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Commando Phantom


Commando Phantom

Titre original :Phantom Soldiers

Titre(s) alternatif(s) :Aucun

Réalisateur(s) :Teddy Page, sous le pseudo d'Irvin Johnson

Année : 1987

Nationalité : Philippines

Durée : 1h31

Genre : Commando fantoche

Acteurs principaux :Max Thayer, Mike Monty, Jim Gaines, Corwyn Sperry, Jack Yates

Wolfwood
NOTE
3/ 5

Où qu'on aille dans le monde, quelque soit l'époque, aucun territoire n'a jamais été épargné par les vermines de toutes sortes. Et l'on peut bien prendre des mesures radicales, il y aura toujours un noyau dur de survivants pour venir à son tour semer chaos et désolation en des contrées jadis fertiles et prospères. Regardez ce qui s'est passé au Viêt-Nam : ce n'est pourtant pas faute d'avoir envoyé Chuck Norris et compagnie, mais rien n'y a fait et des années après, le spectre de cette foutue guerre planait encore dans tous les esprits et les Rouges étaient toujours en place. Ce sont justement les sanglants affrontements qu'a connu le pays que Teddy Page a choisi de traiter avec Commando Phantom. Le réalisateur, animé on s'en doute par le souci de dénoncer ces atrocités perpétrées par de lâches enfants de salauds, s'est ainsi lancé dans une reconstitution historique minutieuse qui devrait enfin permettre à la vérité d'éclater au grand jour.


Car quoiqu'on en dise, les responsables n'étaient pas ceux que l'on croyait. Ce n'étaient ni les Américains (franchement comment un représentant des États-Unis pourrait-il être mauvais ?), ni les Vietnamiens. Non, les véritables coupables de cette page sombre de l'Histoire n'étaient autres qu'un commando masqué qui, en massacrant des civils au sein même de leurs villages, attisait le brasier encore fumant de ce conflit en en faisant porter la responsabilité sur les fils de l'oncle Sam. Était-ce une armée de contre-révolutionnaires, des fantômes revenus d'entre les morts, voire pire que tout, des communistes ? Nul ne le sait et, dans l'optique de connaître la vérité, le lieutenant Custer et ses hommes n'ont d'autre choix que de partir en zone hostile, malgré les contre ordres de ces planqués de généraux. Hélas pour nos valeureux soldats, ils seront bien vite pris à partie par cette armée secrète... Les plus chanceux étant faits prisonniers, ce qui n'a rien d'étonnant par ailleurs, vu que la quasi intégralité des membres de cette escouade s'avèrent aussi bêtes que des balais sans manche. Les voir gaspiller les trois quarts de leurs balles pour venir à bout d'une malheureuse fougère sans défense, c'est déjà désolant, mais ce n'est rien à côté de la balourdise avec laquelle ils tombent dans le piège que leurs ennemis leur ont tendu. Même une compagnie de scouts réformés aurait été plus efficace.


Le commando mystère, aussi appelé "les Dark Vadors du bidonville".


Dites messieurs, vous auriez pas vu "Predator" par hasard ?


On image bien ces chiens galeux fiers de leur prise et heureux d'avoir porté un coup sévère à l'armée yankee. Mais ils auraient tort d'imaginer s'en tirer aussi facilement car en kidnappant le chef de cette unité, ils ont commis l'erreur que commettent tous les méchants de séries B puisque cet homme a un frère et pas n'importe qui. Déjà shérif du Texas, on se doute que l'individu en a dans le caleçon, mais sachant à présent que son frangin est porté disparu, ça va carrément chier dans le ventilo. Aidé par un ami qui travaille à la CIA, notre homme va aussi sec débarquer sur place pour retrouver son frérot et, par la même occasion, dérouiller tout ce qui se trouvera sur son passage. Mes amis, n'ayez plus peur. Car je ne vous parle pas d'un héros ordinaire. Mais de…


Max Thayer !!!


Et là d'un coup, les choses vont vite tourner au vinaigre pour cette bande d'ordures car Max va leur montrer de quel bois il se chauffe. Assurément, certains trouveront qu'il est bien aidé par des troufions ennemis dont la grande majorité semble capable de le louper dans un tunnel et qui, lors des combats, ont la manie d'attendre chacun leur tour pour se faire docilement farcir la panse. La mâchoire crispée dans un rictus de rage, Max est bien décidé à faire régner la justice dans ces contrées inhospitalières et, même pris au dépourvu dans un bar, c'est sans souci qu'il mettra KO ses assaillants pourtant peu disposés à lui laisser gonfler les joues. D'autant que c'est souvent seul qu'il devra se défendre contre les assauts incessants des pires canailles.
Déjà dans son pays natal, c'est sans l'aide de personne qu'il mettait en déroute tout un gang de trafiquants, mollement aidé par des collègues qui auraient pu ne serait-ce que tenter de faire diversion, et cela, rien qu'avec leurs tenues de carnaval. Cependant, c'est sur ses propres épaules que la réussite de l'intervention va reposer et après avoir dupé les gardes avec un sens de la ruse que lui envierait Robin des Bois, c'est en faisant sauter toutes leurs installations que notre champion va semer la panique dans les rangs adverses, en profitant notamment de quelques bidons d'essence traînant nonchalamment près des endroits stratégiques. Compter sur sa chance, c'est aussi ça la Thayer attitude.



Et boum, comme un 4 Juillet !

Oh, les gars, suivez un peu : j'ai dit fête nationale, pas mardi gras.

Damnation ! Notre héros est touché ! Est-ce la fin de ses aventures ?


Mais non voyons, ce n'est rien qu'une éraflure. Il a la tête dure, Max Thayer !.


Quelque soit la résistance rencontrée, il faut savoir faire parler la poudre. Forcément, rien qu'avec son squeele et son couteau, Maxou saurait se sortir des pires situations, mais armé d'un fusil mitrailleur, les choses sont quand même plus faciles. Et c'est qu'il va en user des munitions. Pour tout dire, c'est même à se demander si Teddy Page n'a pas légèrement dévié de son désir de fidèle reconstitution pour nous livrer une œuvre d'anticipation évoquant ni plus ni moins la Troisième Guerre Mondiale. Zigouillant ses ennemis à la chaîne, le brave Max semble décidé à nous refaire les douze salopards à lui tout seul en se lançant dans un vrai déluge de feu et de plomb. Le plus spectaculaire, c'est encore quand il arrive sur les lieux d'une bataille où ses camarades se prennent une branlée magistrale. D'abord armé d'une tourelle d'hélico, puis par la suite directement sur le terrain, Max se la joue perso et repousse à presque lui tout seul toute l'armée ennemie sans même se prendre une seule balle. On peut bien rire, mais est-ce que ce serait cette lopette de Stallone qui en serait capable ? D'autant qu'en plus de la quantité industrielle de malandrins, il faut ajouter un tank et un hélicoptère au tableau de chasse de notre sauveur.



Ah, ah ! On fait moins les marioles ! Vous avez le bonjour de Max Thayer !!!


Pourtant, il ne s'agirait pas de n'en faire qu'une brute épaisse. S'il est là, ce n'est pas pour tuer des Viets sans raison car Max sait aussi tendre la main aux personnes dans le besoin. Quant on est un Thayer, on n'écoute pas les balivernes de ces enfoirés de Washington, mais sa propre conscience. Lorsque l'intimidation ne fonctionne pas, il sait trouver la méthode pour amadouer l'autochtone. Une tablette de chocolat, des magazines cochons et l'ennemi d'hier devient votre meilleur pote d'un coup d'un seul. Il est comme ça Max, prêt à aider son prochain et à le mettre en avant, alors que d'autres tireraient la couverture à eux. C'est dans cette même optique altruiste que Max partage l'affiche avec d'autres habitués du cinéma philippin. Mike Monty, Jim Gaines… c'est le haut du bas du gratin qui se bouscule au portillon, même si l'on peut déplorer l'absence de cette vieille ganache de Nick Nicholson. En plus de son statut de comédien, Jimbo Gaines porte aussi la casquette de scénariste, ce qui lui permet de s'offrir une nouvelle scène de bravoure à l'intérêt plutôt limité. Autre acteur à se distinguer, Mike Monty qui, malgré une présence de moins de cinq minutes, crève l'écran non pas pour son rôle d'agent de la CIA, mais surtout par sa coupe de cheveux, vu qu'il s'est fait la même couleur que François Valery. Mais bon, la couleur de ses cheveux, Mike, il s'en fout un peu. Pour une fois que c'est pas lui qu'on a enlevé et qu'il peut jouer les planqués dans un bureau, il va pas se plaindre. Enfin il reste Corwyn Sperry, qui joue le frère de notre héros et se fait un devoir d'être à la hauteur de ce noble privilège. Grognant, suant et dessoudant aussi du sbire par grappes de quinze, il sera à l'image de son modèle et ne se laissera arrêter par rien ni personne pour venir à bout de sa mission.


Mike Monty, dont la blondeur n'a d'égale que la furtivité.

Jim Gaines, recordman du monde du sacrifice inutile dans "Les Massacreurs", et bien décidé à remettre son titre en jeu.

Corwyn Sperry, dont la carrière ciné semble aussi fantômatique que le commando du titre.


Même au milieu de l'enfer, Max Thayer n'oublie jamais de se montrer altruiste. Quelle classe…


Si tout ce beau monde est aussi bien exposé, c'est peut-être aussi grâce à Teddy Page, qui montre avec ce film qu'il peut faire mieux que "Laser Force" ou "Eliminator". Forcément, il ne peut rien contre quelques décors un peu légers, ou des figurants particulièrement cabots dès qu'il s'agit de mourir, et tombant avec un temps d'avance ou de retard. Certes, il commet encore pas mal de bourdes, comme ces deux trois crânes filmés de suffisamment près pour que n'importe qui se rende compte qu'ils sont en plastique, ou quelques petites fautes de goût, comme cette intro d'un bleu saturé dont on ne saisit pas vraiment l'utilité. Mais dans l'ensemble on ne peut pas lui reprocher grand chose, et il mérite même que l'on salue les efforts consentis pour réaliser autant de scènes d'action avec si peu de moyens. On peut reprocher beaucoup de choses au cinéma philippin, mais certainement pas d'être avare en cascades déjantées garantissant toujours un minimum de fun.


Donc, sérieux : les Vietcongs, c'était des Schtroumpfs ?


Rendons aussi hommage aux dialoguistes, dont la plume a su exprimer avec justesse la bonté d'âme de tous ces héros en apparence brutaux. Car plus que la sueur et le sang, ce sont ces tirades lourdes de sens qui illustrent la vraie noblesse d'un homme comme Max ! "La mauvaise herbe, ça repousse toujours", décrète-t-il, en brave héros revenu de tout qu'il est, mais pour lui, "boucler les brigands et pouvoir refermer la porte de la prison derrière eux, c'est une vrai passion, comme d'autres fumeraient la pipe". Au Viêt-Nam, entre deux beuglements hargneux, notre héros lâche quelques cinglants "sales moustiques, c'est mon cadeau d'arrivée !" ou "c'est fini pour vous fils de chiens !", mais dans le fond, ce n'est pas tant contre ces adversaires qu'il hurle sa douleur, mais plutôt contre cette guerre inutile qui a déjà fait tant de victimes innocentes. De même, devant un général gâteux, plus occupé à être pointilleux sur la tenue de ces soldats qu'à combattre au front, Maxou ne se privera pas de le remettre à sa place. Qu'il commence déjà par venir soutenir ses boys dans l'enfer vert, et après, il en aura du respect ! Idem pour un jeune avorton, vieille connaissance de Max, qui refuse de l'aider après tout ce que notre héros a pu faire pour lui par le passé. Certains ont vraiment la mémoire courte et notre justicier est là pour la leur rafraîchir.


Alors bleu-bite, on se la pète parce qu'on a des épaulettes sur son veston ? Rabats ton clapet, on la lui fait pas à Max Thayer !!!


Nouvel écrin à la gloire du grand Max, il se dégage de ce "Commando Phantom" un charme tout particulier, que seul le cinéma philippin semble encore pouvoir nous offrir, avec ces scènes d'action parfois grand-guignolesques et sa ribambelle d'habitués qu'on revoit toujours avec plaisir. Si en plus, on y ajoute un sauveur charismatique et increvable, quelques répliques percutantes, des fusillades à gogo ainsi qu'une pelletée de morts qui renverrait un paquet d'actioners à leurs études, vous obtenez un divertissement bourrin et efficace à plus d'un titre, allant parfois même jusqu'à être distrayant au premier degré. De quoi laisser un bon souvenir et surtout vous rassurer quant à la survie du monde libre et du bon droit. Car si les racailles ont la vie dure, les vrais héros, eux, sont immortels.


Daredevil enfoncé : le véritable homme sans peur, c'est Max Thayer !!!

Encore une mission brillamment remplie. Chapeau, Max Thayer !!!



- Wolfwood -
Moyenne : 2.70 / 5
Wolfwood
NOTE
3/ 5
Kobal
NOTE
3/ 5
John Nada
NOTE
2.5/ 5
Labroche
NOTE
2.5/ 5
Jack Tillman
NOTE
2.5/ 5

Cote de rareté - 5/ Pièce de Collection

Barème de notation
L'édition VHS de chez Delta Vidéo arbore fièrement le titre de Commando Phantom, qui en pays germanophones, a servi à distribuer le "Commando" avec Schwarzenegger. En le cherchant en dehors de nos contrées, il faudra donc le trouver sous l'appellation de "Phantom Soldiers". A noter que nos amis étrangers ont plus de chance que nous : alors que la version japonaise semble être caviardée d'une dizaine de minutes supplémentaires de bourrinage intensif, en Allemagne, on peut même tomber, avec un peu de chance, sur une diffusion du film en deuxième partie de soirée sur certaines chaînes de télé. Les veinards…


Une jaquette allemande.

La VHS nippone.


Dans cette succession de noms, faites bien attention et tâchez de ne pas confondre avec un autre Phantom Soldier, sans "s" cette fois, également distribué par Delta Vidéo, mais qui malgré la présence de Reb Brown et du muletté William Katt, s'avère, paraît-il, plus proche de la série B sympa que de l'authentique nanar.