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Ilsa Gardienne du Harem


Ilsa Gardienne du Harem

Titre original :Ilsa, Harem Keeper of the Oil Sheiks

Titre(s) alternatif(s) :Ilsa la chienne du scheik, Ilsa gardienne du harem des rois du pétrole, Harem, Les esclaves du désir

Réalisateur(s) :Don Edmonds

Année : 1976

Nationalité : Canada / Etats-Unis

Durée : 1h33

Genre : Sadisme ensablé

Acteurs principaux :Max Thayer, Dyanne Thorne, Victor Alexander, Haji Cat, Tanya Boyd, Marylin Joy, Sharon Kelly, Uschi Digard

Rico
NOTE
2/ 5


Après avoir sévi dans les camps de la mort nazis et avant de tâter du goulag sibérien (voir la chronique de « Ilsa, la Tigresse du Goulag »), notre dominatrice à gros seins préférée nous revient pour nous faire goûter des raffinements orientaux. 2ème épisode de cette trilogie sadico putassière, « Ilsa gardienne du harem » se vautre avec délice dans les joies du racolage et du mauvais goût mais sombre au final dans la nanardise la plus achevée. Bref le sordide le dispute au ridicule et c’est ce dernier qui l’emporte aux points. Surtout qu’une surprise de taille nous y attend...


Petit rappel des faits aux étourdis qui seraient passés à côté de ce monument de bon goût qu’est la saga « Ilsa ». Le Canadien Don Edmonds petit scénariste/réalisateur/producteur de comédies pour drive-in eut un jour l’idée géniale de croiser le film de guerre et l’érotisme tendance fouet et latex, pour nous donner l’un des tout premiers "gestaporns", genre fortement éducatif censé nous narrer les turpitudes sexuelles en usage dans les camps de l’Allemagne nazie. Il confie à l’ultrapoumonnée Dyanne Thorne le personnage d’Ilsa, parfaite représentante de l’idéal féminin aryen qui passe son temps à torturer de la façon la plus imaginative possible de jolies prisonnières. Ce « Ilsa la louve des S.S. » va écoper d’une réputation de film déviant et scandaleux qui va faire la gloire et la fortune d’Edmonds, d’autant qu’il arrive en même temps que l’intello-chic (mais tout aussi putassier si ce n’est plus car il se pare d’un alibi pseudo intellectualisant) « Portier de Nuit » de Liliana Cavani avec Charlotte Rampling et Dirk Bogarde.


Ilsa, une dominatrice en uniforme


Le ventre de la bête sera fécond puisque des réalisateurs aussi peu accusables d’opportunisme que Bruno Mattei, Jesus Franco ou Pierre Chevalier multiplieront les « Perversions du 3ème Reich » et autres « Elsa fraulein SS » ou « Helga la louve de Stielberg ». Bien sûr Don Edmonds profitera lui-même du succès en tournant dans la foulée deux suites à son film dont ce « Ilsa gardienne du harem des rois du pétrole »...


L'affiche japonaise.


Nous avions dans le précédent épisode laissé Ilsa exécutée par son amant dans le camp de concentration où elle officiait. La revoici en plein seventies, pétant la forme. L’ANPE locale lui a trouvé un job sympa en rapport avec ses capacités au service d’El Sharif, un cheik forcément cruel et décadent d’un pays arabe indéterminé mais comme il se doit, gorgé de pétrole. Elle veille personnellement, sanglée dans son uniforme, sur le fonctionnement et l’approvisionnement du harem du maître des lieux et comme on s’en doute s’investit à fond dans sa mission. Elle fait ainsi enlever quelques beautés occidentales et se charge de leur inculquer les principes de l’obéissance au moyen d’un rat en cage. De même lorsque les soldats du cheik se mettent à lorgner d'un peu trop près les pensionnaires du harem, elle s'occupe de les punir avec toute la sévérité qui s'impose. Bref, Ilsa est la D.R.H. dont rêvent toutes les entreprises modernes.


Avec quelques amies avant une petite séance spéciale


Lorsque les américains envoient un diplomate au look très Kissinger, accompagné d'un super espion qui se fait passer pour un conseiller militaire pour négocier des contrats pétroliers, El Sharif soupçonne la félonie. Ilsa est chargée par l'émir de surveiller au plus près ce beau militaire en rutilant uniforme blanc. Hélas en moins de dix minutes, notre inflexible garde chiourme tombe amoureuse du bel espion comme la première cagole venue. Notre Ilsa aurait elle donc un cœur d’artichaut ? Les choses commencent à tourner au vinaigre. El Sharif explose de colère et livre notre dominatrice aux assauts d’un lépreux. Une révolte d'esclave fomentée par le super espion viendra tout balayer et Ilsa lâchée par le bel officier qui ne peut supporter sa cruauté naturelle devra expier ses terribles forfaits… (Vous inquiétez pas, on la retrouvera chef de camp en Sibérie dans le film suivant, les mauvaises habitudes ne se perdent pas.)


Un petit plan nichon, ça ne fait jamais de mal.


Un mot sur les personnages : Dyanne Thorne retrouve ici son rôle fétiche de matonne sadique (en fait elle n’a quasiment fait que ça dans sa carrière avant semble t-il d’avoir de nos jours trouvé la foi et avoir montée des spectacles à tendance religieuse à Las Vegas). Même si l’action est censée se passer trente ans après le précédent, elle n’a pas vieilli et se montre toujours aussi alerte dans l’usage de la badine. Elle est accompagnée par deux gardes du corps blacks lesbiennes quasi identiques nommées Satin et Velours qui, quand elle ne se font pas des papouilles sur un coin de tapis, passent leur temps libre à dérouiller les seins nus des soldats dans un style karaté des plus approximatifs (Tanya Boyd et Marylin Joy, qui firent chacune une petite carrière dans la série Z).


Dans les cercueils, endormies, les nouvelles acquisitions du harem. Merci "Traite des Blanches 30"


Tout le casting cabotine à qui mieux mieux à commencer par le sheik (Victor Alexander, aux faux airs de Ross Martin (Artemus Gordon !) qui semble t-il n’a pas fait carrière), passant avec délice de l’onctuosité mielleuse à la colère sadique. L'amateur pourra aussi remarquer la plantureuse Haji Cat, égérie de Russ Meyer, qu'on a pu revoir dernièrement dans « Double D Avenger », et qui joue ici un rôle d'esclave docile, ainsi que Sharon Kelly et Uschi Digard, deux autres actrices girondes également vues dans des films de Russ Meyer et qui verseront plus tard dans le porno hard.


Maaaaiiiis, on m'avait pas dit que torturer des filles c'est salissant !


Mais la véritable surprise est encore à venir. Au générique, un nom surprend l'habitué du site: Michael Thayer. Tiens, se pourrait-il qu'il puisse y avoir un lien avec la star incontestée de Nanarland ? Le doute n'est plus permis quand apparaît sur l'écran le colonel Scott Adams, as de l'Intelligence Service, chargé de séduire et de confondre la sadique Ilsa: cette frange blonde, cet air désinvolte, ces mimiques outrancières…
Mais oui ! c'est Max Thayer !! Celui de "Laser Force" et de "Karate Tiger 2".


Max ! Pour l'instant, un peu au second plan, il prépare son plan drague imparable


Après quelques recherches il apparaît que Michael Thayer est le véritable nom de Max Thayer et que celui-ci après avoir tourné deux-trois films sous son nom, a définitivement pris le pseudonyme de Max et s'est envolé pour les Philippines. Ici nous sommes en 76, Max est encore jeune et svelte et n'a pas toute l'aisance que nous lui connaîtrons plus tard. Même s'il demeure bien sage dans son jeu d'acteur, il nous offre quand même déjà son sourire narquois et un petit gonflage de joue lors d'une fusillade. Il faut aussi avouer que même s'il est censé jouer le "good guy" de service, il apparaît peu à l'écran, laissant à Ilsa et El Sharif tout le bénéfice des scènes de tortures et d'érotisme sévèrement surjouées.


Ouais j'en fais des caisses mais je m'en fous !


Au passage, il faut avouer qu'à Nanarland nous avons pu voir le film sur une antique VHS suisse, ayant la particularité de comporter à la fois des sous-titres allemands et italiens ! Mais le plus sidérant fut que ce film (déjà dupliqué à partir d'une pellicule toute rayée) se retrouve en version largement censurée : toutes les scènes érotiques un peu chaudes et toutes les tortures sont purement et simplement coupées. Le film qui dure 1h33 dans sa version DVD se voit ramené à 1h 20.


On remarquera la scène très hot où notre Max, alias le capitaine Adams, emballe Ilsa comme un dieu de la drague.


Et ça ne rend pas justice au film parce qu'amputé de tout ce qui est censé le rendre choquant, l'attention du spectateur se concentre sur sa partie comédie qui, vu le sur jeu des acteurs, devient très vite ridicule au plus haut point. De plus, des pans entiers de l'histoire passant hors champs, celle-ci devient rapidement confuse voire incompréhensible ! Comme le soulignait Labroche, interloqué par cette pratique : "Quel pouvait bien être l'intérêt de sortir un film érotico-gore pour lui enlever toute ses scènes érotiques et gore ?". Pour finir sur cette cassette, notons enfin qu’elle est affublée du titre hautement crétin de « Ilsa, gardienne du harem des rois pétrole ». Petrole Ier et son royaume ? Bref une version nanarde à elle toute seule. (Et là il faut feliciter l'oeil de lynx de John Nada qui a immédiatement flashé sur le titre...)


Une déco sympa, mais un peu chargée quand même.


Les scènes manquantes seraient-elles capables de redonner du piquant à une sauce bien éventée comme pour le premier opus de la série qui reste un modèle de glauquitude ? Ben, au vu d’autres chroniques se basant sur le film uncut, il semblerait que non, et qu’à part un écrasement de seins qu’on nous assure spectaculaire, le reste fait plutôt rire que frémir.


Un peu d'exotisme de supermarché, ça le fait tranquille...


La réalisation de Don Edmonds, créateur du concept, reste purement plan plan. Le succès du premier opus lui a bien permis d'obtenir un petit peu plus de budget que pour le premier (tourné rappelons le sur les décors même de "Papa Schultz"), mais cela demeure bien maigre. Les filles, il faut bien l’avouer, ont des gros seins mais ne sont pas très belles et l’exotisme bon marché (danses du ventre et keffiehs de rigueur) fait ricaner. Son désert a des allures très californiennes et ses figurants arabes ressemblent à des mexicains quand ce ne sont pas des blancs grossièrement maquillés. Il se permet quelques scènes d’action dont la mollesse fait pitié et notamment une fusillade finale où les esclaves du harem, au trois quart à poil font le coup de feu contre les gardes du cheik. Cocasse mais piteux.


La bataille finale : là franchement, on a du mal à y croire.


Restent quelques idées tordues et gentiment débiles comme l’idée de piéger le vagin d’une femme à l’explosif pour tuer son ennemi au moment où il atteint son plaisir, ou encore cette vente d’esclave aux enchères où la courtisane, qui s’est donnée du mal à jouer de ses charmes pour être vendue le plus cher possible, apprend qu’on va lui arracher les dents à la tenaille pour faire plaisir à son nouveau propriétaire…


Un soldat qui a un peu trop lorgné sur le harem et qui se fait méchamment démastiquer par Satin et Velours. Dans la version uncut, il se fait en plus arracher les bijoux de famille...


Bref pas mal de racolage pour un résultat qui fait plus rire que choquer ou émoustiller (ou alors franchement vous êtes un pervers). Franchement Max, c’est parce que t’as eu honte de ce film que t’es parti te cacher aux Philippines ?



- Rico -
Moyenne : 2.38 / 5
Rico
NOTE
2/ 5
Mayonne
NOTE
2/ 5
Nikita
NOTE
2.5/ 5
Labroche
NOTE
3.5/ 5
MrKlaus
NOTE
2.5/ 5
Kobal
NOTE
3.75/ 5
John Nada
NOTE
2.5/ 5
Drexl
NOTE
2/ 5
Barracuda
NOTE
1/ 5
LeRôdeur
NOTE
2/ 5

Cote de rareté - 3/ Rare

Barème de notation


Oubliez les multiples versions vidéos plus ou moins censurées aux titres fantaisistes : le film, comme toute la trilogie, bénéficie d'un DVD (existe en zone 1 et en multizone) de chez "Anchor Bay" avec la V.F. et la V.O. plus un commentaire audio de Dyanne et Don Edmonds. Seule réserve, il est souvent cher. On peut aussi le trouver dans un coffret incluant le premier volet de la série mais pas le troisième. A la place on trouve Greta la Tortionnaire (alias Le Pénitencier des femmes perverses), un Jesus Franco pas terrible tentant d'exploiter le filon Dyanne Thorne.


A noter qu'il a existé une version néerlandaise des trois Ilsa originaux (anglais avec sous-titres hollandais) chez l'éditeur "Shock" qui semble complètement épuisée mais, qui sait, peut-être trouvable en Belgique.


Pour la vidéo c'est un peu au petit bonheur et sans garanties. Le film a été largement diffusé mais nous ne pouvons garantir le degré de coupe dans le métrage au vu de la version suisse révisée au sécateur de chez "Ascot", qui a servi de support à notre chronique. On retrouve le film le plus souvent sous son titre réel d'Ilsa, gardienne du Harem. Signalons pour commencer la plus récente et la plus complète, celle de "Sylphe/One Way" (visuel ci-dessous).


Ensuite vous pouvez encore trouver les 3 éditions avec de légères variations de couleurs chez "René Chateau" (une blanche, une noire et bleue, et une noire et rouge). Mais nous avons aussi celle de "Ciné 7" sous le titre Harem, ou encore chez les éditeurs belges "John Bentley Productions" et "Vidéo King" sous le titre Ilsa la chienne du scheik.