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Paulo Roberto Cotechiño, centravanti di sfondamento


Paulo Roberto Cotechiño, centravanti di sfondamento

Titre original : Paulo Roberto Cotechiño, centravanti di sfondamento

Titre(s) alternatif(s) :Aucun

Réalisateur(s) :Nando Cicero

Année : 1983

Nationalité : Italie

Durée : 1h28

Genre : Calcio devant

Acteurs principaux :Alvaro Vitali, Mario Carotenuto, Nino Terzo, Carmen Russo, Bobby Rhodes

Nikita
NOTE
3/ 5


(Traduction littérale : Paulo Roberto Cotechiño avant-centre de pointe)



Comme toutes les grandes passions populaires, le football a le don de susciter le meilleur et le pire chez l'humain. Pour notre bonheur, ce noble sport ne suscite pas seulement de bons films comme « Coup de tête », « Shaolin soccer » ou « Joue-la comme Beckham », mais est également capable de déchaîner les plus bas instincts des cinéastes les plus improbables. Si Philippe Clair, avec « Le Führer en Folie », nous avait offert une surprenante relecture de la Seconde Guerre Mondiale et de sa résolution par un match de foot entre Hitler et les Alliés, c'est probablement d'Italie que nous est venue la plus grosse masse d'oeuvres, bonnes ou non, consacrées au ballon rond. Comme chacun sait, les Italiens ont plusieurs spécialités : la corruption politique, les émissions de variété à paillettes, le foot et les nanars. Les deux derniers de ces talents innés se voient ici réunis pour un résultat dépassant toute espérance.





Le film qui nous occupe ici a la double particularité d'être non seulement le nanar le plus costaud inspiré par le football à nos amis transalpins, mais également un véhicule au service d'un Alvaro Vitali alors au faîte de sa gloire. Prouvant, à l'égal des plus grands (Charlie Chaplin, Peter Sellers, Aldo Maccione...) l'étendue de son registre, notre Alvaro interprétait ici un double rôle.


Alvaro Vitali, à peu près aussi crédible en footballeur de haut niveau qu’un pingouin déguisé en kangourou.



Tout d’abord, celui de Paulo Roberto Cotequiñho, joueur de foot brésilien engagé à prix d’or par l’équipe de Naples, mais qui, victime du mal du pays, se révèle incapable de marquer en championnat italien, au grand désespoir de son entraîneur. Ensuite, celui d’Alvaro Cotechino, plombier italien particulièrement gaffeur, qui, non content d’être l’homophone du joueur, est son sosie quasi-parfait, à l’exception des cheveux. Désireux de protéger son poulain de l’ire des supporters d’une équipe adverse, l’entraîneur opère une substitution, ce qui vaut à Alvaro de se faire passer à tabac et peinturlurer les fesses.




Alvaro, malgré tout content d’avoir accompli sa mission.



Dans le même temps, l’entraîneur de Cotequiñho, pour redonner le moral à son poulain et améliorer ses résultats, fait venir du Brésil sa volcanique fiancée, interprétée tous pneumatiques dehors par la très galbée Carmen Russo. Mais le joueur brésilien, qui reçoit des lettres anonymes qui le menacent de cocufiage, demande à Alvaro (retrouvé par hasard alors qu’il vérifie les toilettes de l’hôtel) de surveiller sa fiancée. Aidé de son oncle détective privé, Alvaro met l’hôtel sous surveillance et finit par se déguiser à nouveau en Cotequiñho pour suivre la fiancée de près. D’où de gros soucis pour résister à la tentation et ne pas trahir son idole.





Mais Alvaro ignore que les lettres anonymes sont en fait l’œuvre d’une vieille comtesse italienne qui, ayant fait un important pari sur les résultats du football, veut tout faire pour provoquer la défaite de Naples. Le faux Cotequiñho va donc échapper à de multiples attentats commis par le majordome de la Comtesse (le Noir italien Bobby Rhodes, vu entre autres dans « Le Gladiateur du Futur ») : tentative d’électrocution dans la douche, empoisonnement au laxatif… Ce n’est pas tout, les « brigades moutonnières » (un gang d’éleveurs de moutons) a décidé d’enlever le joueur de Naples pour demander une rançon. Notre héros y survivra-t-il et, plus encore, réussira-t-il à remplacer efficacement l’international de foot, même sur le terrain ?







Un peu décousu, le film va donc être une succession de chausse-trapes et de mésaventures pour Alvaro, qui subit toutes les avanies réservées au joueur de football, se retrouvant notamment à plusieurs reprises intoxiqué par des substances qui provoquent chez lui de violents remous gastriques, avec effets pyrotechniques à l’avenant. Le vrai fil directeur de « Paulo Roberto Cotechiño, centravanti di sfondamento », ce n’est en effet pas le foot, mais une accumulation de gags scatologiques à faire pâlir le pétomane impénitent : Alvaro sur le trône, Alvaro débouche des chiottes de l’intérieur, Alvaro fait fumer une chaise à force de péter dessus…







Venu réparer les toilettes d’un hôtel en bord de mer, Alvaro découvre que des homards remontent jusque dans les cuvettes de WC (ce qui alimente cependant les cuisines).




Suite aux réparations malencontreuses d’Alvaro, le vrai Cotequiño se retrouve avec de la merde qui coule de son pommeau de douche.



Ayant installé des caméras pour espionner Carmen, le tonton d’Alvaro a branché son circuit par erreur sur tout le réseau de l’hôtel.


En voulant soulager sa vessie, Alvaro (déguisé) tire de travers et se passe la figure au jet de pisse.



Une remarquable cohérence conceptuelle anime d’ailleurs le film, qui élabore tout son humour en misant constamment en dessous de la ceinture : coups dans les burnes, zguègues coincés au mauvais moment, plans nichons à gogo, on ne recule littéralement devant rien, gags lamentables et jeux de mots aussi intraduisibles que consternants se succédant à un rythme véritablement infernal.





A noter que c’est surtout l’arbitre qui prend : ça a dû faire plaisir à certains footeux.



Alvaro Vitali fait de ce film un véritable édifice à sa gloire, multipliant grimaces, blagues scato et contorsions improbables dans un show permanent faisant, à lui seul, paraître sobre la famille entière des singes du cirque Grüss. Pour qui arrive à le supporter, il constitue néanmoins l’un des points forts du film, s’impliquant avec un vrai enthousiasme dans son double rôle, qu’il parvient même à rendre assez attachant.




Parmi les interprètes, citons aussi Mario Carotenuto (l’oncle d’Alvaro), excellent acteur de théâtre qui paya ses impôts en jouant dans un nombre affolant de sexy-comédies : « La Toubib du Régiment », « Infirmière de Nuit », etc., etc., où il donna la réplique à Alvaro en de très nombreuses occasions.



Ce coup-ci, ils l’ont gâté, il danse même avec Carmen…



Bien que le nanar comique italien sorte grandi de sa rencontre avec le football, il faut quand même prévenir nos lecteurs, au cas où il ne l’auraient pas encore compris, que c’est vraiment du costaud : les gags sont tellement vulgaires qu’ils feraient parfois rougir un cul de babouin, le scénariste est parti boire un pot et les interprètes cabotinent tous avec une frénésie digne du théâtre de rue napolitain.




Une certaine tolérance à un humour, disons, un peu corsé, est donc conseillée pour digérer les épais grumeaux de ce comique italo-gras. La vision de films plus récents comme « Bodyguards – guardie del corpo » nous a cependant rappelé que les Italiens étaient depuis allés beaucoup plus loin dans la grossièreté : rétrospectivement, ce « Paulo Roberto… » en paraîtrait presque sage, et Alvaro Vitali, comme un précurseur incompris. Ces réserves étant posées – et sachant que la connaissance de la langue italienne est indispensable – on ne peut que conseiller la vision de ce film dont la frénésie témoigne de la vigueur incontestable du nanar comique italien. De quoi (re)devenir footeux et se mettre à faire des paris au Totocalcio !

Petite anecdote historique : le film était conçu initialement comme un pastiche de Paulo Roberto Falcão, avant centre de l'AS Roma, qui devait même faire une apparition. Finalement, Falcão, peu convaincu par le scénario (on ne voit pas pourquoi), refusa tout net, et le personnage principal se retrouva à jouer pour l'équipe de Naples pour éviter tout ennui avec son modèle. Salaud de Brésilien !


Encore un petit coup de Carmen Russo pour finir.


- Nikita -
Moyenne : 3.00 / 5
Nikita
NOTE
3/ 5
MrKlaus
NOTE
3/ 5

Cote de rareté - 4/ Exotique

Barème de notation
Jamais sorti en France, le film a fait l’objet d’une ressortie en DVD chez « Noshame Films », éditeur italien spécialiste de l’exhumation des vieux films bis. Un vrai travail soigné, puisque l’on dispose d’un commentaire audio d’Alvaro Vitali lui-même, en trio avec deux journalistes. La classe ! Hélas, rien qu’une piste italienne et pas de sous-titres… L’apprentissage de la langue de Dante s’impose plus que jamais.

(Merci à MrKlaus pour le prêt de ce chef-d'oeuvre)