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L'Invasion des cocons


L'Invasion des cocons

Titre original :Deep Space

Titre(s) alternatif(s) :L'Etranger de l'espace (Québec)

Réalisateur(s) :Fred Olen Ray

Année : 1988

Nationalité : Etats-Unis

Durée : 1h30

Genre : Invasion d'cons

Acteurs principaux :Charles Napier, Bo Svenson, Anthony Eisley, James Booth, Ann Turkel, Julie Newmar, Ron Glass

Nikita
NOTE
2.25/ 5

Les périodes de maladie sont parfois une bénédiction, car être cloué au lit (ou sur le canapé) chez soi, en nous écartant des activités productives, peut éventuellement nous laisser le temps de se consacrer à des passe-temps aussi délectables qu’ignoblement inutiles. Comme, par exemple, le visionnage de nanars. C’est ce qui est arrivé à l’auteur de ces lignes, qui a su tirer parti d’une maladie désagréable pour se livrer à des activités enrichissantes, comme la revoyure de cette vieille « Invasion des Cocons », série Z californienne de première bourre qui fit les beaux jours des prime time de La 5 dans les années 1980. Il y en a qui, quand ils sont malades, écrivent leurs mémoires ou composent une symphonie : moi, comme je suis un homme moderne, je regarde « L'Invasion des Cocons ». Quelque part, imaginer qu’un film pareil fut un jour diffusé à 20h30 sur une chaîne hertzienne vous redonne foi en l’humanité : vous bricolez avec trois francs un film ni fait ni à faire et il est projeté à une heure de grande écoute devant le public d’un grand pays. Elle est pas belle, la vie ?


Fred Olen Ray, besogneux artisan tout-terrain du film de genre fauché, signe ici une sorte d’imitation d’ « Alien », mais sur la Terre, quasiment sans vaisseau spatial et avec un environnement technologique des plus limités. Mais à part ça, il s’agit de gros monstres insectoïdes qui se développent dans des cocons, donc c’est presque tout pareil. Non ? Mais si ! En tout cas, on ne voit pas la différence et puis il y a un peu de « The Thing » pour faire bonne mesure. De toutes façons, c’est un super film, il est tellement violent que les autorités américaines l’ont interdit aux mineurs non accompagnés. Mais si, c’est écrit sur la jaquette de l’édition VHS française ! Comment ça, c’est pareil pour n’importe quel film d’horreur ? Pfff, vous n’avez pas la fibre cinéphile, vous.


Pour entrer dans le vif du sujet, précisons que la créature dont le film nous narre les exploits n’est pas d’origine extraterrestre bien qu’elle vienne du cosmos (ouéééé, on évite le procès pour plagiat !) mais bien une sorte de super-arme biologique créée par ces salopards de gros bonnets de Washington.


Des savants flous.


Les jeunes neuneus de service, qui vont finir en chair à canon.




Qu’est-ce qu’on vous disait ?


Evidemment, la chose, envoyée dans l’espace pour une mission nébuleuse, se crashe sur Terre, et le rancunier savant fou créateur du monstre refuse d’enclencher son autodestruction. Voilà donc le monstre sorti de son cocon, et lâché dans la nature en plein Los Angeles. Au vu de l’allure du machin et de sa vitesse de déplacement pachydermique, on ne voit pas du tout comment il a fait pour se déplacer à travers la ville, mais il faut croire que les gens ne font plus attention à rien en Californie.





Heureusement, un super-flic mène l’enquête : non, ce n’est pas Clint Eastwood ou Charles Bronson, c’est Charles Napier, on fait avec ce qu’on a. D’ailleurs, le père Napier ne s’en tire pas si mal, dans son rôle de vieux cow-boy bourru mais bonne pâte, qui drague lourdement sa coéquipière et parvient à ses fins en lui jouant de la cornemuse (!).


Charles Napier.

Ann Turkel.

Oui, je vais bientôt aux Philippines pour tourner un film italien de prestige, ça s’appellera « Alien, la Créature des Abysses »…

J’arrête de jouer si vous enlevez vos vêtements !

Ha ben mince, c’est la première fois que ça marche !


On se prend d’ailleurs à rêver de le voir tenir la vedette dans une bonne grosse comédie policière, où il aurait sans doute fait merveille : car ce n’est pas avec « L’Invasion des Cocons » que le brave Charles allait se hisser au panthéon des stars. Fred Olen Ray, du moins dans ses mauvais jours, c’est le règne de la paresse, du jemenfoutisme et de l’ineptie. Littéralement aucun cliché n’échappe à sa caméra mollasse, filmant avec laideur des images moches, des situations idiotes et des seconds rôles peu avenants. Naviguant paresseusement d’une attaque de monstre à l’autre, « L’Invasion des Cocons » nous sert une grosse créature parmi les plus balourdes et ringardes vues depuis longtemps, sorte de croisement entre Alien, une bouse de gnou géante et la bestiole de « Breeders » (pour les tentacules), avec en prime une dentition anarchique faisant plus que friser les limites du grotesque. Comme c’est l’invasion des cocons, il y a aussi des petites bébêtes en plastique (très directement calquées sur le « face grabber » d’Alien) qui sortent des petits cocons. Mais bon, en guise d’invasion, y’a trois cocons, on n’est pas non plus chez Crésus.


Un savant guilleret et primesautier.

Et si j’attaquais le cocon à la perceuse ?

Mauvaise idée !

Bo Svenson en commissaire sceptique.

Madame Irma, la solution ultime pour retrouver les monstres lâchés dans la nature.

Non, je ne veux pas que vous me tiriez les cartes en prime !

Beuaaaaar !


Mais comment faire avancer l’histoire et l’enquête du héros, alors qu’il n’a pas la queue d’un indice, et que moi-même, je n’ai pas la queue d’une idée, se dit Fred Olen Ray ? A force de se gratter le nez, Fredo finit par en sortir une trouvaille : autant faire intervenir une personne informée des déplacements du monstre, qui appellera le flic pour lui dire quoi faire et où aller. Quel genre de personne ? Heuuu… Bon, allez, on va pas se faire chier, on va mettre une voyante. Elle sait tout, elle voit tout, et elle passe des coups de fils au héros pour lui dire où aller quand y’a un coup de mou dans le scénar. Et pis en plus, c’est une guest-star : Julie Newmar, la Catwoman la plus connue de la série télé « Batman », qu’est-ce que vous dites de ça ? Et puis après, ça se termine par un combat à la tronçonneuse entre le flic et le monstre, c’est pas le panard, ça ?




Vroum ! Vrrrrouummmm ! Beuaaaaar !


Un casting dynamite (Charles Napier, Julie Newmar et Bo Svenson dans le rôle du commissaire), un monstre avec plein de dents, des effets gore, qu’est-ce que vous voulez demander de plus à la vie ? Un scénario, une mise en scène, des idées qui ne soient pas piquées ailleurs ? Mais malheureux, vous avez des goûts de luxe ! D’ailleurs, ça se vend, c’est bien la preuve que c’est bien. Comment ? Vous pensez que c’est le genre de film qui va passer à la poubelle du cinéma, et que ça ne sera même pas réédité plus tard, quitte à devenir une pièce de collection ? Mais mon pauvre, vous ne connaissez rien au cinéma populaire ! Bon, vous permettez, faut que j’aille tourner mon nouveau chef-d’œuvre, ça va s’appeler « Alienator ». A la prochaine, les p’tits loups, et dégustez bien mon Invasion des cocons, c’est pas tous les jours que vous aurez du premier choix comme ça ! Comment ça, « heureusement » ?


La prochaine fois, on lira quand même le scénario avant de signer avec Fred…



- Nikita -
Moyenne : 1.83 / 5
Nikita
NOTE
2.25/ 5
Rico
NOTE
1.5/ 5
Jack Tillman
NOTE
1.75/ 5

Cote de rareté - 3/ Rare

Barème de notation
Pas encore de réédition DVD, même aux Etats-Unis, pour ce film éminemment jetable. Il n’y a que les Japonais à lui avoir fait l'honneur d'un transfert numérique ! En France, reste à trouver les VHS d’époque, autant dire que c’est la foire aux antiquités.


Le DVD japonais.

La VHS québécoise.