Recherche...

Caroline Munro

(1ère publication de cette bio : 2005)

Consulter la filmographie / Consulter les films chroniqués




Ouaaaah peuchère, la pitchoune qu’elle est belle ! Un vrai régal pour les yeux que t’en mangerais avec plaisir ! Quel beau brin de fille, suffit de la mettre devant un mur de briques pour que l’image s’illumine !


Ainsi peut se résumer la carrière de Caroline Munro qui, à défaut d’une star internationale, aura su s’imposer comme un magnifique élément de décoration, et une vedette du cinéma bis des années 1970.


Caroline Munro est née le 16 janvier 1950, à Windsor, en Grande-Bretagne. Après une éducation sans histoire dans l’enseignement catholique, sa vie va être bouleversée par une initiative de sa mère qui, sur le conseil d’un photographe, va soumettre en 1966 une photo de la jolie adolescente au concours du « visage de l’année » organisé par le quotidien The Evening News.


Caroline gagne le concours et se voit aussitôt proposer des contrats dans des agences de mannequins. Elle pose, la même année, pour un service photo du magazine Vogue. Caroline Munro s’installe à Londres et entame une fructueuse carrière de cover-girl, tenant au passage de petits rôles dans quelques films. Elle s’emploie également à faire carrière dans la chanson et enregistre plusieurs disques [nostalgiques des 60's, téléchargez ici la chanson "Tar & Cement", enregistrée quand Caroline n'avait que 16 ans].


En 1969, elle est prise sous contrat pour un an par la Paramount . Mais sa vraie renommée va lui venir de plusieurs séries B, principalement des films d’horreur auxquels elle apporte son étonnant sex-appeal : on la voit dans « L’Abominable Docteur Phibes », avec Vincent Price, dont elle joue la jeune épouse décédée. Elle tient ensuite des rôles plus consistants dans « Dracula 73 », où elle a l’honneur de se faire mordre par Christopher Lee, et dans « Capitaine Kronos, tueur de vampires ».




Ces deux films sont produits par la Hammer, qui l’a engagée après la Paramount : historiquement, Caroline est d’ailleurs la seule actrice a avoir jamais signé de contrat fixe avec ce studio. Elle est ensuite la partenaire de John Phillip Law dans « Le Voyage fantastique de Sinbad ».






Mais Caroline n’a pas encore de vrai film de prestige à son palmarès : en 1977, elle inverse la tendance en obtenant un rôle de méchante dans « L’Espion qui m’aimait », considéré comme le plus réussi des James Bond avec Roger Moore. Son personnage n’apparaît hélas qu’un petit quart d’heure, le temps de se faire envoyer au diable par 007 d’un tir de roquette bien placé après une poursuite en hélicoptère. Cela est bien regrettable, d’autant qu’elle était plus séduisante que l’actrice principale Barbara Bach.






Deux ans plus tard, faute d’avoir percé dans des rôles « sérieux », Caroline est engagée pour être l’héroïne du space opera italien « Starcrash », incroyable et délectable kitscherie spatiale concoctée par un Luigi Cozzi en pleine forme. Sexy comme jamais dans un bikini futuriste en cuir noir (la censure exigea hélas qu’elle se rhabille à la moitié du film), Caroline y donne la réplique à David Hasselhoff, à un Christopher Plummer sous antibiotiques, à l’ancien prédicateur religieux Marjoe Gortner… et fait absolument n’importe quoi ! On ne peut pas dire en effet que Caroline Munro, au-delà de son exceptionnelle photogénie, soit une actrice particulièrement douée, et « Starcrash » le souligne assez cruellement. Mais notre amie, dans le rôle de l’aventurière intergalactique Stella Starr, interprète son personnage avec un tel enthousiasme qu’elle finit par gagner la sympathie du spectateur le plus rétif.




Après ce grand rôle dans un sommet du cinéma loufoque, la carrière de Caroline va ralentir doucement. Atteignant la trentaine dans les années 1980, la jeune femme n’a rien perdu de sa beauté, mais elle n’est plus une nouveauté sur le marché des canons. On la voit tenir un rôle dans « Maniac » de William Lustig (où elle retrouve Joe Spinell, qui jouait le méchant dans « Starcrash »), film d'horreur urbain à l’ambiance glauque. Elle tourne en 1982 « Les Frénétiques » de David Winters (avec à nouveau Joe Spinell : à croire qu’on essayait de les marier !) puis reste inactive jusqu’en 1986, avec « Le Jour des fous ». Elle va d’ailleurs épouser George Dugdale, réalisateur de ce film d’horreur.


A la fin des années 1980, Caroline ralentit d’autant plus sa carrière qu’elle souhaite se consacrer à sa vie de famille : on la voit dans « Les Prédateurs de la nuit », de Jess Franco, dans « El aullido del diablo », un improbable film d’horreur espagnol avec Howard Vernon, réalisé et interprété par Paul Naschy , dans un épisode de « Maigret » (une version anglaise du héros de Simenon, avec Richard Harris !), puis dans « Le Chat noir », de son vieux complice Luigi Cozzi. Après ça, Caroline va rester inactive au cinéma durant près de dix ans, le temps de s’occuper de ses enfants. Elle ne reprendra le chemin des plateaux qu’en 2003, connaissant même l’année suivante un regain de popularité avec la redécouverte de « Starcrash », réédité en grande pompe en DVD.


Caroline en compagnie de Luigi Cozzi (à droite) et de quelques membres de l’équipe Nanarland lors d’une mémorable nuit de cinéma à Montreuil (2004)


Caroline à Montreuil en 2004

Faute d’avoir eu de grands rôles dans de grands films, Caroline n’a sans doute pas réalisé tout son potentiel, ou peut-être le cinéma n’était-il pas prêt pour elle. Elle n’a certes jamais été une grande comédienne, mais des actrices nettement plus mauvaises qu’elle ont eu des carrières bien supérieures. Si sa filmographie eût mérité d’être plus abondante, Caroline aura su demeurer dans les mémoires pour un rôle mémorable : quoi que l’on puisse dire de « Starcrash », elle sera toujours Stella Starr, pour les siècles des siècles ! Qu’on se le dise, les actrices de nanars sont parfois les plus belles !

Nous ne résistons pas au plaisir de partager cette photo de Caroline, parue en avril 1972 dans une édition du Daily Mirror, pour promouvoir une campagne de boyscouts cirant les bottes de l'actrice pour la bonne cause !

- Nikita -

Films chroniqués

Filmographie

1966 - G.G. Passion

1966 - Smoke Over London

1967 - Joanna

1967 - Casino Royale

1968 - Joanna

1969 - Where's Jack?

1969 - A Talent for Loving

1971 - L'Abominable Dr Phibes (The Abominable Dr. Phibes)

1972 - Dr Phibes rises again

1972 - Dracula 73 (Dracula A.D. 1972 / Dracula Today)

1974 - Le Voyage fantastique de Sinbad (The Golden Voyage of Sinbad)

1974 - Capitaine Kronos tueur de vampires (Captain Kronos - Vampire Hunter)

1975 - Evil baby (I Don't Want to Be Born / It Lives Within Her)

1976 - Centre terre : 7ème continent (At the Earth's Core)

1977 - L'Espion qui m'aimait (The Spy who loved me)

1979 - Starcrash / The Adventures of Stella Starr (Scontri stellari oltre la terza dimensione)

1980 - Maniac

1982 - Les Frénétiques (The last horror film)

1986 - Le Jour des fous (Slaughter High)

1987 - El Aullido del diablo

1988 - "Maigret" (TV)

1988 - Les Prédateurs de la nuit (Faceless)

1989 - Le Chat noir (Il Gatto nero / The Black Cat / Demons 6)

1989 - Vampyre

1994 - To Die For / Heaven's a Drag

2002 - Blood Craving

2003 - Flesh for the beast

2006 - The Absence of light

2009 - Turpin (court-métrage)

2012 - Eldorado

2013 - Inspecteur Barnaby (série télé)

2013 - The Landlady (court-métrage)

2015 - Vampyres

2015 - Crying Wolf

2016 - Stellar Quasar and the Scrolls of Dadelia

2017 - Cute Little Buggers

2017 - Frankula (court-métrage)

2018 - End User (court-métrage)

2019 - House of the Gorgon

2019 - Alone on Christmas: The Creation of Curtis Stein (court-métrage)

2020 - The Haunting of Margam Castle

2021 - The pocket Film of Superstition