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Les Protecteurs de l'univers

(1ère publication de cette chronique : 2006)
Les Protecteurs de l'univers

Titre original :Protectors of universe

Titre(s) alternatif(s) :Aucun

Réalisateur(s) :Larry M. Jackson (?)

Année : 1987

Nationalité : Corée du Sud / Hong Kong

Durée : 1h15

Genre : Plagio-fulgur ! Astéro-arnaque !

Acteurs principaux :????

Nikita
NOTE
2.25/ 5

Depuis que nous avons fait la découverte des dessins animés sud-coréens coproduits / distribués / volés et revendus (rayez les mentions inutiles) par cette vieille crapule hong-kongaise de Joseph Lai, le patron d'IFD, notre bonheur ne connaît plus de bornes. Non content d’avoir repoussé les frontières de l’humainement montrable en étant le producteur attitré de Godfrey Ho, notre ami Jojo a exercé ses talents, ou du moins son légendaire manque de goût et de scrupules dans le domaine du cinéma pour mioches, aidant à la diffusion des pires déchets de l’animation sud-coréenne sur les écrans du monde.


Ici, notre plaisir a été d’autant plus grand que la déception avait initialement pointé le bout de son nez dans les premières minutes : « Les Protecteurs de l’univers » se révélait mieux dessiné et nettement mieux animé que des perles comme « Les Aventuriers du Système Solaire ». Etions-nous tombés sur un film d’animation « normal » ? Joe n’allait quand même pas nous faire ça… Fort heureusement, les dieux du mauvais cinéma veillaient sur nous : après un début en sourdine, « Les Protecteurs de l’univers » se mettent à accumuler connerie sur connerie pour finir en un véritable festival d’animation ringarde et de débilité narrative, agrémenté d’une effarante succession de viols de la propriété intellectuelle relevant du grand banditisme.


Le point de départ est relativement simple, tout en recelant sa part d’absurdité : des extraterrestres humanoïdes bleus à crête de coq, dirigés par un général répondant au nom douteux d’Alfred, attaquent la planète Orion. Or, il s’avère que les envahisseurs viennent d’une nouvelle planète apparue deux jours auparavant. Comment se fait-ce ?




Nos héros.


Un ignoble sbire.


Cette pourriture d’Alfred (il veut sûrement conquérir l’univers parce que son prénom lui donne des complexes) et son âme damnée, la perfide Hélène.


C’est ce qu’un groupe de héros va tenter de découvrir. Les protagonistes se composent comme suit : Kent, un jeune gars sans trop de signes distinctifs, le Prince Cyprien, courageux mais quelque peu arrogant, deux gonzesses de service, le père de Kent, qui a fait mine de se rallier aux méchants pour mieux les infiltrer et un sidekick comique qui se trouve être également le concepteur du robot géant Mazinger 7 (parfois appelé « Super Mazinger » au gré des humeurs du dialoguiste).


Vous avez bien lu. L’arme ultime des gentils est un mécha grossièrement copié sur les séries animées « Mazinger Z » et « Great Mazinger », avec un peu de « Voltron » et pas mal de Transformers pour faire bonne diversion . Mais ce n’est que le début du plagiat en série : le sidekick/inventeur se présente en effet lors de sa première apparition affublé d’un superbe chapeau copié sur celui de Toshiro (Alfred) dans « Albator 84 ».




Restez, ce n’est pas fini : lors de son départ en mission, Mazinger 7 emmène avec lui, accroché à son fion (il n’y a pas d’autre mots), un train rempli d’enfants, sans doute pour les mettre à l’abri. J’écris « sans doute », car la principale activité de Mazinger 7 va être d’aller chercher les méchants et leur flotte galactique pour leur mettre sur la gueule. On aurait suggéré une autre stratégie pour protéger les moutards.



Ajoutons enfin que les enfants n’ont pas la moindre personnalité et ne servent strictement à rien dans le récit sinon à garantir le quota « enfance innocente à protéger ». La présence du train - nommé « Super express » - sillonnant l’espace a pourtant une utilité bien précise : celle de recaser un plagiat de « Galaxy express 999 ».Après Go Nagai, c’est Leiji Matsumoto qui se voit pillé sans vergogne : les idées des autres, ça coûte pas cher et ça peut rapporter gros ! Quant à l’adversaire de Mazinger 7 lors d’un combat spatial, ce n’est ni plus que moins que Raydeen, autre robot géant japonais, dont on a néanmoins pris soin de changer la couleur. Mais bon Dieu, c’est si dur que ça d’imaginer un design de robot soi-même ????



Bien qu’étant, d’un point de vue technique et à en juger par ceux que nous avons pu voir, le meilleur dessin animé distribué par Joseph Lai, « Les Protecteurs de l’univers » accumule les bourdes, finissant par ressembler aux yeux du spectateur attentif à un véritable festival de nawak. Erreurs de perspective, robots aux physiques distordus d’un plan sur l’autre, mouvement saccadés et maladroits, faux raccords à la pelle, dessins oscillant entre le moyen et le bâclé : ce qui pouvait résister à une première vision d’un œil distrait s’écroule lamentablement sous l’effet d’une analyse pointilleuse.


Go-go-gadgetobras !


Ici, le père de Kent fait parler un sbire...


...qui perd sa crête d’un plan à l’autre !




L’anatomie de Mazinger 7 évolue bizarrement d’une scène à l’autre.


Mais dans quel sens le méchant robot tient-il son arme ???


Une des filles a un sérieux problème à la main droite.


Alfred a-t-il les épaules nécessaires pour être maître de l’univers ?


Par ailleurs, les absurdités s’enchaînent à la pelle, la plus belle étant la vision d’un des méchants réfugié sur le toit du train en plein espace intersidéral. On pourrait objecter que, les méchants étant à moitié bioniques, ils pourraient très bien survivre à un séjour dans l’espace. Mais non, après avoir vu le même genre d’erreur (en pire !) dans « Les Défenseurs de l’espace », il faut se rendre à l’évidence : les auteurs n’y avaient tout simplement pas réfléchi.


Chapeau, le sbire !


Des combats spatiaux à couper le squeele : Mazinger 7 avance droit devant et les vaisseaux ennemis viennent s’écraser sur ses poings à la queue leu leu.


Attention, grand moment : le combat de Mazinger 7 contre le dragon !


Passons sur le design du dragon…


…et penchons-nous sur sa taille. Ici, on voit que sa gueule peut contenir une seule personne.


Ici, il a clairement grandi.


Et là aussi, puisque Mazinger 7 fait à peu près la taille d’un immeuble de cinq étages.




Là, c’est son cou qui s’allonge.


Un dragon dont le design semble d'ailleurs sorti tout droit de la série « Le vol du dragon » (c'est le cas de le dire !).


Animé à la serpe et scénarisé n’importe comment par une bande de losers congénitaux de l’animation, « Les Protecteurs de l’univers » ont beau se situer légèrement au-dessus de la moyenne de la production « jeunesse » de Joseph Lai, ils n’en accumulent pas moins assez de tares pour figurer parmi les pires hontes de l’industrie du divertissement. Ajoutons à cela une VF hasardeuse, où le nom de Mazinger 7 se trouve transformé en « Mazinga 7 » (ce qui sonne très désagréablement à l’oreille en français), retranscription douteuse du nom original de Mazinger qui, en japonais, donne approximativement « Majingâ » (la VF vient peut-être d’un doublage italien, Mazinger s’appelant bel et bien « Mazinga » en Italie. Mystère…). Il convient cependant de signaler que le doublage anglais (version dans laquelle nous avons vu le film dans son intégralité) est bien pire que la VF : la post-synchronisation est en effet l’œuvre de deux personnes (un gars pour les hommes, une fille pour les femmes) qui effectuent leur travail avec la motivation de smicards payés à temps partiel à coups de pompes dans le derche.


Un petit air de Cobra dans « GI Joe ».


Le train défonce la porte blindée vers l’extérieur et le métal se déforme vers l’intérieur.


Un faux raccord… en une seule image ! (Plus fort que « Les Rongeurs de l’Apocalypse » !)


Sans constituer le fond de l’horreur de l’animation nanarde (il est recommandé de voir « Les Aventuriers du Système Solaire » pour se rendre compte de tout le potentiel du genre), « Les Protecteurs de l’univers » constituent un hors-d’œuvre tout à fait appréciable. Les bons connaisseurs de l’animation japonaise des années 1970-80 y trouveront un intérêt supplémentaire, du fait des plagiats permanents qui transforment le film en jeu de piste pour retrouver tout ce qui a été piqué à droite et à gauche. Des heures de trivial pursuit spécial japanimation vous attendent !

- Nikita -

Cote de rareté - 3/ Rare

Barème de notation



Les pôvres minots français n’ont encore que les vieilles VHS d’occasion à se mettre sous la dent. C’est pas comme ces sales privilégiés de moutards ricains qui peuvent se le procurer en DVD dans le bac à 1$ des supermarchés les plus douteux !


Si vous passez en Allemagne, vous pouvez tenter de vous procurer le très précieux coffret DVD « Masters of the future », qui nous propose le film, ainsi que « Le Sauveur de la Terre », « Les Aventuriers de la galaxie » et « Les Défenseurs de l'espace », avec également, semble-t-il, des pistes sonores anglaises. Et nous, pendant ce temps, on n'a rien. Scheisse !