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L'Avion de l'Apocalypse


L'Avion de l'Apocalypse

Titre original :Incubo sulla citte contaminata

Titre(s) alternatif(s) :L'Invasion des zombies, City of the walking dead, Nightmare city, La Invasiõn de los zombies atõmicos

Réalisateur(s) :Umberto Lenzi

Année : 1980

Nationalité : Italie / Espagne / Mexique

Durée : 1h32

Genre : Le Sprint des morts-vivants

Acteurs principaux :Francisco Rabal, Laura Trotter, Hugo Stiglitz, Mel Ferrer

Nikita
NOTE
2/ 5




On ne devrait pas toujours se fier au seul avis d’autrui. Un confrère nanardeur et cinéphile éminent m’avait ainsi refilé le DVD de ce film en maugréant, d’un air désabusé, « Mouais, j’ai été déçu, c’est plutôt un navet… ». M’abandonnant le précieux objet comme une vieille chaussette, mon camarade me quitta en se dirigeant d’un pas traînant vers la projection du film « Les Gaous » qu’il essayait de voir en entier pour la troisième fois afin de pouvoir mettre à jour sa chronique.



Quand on vous dit de vous méfier des compagnies "low cost" !!


Autant dire que, me fiant à l’avis éclairé d’un cinéphile distingué, je n’attendais pas grand-chose de ce film, sinon une bisserie soporifique. Poussé par le masochisme, j’enfournais le DVD dans mon lecteur, et j’eus alors l’agréable surprise de passer un très agréable moment en regardant cet « Avion de l’apocalypse » plaisamment grotesque.



Les passagers d’Air France se révoltent !


Nous n’atteignons pas ici les sommets de « Virus Cannibale », car le film est très correctement réalisé et rythmé, ne s’aventurant pas vers les niveaux de démence d’un Bruno Mattei. Mais l’idiotie de cette pseudo-invasion de zombies, la ringardise des effets spéciaux, l’ineptie de certains rebondissements, alliées à une mise en scène plutôt solide, font de cette « Invasión de los zombies atómicos » italo-hispano-mexicaine un spectacle très agréable.



A force de mégoter sur les plateaux repas, forcement, les passagers ont faim !


Commençons par définir précisément le postulat du film : contrairement à ce que pourrait laisser croire le titre hispanique, ou même le visionnage de certaines scènes, il ne s’agit aucunement d’une histoire de zombies ! Les créatures qui menacent le monde dans ce film ne sont pas des morts-vivants mais des hommes atteints par un virus qui les a changés en fous sanguinaires. A part cela, ils sont tous pourris, et on ne peut les tuer qu’en leur tirant dans la tête (le virus les ayant rendus invulnérables). Ben, heuuuu... c’est quoi la différence avec des zombies, alors ? On peut noter qu’ils courent (ce qui les rend d’ailleurs plus efficaces que des morts-vivants classiques, quoi que puissent dire les puristes) et font preuve à l’occasion d’une certaine intelligence, en utilisant parfois des armes et en usant de stratégies d’attaque.


Puisqu'on vous dit qu'on n'est pas des zombies...


L’explication réside dans les pressions de la production, qui imposa au réalisateur Umberto Lenzi de rendre les créatures le plus semblables possible aux zombies de George Romero. Lenzi parvint à imposer certaines idées, mais ne put éviter d’en faire un film de "demi-zombies". On notera cependant que l’idée des zombies / contaminés qui courent a été joyeusement reprise dans « 28 jours plus tard » et « L’Armée des morts », mais nous ne viserons personne en particulier.




Les programmes de la TNT, c’est pas encore ça…


Cette parenthèse étant refermée, on pourra apprécier « L’Avion de l’apocalypse » pour ce qu’il est : un bis italien correctement troussé (Umberto Lenzi, bon professionnel de la mise en scène, n’atteint pas ici le ridicule de « La Guerre du Fer ») mais contenant de belles perles nanardes.


Outrés par tant de mauvais goût, les zombies envahissent le studio de télé !


On passera sur le point de départ des contaminés qui descendent de l’avion du titre, porteurs du virus, en tuant tout le monde sur leur passage : il en vaut un autre. Attardons-nous plutôt sur ce qui fait tout l’intérêt et la crédibilité des scènes mettant en vedette les contaminés : leurs maquillages ! Haaaa, le beau travail que voilà ! Les morts-vivants de « Virus Cannibale » faisaient penser selon les scènes à des steaks ambulants ou à des mimes enfarinés, ceux-là semblent avoir obtenu leur look en se faisant tartiner la gueule avec de la crotte de pigeon ! De pures merveilles de maquillage nanar qui, associées aux grimaces des figurants, transforment toutes les scènes d’attaques en moments de haute comédie !



Sapristi, il y a même un moustachu nanar !


Un autre atout pour le versement dans la nanardise du film réside dans la prestation des comédiens. Le rôle principal du journaliste télévisé est tenu, co-production oblige, par l’acteur mexicain Hugo Stiglitz, inoubliable héros de « La Nuit des Mille Chats ».


Hugo Stiglitz : sa barbe est plus charismatique que lui !


Mais quel comédien ! Quelle expressivité ! C’est bien simple, on dirait une tranche de mou de veau avec des poils de barbe ! Inconsistant comme une méduse, Hugo Stiglitz nanardiserait n’importe quel personnage de héros ! En comparaison, sa partenaire italienne, Laura Trotter (vue également dans « Rush »), fait des efforts héroïques pour donner l’air d’y croire, mais sa motivation se retourne contre elle : on ne joue pas dans un film d’horreur bis comme si on interprétait Pirandello sur la scène de la Fenice…


N’ai-je donc tant vécu que pour cette infamie ? Etre l'héroïne d'un nanar pareil !

Heu… Hugo, tu pourrais te bouger un peu ? On joue notre grande scène d'émotion, là…

J’en ai marre de travailler avec des Mexicains inexpressifs, je suis une grande actrice, moi !!!


Francisco Rabal, grand acteur espagnol qui travailla notamment avec Luis Buñuel, traverse quant à lui le film avec une indifférence si profonde que les airs de Droopy de Robert Ginty en paraîtraient quasiment expressionnistes.


Y’a pire : après, j’ai joué dans « Le Jour et la Nuit » de Bernard-Henri Lévy…


On peut en dire autant de Mel Ferrer, acteur hollywoodien prestigieux, naufragé depuis longtemps dans la série B européenne, qui interprète un général à la remarquable inefficacité : ses scènes semblent avoir été tournées en trois jours dans un sous-sol de la maison du producteur…


Bon, hips, whisky pour tout le monde, hips ! Je vais vous raconter des anecdotes de tournage de « Scaramouche » !


Sans atteindre des sommets nanardesques, « L’Avion de l’apocalypse » contient, à mon humble avis, de belles perles qui en rendent la vision plaisante. Figurants démotivés (ou trop motivés), dialogues bêtifiants ou n'importequouesques (« En lésionnant [sic] les centres nerveux, on peut provoquer la paralysie qui dans ce cas devrait entraîner la mort par inanition »), effets spéciaux douteux, agrémentent un film qui nous gratifie par ailleurs de l’un des plans nichons les plus gratuits de l’histoire du cinéma, lorsqu’un contaminé dépoitraille sa victime d’un geste rageur avant de la trucider ! (Non, non, ma réputation étant déjà faite sur ce plan-là, vous n’aurez pas d’image de la scène !)



Mon Dieu, c’est horrible ! Ces maquillages sont vraiment trop mauvais !


Splotch !

Eh les gars, vous avez de la pâte à pizza trop cuite sur la figure...


Ciel, un zombie communiste !


Ajoutez à cela une des fins les plus stupides de toute l’histoire du cinéma et vous aurez un petit nanar très consommable, que sa qualité technique rend d’autant plus visible. A consommer en apéritif, avant de passer à des choses plus costaudes !

- Nikita -
Moyenne : 2.66 / 5
Nikita
NOTE
2/ 5
John Nada
NOTE
4/ 5
Labroche
NOTE
3.5/ 5
TantePony
NOTE
3.5/ 5
MrKlaus
NOTE
3/ 5
Rico
NOTE
2/ 5
LeRôdeur
NOTE
1/ 5
Jack Tillman
NOTE
2.25/ 5

Cote de rareté - 1/ Courant

Barème de notation
Le film a été édité plusieurs fois en VHS, par "Super Vidéo Productions", par "Vidéo Spectacles" et aussi par "Initial" sous le titre "L'Invasion des Zombies". Réédité en DVD par "Néo Publishing" (qui a fait un travail soigné et propose les versions française, anglaise et italienne), on peut le dénicher sans trop de difficultés.






A noter cette belle escroquerie à la jaquette rapportée par Walter G. Alton et Le Rôdeur :


Se cache ici non pas le film de Fulci, mais « L’Avion de l’apocalypse » de Umberto Lenzi. Ce qui est sympa en plus c'est que le titre qui apparaît dans la VHS est « L'Invasion des zombies » (autre nom connu de sortie de ce film). Avec, au passage, des photos qui ne proviennent pas du film de Fulci non plus, mais de « La Nuit des Morts-vivants » (version Tom Savini).
En revanche, si vous dénichez cette édition dans la collection "Best of Horror", c'est cette fois-ci bien "L'Enfer des Zombies" de Fulci que vous trouverez à l'intérieur, mais dans une version expurgée avec une image illisible.


Merci "Initial", vous êtes des Dieux.