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La Résurrection du Dragon


La Résurrection du Dragon

Titre original :Li san jiao wei zhen di yu men

Titre(s) alternatif(s) :The Dragon lives again

Réalisateur(s) :Leong Fui Fong ou Lo Ke (voire Godfrey Ho)

Année : 1976

Nationalité : Hong Kong

Durée : 1h25

Genre : Bouffonerie cantonnaise

Acteurs principaux :Bruce Leung, Shin Il Lung, Tong Ching

MrKlaus
NOTE
3/ 5


La Résurrection du Dragon fait figure d’objet culte parmi la dizaine de personnes qui en ont entendu parler, et les trois, quatre pauvres gars qui l’ont vu ne démentent pas sa sulfureuse réputation. Souvent cité par Christophe Lemaire, La Résurrection du Dragon est le genre de film dont on peut parler au cours d'une soirée mondaine et être sûr que vos amis vous regarderont avec des yeux ronds (dans 90% des cas vous n’aurez plus d’amis ensuite) :


- Dites les gars, vous savez qu’il y a un film où Bruce Lee est au paradis et où il combat James Bond, Dracula et l’exorciste ?
- Mouahaha ! Qu’il est con, lui ! Et pourquoi pas Bruce Lee contre Superman pendant que t’y es !
- Mais ça existe aussi vous savez.
- Heu… Oui… Bon… Il se fait tard, on va pas tarder nous…


James Bond (si, c'est lui !) contre Bruce Lee.

Clint Eastwood : son passage dans l'au-delà l'a rendu chinois et grotesque !

Dracula (même phénomène que Clint).


Malheureusement, ce film (si on peut appeler ça comme ça) se fait relativement rare de nos jours, et le seul moyen de le voir est de visionner la cassette éditée jadis par « Cocktail Video ». Je dois avouer que si je n’avais pas eu absolument envie de le voir, je n’aurais jamais osé visionner la VHS jusqu’au bout. Car elle est recadrée à la limite du supportable (ceci afin de cacher que le film est en français sous titré français ! Mais ça ne sert à rien, vu qu’on voit quand même les sous-titrages).


Le film démarre fort, puisque dès le pré-générique une voix off nous avertit que « ce film est dédié aux millions de téléspectateurs qui aimaient Bruce Lee ! ». Je ne sais pas si les fans du petit dragon ont apprécié la blague mais en tout cas, ils n’étaient sûrement pas des millions à voir le film. Avant toute chose, reste à savoir si La Résurrection du Dragon n’a pas usurpé sa réputation, ce à quoi je répondrais : Heu… Bah… Oui mais non.


Bruce Lee (si, si c’est lui !)

Bruce Lee.

Le Roi des Enfers.

Les méchants Zatoïchi, Clint Eastwood et James Bond...

...et leurs sbires-squelettes tous droits sortis de Turkish Star Wars !


Car même si l’on s’attend à un film avec Bruce Lee qui combat les stars les plus improbables du grand écran et qu’on l’a, le scénario est tellement bandant qu’il ne peut que décevoir à l’arrivée. De plus, le film se révèle parfois plutôt longuet... mais bordel, on s’en fout, je vais pas chipoter ! Le film vaut le coup, et a su déclencher en moi de nombreux fous rires.




Simon Yuen, habitué aux rôles de vieux maître (il joue même dans « Bons Baisers de Hong Kong » !).

Popeye et David Carradine période "Kung fu".

Laurel et Hardy. Ben ouais !

Popeye contre Oliver Hardy, un choc de titans !


Le petit dragon est interprété par un certain Bruce Leong, qui a la particularité de ne pas du tout ressembler à son modèle (on se rattrape au début du film en nous disant que quand les gens meurent, ils changent de visage, ce qui explique tout…). Le problème, c’est qu’après le générique, on a la fâcheuse impression d’avoir vu tout le film. En effet, Bruce affronte les trois quarts de ses adversaires derrière un fond rouge du plus bel effet pendant que les crédits défilent. Top classe !


Le Parrain, grand méchant du film. Il a maigri, Marlon Brando !

Bruce face à Zatoïchi et au parrain.

La méchante Emmanuelle, qui va essayer de séduire Bruce.

On a trouvé le Dracula nanar ultime.


Revenons à l’histoire : Bruce Lee est mort (ah bon ?), et se retrouve au paradis, dirigé par un roi mongoloïde et obsédé sexuel qui expédie notre petit dragon dans les recoins les plus mal fréquentés de son royaume. Ainsi il se heurtera à Zato Ichi (mais si, le masseur aveugle, ressuscité dernièrement par Takeshi Kitano) ainsi quà James Bond et Trinita qui dirigent le secteur et voient d’un très mauvais œil l’arrivée de ce nouveau venu qui contrecarre leurs projets. En effet, avec l’aide du parrain et de l’exorciste, ils veulent renverser le roi et prendre le pouvoir (bouh, les vilains !). Aidé de Popeye, Kaine (le héros de la série « Kung-Fu ») et de Wang Yu le sabreur manchot, ils vont aller leurs péter la tronche.


Du beau monde chez les morts... Même Clint !


Emmanuelle au travail.

L'Exorciste (uniquement reconnaissable à sa soutane), autre grand méchant du film.


Le plus étonnant dans le film ce sont les gags pachydermiques qui pimentent l'action, des gags dont même Philippe Clair chierait dans son froc de honte. C’est le fond du panier de l’humour graveleux cantonnais (déjà que le haut n’est pas très reluisant il faut bien le dire). On peut ainsi voir le roi courir tout le long du film après ses courtisanes et faire l’amour à Emmanuelle pendant que son secrétaire compte, à l’aide de sa calculette, les cris de jouissance de son maître. Du grand art !


Une jaquette de toute beauté...


Le plus fort étant encore les blagues qui échappent tout simplement au champ de la compréhension, j’en veux pour preuve la scène de baston avec Dracula (un acteur grossièrement maquillé avec des dents en plastique qui rendrait jaloux Al Adamson) où notre héros, pieds et mains liés, s’apprête à se faire vampiriser par le prince des ténèbres, mais réussit quand même à foutre un coup à son adversaire à notre grande stupeur tandis qu’une voix off pédagogique nous explique avec le plus grand sérieux : « c’était la troisième jambe de Bruce Lee ».


Le morpion vert

Le Roi des Singes, venu aider le Roi des Enfers à latter la gueule à Bruce.


L’interprétation est, comme on peut s’en douter, désastreuse, mais peut-on en vouloir aux pauvres acteurs quand, sur le tournage, le réalisateur est en état d’ébriété, le scénariste a l’âge mental d’un gosse de 3 ans et le chorégraphe des scènes de bastons est parti en vacances ? Petite curiosité : Popeye est interprété par le comédien-réalisateur Eric Tsang, qu’on a pu voir récemment dans l’excellent Infernal Affairs !


Popeye... ben oui...




La farandole de la mort !


D’ailleurs, parlons-en des bagarres : ultra-répétitives, elles se déroulent presque toujours dans une clairière désaffectée (ceci afin de ne pas détruire les décors en carton qui serviront sans doute ensuite pour un autre film). La musique recycle un peu tout : Le Parrain, James Bond, Pour quelques dollars de plus (logique)… Je crois même avoir reconnu l’intro de la chanson de Carl Douglas "Kung-Fu fighting".








Le spectateur ne peut que rester médusé devant un tel étalage de bêtise crasse qui remet en cause les fondements même du cinéma. Il faut voir Bruce Lee (que les sous-titres français nomment Bruce Li) cogner sur de pauvres figurants grossièrement grimés en squelettes, ou Popeye aux prises avec une dizaine de momies faites avec du papier toilette. Qui a osé faire ça ? Et dans quel but ? La revue HK magazine crédite à la réalisation du film un certain Godfrey Ho (ce qui ne serait pas improbable connaissant la filmo du môssieur). Une chose est sûre en tout cas : on n’oserait plus commettre cela de nos jours. (Note de Nanarland : Ca se voit que t'as pas encore vu Les Dalton toi !)





Après les hommes-squelettes, d'autres rescapés de Turkish Star Wars : les momies en PQ !

Cette photo sera bientôt présentée à une expo sur les oeuvres surréalistes.


Quoique... Avec ses gags mammouthesques, sa VF calamiteuse et ses combats ridicules, La Résurrection du Dragon est une véritable leçon de mauvais goût, même si après maintes réflexions, on se dit que quand même, c’est plutôt soft comparé aux productions Besson. (Note de Nanarland : Ah, voilà que tu retrouves ton bon sens...)


Tout ça n'est qu'un vilain cauchemar, je vais me réveiller...



- MrKlaus -
Moyenne : 3.25 / 5
MrKlaus
NOTE
3/ 5
Nikita
NOTE
3/ 5
Barracuda
NOTE
4/ 5
Kobal
NOTE
3/ 5

Cote de rareté - 3/ Rare

Barème de notation
Il semblerait que "Shocking Video" et "Five minutes to live" se soient fendus chacun d'un DVD-R en VO sous-titrée anglais d'une qualité aussi bonne que possible. C'est à dire pas terrible à la base vu la qualité des masters disponibles (probablement une VHS). En France, trouver l'édition de chez "DEC / Cocktail Video" relève du miracle. Mais au paradis, tout est possible...



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