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Highlander : Endgame

(1ère publication de cette chronique : 2006)
Highlander : Endgame

Titre original : Highlander : Endgame

Titre(s) alternatif(s) :Highlander 4

Réalisateur(s) :Douglas Aarniokoski

Année : 2000

Nationalité : Etats-Unis

Durée : 1h27

Genre : Christophe Lambert est immortel

Acteurs principaux :Christophe Lambert, Bruce Payne, Adrian Paul, Lisa Barbuscia, Mihnea Trusca

Rick Zaratustra
NOTE
3/ 5

Réunir Christophe "Connor Mc Leod" Lambert et Adrian "Duncan Mc Leod" Paul dans un même film, réaliser la fusion entre le Highlander version cinéma et son homologue télévisuel, c'est un peu comme le clash entre Alien et Predator, ou Wesley Snipes VS Jason Statham : un bug, un glissement de terrain dans un cerveau pas très aéré qui nous amène à un résultat digne de la 45ème dimension.


Est-il possible d'imaginer pareille idée de départ ? De trouver un producteur ? Des acteurs ? Toute une équipe de tournage et un réalisateur qui acceptera de griller à tout jamais sa carrière de tâcheron du cinéma ? Il semble que oui, et c'est tant pis pour les fanas d'immortels trancheur de têtes. « Highlander 4 » clôt (temporairement) la série des Highlander (au cinéma et à la télévision) de la manière la plus inimaginable qui soit, annulant tout sur son passage en oubliant toute prétention à la cohérence (déjà largement négligée depuis le deuxième film, « Highlander le retour »).

L'idée n'est en tout cas pas imputable à notre Christophe national, qui aurait cependant accepté immédiatement de participer (dixit le making of) à cette sinistre entreprise. On ne peut pas en vouloir non plus à Adrian Paul, qui a dû voir là une possibilité de lancer sa carrière qui ne décollait pas sur le grand écran. Idem pour Douglas Aarniokoski, qui dirigeait pour la première fois un film. Peut-être peut-on attribuer tout ce désastre à Peter Davis, producteur peu embarrassé de scrupules malgré l'air piteux qu'il aborde dans le making of. Toujours est-il que si l'on abandonne sa nostalgie pour le premier opus, « Highlander 4 » est un véritable festival nanar, un feu d'artifice qui prend toute son ampleur avec un final qui atomise les yeux et le cerveau.

Afin de cerner au maximum tous les points importants du film, j'ai pris soin de structurer ma chronique en différentes parties bien distinctes. Ainsi, selon un schéma très scolaire, nous allons d'abord nous pencher sur le scénario, puis les acteurs, les effets spéciaux et enfin la portée cinématographique de l'ensemble.

LE SCENARIO (attention spoiler)
« Highlander 4 » devrait être considéré comme un épisode de la série TV, car c'est bien du personnage joué par Adrian Paul qu'il est question. Un super méchant, Jacob Kell, qui a super la haine contre Connor "Lambert" Mc Leod, n'arrête pas de tuer tous ses proches. En plus d'être vraiment méchant, c'est l'immortel le plus fort du monde, parce qu'avec sa bande de sbires, il a tué plein d'autres immortels. Duncan "Paul" Mc Leod, lui, c'est le vieil ami et cousin de Connor, et ils doivent liguer leurs forces contre Kell. Seulement voilà, les règles ont changé, sauf celle qui stipule qu'il ne doit en rester qu'un, et que donc par voie de conséquence un immortel doit affronter un autre immortel et non deux. Donc Duncan Adrian "Paul" tue Connor (qui le veut bien) pour acquérir sa force. A la fin il décapite Kell, et il retrouve la femme de sa vie. Happy end.

LES ACTEURS
Commençons par le plus important : Christophe Lambert. Pas de remarque précise sur le jeu du comédien, Lambert fait du Lambert, mais ne nous gratifie que trop peu de son célèbre ricanement (grosse déception de ce côté-là). Ce qui est profondément nanar dans le Christophe de « Higlander : Endgame » c'est... sa coupe de cheveux, ou plutôt ce qu'il en advient. Dans une première partie du film – en dehors des flash-back bien sûr – ses cheveux sont plaqués en arrière avec du gel. Seulement voilà, au milieu du film, il rencontre son ennemi de toujours qui, non content d'avoir tué sa mère et sa fille, va décider de le décoiffer. Bien évidemment, Connor se défend, mais c'est inévitable, quand on se bat à l'épée, on se décoiffe :

Avant

Pendant

Après


Attention, c'était la dernière fois que l'on voyait un Christophe Lambert bien coiffé. On peut supposer que les scènes qui ont suivi (la dernière se situant sur un toit d'immeuble de nuit) ont toutes été tournées dans la même journée, et que le coiffeur est subitement tombé gravement malade, ou bien alors qu'il y a eu une terrible pénurie de peignes et de gel.
Autre cas : Adrian Paul. Il sait (faire semblant) de se battre, c'est sûr, par contre pour ce qui est de jouer la comédie correctement, c'est une autre histoire. Mais il fait beaucoup d'efforts louables. La preuve en images avec "la Séance de Yoga pour un meilleur jeu d'acteur" (technique Shaolin) :

Imaginez en bande son des gémissements au ralenti, sortes d'émanations spirituelles fortes en intensité.


Lisa Barbuscia
Elle est jolie Lisa, et elle sait mettre ses charmes en avant (évidemment qu'il y a un plan nichon !)


Les sbires du méchant sont campés par d'illustres inconnus, si ce n'est Donnie Yen, star hongkongaise aux high kicks ravageurs (vu en vrac dans « Tiger Cage », « Shangaï Kid 2 », « Seven Swords » ou « S.P.L. ») qui joue ici le rôle d'un immortel aussi redoutable qu'énigmatique.



Marre de ce chapeau ridicule ! KYAAAA !

Il y a aussi Vernon Rieta, professeur en arts martiaux de Adrian Paul (dans la vraie vie).
Et enfin, il y a Bruce Payne, qui est véritablement LA Star du film. Que dire si ce n'est que tout transpire en lui le cabotinage extrême et ce de manière constante. Je comptais prendre des caps de toutes ses meilleures expressions mais je me suis limité à un best of restrictif d'une courte scène dans un cimetière.

BRUCE PAYNE DANS TOUTE SA SPLENDEUR


LES EFFETS SPECIAUX
Le département effets spéciaux a dû bénéficier de la plus petite part du budget du film. Jamais on a vu métrage plus démodé dès sa sortie en salles. Rien ne nous est épargné : collages hasardeux, répétition d'un même plan, faux raccords, images de synthèse foireuses, ketchup à tout va... et même un bon vieux MANNEQUIN EN MOUSSE ! Et pas des moindres puisque c'est celui du grand méchant qui, après s'être fait décapiter, est poussé par dessus une rambarde pour effectuer un vol plané de 20 mètres en se cognant contre une structure en fer :


Là j'ai envie de dire "Mince, quoi !"


Ce qui suit n'est guère mieux :

  




Attention ces images peuvent choquer.


Même le premier Highlander présente des effets spéciaux plus convaincants malgré les années, sans parler de la série télévisée. C'est sûrement l'aspect le plus nanar du film, en tout cas la première source de nanardise, qui gagnera en puissance dans les années futures.


Une incrustation... perfectible ?


LA PORTEE CINEMATOGRAPHIQUE
A mon humble avis, « Highlander 4 » est un objet cinématographique difficilement identifiable car cumulant tout un ensemble de tics de mise en scène d'origines diverses et variées. La première est celle, très reconnaissable, de l'école hongkongaise, à savoir des ralentis très John Woo à tours de bras, et un Donnie Yen pas avare en acrobaties. Ensuite il y a cette esthétique madmaxienne fort désuète (les motos, les habits destroy) qui caractérise les sbires du méchant. Enfin il y a cette volonté évidente de surfer sur la vague « Matrix » (sorti l'année précédente). Celle-ci se retrouve notamment dans certains morceaux de la bande son qui, quand ce n'est pas un ersatz de Era, ressemblent étrangement à la bande son électronique du film des Wachowsky. J'en veux pour preuve une séquence tout à fait inutile où l'on voit l'héroïne rentrer chez elle sur fond de trip hop frelaté. Ajoutez à cela un goût prononcé pour les surimpressions dès que l'occasion se présente et vous obtenez une mise en scène grandiloquente pour un film fauché.

En résumé, « Highlander 4 », c'est un peu comme un type qui serait habillé avec des tongs, des chaussettes trouées, un slip de bain et un t-shirt délavé et qui frimerait comme s'il était habillé d'un complet Giorgio Armani. Un moteur de solex dans une réplique foireuse d'une carrosserie de Ferrari.


J'veux les mêmes !


La classe à Dallas...


Beuh... qu'est ce que j'fais là ?

Petit aparté : lors du duel entre Connor et Duncan McLeod, on peut remarquer une pancarte JVC grossièrement floutée en arrière plan. Cette dernière, dont la présence était plutôt gênante pour l'équipe de tournage (selon le making of), se trouve cependant sur plus de la moitié des plans de cette scène, et même sur les plus importants. C'est assez amusant.

La pancarte en question en arrière plan.


Inutile de préciser que « Highlander 4 » a obtenu un score plus que médiocre dans les salles de cinéma, laissant tout le monde bouche bée. Qu'allait-il advenir de Duncan McLeod et de l'ensemble de l'univers Highlander ? Moi-même, j'ai cru un instant que tout allait s'arrêter ici, mais le destin en a décidé autrement. Un nouveau Highlander a depuis été tourné, avec toujours Adrian Paul. A l'heure où ces lignes sont écrites [NDLR : une année avant la sortie de Highlander 5] nous l'attendons avec impatience : un nouveau bonheur coupable en perspective !

- Rick Zaratustra -
Moyenne : 2.25 / 5
Rick Zaratustra
NOTE
3/ 5
Wallflowers
NOTE
1.75/ 5
Drexl
NOTE
2/ 5

Cote de rareté - 1/ Courant

Barème de notation
« Highlander : Endgame » est disponible dans une édition DVD collector 2 galettes "TF1 vidéo", pour 13 euros tout au plus. Idéal pour vos cadeaux de Noël ! Alors accrochez vous bien parce qu'outre un commentaire audio du réalisateur, un making of d’une heure et 6 interviews, il y a aussi "Le secret des effets spéciaux" !!! 32 minutes d'explications (d'excuses ?) sur les secrets des magiciens qui nous ont pondu cette mocheté. Sinon vous avec aussi le quizz Highlander en 3 rounds ! N'importe quoi.

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