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Jess Hahn
(1ère publication de cette bio : 2005)Consulter la filmographie / Consulter les films chroniqués
Jess Hahn, l’"Américain de France", offre un parfait exemple de carrière fort honorable, ayant pu s’égarer occasionnellement dans le nanar, comme beaucoup de comédiens au long cours. De son vrai nom Jesse Beryle, le futur « Ricain » de Jean-Marie Pallardy est né le 29 octobre 1921, à Terre-Haute, dans l’Etat américain de l’Indiana. C’est dans l’armée qu’il s’illustre tout d’abord, combattant dans les rangs des Marines durant la Seconde Guerre Mondiale. Il participe au débarquement en Normandie, découvrant la France, dont il tombe amoureux. Démobilisé, il revient dans notre beau pays en 1949, et ne le quittera plus, allant jusqu’à se faire naturaliser français.
Il se produit dans divers cabarets parisiens en tant que musicien de jazz, faisant le bœuf à Saint-Germain-des-Prés. Mais sa trogne joviale et sa silhouette d'armoire à glace vont bientôt trouver un autre emploi : Jess, devenu comédien à force de persévérance, fera son chemin dans le cinéma au cours des années 50, jusqu’à devenir un visage familier du public français. Par un hasard amusant, il tient son premier rôle dans « La Môme vert-de-gris », qui lance la carrière, en vedette, d’un autre acteur américain exilé en France, Eddie Constantine. Jess Hahn ne tient qu’un petit rôle (muet) d’homme de main, qui se fait promptement envoyer au tapis par Constantine : ses premiers pas devant la caméra ne lui permettent pas de montrer beaucoup d’aisance, mais il fera de gros progrès par la suite, jusqu’à devenir une vraie "nature" de cinéma.
La Valse du gorille, de Bernard Borderie (1959)
Grand, robuste, jovial, il devient l’"Américain de service" du cinéma français, tenant de multiples seconds rôles : militaire, espion, gangster… Son physique et son jeu étant peu appropriés au cinéma d'art et d'essai, il s'illustrera en effet surtout dans des films de divertissement. Jess Hahn montre dans tous ses rôles une présence devant la caméra et une bonhomie qui le rendent sympathique jusque dans des rôles de méchants.
Jess croise Fernandel dans ce Dynamite Jack de Jean Bastia (1961) !
En 1959, Eric Rohmer lui offre ce qui sera l’un de ses rares rôles principaux : dans « Le Signe du lion », Jess Hahn joue le rôle d’un musicien américain qui passe de la vie de Bohême à la misère. Le film est hélas un échec (Rohmer mettra bien plus de temps à s’imposer que ses compères de la Nouvelle Vague) et Jess Hahn retourne aux seconds rôles.
Sa carrière des années 60 est florissante : il est extraordinaire dans « Cartouche », de Philippe de Broca, où il interprète le rôle de La Douceur, complice de Jean-Paul Belmondo ; il camoufle pour l’occasion son accent américain en accent paysan. Il est désopilant en espion américain malchanceux dans « Les Barbouzes », et fait forte impression en taulard dans « Les Grandes gueules ». Il manque cependant le rôle de Bill Ballantine dans la série télé « Bob Morane », qui échoit à Billy Kearns, un Anglais lui aussi abonné aux rôles de "Ricains" dans le cinéma français.
Très actif, Jess Hahn alterne bons films, navets et nanars : davantage "grande gueule" qu’acteur de composition, il est quelque peu catalogué dans le cinéma de genre, avec les disparités qualitatives que cela implique. On le voit ainsi, en France ou en Italie, dans des films comme « La Grosse pagaille » (avec Terence Hill et Rita Pavone) ou « L’Homme aux nerfs d’acier » (avec Lee Van Cleef et Jean Rochefort).
Avec Rita Pavone et Terence Hill dans La Grosse Pagaille (1967)
La carrière de Jess Hahn ralentit quelque peu au milieu des années 70. Ses rôles se font un peu moins intéressants et moins consistants, il tourne de plus en plus pour la télévision et de moins en moins pour le cinéma.
Jess dans Les Quatre mercenaires d’El Paso (1971), un western paella d'Eugenio Martín dans lequel il retrouve Lee Van Cleef.
C’est cependant à la même période que Jean-Marie Pallardy lui offre un nouveau rôle principal : dans « Le Ricain », réjouissante série B franco-turque, Jess Hahn reprend son emploi habituel de brute au grand cœur, portant le film sur ses solides épaules. La collaboration entre Hahn et Pallardy semble s’être bien passée, puisque les deux hommes se retrouveront pour « White Fire » et « Overdose ».
Les années 80 marquent le réel déclin de la carrière de Jess Hahn. Un peu âgé désormais pour jouer les gros bras, il trouve moins d’emplois dans un cinéma de genre français en pleine déconfiture. On le retrouve même faisant l'imbécile dans une ânerie atomique comme « Par où t'es rentré, on t'a pas vu sortir », de Philippe Clair !
Mais notre ami s’est trouvé un nouvel intérêt : l’agriculture ! Propriétaire d’une exploitation en Bretagne, Jess Hahn y consacre de plus en plus de temps : il tourne encore de temps à autres, mais finit par prendre sa retraite de comédien après « Le Retour de Lemmy Caution », téléfilm de Josée Dayan, dans lequel Eddie Constantine reprend le personnage d’agent du FBI qu’il avait inauguré avec « La Môme Vert-de-Gris », premier film de notre ami Jess !
Jess dans Overdose (1987)
Après cette amusante manière de boucler la boucle, Jess Hahn ne tournera plus, jusqu’à son décès à Dinard, le 30 juin 1998. S’il eût pu être mieux exploité par le cinéma français, sa joviale présence lui aura néanmoins valu quelques splendides seconds rôles, qui lui vaudront la mémoire des cinéphiles ! Selon certaines sources, il s'intéressait moins au cinéma qu'au cabaret... Les déviants que sont les nanardeurs lui garderont, quant à eux, une place toute particulière dans leur cœur, en tant qu’acteur-fétiche du maître Pallardy. Mais cela ne doit pas nous faire oublier le talent d'un second rôle hors pair et la richesse d’une filmographie qui recouvre le dernier âge d’or du cinéma de divertissement français.
- Nikita -
Films chroniqués
Filmographie
1953 - La Môme Vert-de-gris, de Bernard Borderie
1953 - Un acte d’amour, d’Anatole Litvak
1953 - L’Ennemi public numéro 1, de Henri Verneuil
1955 - Ca va barder, de John Berry
1955 - Sophie et le crime, de Pierre Gaspard-Huit
1955 - L’Impossible Monsieur Pipelet, de André Hunebelle
1955 - Les Hussards, de Alex Joffé
1956 - La Meilleure part, de Yves Allégret
1956 - Rencontre à Paris, de Georges Lampin
1957 - Action Immédiate, de Maurice Labro
1957 - The vintage, de Jeffrey Hayden
1957 - La Route joyeuse, de Gene Kelly
1957 - Quand la femme s’en mêle, de Yves Allégret
1957 - Le Triporteur, de Jacques Pinoteau
1957 - Nathalie, de Christian-Jacque
1957 - Le Coin tranquille, de Robert Vernay
1958 - Le Désert de Pigalle, de Léo Joannon
1958 - Chéri, fais-moi peur, de Jacques Pinoteau
1959 - Le Vent se lève, de Yves Ciampi
1959 - Le Fauve est lâché, de Maurice Labro
1959 - La Femme et le pantin, de Julien Duvivier
1959 - Y’en a marre, de Yvan Govar
1959 - La Valse du gorille, de Bernard Borderie
1959 - Le Signe du lion, de Eric Rohmer
1959 - Ce soir on tue, de Ivan Govar
1961 - Le Sahara brûle, de Michel Gast
1961 - The Big gamble, de Richard Fleischer
1961 - Dynamite Jack, de Jean Bastia
1962 - Cartouche, de Philippe de Broca
1962 - Mandrin, de Jean-Paul Le Chanois
1962 - Le Procès, d’Orson Welles
1962 - Les Veinards, de Philippe de Broca
1962 - Une blonde comme ça, de Jean Jabely
1962 - Que personne ne sorte, de Ivan Govar
1962 - Mon oncle du Texas, de Robert Guez
1963 - Le Train de Berlin est arrêté, de Rölf Hadrich
1964 - Topkapi, de Jules Dassin
1964 - Les Barbouzes, de Georges Lautner
1964 - Les Gorilles, de Jean Girault
1965 - Quoi de neuf, Pussycat ?, de Clive Donner
1965 - Les Tribulations d’un chinois en Chine, de Philippe de Broca
1966 - New York appelle Superdragon, de Giorgio Ferroni
1966 - Les Grandes gueules, de Robert Enrico
1967 - La Fantastique histoire vraie d’Eddie Chapman, de Terence Young
1967 - L’Homme qui valait des milliards, de Michel Boisrond
1967 - Qui êtes-vous inspecteur Chandler, de Michele Lupo
1967 - Fuller report, base Stockholm, de Sergio Grieco
1967 - La Grosse pagaille, de Steno
1968 - The Night of the following day, de Hubert Cornfield
1969 - L’Ardoise, de Claude Bernard-Aubert
1970 - Les Novices, de Guy Casaril
1971 - Supergirl, de Rudolf Thome
1971 - Laisse aller, c’est une valse, de Georges Lautner
1971 - Die Sonne Angriefen, de Peter Lilienthal
1971 - Boulevard du Rhum, de Robert Enrico
1971 - Les Quatre mercenaires d’El Paso, de Eugenio Martin
1972 - L’Ingénu, de Norbert Carbonnaux
1972 - Action Héroïne, de Ferdinando Baldi
1972 - Les Nouveaux contes érotiques de Boccace, de Marino Girolami
1972 - Le Grand duel, de Giancarlo Santi
1973 - Docteur Caraïbes (TV), de J-P Dercourt
1973 - L’Île Mystérieuse (TV), de Yves Colpi
1973 - L’Homme aux nerfs d’acier, de Michele Lupo
1974 - Des lauriers pour Lila (TV), de Claude Grimberg
1974 - Les Faucheurs de Marguerites (TV), de Marcel Camus
1974 - Un linceul n’a pas de poches, de Jean-Pierre Mocky
1975 - Les Rosenberg ne doivent pas mourir, de Stellio Lorenzi
1975 - Les Compagnons d’Eleusis (TV), de Claude Grimberg
1977 - Le Ricain, de Jean-Marie Pallardy
1977 - Le Point de mire, de Jean-Claude Tramont
1977 - Johnny West, de Roald Koller
1978 - La Raison d’état, de André Cayatte
1979 - Les 400 coups de Virginie (TV), de Bernard Queysanne
1980 - Mamma Dracula, de Boris Szulzinger
1981 - Treize (TV), de Patrick Villechaize
1982 - L’Adieu aux as (TV), de Jean-Pierre Dercourt
1982 - Ultimatum (TV), de Georges Farrel
1983 - The Innocents abroad (TV), de Luciano Salce
1984 - White Fire / Vivre pour survivre / Le Diamant, de Jean-Marie Pallardy
1984 - Par où t’es rentré on t’a pas vu sortir, de Philippe Clair
1986 - La Galette du roi, de Jean-Michel Ribes
1987 - Overdose, de Jean-Marie Pallardy
1989 - Le Retour de Lemmy Caution / Lemmy come back, de Josée Dayan
1953 - Un acte d’amour, d’Anatole Litvak
1953 - L’Ennemi public numéro 1, de Henri Verneuil
1955 - Ca va barder, de John Berry
1955 - Sophie et le crime, de Pierre Gaspard-Huit
1955 - L’Impossible Monsieur Pipelet, de André Hunebelle
1955 - Les Hussards, de Alex Joffé
1956 - La Meilleure part, de Yves Allégret
1956 - Rencontre à Paris, de Georges Lampin
1957 - Action Immédiate, de Maurice Labro
1957 - The vintage, de Jeffrey Hayden
1957 - La Route joyeuse, de Gene Kelly
1957 - Quand la femme s’en mêle, de Yves Allégret
1957 - Le Triporteur, de Jacques Pinoteau
1957 - Nathalie, de Christian-Jacque
1957 - Le Coin tranquille, de Robert Vernay
1958 - Le Désert de Pigalle, de Léo Joannon
1958 - Chéri, fais-moi peur, de Jacques Pinoteau
1959 - Le Vent se lève, de Yves Ciampi
1959 - Le Fauve est lâché, de Maurice Labro
1959 - La Femme et le pantin, de Julien Duvivier
1959 - Y’en a marre, de Yvan Govar
1959 - La Valse du gorille, de Bernard Borderie
1959 - Le Signe du lion, de Eric Rohmer
1959 - Ce soir on tue, de Ivan Govar
1961 - Le Sahara brûle, de Michel Gast
1961 - The Big gamble, de Richard Fleischer
1961 - Dynamite Jack, de Jean Bastia
1962 - Cartouche, de Philippe de Broca
1962 - Mandrin, de Jean-Paul Le Chanois
1962 - Le Procès, d’Orson Welles
1962 - Les Veinards, de Philippe de Broca
1962 - Une blonde comme ça, de Jean Jabely
1962 - Que personne ne sorte, de Ivan Govar
1962 - Mon oncle du Texas, de Robert Guez
1963 - Le Train de Berlin est arrêté, de Rölf Hadrich
1964 - Topkapi, de Jules Dassin
1964 - Les Barbouzes, de Georges Lautner
1964 - Les Gorilles, de Jean Girault
1965 - Quoi de neuf, Pussycat ?, de Clive Donner
1965 - Les Tribulations d’un chinois en Chine, de Philippe de Broca
1966 - New York appelle Superdragon, de Giorgio Ferroni
1966 - Les Grandes gueules, de Robert Enrico
1967 - La Fantastique histoire vraie d’Eddie Chapman, de Terence Young
1967 - L’Homme qui valait des milliards, de Michel Boisrond
1967 - Qui êtes-vous inspecteur Chandler, de Michele Lupo
1967 - Fuller report, base Stockholm, de Sergio Grieco
1967 - La Grosse pagaille, de Steno
1968 - The Night of the following day, de Hubert Cornfield
1969 - L’Ardoise, de Claude Bernard-Aubert
1970 - Les Novices, de Guy Casaril
1971 - Supergirl, de Rudolf Thome
1971 - Laisse aller, c’est une valse, de Georges Lautner
1971 - Die Sonne Angriefen, de Peter Lilienthal
1971 - Boulevard du Rhum, de Robert Enrico
1971 - Les Quatre mercenaires d’El Paso, de Eugenio Martin
1972 - L’Ingénu, de Norbert Carbonnaux
1972 - Action Héroïne, de Ferdinando Baldi
1972 - Les Nouveaux contes érotiques de Boccace, de Marino Girolami
1972 - Le Grand duel, de Giancarlo Santi
1973 - Docteur Caraïbes (TV), de J-P Dercourt
1973 - L’Île Mystérieuse (TV), de Yves Colpi
1973 - L’Homme aux nerfs d’acier, de Michele Lupo
1974 - Des lauriers pour Lila (TV), de Claude Grimberg
1974 - Les Faucheurs de Marguerites (TV), de Marcel Camus
1974 - Un linceul n’a pas de poches, de Jean-Pierre Mocky
1975 - Les Rosenberg ne doivent pas mourir, de Stellio Lorenzi
1975 - Les Compagnons d’Eleusis (TV), de Claude Grimberg
1977 - Le Ricain, de Jean-Marie Pallardy
1977 - Le Point de mire, de Jean-Claude Tramont
1977 - Johnny West, de Roald Koller
1978 - La Raison d’état, de André Cayatte
1979 - Les 400 coups de Virginie (TV), de Bernard Queysanne
1980 - Mamma Dracula, de Boris Szulzinger
1981 - Treize (TV), de Patrick Villechaize
1982 - L’Adieu aux as (TV), de Jean-Pierre Dercourt
1982 - Ultimatum (TV), de Georges Farrel
1983 - The Innocents abroad (TV), de Luciano Salce
1984 - White Fire / Vivre pour survivre / Le Diamant, de Jean-Marie Pallardy
1984 - Par où t’es rentré on t’a pas vu sortir, de Philippe Clair
1986 - La Galette du roi, de Jean-Michel Ribes
1987 - Overdose, de Jean-Marie Pallardy
1989 - Le Retour de Lemmy Caution / Lemmy come back, de Josée Dayan