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Thunder III

(1ère publication de cette chronique : 2005)
Thunder III

Titre original : Thunder III

Titre(s) alternatif(s) :Aucun

Réalisateur(s) :Fabrizio De Angelis (sous le nom de Larry Ludman)

Année : 1988

Nationalité : Italie / Etats-Unis

Durée : 1h21

Genre : Un indien dans la ville

Acteurs principaux :Mark Gregory, John Phillip Law, Werner Pochat, Ingrid Lawrence, Horst Schön

Wallflowers
NOTE
1.5/ 5


Pour ceux qui ont fait Polonais en première langue au collège, "Thunder" signifie "tonnerre" ou "foudre" en Anglais. Est-il par ailleurs bon de préciser que le film aurait du s'appeler "tuono" au vu de la nationalité de l'équipe qui à tourné ce film ? Non, soyons humble.

 


Excellente introduction de chronique, mec !


Thunder n'est pas un film météorologique, ça aurait pu être une suite (pré-datée) de Twister, ou bien un film catastrophe sur un éclair fou qui tue des gens, qui sait ? Il n'en est rien pourtant, car Thunder est en réalité un surnom. Un pseudonyme. Un prénom indien qu'endosse l'acteur Mark Gregory dans le film. Et le petit Marco, il ne porte pas le nom Thunder pour rien, car son jeu d'acteur est véritablement... foudroyant.  

 


Bonjour, comment ça va ? Non je suis content d'être là, pourquoi vous dite ça ?


Commençons par le commencement : Thunder est l'archétype de l'indien qui adore vivre dans la nature, chasser à l'arc, faire du cheval dans les montagnes arides de l'Arizona, tenir des discours philosophiques sur les oiseaux qui sont libres, faire caca dans les bois sans papier et lutter contre les autres qui sont des méchants. Ce sont des méchants les autres, car ils vivent dans un monde où ils ne font que conduire des voitures qui polluent, mater la télé en mangeant des Curly, tuer des cochons pour faire du saucisson et porter des costumes/cravates au travail. Bref, Thunder c'est un peu un théâtreux ("vive le djumbé et les discours des adolescents se croyant investis d'une parole révolutionnaire en crachant sur un système dont ils profitent abondamment grâce aux sous de papa et maman") qui aurait 35 ans.

 


- "Dis Mark... pourquoi on est habillés comme ça ?"
- "Va écouter les Têtes Raides au lieu de poser des questions à la con !"


J'exagère peut-être mais à peine. Car oui, Thunder est montré comme un pur hippie 100% chanvre, un homme de la nature, bref un mec super proche des arbres (sauf qu'ici on est dans le désert). Et Thunder va décider de se venger lorsqu'un groupe de miliciens armés composé de bons gros beaufs décide de détruire un village entier d'Indiens (trois caravanes et un chien). Pourquoi tant de cruauté ? Pour rien, juste pour déconner comme ça, pour les sensations, car le parc Asterix est trop cher pour eux quand arrive la fin du mois. Thunder n'écoutant que son courage pacifiste de type bodybuildé essaye bien de les en empêcher, mais il se fait tabasser, torturer et est laissé pour mort, rôti au soleil.

 

 
Le village, avant et après...


Mais Thunder n'est pas mort, il n'a même pas un coup de soleil le bougre, et il réclame justice auprès de la police. Mais le pauvre ne sait pas que dans les nanars la police est généralement sourde/vieille/impuissante/corrompue/incompétente/inexistante ou remplacée par des pompiers. Dans le film elle semble de bonne foi mais, hélas, il n'y a pas de preuve pour incriminer les méchants beaufs du coin. Et pourtant Thunder n'est pas gourmand ni vénal : il exige seulement 50 000 $ de réparations pour reconstruire toute la réserve indienne soit, selon mes calculs de mec qui a eu 15/20 en math lors de son BAC ES, à peu près quatre fois le budget du film. Alors, au vu de l'impuissance de la police pour corriger ces criminels gorgés de bière et collectionneurs de têtes de chevreuil au dessus de leurs cheminée, Thunder va décider de se venger. Une véritable fatwa sera donc lancée par Marco/Thunder sur les gars responsables de ce drame à savoir un quincailler, un pompiste, un barman et un garagiste.

 


Ne vous inquiétez pas... ce n'est pas un vrai Indien.


Les familiers de ce site connaissant dorénavant le jeu d'acteur phénoménal de Mark Gregory alias Marco Di Gregorio, je ne vous apprendrai rien en vous disant que ce type a la même expression sur le visage lorsqu'il chasse à l'arc, se fait torturer ou remplit sa déclaration d'impôts... c'est bien connu, il y a un artiste qui sommeille en lui la plupart du temps (bon ok, un artiste dans le coma).

 


Un panel du jeu d'acteur de Mark Gregory. Vous remarquerez (avec la seconde photo)
que même en temps que plan nichon, Mark Grégory n'est pas crédible.


En fait, Mark Gregory est l'anti-thèse parfaite du slogan bien connu des yaourts Bio de Danone d'une certaine époque. Vous vous souvenez ? "Ce qu'il (le yaourt) fait à l'intérieur se voit à l'extérieur". Ben Mark Grégory c'est exactement l'inverse. Ce qu'il fait à l'intérieur ne se voit pas du tout à extérieur. Car si Thunder rivalise d'ingéniosité pour se venger, on ne le voit pas trop réfléchir (ou du moins, ça ne saute pas aux yeux), si bien qu'on n'a la preuve de ses réflexions que lorsqu'il agit... bien plus tard. Mark Gregory a bien le cerveau qui marche (l'intérieur) mais aucun de ses muscles faciaux ne bouge (l'extérieur), pas plus que ses rétines d'ailleurs, ça en devient fascinant par moment.

 


Petit jeu : sur laquelle de ces images Mark Gregory fait un calcul rénal et sur laquelle il surjoue ?


Car il ne faut pas prendre Thunder pour un sous-fifre que l'on martyrise à l'école : sous cette montagne de muscles adipeux, un esprit éveillé sommeille et croyez-moi, tout le monde va payer car il est prêt à tous les actes de violences possibles pour venger ses amis Indiens (qui a dit "Italiens" ?).

 


Fifi Brin d'Acier look-alike


On assistera dès lors à un torrent de violence digne d'une émeute lors d'un match de rollerball. Thunder casse des voitures roses avec une batte, crève des pneus d'agents de police avec un Opinel puis les brûle, incendie des magasins et surtout, SURTOUT... il tire la tronche tout le long du film.

 


Tiens ! Prend ça voiture rose ! Et prend ça petite télévision ! Et prenez ça aussi bande de sales pneus à la gomme ! (Haha, Thunder jubile !)


Faut le comprendre, il a la rage le petit Gregory, il expulse toute la violence accumulée dans son petit coeur pour compenser le manque de répliques que les scénaristes lui ont accordé, mais aussi son étonnante démarche digne d'un Charlie Chaplin en jean slim quand il se ballade dans la rue. Notre ami joue décidément si mal qu'il ne saurait pas rendre crédible un personnage de parc d'attraction Disney même s'il revêtait le déguisement adéquat.

 

Jouer la surprise et la confusion : tout un art.


Bon, quand même, il est de mon devoir de vous dire que ceci est bien maigre pour 81 minutes. Malgré la présence réjouissante d'un Mark Gregory inexistant bien que prenant de la place sur la pellicule, le film souffre parfois de remplissage, ce qui est son principal point noir. J'en veux pour preuve tout ce passage dans le désert où l'on voit en temps réel, huit voitures de flics se balader à 25 Km/h dans le sable.
Heureusement que Fabrizio De Angelis (crédité "Larry Ludman" pour américaniser le produit) a su faire preuve d'ingéniosité en matière d'effets spéciaux afin de masquer la misère d'un budget digne d'une publicité Juvamine. On imagine Fabrizio se grattant le menton en se disant « voyons voir, qu'est-ce que j'ai pu récupérer dans la malle à jouets de mon fils... mmh... des voitures "Majorette" ? Ok. Chérie, va dans le garage et rapporte-moi des vieux cartons et mon briquet... j'ai une idée géniale ! » Et voilà comment on obtient des maquettes de bâtiments qui brûlent :

 


Le jeu d'acteur des autres protagonistes est d'un niveau plutôt satisfaisant, vu qu'ils jouent des rednecks comme on s'y attend : de façon outrancière. Saluons également le travail du costumier : si vous cherchez un modèle de chemise à carreaux type "country forever" pour cet été, vous pourrez faire votre choix parmi les 27 modèles différents proposés dans ce film, taille unique XXL bien sûr.

 

 

Thunder III fait partie de ces films qui commencent donc plutôt bien : on se cale dans son fauteuil avec le sourire. Puis survient une bonne perte de rythme malgré quelques sursauts de nanardise çà et là : maquettes, dialogues, situations crétines mais savoureuses. Un film incomplet en somme, comme son quota de scènes d'action ringardes, comme les dialogues absurdes bref comme le jeu de Mark Gregory.

 


Toi aussi, trouve les sept différences entre la colère et la détermination chez Marco.


Mais après tout, qui allons nous blâmer pour un nanar en VHS à quelques euros ? Personne voyons.
Arrêtons par conséquent de faire le difficile, car ce Thunder là vous fera :
voir du pays :

 


du jeu d'acteur :

 


des cascades à couper le souffle (ho le joli tremplin) :

 


Une façon de se rappeler que les mauvais films sont parfois bien sympathiques quand on sait les regarder du bon œil.

 


Mark Gregory joue comme un (co)manche dans "Thunder III".


Un immense merci au Rôdeur pour ses caps. Cet homme est décidément super cool.

 



- Wallflowers -
Moyenne : 1.35 / 5
Wallflowers
NOTE
1.5/ 5
Rico
NOTE
1.5/ 5
MrKlaus
NOTE
1/ 5
LeRôdeur
NOTE
2/ 5
Jack Tillman
NOTE
0.75/ 5

Cote de rareté - 3/ Rare

Barème de notation

La saga Thunder a été un peu oubliée en France, si bien que seul le premier a eu droit à une édition DVD sortie à la sauvette pour bacs à solderies des grandes surfaces. Ne reste plus que la rutilante VHS de "Delta Vidéo", la seule connue par chez nous.

Un vieux DVD italien basique existe chez "Avo Film Edizioni", ne comprenant qu'une version en italien et pas de bonus. On peut encore le trouver en ligne si les prix n'ont pas flambé.

 

 

Sinon Rezarected et Revok, deux éditeurs spécialisés dans les DVD-R artisanaux de bis européen, l'un britannique, l'autre américain proposent aussi le film (en anglais) sur leur catalogue.