 jours avant le tournage. Ce fut donc Ölüm savasçisi (alias Death Warrior), en 1984. Tous les karatékas que vous voyez dans le film étaient réellement mes élèves. Je considère ce film comme une réussite, malgré tous les problèmes matériels et financiers. Il a été tourné en 25 jours, avec là encore très peu de moyens. Pour tout vous dire, ce film étant le premier réalisé par la maison de production de Cüneyt, mes élèves et moi avons tourné gratuitement.


J'étais le professeur de karaté de Cüneyt, pendant une douzaine d'années. Après une journée de tournage, on allait chez lui pour que je lui donne des cours. Il s'agissait essentiellement de karaté mais aussi de techniques de kung-fu. Je me suis bien formé à l'art du karaté au cinéma et je savais comment rendre les combats plus amples et gracieux.



Cüneyt Arkin et Osman Betin dans Ölüm savasçisi (alias Death Warrior), en 1984.



Pour Cüneyt, j'étais incontournable en ce qui concerne les scènes d'arts martiaux. L'emploi du trampoline dans ses films, par contre, c'est une idée de Cüneyt ! Il maîtrise bien son utilisation, à laquelle il a été formé il y a longtemps, sans doute au cirque.


Aujourd'hui, un film comme Ölüm savasçisi / Death Warrior est quasiment introuvable, et je m'en inquiète. En Europe, il y a Kalkavan Vidéo qui distribue des films turcs, ils en ont peut-être des exemplaires. Sinon, vous pouvez aussi voir sur le site de Cüneyt.


J'ai joué dans beaucoup de films et gagné pas mal d'argent, mais je boude le cinéma depuis 15 ans. En ce moment, je donne des cours de fitness, de boxe thaï et de kickboxing, uniquement à des hommes d'affaires triés sur le volet. Il y a beaucoup à dire sur le monde du cinéma, les choses vont et viennent. De nos jours, le cinéma turc est aux mains des gens du théâtre sortant des écoles... et qui ne veulent pas des artistes trop exubérants...!

- Interview menée par La Team Nanarland -