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Bernard Menez

(1ère publication de cette bio : 2005)

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Le cas de Bernard Menez est étrange : il en est arrivé à symboliser aux yeux de beaucoup le nanar comique à la française alors que sa filmographie n’est ni la plus abondante ni la pire qui soit. En tout cas, son image publique est telle que Nanarland ne pouvait décemment l’ignorer. Bernard Menez est né le 8 Août 1944 à Mailly-le-Château, dans l’Yonne. Son vrai nom est d'ailleurs Ménez car il est non pas d'origine espagnole comme son patronyme pourrait laisser croire mais de parents bretons. Timide, il trouve dans la pratique du théâtre amateur un exutoire à ses complexes. Poursuivant des études de mathématiques, il devient professeur. Mais l’appel des planches est le plus fort et Bernard abandonne rapidement les logarithmes pour les alexandrins. Il débute sur le planches à la fin des années 60 et se révèle doué pour les emplois comiques. Son premier film est le méconnu Du côté d’Orouët de Jacques Rozier, où il développe le personnage de timide empêtré qui fera sa gloire. Le grand public le remarque vraiment dans La Nuit américaine, de François Truffaut, où il interprète un second rôle de technicien gaffeur. Il tient ensuite le rôle principal de Pleure pas la bouche pleine, de Pascal Thomas, dont il deviendra l’acteur fétiche.


Durant les années 70, Bernard Menez est très présent à l’écran. Il alterne les comédies de bon niveau (Pas de problème, de Georges Lautner, où il joue… le fils de Jean Lefebvre !) et les grosses farces typiques du nanar à la française (La Frisée aux lardons, Les Quatre Charlots mousquetaires, Tendrement vache). Il poursuit par ailleurs une brillante carrière dans le théâtre de boulevard, où sa nature comique s’exprime mieux. En 1982, il passe à la mise en scène pour le gentillet «Les P’tites têtes ». A noter dans sa filmographie une curiosité comme Dracula père et fils, où il joue le fils de Christopher Lee, apprenti vampire gaffeur !


Bidasse pour Robert Lamoureux dans Opération Lady Marlene


Une étrange VHS américaine qui anglicise gaillardement Alain Poiré et Edouard Molinaro


Au milieu des années 80, la comédie populaire à la française s’essouffle et Bernard Menez se fait plus rare à l’écran : on le voit néanmoins dans plusieurs films notables, comme le décalé Maine-Océan, de Jacques Rozier, considéré comme son meilleur rôle. Il continue de jouer au théâtre et s’illustre à la télévision (notamment avec la sitcom Vivement lundi ! ). Il tourne 7 films pour Pascal Thomas et devient aussi un régulier du cinéma contestataire et décalé de Jean-Pierre Mocky.

Artiste complet, car il est pianiste, il donne de la voix en 1984 pour le tube Jolie poupée, qui demeurera une icône du kitsch musical et lui vaudra un disque d’or (hé oui !). Il sortira quelques disques potaches qui feront de lui une des icones du site Bide et Musique






S'il se fait plus rare à l’écran dans les années 90 faute de propositions intéressantes, sa carrière théâtrale, elle, n’a jamais cessé et il enchaîne les comédies de boulevard. Comme il l'avoue sans détour les planches c'est ce qu'il préfére et ceux pour quoi il est fait.

Néanmoins au début des années 2000 il est progressivement redécouvert grâce à une certaine nostalgie d’un cinéma populaire disparu. On le voit apparaître dans des seconds rôles dans des comédies légéres d'une nouvelle génération de cinéastes comme, entre autre, Laisse tes mains sur mes hanches de Chantal Lauby et France Boutique de Tonie Marshall; mais il tourne aussi pour Mathieu Amalric, Brigitte Roüan ou... Laurent Baffie et Frédéric Begbeider.

Surfant sur une popularité retrouvée, Bernard Menez s’illustre également par un engagement citoyen en se présentant à plusieurs reprises à diverses élections : candidat aux législatives à Paris pour le mouvement DIVERS (Démocrates indépendants voulant ensemble le renouveau de la société), il réalisera notamment un score non négligeable face à Edouard Balladur. Preuve s’il en est que l’on peut être un boute-en-train, s’illustrer dans des nanars, et faire preuve d’un civisme actif. A défaut d'être devenu Président de la République (même s'il jouera ce rôle en 2019 dans le Black Snake de Thomas Njigol), Bernard est par ailleurs président d'une association sportive organisant des matches de foot au profit des handicapés. Une raison de plus d’apprécier Bernard Menez et de considérer que le nanar mène à tout ! 

De même il s'implique dans l'ADAMI, administration des droits des artistes et musiciens interprètes, qui gère pour le monde du spectacle les questions de droits d'auteur et de représentation des musiciens et des comédiens. Ce qui explique aussi pourquoi l'ancien prof de mathématique intervient pour parler beaucoup plus sérieusement comptabilité, fiche de paye et répartition des droits pour les interprêtes qui ne sont pas toujours les mieux rémunérés dans le monde parfois un peu opaque financièrement du spectacle.

Sa carrière demeure active essentiellement sur scène avec des apparitions au cinéma où à la télévision plus ponctuelles à partir des années 2010. Il répond cependant toujours présent pour participer à des films ou des courts métrages plus expérimentaux ou obscurs...

En 2017, il sort son autobiographie corédigée avec Carole Wrona "Et encore je ne vous dis pas tout..." où il revient longuement sur son amour du théâtre.

En 2020 il frôle la mort lors d'un incident anesthésique lors d'une visite médicale de routine. Après trois jours de coma, il est sur pied mais en sort affaibli d'autant que l'épidémie de covid le contraint à l'inactivité. Il reprend sa carrière théâtrale avec succès en interprétant un Sherlock Holmes de comédie au côté de Philippe Chevalier en Watson dans l'affaire du Pont de Thor même s'il avait annoncé sa retraite, pour, comme il l'avoue sans détour en interview en 2023, compléter ses revenus qu'il juge trop modestes avec le gel des retraites spectacles et l'augmentation du coût de la vie et surtout de l'immobilier à Paris. 

 


C'est là tout le paradoxe Bernard Menez est devenu un peu par accident l'une des figures de la comedie navrantes des années 70-80. Ne le reduire qu'à cela serait passer un peu vite sur une carrière protéiforme bien plus riche et remplie que son simple emploi de grand timide maladroit auquel on l'enferme un peu trop. 

Les liens utiles :

Le site officiel de Bernard Menez

Une interview où il revient sur sa carrière pour Ciné Comédie

Une interview vidéo où de Maxime Delevant Bernard revient sur sa carrière

- Nikita -

Films chroniqués

Filmographie

 

2022 - Pierre la tombe

2022 - Je t'aime, filme moi !

2021 - Mon père s'appelle Bernard Menez

2020 - Demain nous appartient (série - rôle récurrent)

2019 - Black Snake la légende du serpent noir

2019 - A cause des filles...?

2017 - Loue Moi

2017 - Selection officielle

2016 - Croque-monsieur (TV)

2016 - Merci Monsieur Imada (court)

2016 - Le cabanon rose

2015 - Deux films au cinéma (court)

2014 - La loi (TV)

2014 - Libre et assoupi

2013 - Tonnerre

2013 - Le quepas sur la vilni ! (court)

2012 - Je suis une mélodie (court)

2012 - Un petit bout de France (TV)

2011 - L'amour dure trois ans

2011 - Crime en sourdine

2010 - Ensemble, nous allons vivre une très, très grande histoire d'amour

2008 - Belleville Tour

2007 - Sous le soleil (série télé rôle régulier)

2006 - The Professionals (court)

2005 - Travaux, on sait quand ça commence...

2003 - Laisse tes mains sur mes hanches

2003 - France boutique

2003 - Les clefs de bagnole

2003 - Petite leçon de savoir-vivre

2003 - Back to Saint-Tropez

2001 - La Bête de miséricorde

2000 - Le Distracteur

2000 - Solène change de tête

2000 - Les Autres filles

1989 - Voir l'éléphant

1988 - "Vivement lundi" (série TV)

1988 - Les Saisons du plaisir

1986 - Maine-Océan

1986 - Didi auf vollen Touren

1982 - Les P'tites têtes (+scénario et réalisation)



1982 - Ça va faire mal !

1980 - Celles qu'on n'a pas eues

1980 - Le Chêne d'Allouville (Ils sont fous ces Normands)

1979 - L'Avare

1979 - Duos sur canapé

1979 - Le Temps des vacances

1978 - Confidences pour confidences

1978 - La Frisée aux lardons

1978 - Tendrement vache

1977 - Un oursin dans la poche

1977 - Ça fait tilt

1977 - Dracula père et fils

1975 - Les Lolos de Lola

1975 - Opération Lady Marlène

1975 - Oublie-moi, Mandoline

1975 - Pas de problème !

1975 - La Grande trouille

1975 - L'Éducation amoureuse de Valentin

1975 - Trop c'est trop

1974 - Les Quatre Charlots mousquetaires

1974 - Le Chaud lapin

1974 - Comme un pot de fraises !

1973 - Pleure pas la bouche pleine

1973 - La Nuit américaine

1973 - La Grande bouffe

1971 - Du côté d'Orouët

Ainsi que divers téléfilms et apparition dans des séries télés