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Taxi 3

(1ère publication de cette chronique : 2003)
Taxi 3

Titre original : Taxi 3

Titre(s) alternatif(s) :Aucun

Réalisateur(s) :Gérard Krawczyk

Année : 2003

Nationalité : France

Durée : 1h30

Genre : vitesse = cool ; flics = cons

Acteurs principaux :Sylvester Stallone, Frédéric Diefenthal, Samy Naceri, Marion Cotillard

Drexl
NOTE
1.5/ 5


On glose beaucoup en ce moment sur les prétendues incitations de manquement au code de la route véhiculées par cette bouse épaisse. Je ne m’étendrai pas sur ce raisonnement finalement très con, dont l’absurde logique en viendrait à faire considérer "Fast and Furious" au même titre qu’un porno ; mais juste signaler qu’on se trompe franchement de débat. Luc Besson et son inconscience mercatique suscitent un problème infiniment plus grave. En sortant de la projo de son petit dernier, un doute franc étreint : et si le cinéma français était en train de mourir, s’enfonçant de nouveau dans des notions de divertissement où les mètres étalons seraient la série des Gendarmes de St-Tropez et des Sous-Doués ?


Toc toc badaboum...


Petit rappel des faits (ce résumé vaut pour tous les épisodes de Taxi) : Daniel a un gros taxi hyper tuné et, accessoirement, une meuf top bonne. Il conduit sa bagnole à fond la caisse, tant et si bien que tous ses clients gerbent à la fin de ses courses (gag). Emilien est un flic complètement lose, bloqué dans son enquête sur un gang d’origine étrangère (des Allemands, des Japonais ou ici des Chinois en rollers déguisés en Pères Noël) qui ridiculise les forces de police phocéennes. Le commissaire au-dessus de lui est un grand con bouffi de suffisance. Après un ultime tour de force des malfaiteurs, Daniel et Emilien font équipe tandis que leurs nanas les attendent sagement à la maison. Les méchants sont coffrés à la fin grâce à un gadget du super taxi, et Daniel peut enfin troncher sa meuf qui ne demande que ça.


"Ca y est on a fait taire le gros barbu... Ah... C'est pas Besson ?"


Sur cette base narrative malheureusement déclinable à l’infini, Besson adjoint quelques règles fondamentales : les bagnoles et la vitesse, c’est cool ; une nana, c’est fait pour attendre son mec à la maison les cuisses écartées ; les flics sont tous cons (gags) ; les méchants sont systématiquement étrangers (des Chleus, des Niaks) ; oh et fumer un pétard de temps en temps c’est cool aussi (bonjour le jeunisme). A force de décliner ces recettes dans des optiques de plus en plus putassières pour rallier le plus possible, Besson en vient à jouer sur des clichés bas de plafond qu’on croyait bel et bien enterrés. Mais non, on nous les assène ici avec une conviction effrayante, comme autant d’éléments moteurs du scénario. A un tel point qu’il vaut mieux considérer ces sombres bouses comme des nanars à regarder au deuxième degré, improbable reflet d’une France d’en bas fascinée par ses propres déjections. Au premier degré, les Taxis sont de dangereux navets, flattant l’ego malsain d’un inconscient populaire qui n’a jamais aussi bien porté son nom (d’inconscient).


S'il vous plaît ne me jugez pas, je fais ça pour manger... mais j'ai aussi tourné dans des bons films comme, euh... Bouge ! Non, attendez c'est pas un bon exemple...


Si ces remarques valent pour tous les films, Taxi 3 emporte cela dit le pompon en terme de non-cinéma. Le 2 avait au moins pour lui de montrer quelques morceaux de bravoure (très mal filmés), d’introduire de nouveaux personnages. Ici, il ne se passe rien : les situations ont toutes été déjà vues, les mêmes blagues pas drôles s’enchaînent mollement, et en ce qui concerne les scènes d’action, c’est du jamais vu : on ne voit jamais les braquages mais seulement les courses poursuites qui s'ensuivent, sur une durée allant de 30 secondes à 2 minutes. Après un début tonitruant, où pour notre plus grand malheur le réalisateur venait juste de découvrir le concept de caméra subjective et nous en balance ad nauseam, il ne se passe plus rien. Même l’hallucinant featuring de ce prégénérique (je vous le dis comme ça vous n’aurez pas à débourser votre argent : le mec que Daniel doit conduire en 20 minutes chrono à l’aéroport n’est autre que Sylvester Stallone, qui après Get Carter et D-Tox, deux grands nanars, s’est dit qu’il allait faire un film d’auteur en tournant pour Besson)
n’est même pas exploité, ne dépassant jamais le stade du clin d’œil bouffi et appuyé au spectateur dans le genre "vous avez vu, on peut se payer des stars américaines". Le générique, sous-parodie des thèmes jamesbondiens qui ferait pleurer de honte le pauvre Austin Powers, tombe à plat au bout de dix secondes, à la première blague.


Bon mon p'tit Gérard t'es bien gentil mais tiens, récupère ton pognon et enlève mon nom du générique, ça vaudra mieux.


Dans ce néant abyssal, on retient cependant la prestation de Bernard Farcy, le commissaire en totale roue libre, qui se lance ici dans une imitation permanente de Jamel Debbouze (fourchant sur la fin des mots en isme, baragouinant deux trois mots d’anglais, répétant ça fait plaisir) pour tenter de faire jeune. Comme on dit, c’est l’intention qui compte…




Daniel Darnault n'a qu'à bien se tenir, la relève est prête


Luc Besson, au vu des critiques de xénophobie latente imputées aux précédents films, évite cette fois de prêter au personnage du commissaire des propos limites sur la nationalité des malfrats. On se dit qu’il a retenu la leçon, jusqu’à ce que la pourtant magnifique Bai Ling (mais qu’est-elle venue faire dans cette galère ?) dévoile sa vraie nature de méchante chinoise nymphomane.


Un film d'auteur français, qu'il disait mon agent...


Pour conclure, je répèterai que Taxi 3, à l’instar de ses prédécesseurs, se doit d’être vu au second degré, comme un farouche nanar des familles, tant sa lecture au premier degré en fait un produit purement, bêtement et simplement nocif.


Diefenthal : "Vous fatiguez pas les gars, c'est du Besson, il regarde même pas ce qu'il produit !"

- Drexl -
Moyenne : 1.17 / 5
Drexl
NOTE
1.5/ 5
Wallflowers
NOTE
2/ 5
Barracuda
NOTE
0/ 5

Cote de rareté - 1/ Courant

Barème de notation

Maramé, comment qu'il est mortel le DVD collector "Europacorp"! Trop d'la balle atomique, t'sais, avec des clips de rap dedans, un making of promo de ouf qui se la raconte grave et où tout le monde il explique bien qu'il est trop content de jouer dans le film. Et en exclu qui tue sa reum pas moins de TROIS MINUTES de "Michel Vaillant", le prochain film qui va tout déchirer tellement qu'il est bien. Et la démo de Taxi 3 le jeu console, qu'est trop chant-mé aussi, t'sais, avec d'la bonne zique qui fait boum-boum et tout. Comment que j'vais m'la donner sur ma Playstation moi ! Tiens, c'est rigolo, j'ai le cerveau qui me coule par les oreilles...

 

Curieusement le blu-ray ne reprend pas la plupart des bonus du DVD.