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Opération Panthère Noire

(1ère publication de cette chronique : 2008)
Opération Panthère Noire

Titre original :Enemy Gold

Titre(s) alternatif(s) :Combat mortel, Force ciblée (Québec)

Réalisateur(s) :Christian Drew Sidaris

Producteur(s) :Andy Sidaris

Année : 1993

Nationalité : Etats-Unis

Durée : 1H27

Genre : Sidaris, the Drew Generation

Acteurs principaux :Julie Strain, Rodrigo Obregon, Bruce Penhall, Mark Barriere, Suzi Simpson, Tanquil Lisa Collins, Alan Abelew

Kobal
NOTE
3.5/ 5

Dans la famille Sidaris, je voudrais le père, Andy... Et je voudrais la mère, Arlène... Mmmh, et maintenant, je voudrais le fils, Drew. Merci bien. Famille ! Et quelle famille ! Deux générations consacrées à la mise au point de films mythiques, remplis ras la pelloche de seins énormes, de flingues dirtyharryesques, d'explosions flamboyantes et de répliques full frontales. Un véritable sacerdoce que tout cinéphile digne de ce nom se doit de respecter avec déférence : si vous avez le malheur de n'avoir jamais honoré leur travail, n'attendez plus et foncez vous faire pardonner. En regardant "Opération Panthère Noire", par exemple.

 


La VHS française.

Après s'être fait les armes comme réalisateur de seconde équipe sur la majorité des films de son paternel, Christian Drew s'est enfin décidé à passer number ouane derrière la caméra, en mettant en boîte une œuvre qui se fond à la perfection dans la filmo hawaïenne familiale. Et pour s'en assurer en mettant toutes les chances de son côté, le fiston s'est aussi occupé du scénario, efficace, comme d'hab' : pendant la guerre de Sécession, Quantrell, un soldat confédéré, cache dans une forêt une réserve d'or volée aux Yankees. De nos jours, suite à une mise à pied pour massacre non justifié de méchants dealers protégés par un traitre de l'Agence, trois agents partent en vacances à la recherche de l'or perdu. Mais Santiago, le narco-trafiquant en chef, ne veut pas se contenter de cette sanction disciplinaire ; il décide d'engager une tueuse à gage pour finir le boulot. Et pourquoi pas récupérer le trésor par la même occasion. La traque commence.


Pas de grosse surprise, ces thèmes sont classiques chez les Sidaris, qu'il s'agisse du trésor caché ("Hawaï Connection", "Return to Savage Beach") ou de la traque ("Do or Die"). Non, ce qui compte, c'est plus le traitement du script. Et ne vous faites aucun souci à ce sujet, c'est une véritable réussite, amusement garanti pendant 90 minutes.

 


Pour protester contre l'emploi de seins artificiels, cette chronique ne comportera que des plans corporels autres. Et afin de convaincre vos copines de regarder du Sidaris, j'ai aussi incorporé du masculin.

Entrons dans le vif du sujet, en présentant les incontournables acteurs, piliers et garants du quota nanardise, où le novice rencontre le vétéran. En voici un petit tour d'horizon.
Nouvelle venue, le temps d'un film, Tanquil Lisa Collins incarne l'agent Nobbels, le supérieur direct de notre bande d'affreux zozos homicides. Pour elle, le travail de bureau se fait à la maison, avec un planning serré : massage mammaire au sauna, une douche puis dressing strict (tailleur, chignon et grosses lunettes) pour aller causer avec les ronds de cuir de Washington, et retour au domicile avec effeuillage lascif. Et sans temps mort, coup de fil à ses troupes tout en en s'habillant sexy, avant d'à nouveau se déshab... bon vous avez compris je pense. Restant en retrait une bonne partie du métrage avant enfin de se bouger les fesses sur le terrain, Tanquil Lisa tente de reprendre le flambeau de Dona Speir, en moins couillue tout de même.

 


Qu'elle soit décontract' ou sérieuse, Nobbels est toujours au boulot.

Les 3 mousquetaires, comme ils se nomment eux-mêmes.

Du côté des gentils chercheurs d'or, nous retrouvons deux standards mâles sidariens, que sont Bruce Penhall et Mark Barriere, gozos confirmés au cerveau pas loin de l'atrophie terminale. Tombeurs naturels de ces demoiselles, ils remplissent allègrement leur rôle de bourrins rentre-dedans pas foutus de viser juste malgré leur pétoire bulldozer (dont le traditionnel Python 357). Ils sont accompagnés de Suzi Simpson, alias Becky Midnite (la classe ce nom), dont c'est là la seule participation à un BB&B. Malgré son côté petite fille patriotique, la jeune femme ne se laisse pas marcher sur les pieds et assume sa tendance à réduire intégralement en bouillie les bad guys à l'arbalète explosive, une arme délirante qui revient souvent dans la mythologie des Sidaris. Du déjà vu peut-être, mais personnellement, voilà une mise à mort dont je ne me lasserai jamais.

 


Le maillot de bain qui permet de plaider allégeance, même dans son jacuzzi.

Une flèche, et boum.

Mais si la miss n'hésite pas montrer ses atouts poitrinaires et leur logique anatomique singulière (stop fake boobs now !), on regrette de ne pas voir plus son cul afin de vérifier s'il est bel et bien bordé de nouilles. En effet, c'est en allant pisser derrière un buisson qu'elle débusquera un joli squelette en plastique, ainsi qu'une carte au trésor (comptez plusieurs bonnes minutes avant que nos agents comprennent qu'il s'agit du trésor perdu de Quantrell). Le tout est à peine recouvert de quelques misérables centimètres cubes de terre, histoire de rendre crédible le fait qu'on ne l'ait pas découvert plus tôt. Et comme si cette facilité scénaristique ne suffisait pas, le trésor lui-même sera trouvé complètement par hasard, grâce à un truand trucidé de belle façon. Bravo les pros !

 


Un crâne qui a manqué de peu d'être arrosé.

Je ne doute pas que les connaisseurs attendent avec impatience la description des méchants trafiquants qui font rien qu'à vouloir tuer nos braves agents. Indubitablement, c'est souvent une part non négligeable de l'attrait nanar qu'exerce le film sur ses proies. Et là je dis bingo, car Christian nous a vraiment gâtés.


Je passe rapidement sur les hommes de main, chair à pâté aussi bêtes que les héros et qui n'existent que pour se faire occire à coups d'explosions. Tout au plus, notons un vague sosie de Don Niam et de sa mulette aérodynamique. Non, le nec plus ultra de la virile bad attitude, c'est Santiago, interprété par le multi-césarisé catégorie acteur nanar Rodrigo Obregón. Pilier de la méchanceté hilarante depuis les débuts de la hawaïploitation, Obregón est un gage de qualité, ayant marqué les esprits, que ce soit dans le rôle de l'empaffé dans le cultissime "Piège Mortel à Hawaï", dans celui de Miguel Ortiz dans l'excellent "Picasso Trigger", ou bien encore en rouquin à l'improbable accent russe dans "Fit to Kill" (et tant d'autres). Dans "Opération Panthère Noire", l'homme ne faillit pas à sa tâche et nous offre une prestation de professionnel du nawak, promenant sa tronche schwarzeneggerienne ahurie, fournie avec petit sourire narquois, en rivière, club de strip-tease ou forêt. Et niveau puissance intellectuelle, il faut le voir faire avec son collaborateur de mémorables concours de joutes verbales à coups de menaces confusément implicites à qui aura la plus grosse quéquette (ce qui permet par ailleurs d'expliquer toute la dynamique relationnelle du scénario à peu de frais).

 


Santiago et sa face de gniiii.

Au bureau ou en voiture, l'homme sait plaire au nanardeur.

Mais tout homme, aussi habile soit-il, a souvent besoin d'une femme à sa hauteur. Et là je dis double bingo, avec l'arrivée triomphale de Julie Strain, mannequin maximum size, qui enfonce littéralement toute définition du terme cabotinage. Très à l'aise dans son rôle de Jewel Panther, une tueuse à gage aussi sexy que castratrice version émasculation avec les dents, cette grande actrice (1m85) fait strictement n'importe quoi, surjouant aux limites de l'humain, dans un maelström de costumes hallucinants, de poses in your face et de grimaces hargneuses. Si on ne s'apercevait pas aussi clairement du plaisir qu'elle prend à en rajouter couche après couche, on aurait pu se demander si Sidaris ne l'avait pas menacée de mort en cas de jeu d'acteur normal.

 


La nouvelle James Bond Biatch.

La blouson noir des forêts.

Je prends à témoin cette séquence sur-réaliste qui surgit du néant, aussi inutile au scénario qu'indispensable à l'ambiance déjantée, où Julie, en maillot de bain SM recouvrant à peine sa vulve, danse au coin d'un feu de camp, tout en maniant une improbable épée qui n'apparaitra que le temps de la scène. L'hypnose visuelle se terminera sur un pseudo-coït chorégraphié façon Syncop 3000, avec Rodrigo Obregón en slip, en train de faire ce qu'il peut pour avoir l'air artistique. C'est à se poser des questions sur la circulation de substances psychoactives sur le set apparemment décontracté du film.

 


Santiago, ébloui par la grâce de la muse du string en cuir...

Quand on voit ça, on comprend tout de suite pourquoi Julie Strain fait partie du noyau dur des stars sidariennes. Et pour les amateurs de la dame, je conseillerais "Day of the Warrior" où son style survolté s'épand sans embarras, pour la joie de tous (surtout qu'elle pose aux côtés de Gerald Okamura, 30 cm de moins).

 


Les méchants préparent leur chasse aux gentils (avec un sosie de Don Niam).

Et pour finir cette tournée des stars, une dédicace à Alan Abelew (l'agent véreux Dickson) dont c'est à lui aussi la seule et unique participation à l'œuvre hawaïenne. Et pourtant, il y avait matière à poursuivre. Sorte de bureaucrate lâche et mal habillé avec un gros "traitre" clignotant sur son front dégarni et huileux, il se fond sans difficulté dans l'ambiance bad guys de chez Sidaris. Sa mort étant d'emblée assurée de par son excès de supériorité confiante envers son ami de 30 ans narco-trafiquant psychopathe Santiago, on profite avec sérénité de sa prestation réussie de minable qui voudrait nous faire croire qu'il en a, alors que non, c'est Julie qui les a prises. Et pourtant, il portait bien les lunettes mange-visage à verre fumé.

 


Dickson crache sa bile sur nos héros.

Du fessier et de l'abdo, voilà de l'érotisme culturiste.

Aussi bons soient-ils, les acteurs ne font pas tout, et on ne peut en tout cas leur imputer l'entière responsabilité du statut nanar de "Opération Panthère Noire". Et oui, Christian Drew a le droit à sa part du gâteau, tournant sans aucune hésitation des séquences tout bonnement démentes. S'essayant à la reconstitution historique sans trop se louper, il n'en va pas de même quand il nous sort un flash-back, reconstitué à partir d'un récit de carnet de route, où l'on peut voir la mort du narrateur, tué par surprise par un indien assoiffé de sang qui se promenait dans le coin ! Voici une logique digne de "Sacré Graal" avec le castle of aaaaaaaaaargh.

 


Cet homme a réussi à écrire sa propre mort.

Les amateurs de mécanique ne seront pas en reste, avec une course-poursuite quad/moto rigolote, le poursuivi ne cessant de jeter toutes les trois secondes un regard à droite et à gauche pour surveiller l'avancée de ses agresseurs, situés bien évidemment... derrière lui. On se croirait dans un mauvais film d'horreur. Et on aurait pas forcément tort, vu comment se termine de manière comico-horrible la dite course.


Les situations nanars défilent ainsi allègrement, avec des rangers qui demandent à leur agresseur pourquoi il leur tire dessus, des lattages au pistolet lance-fusée de détresse, un combat de femmes (sans boue ni huile toutefois) jusqu'au dénouement final de bout en bout aberrant, avec une prise d'otage qui finit en pseudo mexican stand off entre méchants sur une pauvre embrouille, des gunfights sans queue ni tête, des balles qui ricochent sur les troncs d'arbres et bien entendu, l'incontournable explosion de maquette d'hélicoptère. Bref, c'est l'incarnation du fun, on se marre comme un bossu et on redemande.

 


A force de regarder derrière, on finit par en oublier ce qu'il y a devant.

Jewel Panther et sa tenue de tueuse professionnelle en train de berner deux rangers.

Le film est l'avant-dernier à avoir eu la chance de bénéficier d'un doublage français, et ce à notre plus grande joie car encore une fois, le taux nanar fait un bond supplémentaire grâce à la vocal french touch. C'est ainsi que des voix ridicules à relent de vulgarité déplacée déclament sur un ton nawak des textes à mourir de rire, dont on ne sait plus trop s'il faut les trouver absurdes ou géniaux. Remarquez, on se moque, mais quand on y réfléchit un peu, on se rend compte du talent de nos doubleurs qui sont au parfait diapason de la crétinerie de leurs personnages. Quoiqu'il en soit, je n'ai pu m'empêcher de vous rapporter un petit florilège des meilleurs punchlines :

Ce Dickson a la tête farcie d'yaourt.

Des poulets à vous ont fait une descente à la ferme.

Je déteste les bois au moins autant que les petits pois et les communistes.

- La charge explosive au bout explose 3 secondes après pénétration.
- Mh, ça me rappelle un vieux copain à moi.

- Qu'est-ce que vous faites avec cet engin ?
- Oh, on tire sur les belettes.
- Quel genre de belettes ?
- Tous les genres.


Bon, n'en jetons plus, je pense que vous avez bien compris : "Opération Panthère Noire" fait partie des véritables réussites de la filmo Sidaris au sens familial large, Christian Drew réussissant largement son pari. Le talent serait-il génétique ? Peu de temps morts, des acteurs comme on voudrait en voir tous les jours, un scénario de maternelle, des corps gratuitement dénudés, de l'action extravertie, du 100 % BB&B. Une œuvre fun et décomplexée où tout est pensé pour le plaisir du spectateur, comment ne pas craquer devant une telle sincérité ? Alors n'hésitez plus, foncez afin de rendre hommage au Culte Sidarien.

 


Et c'est encore un succès !

- Kobal -
Moyenne : 2.50 / 5
Kobal
NOTE
3.5/ 5
MrKlaus
NOTE
1.5/ 5

Cote de rareté - 2/ Trouvable

Barème de notation
Malgré une cote de rareté de 2, le film reste difficilement trouvable. Il est en effet sorti en DVD zone 2 chez Malibu Bay Films, mais chapeau si vous arrivez le débusquer (d'ailleurs, si c'est le cas, vous pouvez écrire à l'auteur de cette chronique via le mail suivant : webmaster@nanarland.com). Sinon, pour profiter de la langue de Molière, il faudra vous tourner vers la VHS de chez Gaumont, éditée sous le titre "Combat mortel". Et pour nos amis québécois, cherchez le titre "Force ciblée" (mais pourquoi cette traduction ?). Quant aux anglophones désespérés, il pourront toujours commander sur le net le DVD zone 1, en édition single ou bien en coffret 3 DVD contenant en sus "Savage Beach" et "Return to Savage Beach", ainsi que de joyeuses présentations par Julie Strain et Andy himself. Les vrais warriors du Culte sidarien iront peut-être jusqu'à s'offrir la VHS américaine.


Le DVD zone 2.

La VHS québécoise.

Le DVD zone 1.

Le coffret zone 1.

La VHS américaine avec un dénudé de Julie Strain comme on n'en voit aucun dans le film.

Et y'a même un VCD turc !

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