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La Rage de la Casse

(1ère publication de cette chronique : 2002)
La Rage de la Casse

Titre original :Stunt Rock

Titre(s) alternatif(s) :Aucun

Réalisateur(s) :Brian Trenchard-Smith

Année : 1978

Nationalité : Australie/Etats-Unis/Pays-Bas

Durée : 1h26

Genre : Cascades & Hard-Rock FM

Acteurs principaux :Grant Page, Monique Van de Ven, Margaret Gerard, Smokey Huff

Labroche
NOTE
2.5/ 5



Grant Page est un cascadeur. Son cousin joue dans un groupe de Hard Rock. Grant Page aime bien la journaliste qui fait une enquête sur lui.


Le roi de la cascade.

 


Une actrice hollandaise connue pour avoir joué les femmes-grenouilles dans Amsterdamned de Dick Maas.


Elle c'est une journaliste, dans le film comme dans la vie.

 


Le cousin de Grant Page dans le film.

 


Sorcery, les sorciers du rock.


Voilà, la chronique pourrait s'arrêter là tant tout semble dit sur "La Rage de la casse". Le film est dénué de toute trame narrative évidente. On assiste en fait à une succession de cascades (Grant Page est cascadeur), de scènes de concert (son cousin joue dans un groupe de Hard Rock) et de dialogues (Grant Page aime bien la journaliste qui fait une enquête sur lui) sans aucun lien logique pour les unir. Un doute émerge alors quant à l'intérêt de ce nanar : que peut éprouver le nanarophile devant un tel agencement ? Ce triptyque est-il réellement efficace et jouissif ? La réponse est oui ! Définitivement oui !


La même affiche avec un serieux retouchage de la tête du chanteur.


Certes "La Rage de la casse" n'est pas le nanar du siècle, mais c'est réellement un OVNI cinématographique. La succession d'éléments qui le composent, à savoir des cascades (Grant Page est cascadeur) des extraits de concerts (son cousin joue dans un groupe de Hard Rock) et des dialogues (Grant Page aime bien la journaliste qui fait une enquête sur lui), en font vraiment une entité à part, naviguant de manière autonome dans la nanarosphère.

Des cascades en split screen :



Un split screen avec deux images identiques, je ne vois pas trop l'intérêt mais bon...


Le fait que tous ces éléments baignent dans le kitsch le plus corsé (nous sommes à la fin des 70's) finit de convaincre quant au taux de nanardise de l'objet. Les scènes de cascades (Grant Page est cascadeur) font souvent plus rire qu'autre chose (même si certaines sont assez impressionnantes) : la spécialité de Grant est la torche humaine, il refait les cascades que tout le monde fait depuis 50 ans, mais lui en plus se fout le feu...



Avec deux images en miroir, c'est pas mieux...


Les scènes de concert (son cousin joue dans un groupe de Hard Rock), nombreuses, sont elles tout simplement au sommet : les chansons sont interprétées par le groupe de Los Angeles "les sorciers" qui nous assène une musique à la croisée de Deep Purple, Led Zeppelin et AC/DC mais en moins bien. Ce pot-pourri est rendu indigeste par le fait que les musiciens n'ont aucun bon sens, pompant des groupes sus cités ce qu'il y avait de plus infâme, de plus balourd et de plus ridicule pour composer leur oeuvre. Mais qui s'en plaindra ?


Quoi de mieux qu'une bande son nanar pour en illustrer un ?


Les scènes de dialogues enfin (Grant Page aime bien la journaliste qui fait une enquête sur lui), sont tout aussi terribles ! Les scénaristes se sont déchirés dans la nullité et, comme d'habitude, la magnifique ignominie du doublage en français amplifie encore la chose. Il est d'ailleurs amusant de constater combien l'oxymore est une figure de style qui colle au nanar : plus c'est laid, plus c'est beau, plus c'est froid, plus c'est chaud, plus c'est kitsch, plus c'est in...


Paye ton col roulé, le bellâtre !


Des moustachus et des pastèques (c'est classique, pas de nanar sans pastèque !)


Même s'il faut bien entendu ne pas perdre de vue que tout est relatif (et que je me suis peut-être un peu emballé) je considère "La Rage de la casse", nanaristiquement parlant, comme un bel objet !


"- Bonjour ! ici Godfreyine Mattei de Nanarland en direct du plateau de "La Rage de la Casse" avec notre invité, Grant Page... Alors Grant, encore un nanar ? "
"- Bon, toi, tu sors..."


L'avis du Rôdeur :



Interprétation :



Grant Page (lui-même, cascadeur)
Margaret Gerard (elle-même, journaliste)
Monique Van de Ven (elle-même, actrice)
Sorcery (eux-mêmes, groupe de Hard Rock)

Résumé :



Le cascadeur australien Grant Page est employé par Hollywood. Sur place, il fait la connaissance d'une actrice, ainsi que d'une journaliste qui écrit un reportage sur lui. Il rend visite à son cousin, musicien dans la troupe Sorcery, qui mêle, sur scène, tours de magie, cascades et Hard Rock.

Chronique :



Le titre original, "Stunt Rock", résume bien l'affaire : des cascades et du Hard Rock. Point.

Dans les années 70, les concerts rock au cinéma, c'était la mode. Les films de cascadeurs, itou. "La Rage de la casse" mélange les genres : documentaire sur les exploits du trompe-la-mort Grant Page, c'est également un concert filmé du groupe Sorcery.

Grant Page est le plus célèbre des casse-cous australiens. Lui et son équipe ont réglé, entre autres, les accidents de voiture et les pirouettes de "60 secondes chrono" (dont on voit de larges extraits dans le film) et ceux des trois "Mad Max". Les spécialités de Grant : rouler à fond la caisse, escalader nu-pieds les façades, se mettre le feu aux vêtements, se jeter dans le vide ou encore faire le mariole sur un câble à 30 mètres du sol. Le tout est filmé à l'arrache sous plusieurs angles et présenté en split screen (très à la mode dans les 70's, ça aussi !). C'est plutôt rigolo.

Une série "Fais pas l'con Grant Page !" :


Grant page fait du ski nautique sans ski... et sans eau.


Grant Page escalade les coins en chemise de nuit.


Grant Page fait du buggy à fond.


Grant Page est l'Homme Puma.


Grant Page se fout le feu et saute dans les pare-brises.


Grant Page casse des briques avec son coude.


Grant Page fait le mariole avec une copine cascadeuse.



Quant à Sorcery, c'est un groupe de Metal dont la gloire n'a jamais vraiment dépassé la banlieue de Los Angeles. Leur truc, c'était un show "rock n' roll circus" qui mélangeait les cracheurs de feu, les magiciens et une musique hard rock d'inspiration britannique (Rainbow, Whitesnake...), mais néanmoins complètement naze (chanteur irritant, guitariste arthritique). Les seuls titres de gloire de Sorcery : avoir fait la tournée des clubs avec les débutants de Van Halen et avoir tourné deux films pour le cinéma : celui-ci, et "Rocktober Blood", de Ferd et Beverly Sebastian, en 1984.

Sorcery, les sorciers du rock :


METAAAAALLLL !!!!








(et rassurez-vous : le ramage vaut le plumage !)


Le cousin, sur scène.


Batteurs : osez la moustache !


Claviéristes : osez la cagoule !



25 ans après, "La Rage de la casse" se voit avec amusement. L'homme-torche, les pattes d'eph', les cols pelle-à-tarte, les bagnoles orange, les jeux vidéos miteux et la musique qui va avec... Si un vieux croûton de quarante ans ose encore prétendre que les seventies c'était l'âge d'or, montrez-lui ce film pour lui prouver qu'il a la mémoire sélective.

Le Sylvain mirouf du nanar :


Merlin, le pire ennemi scénique du cousin de Grant Page, qui lance des petites bombinettes en sautillant pendant que le groupe chante "women, oh women you make me feel so gooood !"


Qu'est-ce qu'on mange ? devinez...


Hop ! Du feu !


Et hop ! Je referme ! Attention, hocusseu pocusse...


Hop ! Un canard !

- Labroche -
Moyenne : 1.75 / 5
Labroche
NOTE
2.5/ 5
Mayonne
NOTE
2/ 5
TantePony
NOTE
3/ 5
LeRôdeur
NOTE
1/ 5
Kobal
NOTE
1/ 5
Rico
NOTE
1.5/ 5
Jack Tillman
NOTE
1.25/ 5

Cote de rareté - 3/ Rare

Barème de notation

Le groupe Sorcery a tout fait pour ressortir ce film. C'est chose faite depuis 2009 avec cette édition chez "Code Red", zone 1, en anglais uniquement mais avec deux commentaires audio dont celui du réal. Une édition luxueuse qui contient carrément un DVD entier de bonus avec un making of d'époque, des interviews des protagonistes et même la présentation du film à Cannes (au marché du film, pas en sélection officielle, faut pas pousser quand même).


Il n'existait pendant longtemps qu'un DVD américain zone 1 visiblement assez soigné, mais autoproduit et donc difficile à trouver. On peut encore se le procurer en se rendant sur le site du groupe Sorcery (progressif never die !).


Les DVDs américain et italien.


Une version italienne DVD plus bas de gamme existe (italien uniquement), distribuée par EMI et reprenant la pochette de l'album. En France, il faudra comme d'habitude se rabattre sur les cassettes aux jaquettes agressives de "Fil à Film" (encore à peu près dans le sujet, en en-tête de la fiche technique), de "Metropole", une sous-marque d'Initial (en début de la chronique du Rôdeur et là, visuellement, c'est n'importe quoi...) ou de DEC (visuel ci-dessous).


La jaquette VHS française de chez DEC.