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Cameron Mitchell

(1ère publication de cette bio : 2005)

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Cameron Mitchell offre l’exemple parfait d’un comédien hyperactif, à la filmographie plus qu’abondante, et qui malgré de beaux rôles se compromit dans le cinéma bis et le nanar au point que la présence de son nom au générique finisse par devenir un indicateur de ringardise. Cette relative injustice est la rançon d’une carrière qui, faute d’atteindre les sommets du vedettariat, privilégia fatalement la quantité à la qualité.




Fils d’un pasteur de Pennsylvanie, Cameron Mitchell, de son vrai nom Cameron McDowell Mizel, est né le 4 novembre 1918 à Dallastown. Il fait ses débuts d’acteur sur scène au début des années trente, et apparaît notamment à Broadway en 1934 dans « La Mégère apprivoisée ». Il sert ensuite dans l’aviation durant la seconde guerre mondiale. Démobilisé, Cameron envisage de changer de voie et d’embrasser une carrière de joueur de base-ball professionnel mais l’appel des feux de la rampe est le plus fort : il signe en 1945 un contrat avec la MGM et débute au cinéma. Rongeant d'abord son frein dans des seconds rôles, Cameron Mitchell accède à la notoriété en 1949 en interprétant sur les planches l’un des rôles principaux de la pièce « Mort d’un commis voyageur ». Il reprendra son rôle deux ans plus tard dans la version cinématographique et passera à la 20th Century Fox.


Jules César, conquérant de la Gaule (Giulo Cesare, il conquistatore delle Gallie, 1964)



Les années 50 sont pour Cameron Mitchell une période de forte activité. Son physique robuste et ses qualités d’acteur lui permettent d’alterner des rôles sympathiques et antipathiques : on le voit aux côtés de Marilyn Monroe dans « Comment épouser un millionnaire », et il est fort convaincant en brute sadique dans le western « Le Jardin du diable », d’Henry Hathaway, dans lequel il affronte Gary Cooper. En 1957, il joue le rôle du boxeur drogué Barney Ross dans « Quand la bête hurle », considéré comme son meilleur rôle.



Mais au tournant des années soixante, Cameron Mitchell va faire le choix, entre autres pour des raisons fiscales, de tourner en Europe. L’Espagne et, surtout, l’Italie mènent alors une intense activité productive : péplums, films d’aventure, films fantastiques et bientôt westerns, produits localement pour des sommes modiques, déferlent sur les écrans mondiaux. Des acteurs aux visages plus ou moins connus Outre-Atlantique sont évidemment les bienvenus pour y tenir des premiers rôles. De nombreux comédiens américains de second rang ou au creux de la vague y voient alors l’occasion d’accéder au vedettariat (tels Richard Harrison ou Brett Halsey) ou de s’y maintenir (Edmund Purdom). Cameron Mitchell va faire avec bonheur son nid dans le cinéma bis européen. Il a ainsi la chance de travailler avec Mario Bava, cinéaste dont il apprendra à admirer le grand talent d’artisan.




Cameron Mitchell (à gauche) et Thomas Reiner dans "Six femmes pour l'assassin" (1964).



Notre ami interprète ainsi un personnage inquiétant dans « Six femmes pour l’assassin », classique du film à suspense (« giallo ») italien. Sa collaboration avec Bava compte également des premiers rôles dans l’excellent « La Ruée des vikings », film où il montre de grandes qualités de comédien bien qu’il soit un peu vieux pour son rôle (son personnage est censé avoir vingt ans), et le moins connu « Duel au couteau » (encore un film de vikings).







Parallèlement à ses activités en Europe, Cameron Mitchell joue également à la télévision américaine, notamment dans la série « Le Grand Chapparal », qui lui vaudra un regain de notoriété dans son pays natal. A partir des années 70, il concentre d'ailleurs à nouveau l’essentiel de ses activités aux Etats-Unis, tournant de nombreux téléfilms et séries.



Mais si Cameron Mitchell tourne à un rythme plus que soutenu, la qualité de ses films ne suit pas toujours : il va peu à peu, à force de stakhanovisme, s’enfoncer dans la pire série B, tournant à peu près n’importe quoi, telles des scènes additionnelles conçues par Roger Corman pour caviarder « Le Continent des hommes-poissons » de Sergio Martino, ou l’hallucinant « Supersonic Man » de l’Espagnol Juan Piquer Simon, pour lequel il incarne l’un des méchants les plus grotesques qui soient, cabotinant comme si sa vie en dépendait.






Les années 80 le voient traîner son physique de vieux cow-boy dans des séries B et Z de plus en plus crapoteuses. Flics vieillissants, militaires en retraite, parrains de la mafia, vieux baroudeurs prêts à reprendre du service : aucun rôle n’échappe à Cameron Mitchell, qui se voit réduit à la triste condition de « vieil acteur sur le retour que l’on embauche histoire d’avoir une tête vaguement connue au casting ».




Il figure ainsi dans des films de l'inénarrable David Winters : le space-opéra miteux « Space Mutiny » et « La Mission », dans lequel il joue les vieilles ganaches mercenaires aux côtés de Robert Ginty.




"Space Mutiny" (1988)



On le voit également se promener distraitement dans l’indescriptible « Train express pour l’enfer », film à sketches bricolé avec les morceaux de pas moins de trois films d’horreur plus mauvais les uns que les autres, produisant de la nanardise au cube !



Cameron Mitchell meurt d’un cancer du poumon le 6 juillet 1994, à Pacific Palisades, peu après une dernière apparition dans un film d’horreur ringard de Fred Olen Ray, et sans avoir jamais retrouvé de rôle à sa mesure.


Avec Robert Ginty dans « La Mission » (1987).



Si l’on peut regretter que son talent n’ait pas été mieux employé, Cameron Mitchell laissera l’image d’un véritable vétéran du cinéma, qui aura connu le pire comme le meilleur : les classiques, le cinéma bis, la série Z et, au passage, le nanar sous toutes ses formes. Au moins aura-t-il eu l’occasion de pratiquer son métier sans discontinuer, ce qui est loin d’être le cas de tous les comédiens. S’il a sombré occasionnellement dans ce que le cinéma pouvait offrir de pire, il n’en était pas moins un acteur de talent, dont le visage demeurera connu des cinéphiles via plusieurs classiques. On peut avoir terminé sa carrière en acteur nanar et rester néanmoins immortel !



Sources iconographiques : www.devildead.com ; www.moviecovers.com ; www.jabootu.com
Merci également à Chenomathoscope.
- Nikita -

Films chroniqués

Filmographie

1945
The Last installment
The Hidden eye
What next, Corporal Hargrove?
Les Sacrifiés (They were expendable)

1946
A letter for Evie

1947
The Mighty McGurk
High Barbaree
Cass Timberlane

1948
Le Retour (Homecoming)
Letter gloves
Command decision
Tenth avenue angel
Adventures of Gallant Bess

1951
Smuggler’s gold
Flight to Mars
Le Cavalier de la mort (Man in the saddle)
Mort d’un commis voyageur (Death of a salesman)

1952
Japanese war bride
Okinawa
The Outcast of Poker Flat
The Sellout
La Vie de Jean Valjean (Les Misérables)
Pony Soldier

1953
Man on a Tightrope
Powder river
La Tunique (The Robe) (Voix off uniquement)
Comment épouser un millionnaire (How to marry a millionaire)

1954
Le Démon des eaux troubles (Hell and high water)
Le Jardin du diable (Garden of evil)
Gorilla at large
Désirée

1955
Une étrangère dans la ville (Strange lady in town)
Love me or leave me
La Maison de bambou (House of bamboo)
The Tall men
The view from Pompey’s head
Carousel
Tension à Rock city (Tension at Table Rock)

1957
Quand la bête hurle (Monkey on my back)
Escapade au Japon (Escapade in Japan)
No down payment

1958
All mine to give

1959
Face of fire
Pier 5, Havana
Inside the Mafia

1960
The Unstoppable man
As the sea rages
Three came to kill

1961
Le Dernier des vikings (L’Ultimo dei vichinghi)
La Ruée des vikings (Gli Invasori)

1962
Les vikings attaquent (I Normanni)
The Beachcomber (série TV)

1963
Il Duca nero
Dulcinea

1964
Jules César, conquérant de la Gaule (Giulo Cesare, il conquistatore delle Gallie)
Dog eat dog
Six femmes pour l’assassin (Sei donne per l’assassino)
Jim il primo

1965
Minnesota Clay
L’Ouragan de la vengeance (Ride in the whirlwind)

1966
Duel au couteau / La Vengeance du viking (I Coltelli del vendicatore)
All’ombra delle aquile

1967
Le Baron vampire (La Isla de la muerte)
Hombre
El Tesoro de Makuba
Le Grand Chapparal (The High Chapparal, Série TV)
Arminius the terrible

1968
Autopsia de un fantasma

1969
Nightmares in wax

1970
The Andersonville trial (TV)
The Rebel Rouser (TV)

1971
El Sabor de la venganza
Thief (TV)
The Reluctant heroes (TV)

1972
Cutter (TV)
The Delphi bureau (TV)
The Rookies (TV)
Buck et son complice (Buck and the preachers)
The Other side of the wind
Slaughter
Les Espions meurent à l’aube (The Big game)

1973
Stranger (TV)
Medusa

1974
Hitchike (TV)
The Midnight man(TV)
The Girl on the late late show (TV)
The Klansman
Death in space (TV)
Les Robinsons suisses (Swiss family Robinson) (TV)

1975
Detras de esa puerta

1976
The Quest (TV)
Flood (TV)
Testimony of two men (TV)

1977
Viva Knievel!
The Hostage heart (TV)
Haunts

1978
Return to fantasy island (TV)
L’Etalon noir (Black beauty) (TV)
La Conquête de l’ouest (How the west was won) (TV)
La Foreuse sanglante (The Toolbox murders)
The Bastard (TV)
L’Inévitable catastrophe (The Swarm)
Slavers
Greatest heroes of the Bible (TV)
Texas detour
The Scalp merchant (TV)
Enforcer from death row

1979
Le Continent des homme-poissons (scènes additionnelles pour la version américaine)
Hanging by a thread (TV)
Supersonic Man
The Demon

1980
OMHS (TV)
The Wild times (TV)
Le Silence qui tue (Silent scream)
Turnover Smith (TV)
Terreur extraterrestre (Without warning)
The Last Reunion / Ninja Nightmare
Cataclysm
Captive


Une jaquette allemande de "Kill Squad".



1981
Texas lightning
The Perfect woman (TV)
Kill squad
The Gun and the fury
Frankenstein island

1982
Où est passée mon idole? (My favorite year)
Blood link
Raw force / Kung-fu cannibals


Une jaquette allemande de "Raw force".



1983
Kenny Rogers as the gambler
Terror on tape

1984
Prince Kack
Killpoint
Go for the gold
Train express pour l’enfer (Night train to Terror)

1986
Dream west (TV)
Le Mystère de la pyramide (The Tomb)
Low blow

1987
The Messenger
Nuits sanglantes (The Offspring)
Terror night
Rage to kill
Nightforce
La Mission (Mission : Kill)
Hateman

1988
Ultime combat (Deadly prey)
Space mutiny
Memorial Valley massacre
Hollywood cop
Return to justice

1989
Il Principe del deserto (TV)
No Justice
Easy kill
Crossing the line
Code name : vengeance
Action USA

1990
Demon cop

1991
Terror in Beverly Hills

1993
Trapped alive

1995
Jack-O