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Big Boss à Bornéo


Big Boss à Bornéo

Titre original :She nu yu chao

Titre(s) alternatif(s) :Bruce Lee en Nouvelle Guinée, L'Oeil du Cobra

Réalisateur(s) :C.Y. Yang & Joseph Velasco

Année : 1978

Nationalité : Hong Kong

Durée : 1h30

Genre : Bornéo et Juliette

Acteurs principaux :Bolo Yeung, Bruce Li, Cheng Sig, Dana

MrKlaus
NOTE
3/ 5


Bruce Lee in New Guinea !



Nul n’est censé ignorer le potentiel nanar de Bruce Li, ne serait-ce que par son nom qui nous rappelle vaguement quelqu’un (mais je ne vois pas qui). Aussi quand il quitte la Chine pour aller se promener près de Bornéo afin d’affronter un sorcier d’opérette, notre joie ne connaît plus aucune limite.



Mais commençons par le commencement, c’est à dire au générique. Le spectateur s’aperçoit très vite qu’il n’a pas été dupé sur la marchandise puisque notre Bruce Li favori (ah si ! je sais d’ou vient ce nom, c’est un hommage à Bruce Le !) affronte le grand méchant de l’histoire : le sorcier cité plus haut, se trémoussant avec sa longue chevelure tel un chanteur de Glam Rock sous ecstasy.





« Mais heu… Monsieur ! Pourquoi ils combattent dès la première scène sans qu’on n'ai aucune explication ?
– Parce que Bruce est gentil et le sorcier est méchant, tout simplement, va pas chercher plus loin. Puis ça permet aussi de présenter les deux personnages principaux sans trop se casser la tête.
»



Ensuite nous voyons notre héros faire un peu de jogging avant d’être importuné par une bande de monte-en-l’air qui veulent lui subtiliser son médaillon. Heureusement ils s’en sont pris à la mauvaise personne et après une feinte terrible, Bruce leur fait mordre la poussière. Puis il rejoint un ami qui lui propose d’aller passer quelques jours de vacances sur l’île du serpent (ah ben bravo ! j’me suis fait avoir, ça se passe même pas à Bornéo !), endroit dangereux peuplé de fanatiques en caleçons et de singes karatékas. On ne sait pas trop ce qui les motive à se rendre là-bas, d'autant que pour prendre des vacances il y a des endroits quand même beaucoup plus attrayants (j’aimerais bien connaître le nom de leurs agence de voyage).



Accompagnés par deux guides facétieux (ils volent des bananes aux stupides indigènes), nos compères vont croiser le chemin d’un aventurier sans scrupule qui est à la recherche de la perle du serpent. Ce dernier finira rapidement éliminé par le sorcier qui l’empoisonnera grâce à sa bague. Bien entendu nos héros vont rapidement s’opposer à la cruauté du Dieu du serpent affublé d’un masque de carnaval (vous avez tous eu le même étant petit) et de ses hommes de main.


Le sorcier.


Le même avec quelques amis.



Grièvement blessé par le sorcier, Bruce est recueilli par la grande prêtresse qu’il va évidement sauter après s’être rétabli. Mais le sorcier n’est pas content car il voudrait que son fils épouse la prêtresse, donc il va jeter un sort sur sa progéniture (qu’elle a eu avec Bruce). Pour guérir l’enfant il n’y a pas trente-six solutions, il faut dérober la perle du serpent. En outre, un trio d’aventuriers étrangers convoitent eux aussi le fameux diamant (White Fire ! White Fire ! Heu… Non monsieur, vous vous êtes trompé de film, Vivre Pour Survivre c’est au fond à gauche…). Tout cela va évidemment se régler à grands coup de savates dans la gueule. Mais pour ne pas spoiler je ne vous révèlerai pas la fin.

Le figurant mystère


Mais qui est donc cet énigmatique personnage au chapeau qui apparaît, dit trois petits mots et disparaît ?


Non mais dit donc jeune homme ! Je ne suis peut-être qu’un gweilo sous-payé mais j’exige un minimum de respect et… Argh !



« Big Boss à Bornéo » est un sympathique film d’aventure sans prétentions sinon celle de nous distraire. La démarche du réalisateur semble sincère dans la mesure où celui-ci n’essaie pas de surfer sur la vague du "petit dragon" (Bruce Li est crédité ici sous son vrai nom de Ho Chung Tao) mais les distributeurs français et américains n’ont pas été aussi honnêtes. Ajoutez à cela une VF peu inspirée - Qu’est ce qu’il y a ? - Y a plus rien ! » répond Bruce à son ami après une bagarre contre quelques brigands) et on obtient un excellent petit nanar qui se laisse suivre sans ennuis et ravira à peu près tout le monde (sauf les critiques de Télérama).


Darna, le regard vif



Côté interprétation c’est la routine. Ho Chung Tao fait du Bruce Li (les petits cris en moins) et le méchant essaye d’y croire en gesticulant dans tous les sens. L’héroïne est interprétée par Darna, une starlette dont « Big Boss à Bornéo » est le deuxième et dernier film (son premier était « Golgo 13 » avec Sonny Chiba). Bien qu’assez mignonne, celle-ci a l’air constamment shootée par je ne sais quel substance illicite. Les « bad guys » sont soit des grosses brutes sanguinaires (dont l’un est interprété par Bolo Yeung !) soit des sidekicks grimaçants qui feraient passer Alvaro Vitali et les trois Stooges pour des acteurs bressoniens.

Des comédiens sobres et distingués :






Une des meilleures scènes est celle durant laquelle les Amazones font leur apparition en courant sur la plage avec une musique de spot publicitaire du plus bel effet. Mais le clou du film reste Kita, le gorille apprivoisé de la prêtresse chargé de surveiller ses Amazones contre les attaques des indigènes libidineux. On éprouve quand même de la compassion pour le figurant qui a du morfler sous la fourrure par cette chaleur. Il neutralise ses ennemis à grands renforts de figures acrobatiques sur fond de musique disco. On regrette qu’il n’apparaisse que deux fois mais il ne faut pas abuser des bonnes choses…




Par contre, beaucoup moins connu est ce « Bruce Lee l’Invincible » (ou « Karateka l’Invincible » en vidéo), tourné sensiblement à la même période, avec la même équipe technique, les mêmes décors et les mêmes costumes que « Big Boss à Bornéo ». On imagine sans mal ce qu’a dû cogiter le réalisateur après avoir bouclé son film : « Bon c’est fini ! On remballe tout et… Attendez, on a une journée d’avance sur le planning de tournage, on pourrait peut-être s’en faire un autre... Bon allez, on y retourne ! ». Malheureusement « Bruce Lee l’Invincible » est beaucoup moins bien que le précédent (les indigènes en slips de bains n’apparaissent que trop rarement), de plus l’action est censée se dérouler à Bornéo mais tout est tellement mou du genou qu’on ne s’en aperçoit même pas. Le film vaut surtout pour la fin où Bruce Li et son maître affrontent non pas un mais DEUX gorilles (bien que ce soit le même costume qui soit utilisé) ! Ces derniers se révèlent particulièrement teigneux (ils déracinent des arbres en mousse pour frapper leurs adversaires). Mais Bruce leur fera subir un sort peu enviable : l’un se fera crever les yeux tandis que l’autre périra après s’être fait arracher un morceau de crâne (Brigitte, si tu nous lis sache que ce ne sont pas de vrais singes !).



Bref, « Big Boss à Bornéo » se révèle indispensable pour tous nanardeur un tant soit peu fan de cinéma asiatique (d’autant qu’il vient d’être édité en DVD avec une version restaurée, ça serait criminel de ne pas se le procurer).


- MrKlaus -
Moyenne : 2.79 / 5
MrKlaus
NOTE
3/ 5
Kobal
NOTE
1.75/ 5
Nikita
NOTE
2/ 5
Rico
NOTE
3/ 5
Labroche
NOTE
3/ 5
Peter Wonkley
NOTE
4/ 5

Cote de rareté - 2/ Trouvable

Barème de notation
Les gens de chez "Bach Films" sont des personnes de goût : ressortant à tour de bras de vieux films pas chers sous des habillages rutilants pour nous faire croire qu'on a à faire à des chefs-d'oeuvre oubliés du cinéma : monster movies américains des 50's, westerns et polars vintages, ils ont aussi sorti une collection "L'Odyssée du kung-fu" qui puise aussi bien dans les ninjateries du père Godfrey Ho que dans les sous Bruce Lee.



Evidemment cette édition n'a de prestige que le nom, la remasterisation (expliquée dans un petit documentaire bonus rigolo qu'on retrouve sur TOUS les films de chez la firme) consistant à passer le film numérisé dans un programme informatique spécial censé le remettre à neuf. Au vu du résultat final (une image et un son VHS un peu gonflés), on restera dubitatif sur l'intérêt de ce dépoussiérage. Mais au moins si ça peut éviter d'avoir à chercher les cassettes bien pourries de chez "Scherzo" dans leurs collections "Karaté Movies" ou "Blood Sport Festival"...



Le DVD américain.