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Deron McBee

(1ère publication de cette bio : 2011)

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Cabotin : nom masculin. Qui cherche par ses manières à se faire remarquer. Qui joue avec excès.

Exemple :Stuart Smith est un fieffé cabotin.

Extrait du petit Philippe illustré.

Quiconque ayant vu un film avec Deron McBee sait à quel point cette définition lui convient à merveille. Avec sa dégaine de catcheur poids lourd et son jeu digne d'un grizzly éméché, Deron a prouvé en quelques prestations anthologiques qu'il n'était pas nécessaire d'avoir fait l'Actors Studio pour crever l'écran.



Né le 23 Août 1961, on sait finalement assez peu de choses sur l'enfance du sieur McBee. A part l'affection qu'il porte à sa mère - il la classe parmi ses héros aux côtés de Batman ou Superman - on devine que Deron a dû très tôt s'intéresser aux sports pour pouvoir se bâtir son physique impressionnant. Cela se confirme si on en juge par son palmarès, qui le vit apparaître sur le circuit professionnel de Racquetball durant trois ans. D'un bon niveau, il gagna notamment un titre en 1987 et certaines sources prétendent qu'il aurait même concouru dans cette discipline au World Police & Fire Olympic de 1985, ce qui démontrerait l'investissement du jeune Deron dans les forces de l'ordre où il aurait été shérif adjoint. Toujours prêt à développer ses aptitudes, Deron se mettra au body building puis, au gré des entraînements pour certains tournages, apprendra les arts martiaux dans l'école de Billy Blanks ainsi que le maniement de l'épée avec Anthony De Longis.





Mais Deron s'intéresse également au monde du spectacle. Comme d'autres, il tente sa chance dans ce milieu où on l'imagine enchaîner les petits boulots. Un temps Chippendale ou encore mannequin, on le verra aussi apparaître comme candidat du jeu « Love Connection », sorte d'équivalent à « Tournez Manège ». Est-ce cette expérience télévisuelle qui l'amène à participer à « American Gladiators » ? Difficile à dire, toujours est-il que le voilà dans ce pseudo « Intervilles » où les participants, à défaut de vachettes, doivent affronter Deron et ses potes dans des épreuves aussi sportives que farfelues. Figure marquante de la première saison du show, sa prestation lui permet de se construire une petite réputation chez les amateurs de l'émission, au point d'être encore connu aujourd'hui sous son pseudo d'alors, Malibu. Reconnaissant, il participera des années plus tard à une déclinaison live du spectacle, histoire de saluer ses fans de la première heure.





Deron dans ses costumes de gladiateur des temps modernes.



Repéré par le cinéma, la carrière de Deron prend alors un peu plus d'importance. Après quelques publicités puis des apparitions dans « Elvira, princesse des ténèbres » et la série « Mariés, deux enfants », le voilà propulsé acteur principal de « Time Barbarians ». Sans doute heureux de jouer les sous Conan - il adore ce personnage -, Deron incarne avec le style qu'on lui connaît un barbare propulsé dans notre époque. Sur sa lancée, il donne son meilleur sur « The Killing Zone » puis enchaîne « Out for Blood » avec Don « The Dragon » Wilson et « Ring of Steel », autant de films aux titres évocateurs le voyant enchaîner les rôles de brutes épaisses. Figurant à l'occasion, on l'aperçoit furtivement dans « Chute Libre » de Joel Schumacher.



Tout en modestie capillaire dans le célèbre canapé de « Mariés, deux enfants ».



Relativement sobre mais tout de même génial en « Time Barbarians ».





Illuminant de sa présence « The Killing Zone ».



Visible une seconde en badaud à la fin de « Chute Libre ».



Ensuite, il côtoie Roddy Pipper et Sonny Chiba sur « Immortal Kombat », film à l'intérêt nanar mitigé mais où chacune de ses apparitions sont des moments de pure extase. Néanmoins, c'est aussi via ce métrage que l'on découvre un Deron qui n'aimait pas trop qu'on se moque de lui. Présenté lors de l'émission « Monstervision » quelques années après sa sortie, le film subit les railleries du présentateur, se moquant notamment de cet acteur sous stéroïdes et à la présence si particulière. Vexé, Deron écrira à l'animateur un message que ce dernier ne pourra s'empêcher de lire à l'antenne. Le ton est certes courtois, mais on comprend tout de même qu'il vaut mieux éviter que les deux hommes se croisent. Peut-être n'a-t-il tout simplement pas apprécié l'allusion aux produits anabolisants, lui qui prétend s'être avant tout servi de la prière et la Foi pour développer sa musculature.



Au sommet de son art dans « Immortal Kombat ».



Mais revenons vers 1994 où Deron fait peu à peu son trou dans la série B. Après « T-Force » de Richard Pepin, on le retrouve dans « Cage II » avec des pointures comme Reb Brown, Lou Ferrigno et Gerald Okamura, la comédie musicale horrifique « Monster Mash : the movie », et « Enter the Blood Ring » dont il partage le haut de la jaquette avec Robert Z'Dar. Viendra ensuite le décevant « Raging Angels » où, sous les traits de l'Archange Gabriel, il apparaît sans prévenir le temps de croiser le fer avec un démon qui passait par là. Un film qui avait de quoi intriguer, puisqu'on y retrouve aussi Arielle Dombasle ! Limité par son physique stéréotypé à l'instar d'un Matthias Hues, il est le plus souvent cantonné dans le registre de l'homme de main, comme dans « Batman Forever » où il est l'un des nombreux sbires tabassés par Val Kilmer, ou « Un gratte-ciel en otage », ripp-off insensé de « Piège de Cristal » et son Anna-Nicole Smith livrant toute l'étendue de son non-talent.





Une apparition aussi magique que fugace dans « Raging Angels ».





En rajoutant à peine pour « Un gratte-ciel en otage ».



Déterminé à avoir sa bio en ces lieux, il joue les centaures dans « Mortal Kombat : Destruction Finale » histoire de filer quelques coups de sabots à une adaptation vidéoludique qui n'en demandait pas tant. Puis arrive « Deadly Currency » avec de nouveau Robert Z'Dar. Enquillant les apparitions dans les séries télé, il se retrouve dans « Roswell », « Walker Texas Ranger », « Sliders » ou encore « Le flic de Shangaï ». A l'approche de la quarantaine, notre ami entame le nouveau millénaire avec quelques directs to video comme « Instinct to kill » avec Marc Dacascos ou « Red Serpent » et son Roy Scheider en pleine panade.



Centaure et sans reproche sur le tournage de « Mortal Kombat : Destruction Finale ».



Deron en veut à « Larry et son nombril ».



Hélas, un drame va s'abattre sur Deron et les siens. Le 20 Mars 2003, sa femme Drzan meurt des suites de complications lors d'une opération. Effondré, il décide de s'accrocher pour ses deux enfants. Prenant un peu de recul, il réapparaîtra dans « Il était une fois à Los Angeles - Le Mexicain » devant un Lorenzo Lamas plus très loin des abymes. Ne tournant plus qu'un film par an, il se retrouve en 2005 dans « Le sang du diamant » (« The Cutter ») avec son ami Chuck Norris. Mais c'est surtout son numéro de vampire hystérique dans « Revamped » qui nous rappèlera à quel point Deron est un maître de l'outrance, capable de voler la vedette à n'importe quel premier rôle. Vient enfin « Welcome to Sundown », court-métrage de 2008 dont il est aussi l'un des producteurs. Il s'agit à ce jour de sa dernière contribution au septième art.







Cherchant des noises au sosie karatéka d'Olivier Besancenot dans « Le Mexicain ».



En train de péter une durite sur « Revamped ».





Deron McLeod du clan McLeod dans « Welcome to Sundown ».



Plus ou moins retiré de l'univers médiatique, Deron participe néanmoins un temps à une émission pour une Web TV consacrée au Fitness. Dans Image Makers, il nous met en garde contre les préjugés et l'apparence en se mettant en scène dans de petites pastilles humoristiques. Des prestations qui ne feront pas date, mais qui prouvent que Deron n'est pas si mauvais acteur et qu'il a gagné en autodérision. Un changement qui s'explique sans doute par la plus grande présence de la Foi dans sa vie. Devenu pasteur, il répand la parole de Dieu lors de tournées de prévention dans les écoles et les églises, où, avec d'autres complices, il met en garde la jeunesse contre les dangers de la rue. Un temps membre de la « Power Team », sa devise d'alors est « become dream makers, and not dream breakers » (« soyez des faiseurs de rêves, et non des briseurs de rêves »), une philosophie qui l'amenè un jour à faire un discours si marquant qu'il bouleverse un jeune caïd présent dans la foule, lequel finit par arrêter la drogue et rendre ses armes à la police. Prêt à mettre sa renommée au service de son prochain, il participe également à des manifestations comme le « DragonFest » de Gerald Okamura ou le « Martial Artists for Christ », association organisant des démonstrations d'arts martiaux pour véhiculer la parole de Dieu et aider les familles dans le besoin. Artiste, sa passion pour la peinture semble aussi s'être développée. Malgré toutes ces activités, il semble pourtant ne jamais perdre de vue le bonheur de ses filles.



S'amusant de son image et de celles des autres pour Image Makers.





Deron casse la baraque au « Martial Artists for Christ » 2006.



Quelques-unes de ses œuvres.



Aussi discret à la ville qu'exubérant à l'écran, Deron a su marquer les esprits de nombreux cinéphiles désaxés. Même si on ne sait pas encore ce que l'avenir lui réserve, aucun doute que Monsieur McBee a déjà réussi son pari en s'imposant comme une valeur sûre, capable de sauver un film à lui tout seul. On peut certes rire de son look marqué par l'hystérie capillaire ou son jeu d'acteur outrancier, mais quoiqu'il advienne, c'est le respect qui domine dans le cœur de chacun de ses admirateurs. Donnant beaucoup à ses semblables, on a aujourd'hui plus de chance de le croiser dans la cour d'un lycée où il aide des jeunes à sortir de la violence, plutôt que sur un plateau de tournage... (même s'il a semble-t-il repris les chemins des studios pour co-produire et jouer dans « Redemption », un moyen-métrage d'une trentaine de minutes revisitant l'histoire d'Abel et Caïn). Quelque soit son avenir, espérons qu'il ait trouvé la paix et l'équilibre, et que nous aurons tout de même la chance de le voir revenir de temps à autre vers ses premières amours. Ainsi soit-il !





Deron durant l'un de ses prêches. Après Marjoe Gortner, Mel Novak, Don Gordon, ou Tony King, encore un exemple singulier d'acteur bisseux devenu pasteur !



Vous êtes prévenus : Soyez bons et généreux, sinon il vous bottera les fesses !



Merci à Ghor et à Kobal pour leurs précieux coups de pouce.
- Wolfwood -

Films chroniqués

Filmographie



2008 - Welcome to Sundown (court-métrage)

2007 - Revamped

2005 - The Cutter

2004 - Le Mexicain (Il était une fois à Los Angeles)

2002 - Red Serpent

2001 - Instinct to Kill

2000 - Guilty as Charged

1998 - Deadly Currency

1997 - Mortal Kombat : Annihilation

1996 - Un gratte-ciel en otage

1995 - Raging Angels



1995 - Batman Forever

1995 - Enter the Blood Ring

1995 - Monster Mash : The Movie

1994 - Cage II

1994 - T-Force

1994 - Immortal Combat

1994 - Ring of Steel

1996 - Chute Libre

1996 - Dragonstrike (court-métrage)

1992 - Out for Blood

1992 - Valhalla

1991 - The Killing Zone

1990 - Payback

1990 - Time Barbarians

1988 - Elvira, princesse des ténèbres

Ainsi que des apparitions dans des séries télé.