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Story of Ricky

(1ère publication de cette chronique : 2002)
Story of Ricky

Titre original :Riki Oh

Titre(s) alternatif(s) :Aucun

Réalisateur(s) :Ngai Kai Lam

Année : 1991

Nationalité : Hong Kong

Durée : 1h25

Genre : Ken le survivant un peu kitsch

Acteurs principaux :Fan Siu-Wong, Cheng Chuen Yam, Frankie Chin, Yukari Oshima

Drexl
NOTE
B.F./ 5


Bon, faites un effort, c'était il n'y a pas si longtemps : dans le manga et la série qui portaient son nom, Ken Le Survivant (Fist of the North Star) était un géant au corps complètement disproportionné, le torse orné de sept cicatrices, se battant contre tous les méchants dans un futur à la Mad Max... Les Ricains avaient mis définitivement fin au mythe avec Ken le Survivant, sombre naveton où la légende se voit bousillée par une invraisemblable édulcoration et Gary Daniels en interprète principal aussi expressif qu'une moule à marée basse.

 


Fan Siu Wong est Ricky et faut pas venir lui baver sur les rouleaux.


Ce qui faisait le principal attrait de la série, c'était son épanchement limite graveleux dans une violence exacerbée, où les têtes explosaient à qui mieux mieux, les corps se voyaient réduits à néant par apposition de l'index sur la nuque, et autres joyeusetés de mauvais aloi.

 

 


"Violent", "de mauvais aloi"... franchement t'es sévère Drexl !


Et après toutes ces années, croyez-le ou non, on a retrouvé Ken le survivant ! Enfin presque. Il s'appelle Ricky (adapté du manga Riki-Oh de Masahiko Takakumi) et voici sa courte histoire.
Dans le futur, les prisons sont toutes privatisées, ce qui signifie concrètement que les prisonniers font à peu près ce qu'ils veulent. Ricky, accusé du meurtre du dealer de sa femme, échoue dans un de ces établissements de haute sécurité où, très très vite, les teneurs de ficelle (les gangs des quatre ailes de la prison, ainsi que le sous-directeur et le directeur lui-même) le provoquent en singuliers défis.

 


Une vraie prison modèle.

 


Le directeur et son adjoint, joués tout en charge.


Et quand je dis singuliers, je pèse mes mots. Alors que le premier adversaire de Ricky se voit tout simplement vidé de tous ses organes vitaux, son second opposant, voyant lui aussi son intérieur lui échapper, se saisit d'un de ses organes pour continuer le combat...

 


Une scène déjà mythique.


On retrouve toute la sauvagerie des joutes sanguinolentes de ce bon vieux Ken, avec quasiment tous ses gimmicks absurdes d'énormités. Du côté de chez Ricky, on peut également bloquer ses adversaires par apposition sur les points vitaux, avant de décider d'une éventuelle explosion de son ennemi...

 


Une prison peuplée de sympathiques fripouilles.


Pour expliquer un peu cet étalage de barbaque, il convient de préciser que Story of Ricky, production hongkongo-japonaise, appartient à la très spéciale Catégorie 3, qui désigne en Chine et au Japon les films n'étant pas passés devant la censure
(cette dernière étant facultative), et qui se permettent ainsi toutes les déviances possibles et inimaginables. C'est même le but majeur recherché par les productions appartenant à la Cat. 3 : accumuler les pires horreurs pour accoucher d'un produit de consommation finalement comme un autre... Certains transcendent les canons complaisants de la Cat. 3 pour pondre des films allant au-delà du simple étalage (Takashi Miike et la moitié de sa filmo), d'autres en profitent pour livrer des objets complètement décomplexés, tel ici ce bidouilleur de génie malade de Nam Na Choi (lire aussi notre critique de The Cat signée Mr Klaus).

 


Un film qui prend pas la tête.


Ainsi, cette histoire de Ricky alterne les scènes violentes jusqu'au non-sens et les flash-backs mièvres d'avant la prison, quand le héros ne traversait pas encore les corps avec ses poings mais vivait d'amour et d'eau fraîche avec sa belle. Un violent porte-à-faux qui accentue fortement l'irrépressible teneur nanarde du métrage, assénant tous ses coups avec une sensibilité proche des cinéastes amateurs allemands de films gores. Le film est truffé de détails débiles ne servant, dans le meilleur des cas, qu’à préparer la barbaque de la séquence suivante. Story of Ricky se suit comme un jeu vidéo un peu daté (voir les décors et certains costumes, ceux des gardes notamment), qu'on aurait trafiqué pour lui donner un impact sanguinolent de première bourre. Spectacle grotesque filmé à la rentre-dedans pour en faire ressortir tout le caractère jouissif, Story of Ricky n'est clairement pas à mettre devant tous les yeux, mais s'apprécie encore plus violemment à plusieurs.

 


Une version VHS qui reprend les personnages de l'animé original.




- Drexl -
Moyenne : 3.75 / 5
Drexl
NOTE
B.F./ 5
John Nada
NOTE
B.F./ 5
Rico
NOTE
BF/ 5
Nikita
NOTE
4.5/ 5
MrKlaus
NOTE
3/ 5
Kobal
NOTE
B.F./ 5
Barracuda
NOTE
B.F./ 5
Wallflowers
NOTE
B.F./ 5

Cote de rareté - 2/ Trouvable

Barème de notation

Voilà un film qui n'est arrivé chez nous que très récemment alors qu'il était déjà culte dans pas mal de pays. Edité par "Metropolitan" et "Seven7", cette folie furieuse déboule enfin chez nous en février 2011. Seul bémol, pas de bonus, à part une bande annonce.

 


On a l'embarras du choix quand aux versions étrangères en sachant qu'aucune ne comprend de piste ou sous-titres français. La plus complète a longtemps été, la version britannique de chez "Hong Kong Legend" qui heureusement semble uncut (la législation particulièrement tatillonne du Royaume-Uni en fit longtemps l'un des pays où le cinéma gore était le plus charcuté). Elle jouit de pistes et sous-titres anglais et de bons bonus : interview et séance d'entraînement de Fan Siu-Wong, commentaire audio de deux critiques, bande-annonce originale hongkongaise etc. La version Blu-ray de "Tokyo Shock/Media Blasters" comprend la plupart des bonus évoqués

 


La version zone 1 de "Media Blaster" (jaquette en en-tête de la fiche technique), plus ancienne, contient elle aussi les doublages et sous-titres anglais mais s'avère beaucoup plus pauvre en bonus (la bande-annonce et c'est tout).


Il existe enfin des versions chinoises chez "Mega Star" (semble t-il épuisée) et "Fortune Star" avec là aussi des versions anglaises.

 


Enfin, les fans les plus jusqu'au-boutistes pourront traquer le merchandising fait autour du film, comme en témoigne ce seyant T-Shirt...