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Julie Strain

(1ère publication de cette bio : 2008)

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La "Reine de la série B".


C'est par ce titre élogieux que l'on surnomme encore aujourd'hui la plantureuse Julie Strain. Bien qu'on puisse à première vue trouver cette appellation purement honorifique, elle s'avère non seulement incontestable, mais en plus très réductrice, la belle ayant pas mal roulé ses bosses dans de nombreux autres "genres", que ce soit des zèderies basses du front ou des productions érotiques, sans oublier bien sûr quelques nanars d'un gabarit certain.



C'est le 18 février 1962 à Concord, Californie, que Julie apparaît au grand générique de la Vie. Naissant dans une famille recomposée comptant déjà neuf enfants, elle vivra alors une enfance paisible, la voyant passer quelques temps au Kansas dans un ranch au milieu des animaux. C'est là qu'elle se découvrira très tôt une passion pour les chevaux et le cinéma, en se mettant en scène dans des distractions de son âge, à base de cow-boys et d'indiens. Mais l'heure des jeux innocents s'achève vite. Julie grandit et va alors à l'université. Une période délicate, comme pour tous les adolescents, où sa grande taille lui fait subir les railleries de certains camarades. Néanmoins, c'est à cette époque qu'elle se découvre des aptitudes pour les activités sportives. Douée pour le basket et la course, elle échoue de peu à une qualification pour les jeux Olympiques de 1980. Des qualités physiques qui ne l'empêcheront pas de briller aussi sur le plan intellectuel, la belle obtenant son diplôme avec mention. Peu de temps après, son petit ami culturiste lui fait découvrir le monde du bodybuilding, pour lequel elle se prend immédiatement d'affection. Ce nouveau passe-temps lui permettra de forger peu à peu le physique qu'on lui connaît, au poins de participer à quelques compétitions où son style très suggestif fait, dit-on, forte impression. Mais cette activité lui donne aussi l'occasion de faire ses premières armes dans le monde de la photo. Elle est même un temps l'égérie de la marque Calso lors d'une campagne de pub locale.


Un peu plus tard, elle épouse un dénommé Al Abono, mais sa vie de femme au foyer, dira t-elle, l'étouffe et elle divorce rapidement, reprenant son existence en main pour suivre une route qui aurait pu s'avérer sans histoire. Hélas, un accident va changer sa vie de manière radicale. Suite à une grave chute de cheval, elle devient amnésique. Ne reconnaissant plus aucun de ses proches et ne sachant même plus lire, ni écrire, elle mettra deux ans à retrouver ses facultés mentales et physiques. Cette épreuve va cependant avoir des aspects positifs. Outre un dédommagement financier, c'est surtout dans son comportement que le malheur subi va, paradoxalement, s'avérer bénéfique. En effet consciente d'être passée à deux doigt de la mort, Julie développe un caractère encore plus aventureux, la poussant à saisir toutes les chances qui se présenteront alors à elle.




Décidée à voyager, elle se retrouve à Las Vegas pour assister à un combat de boxe et y rencontre un agent artistique du nom de John Rockwell qui, impressionné par son physique, lui fait signer un contrat. La légende veut que ce jour, elle reçu une ovation de toute la salle, son costume couleur chair ayant fait croire à tous qu'elle était topless. Nous sommes à la toute fin des années 80 et commence pour elle une carrière qui s'avérera prolifique. Alors âgée de 28 ans, elle pose dans Playboy mais le magazine semble peu intéressé pour en faire une playmate officielle. Trop vieille ? Trop grande ? Julie ne se pose pas trop de questions et s'essaye au cinéma en décrochant un rôle dans "Y a t'il un exorciste pour sauver le monde ?", pantalonnade où elle côtoie Linda Blair, mais aussi l'immense Leslie Nielsen. Certes, le rôle est très secondaire et ne lui fait pas gagner beaucoup d'argent, à peine 100 dollars, mais cela lui permet de mettre le pied à l'étrier.



De là, sa carrière est lancée et ne s'arrêtera plus, jouant les premiers rôles dans des productions érotiques, ou des partitions discrètes dans des oeuvres plus "classiques". Elle se retrouve dès lors aux génériques de films comme "Sunset Heat" aux côtés d'un Michael Paré pas encore au fond du gouffre, "Justice Sauvage" avec Steven Seagal ou encore "Double Impact" en compagnie du bon Jean-Claude Van Damme. Prêtant aussi son physique pour jouer les doublures, elle se retrouvera sur le plateau de "Thelma et Louise" où elle est à la base engagée pour être le "body-double" de Geena Davis. L'un des jobs les plus faciles de sa carrière puisque l'héroïne ayant finalement pris goût aux scènes d'amour avec Brad Pitt, Julie fut payée bien que n'ayant tourné aucune séquence. Alignant les rôles secondaires, elle fera également de la figuration dans "Bugsy" ou "The Doors".


Mais la grande année sera 1993. Ayant tenté sa chance chez Penthouse juste après son échec avec Playboy, elle se retrouve "Pet of Year" à l'âge de 31 ans, ce qui constitue presque un exploit dans le monde des photos de charmes. Bénéficiant alors d'un certain succès, c'est à cette période qu'elle fricote pour la première fois avec la famille Sidaris dont elle restera l'une des muses et amies les plus fidèles. Contribuant à pas moins de cinq films du bon Andy et de son rejeton Christian Drew, ces expériences comptent encore aujourd'hui parmi les plus agréables que la belle ait vécues sur un plateau. Que ce soit en tueuse sexy ou en espionne de charme, ces prestations lui permettent enfin d'obtenir des rôles un peu plus conséquents, ou comportant tout du moins plus d'une ligne de dialogue, comme dans "Opération Panthère Noire", "Fit To Kill" ou encore "Dallas Connection". Entre des apparitions dans "Le Flic de Beverly Hills 3" ou "Y a t'il un flic pour sauver Hollywood ?", elle continuera à jouer dans pas mal de films à petits budgets. Mais sa renommée grandissante lui permet d'être présente dans de nombreuses conventions tout en apparaissant dans de nouveaux longs-métrages où, même s'il lui arrive encore de tenir des rôles secondaires, son statut passe à présent de simple figurante à celui de vraie guest-star. Le temps où Julie dormait dans un camion entre deux castings semble bien loin.




Face à l'insubmersible Rodrigo Obregon dans "Opération Panthère Noire".


Appétissante femme-sandwich pour la firme de son pote Andy.


En compagnie du maître.


Lors de la deuxième moitié de la décennie 90, elle continue sur cette lancée. Outre son quota de téléfilms coquins, Julie cumule les contrats et n'arrête plus de tourner, ses prestations lui permettant même de rencontrer des vedettes de tout poils: des "fils de" avec Chad McQueen dans "Squanderers" ou le tout mou Chris Mitchum dans "Lethal Seduction". Sans oublier des grands noms du cinéma alternatif comme Robert Z'Dar qu'elle côtoiera dans de nombreux films dont "Red Line", métrage où l'on peut voir également Jan-Michael Vincent et le talentueux Michael Madsen. En 1995, elle se compromet dans "Les yeux du désir", du stakhanoviste Jim Wynorski, un film qui, bien que possédant un léger taux de nanardise, vaut néanmoins le détour ne serait se que pour ces situations érotiques clichetonnesques et quelques répliques sidérantes de bêtise. Malgré l'idiotie indéniable du film, il ne semble cependant pas que Julie en ait tenu rigueur au metteur en scène, puisque Jimbo reste un autre cinéaste auquel la belle demeurera attachée, en apparaissant notamment dans la saga "Bare Wench Project", parodie olé-olé du "Projet Blair Witch". On la voit également en 1997 dans "Bikini Hotel", de la firme ultra-fauchée Cine Excel.


Plus très loin de faire des folies de son corps dans "Les yeux du désir".




Cette seconde partie des nineties constituera également un tournant décisif dans sa vie sentimentale. Lors d'une convention, elle rencontre l'un de ses admirateurs qui se trouve être Kevin Eastman, auteur de comics à qui l'on doit notamment la co-création des "Tortues Ninjas". Dès ce jour, c'est le coup de foudre et les deux tourtereaux ne se quitteront plus. Cette relation lui permet de prendre encore plus confiance et elle se lance alors dans la production et la réalisation dans des genres assez divers. "St Patrick's Day" tout d'abord, mais aussi des projets beaucoup plus légers comme "Vampire Child" où elle se retrouve derrière et devant la caméra. Sans oublier "Lingerie Kickboxer", l'une des multiples contributions des amoureux à l'œuvre de Scott Shaw, qui retrouvera notamment le couple dans "Ride with the devil" ou "Armaggeddon Boulevard", autant de films suintants la série Z mais clairement assumés comme tels. Le bon Kevin donnera aussi de sa personne en apparaissant avec sa douce et tendre dans "Day Of The Warrior" et "Return To Savage Beach", ultimes contributions du grand Andy Sidaris au monde du Septième Art.


En compagnie du zédeux fini Scott Shaw.


Avec son chéri sur "Armaggeddon Boulevard".


Néanmoins, le point d'orgue de cette symbiose artistique est sans nul doute "Heavy Metal 2000", pseudo-suite du non moins culte "Métal Hurlant", où chacun contribue à son niveau à l'aventure, Kevin travaillant au scénario pendant que Julie prête sa voix et ses traits à l'héroïne. Outre ces projets communs, auquels il faut ajouter le quatrième volet des aventures du Toxic Avenger, sobrement baptisé "Citizen Toxie", la carrière de Julie suit également son bonhomme de chemin. On la retrouve ainsi aux côtés de Shannon Tweed dans l'ennuyeux "Rowdy Girls", autre production Troma et rare incursion de la firme dans le genre déjà très pointue que représente le western érotique.




Héroïne animée dans "Heavy Metal 2000".




Tout en nuance dans "Fit To Kill"…


…mais aussi dans "Day Of The Warrior" aux côtés de Gerald Okamura.

 


Jouant les Calamity Jane de Prisunic dans le chiantissime "Rowdy Girls".


Les années 2000 arrivent et la carrière de Julie lorgne de plus en plus vers l'expérimental pur et dur ou le gore de vidéo-club. Des rôles qui lui permettent entre autre d'ajouter le statut de "Scream Queen" à un CV déjà bien garni. En premier lieu, il y a bien sûr "13 Erotic Ghosts" de l'inévitable Fred Olen Ray, mais aussi Baberellas, délire érotico psychédélique à peine pourvu d'un début de synopsis. En 2004, elle apparaît également dans "Tales From The Crapper", film à sketchs épouvantable de la Troma monté à partir de métrages amateurs sous la houlette d'un Lloyd Kauffman toujours aussi opportuniste. Un an plus tard, on la voit dans "Exterminator City", purge sans nom où des robots tueurs passent l'une heure trente de film à trucider des femmes à gros seins sans aucun enjeu scénaristique. Suivrons "Zombiegeddon", "Blood Gnome" ou "Azira", ainsi qu'un paquet d'autres films qui à défaut de rester dans les annales du Septième Art, permettent à Julie de conforter son image d'actrice underground culte en séduisant un nouvelle génération de bisseux. Un statut qu'elle a su faire fructifier, en femme d'affaire avisée, pour apparaître sur de multiples produits dérivés.



 


Toi aussi, fait comme Kevin Eastman : joue avec Julie Strain dans ta chambre.


Possédant plus d'une corde à son arc, Julie a aussi servi de modèle pour des artistes comme l'illustrateur Boris Vallejo.


Consciente de ses limites et ne voulant pas se compromettre dans des projets qui ne lui ressemblent pas, Julie a su montrer qu'il n'était pas nécessaire d'être tête d'affiche dans les plus grands blockbusters pour devenir une icône du cinéma. Aujourd'hui comblée sur le plan affectif et mère de famille, elle possède en plus une carrière qui ferait baver d'envie un paquet de comédiennes. Interprète hétéroclite et se montrant d'une grande gentillesse envers ses fans, elle multiplie encore les activités tant cinématographique que photographique, la belle continuant les clichés de charme à plus de quarante ans, souvent sous l'objectif de son cher mari, même s'ils se séparent en 2006. Une vraie prouesse dans ces univers où les pseudos starlettes jouent les étoiles filantes, et qui assoit encore son rang de souveraine du cinéma bis jusqu'au début des années 2010.





Elle quitte les plateaux à cette période mais reste active sur les réseaux sociaux et dans les conventions. Jusqu'au moment où sa chute de cheval vient hélas la rattrapper. En 2018, elle révéle sur son Facebook être atteinte de démence dégénérative, séquelle de son accident. Elle lutte couragement contre la maladie, mais en janvier 2020 sa mort est annoncée par erreur sur certains médias. Il n'en est en fait rien même si sa santé s'est fortement dégadée et sa famille s'insurge contre cet emballement médiatique. Ce n'est hélas qu'un répit car le 10 janvier 2021, Julie s'éteint à son domicile californien à 58 ans entourée des siens.

C'est avec une grande tristesse que nous disons adieu à cette reine guerrière de la série B dont la beauté n'avait d'égal que son enthousiasme et sa gentillesse.

- Wolfwood -

Films chroniqués

Filmographie

Bien des films de la belle, productions érotiques de 3ème zone ou petits films d'horreur quasi amateurs, ne sont jamais sortis en France, Julie n'y faisant souvent qu'une brève apparition (généralement le temps de montrer ses seins). Ces productions érotisantes portent parfois une ribambelle de noms qui permettent de les vendre plusieurs fois sous des habillages mensongers, les rendant par ailleurs souvent difficiles à identifier avec certitude. Certains titres trouvés ici ou là correspondent à des diffusions télé sur des chaînes en pay-per-view. C'est pourquoi il convient de rester prudent face à l'avalanche de titres sur cette filmographie.

2009 - Scream Queen in Beverly Hills

2008 - Magus

2008 - The Lusty Busty Babe-a-que

2007 - Hollywood Scream Queens

2007 - Black Dahlia Movie (+ photographe de plateau)

2007 - Chantal

2006 - Evil Ever After

2005 - Azira: Blood from the Sand



Julie et sa petite soeur, qui vient aussi s'encanailler dans quelques productions érotiques de seconde zone.



2005 - Exterminator City

2005 - My Big Fat Independent Movie

2005 - No Pain, No Gain

2005 - Bare Wench: The Final Chapter

2004 - Tales from the Crapper

2004 - Hellcats in High Heels 3

2004 - Blood Gnome



2003 - Treasure Hunt

2003 - Bare Wench Project: Uncensored

2003 - Barefoot Superstar

2003 - Rock n' Roll Cops 2: The Adventure Begins

2003 - Delta Delta Die!

2003 - Zombiegeddon

2003 - Birth Rite

2003 - Baberellas

2003 - HorrorTales.666

2002 - Bleed

2002 - BabeWatch: Dream Dolls

2002 - Planet of the Erotic Ape / World of the Erotic Ape / Babes in Kongland



2002 - Exquisite Feet

2002 - Smoke Pot Till You Fucking Die

2002 - The Bare Wench Project 3: Nymphs of Mystery Mountain

2002 - 13 Erotic Ghosts

2002 - God Squad!

2002 - .com for Murder

2001 - BattleQueen 2020

2001 - Sex Court: The Movie

2001 - How To Make A Monster

2001 - Purgatory Blues

2001 - The Bare Wench Project 2: Scared Topless

2000 - The Bare Wench Project

2000 - The Rowdy Girls



2000 - Citizen Toxie: The Toxic Avenger IV

2000 - Heavy Metal 2000

2000 - The Independent

1999 - Babewatch Biker Babes

1999 - Bloodthirsty

1999 - The Escort III

1999 - Devin's Barefoot Initiation

1999 - Vampire Child (+ productrice/scénariste/réalisatrice)

1999 - Wasteland Justice

1999 - Ride with the Devil

1998 - Dark Secrets

1998 - Masseuse 3

1998 - Return to Savage Beach

1998 - Armageddon Boulevard

1998 - Lingerie Kickboxer (+ productrice/scénariste/réalisatrice)

1997 - Lethal Seduction



1997 - Guns of El Chupacabra

1997 - Bikini Hotel

1997 - Hollywood Cops

1997 - St. Patrick's Day ( + productrice associée)

1997 - Heavenly Hooters

1997 - The Last Road


1996 - Red Line

1996 - Hollywood: The Movie

1996 - Busted

1996 : Penthouse: All Access

1996 - Sorceress II: The Temptress

1996 - Day of the Warrior

1996 - Squanderers

1995 - Les Yeux Du Désir (Virtual Desire)

1995 - Midnight Confessions / Voices of Seduction

1995 - Victim of Desire / Implicated

1995 - Sorceress


1995 - Penthouse: Behind the Scenes

1995 - Takin' It Off Out West

1995 - Blonde Heaven / Morgana

1995 - Starstruck

1995 - Married People, Single Sex II: For Better or Worse

1995 - Raw Energy

1995 - Big Sister 2000

1994 - The Dallas Connection

1994 - Le projet mosaïque (The Mosaic Project)

1994 - Le flic de Beverly Hills 3 (Beverly Hill's Cop 3)

1994 - Y a t'il Un Flic Pour Sauver Hollywood ? (Naked Gun 33 1/3: The Final Insult)

1994 : Play Time

1994 : The Devil's Pet /Queen of the Lost Island

1993 - Bikini Squad


1993 : Teasers

1993 : Fit to Kill

1993 : Love Is Like That

1993 : Psycho Cop 2

1993 : Penthouse Satin & Lace II: Hollywood Undercover

1993 - Opération Panthère Noire (Enemy Gold)

1993 - Future Shock

1993 - Love Bites

1993 - Créature des ténébres (The Unnamable II: The Statement of Randolph Carter)


1992 - Night Rhythms

1992 - Witchcraft IV: The Virgin Heart

1992 - Mirror Images

1992 - Kuffs

1992 - Soulmates / Evil Live

1992 - Erotic Dreams

1992 - Ambitious Desires

1992 - Penthouse Satin & Lace

1991 - Carnal Crimes


1991 - Double Impact

1991 - Justice Sauvage (Out for Justice)

1991 - Night Visions

1991 - Midnight Heat

1991 - The Doors

1991 - Bugsy

1990 - Y a t'il Un Exorciste Pour Sauver Le Monde ? (Repossessed)

Ainsi que de multiples apparitions dans des séries télé et téléfilms


Celui là, issu d'une VHS british, pourrait être en fait "Play Time", téléfilm érotique de 1992.