Recherche...

Shô Kosugi

(1ère publication de cette bio : 2005)

Consulter la filmographie / Consulter les films chroniqués





Né le 17 juin 1948 au Japon à Shiba, petite ville de la région de Tokyo, Shôichi Kosugi, fils d'un pêcheur, commence à étudier les arts martiaux dès l’âge de 5 ans. Ses deux soeurs l’aident à progresser malgré ses points faibles – il a un trou dans un poumon – et à accomplir son rêve, limpide comme tous les rêves d’enfants : Shôichi veut devenir un pro des arts martiaux ! Il commence ainsi à étudier le Karate Shindo-Jinen Ryu avec son maître Konishi dans un dojo pas loin de sa maison puis, à l'âge de six ans, il s’inscrit dans une école d'acteurs à Tokyo. Enfant hyperactif, son professeur lui prédit qu’à cause de son impatience il ne deviendra jamais acteur.



À l'âge de sept ans, il rencontre un mystérieux vieillard, son nouveau voisin : Mr.Yamamoto. Malgré les recommandations de sa famille de ne pas aller le voir, Shô le rencontre quand même et aura avec lui des conversations assez pointues sur le ninjutsu et l'art de manier les armes. Un jour, vers l’âge de 12 ans, Shôichi va voir le vieil homme mais ce dernier a étrangement disparu. Tout au long des années suivantes, le jeune Shôichi continue de pratiquer son art, le karaté, mais commence aussi à se familiariser avec deux nouvelles techniques d'arts martiaux : le Kendo et le Judo. À l’âge de 18 ans ses techniques l'ont aidé à devenir champion de Karaté au Japon. Mais l’année suivante est dure pour le jeune Shô : il ne réussit pas à entrer à la Fac et manifeste quelques penchants suicidaires. Shô décide donc d'aller dans une Fac de Californie, pour repartir à zéro.



Voulant travailler dans le commerce international, Shô arrive au Los Angeles International Airport et prend un bus. Mais son incapacité à lire et à écrire l'anglais lui joue un tour et il se trompe, allant se perdre dans un quartier malfamé de LA. Alors qu’il tente de retrouver son chemin, trois voyous l’attaquent. Shô leur fout une raclée… mais se retrouve du coup au poste de police pour le reste de la journée. Le jeune Japonais ne perd pas pour autant foi en l'Amérique : après de longs mois d’apprentissage de l'anglais, il commence à prendre des cours au Pasadena City College puis à la California State University où il finira par obtenir son diplôme d’Économie. Enchaînant les petits boulots pour payer ses études, Shô continue à pratiquer les arts martiaux, sous la tutelle du célèbre Shito Ryu Karateka et du Maître Kobudo Fumio Demura. Pendant plusieurs années, Shô participe également à de populaires démonstrations d'arts martiaux de Demura au village japonais et au Parc de Cerf, un parc d'attractions de Californie du Sud. Ces démonstrations, qui incorporent une large variété d'arts martiaux tels que le Karaté, le Kobudo et le Kendo, se rendent populaires grâce à leur utilisation de l’éclairage théâtral, leur musique et leurs costumes qui fascinent le public.



Mais Shô participe aussi à des tournois d'arts martiaux un peu partout aux Etats-Unis, au Canada et au Mexique et, dès 1974, il a déjà remporté une impressionnante collection de 663 trophées et coupes. Après l’obtention de son diplôme à l'Université de Californie, Shô épouse Shook, une jeune chinoise rencontrée à l'École de Langue anglaise à qui il apprend les arts martiaux pendant 4 ans (jusqu'a ce qu'elle commence à élever leurs enfants : Kane, né en 1974, Shane, né en 1976 et Ayeesha, née en 1983). Durant ces premières années en Amérique, Shô tient de petits rôles (dans un film taïwanais sorti sous le titre « Six Tueurs » et dans une production sud-coréenne tournée à Los Angeles et sortie sous le titre « L'Étranger de la Corée ») et fait également de la figuration dans divers films pendant plus de huit ans (notamment dans « Le Parrain II » en 1974). Malheureusement, ces petits rôles n'aidant pas beaucoup à payer les factures, Shô continue à enseigner les arts martiaux dans son dojo de Los Angeles.



Au début des années 80, Shô, après tant d’efforts, parvient enfin à percer dans un grand film. Celui-ci s'intitulait à l’origine « Dance of Death » avec pour interprète principal Mike Stone. Mais au cours du tournage (qui a lieu aux Philippines entre janvier et février 1981), Stone a des problèmes avec le producteur et se fait remplacer par Franco Nero, devant se contenter de doubler l’acteur (il demeure aussi le chorégraphe des scènes d’action). Le film sort finalement sous le titre de « Enter the Ninja » (« L’Implacable Ninja » chez nous).



Pendant le tournage, le réalisateur remarque le style de Shô, favorablement impressionné par ses chorégraphies : sentant le bon coup, il décide de faire du Japonais la deuxième vedette du film, le scénario étant réécrit pour confier à Kosugi le rôle de Hasegawa, le méchant ninja. En parallèle, Shô double également la plupart des ninja rouges et le ninja blanc joué par Nero, et remplace même Mike Stone pour la préparation de plusieurs scènes de combats. « Peu de gens l'ont remarqué, mais je n'étais pas seulement le ninja noir. Je jouais parfois le ninja blanc et même quelques-uns des autres ninjas. J'ai été tué au moins sept fois ! ». Lorsque le film sort en salles l'été suivant, Kosugi devient une grande vedette, symboliquement proclamé (comme beaucoup d’autres avant et après lui) meilleure révélation depuis Bruce Lee. La maison de production Cannon lui propose un nouveau film, « La Revanche du Ninja aka La Revanche de Ninja » (« Revenge of the ninja », tourné à Salt Lake City de septembre à Novembre 1982), qui le propulse au rang des grands acteurs internationaux, les scènes d'action ininterrompues finissant de faire de Shô la nouvelle star des fans d'arts martiaux. Le film a aussi inclus dans le casting les enfants de Shô, son fils étant interprété par son vrai fils aîné Kane et Shane faisant une courte apparition au début (tué par un shuriken…). Certains de ses élèves y font aussi un rôle, comme le maître Eddie Tse qui joue le ninja masqué dans un duel final à couper le souffle.







Shô enchaîne les tournages, il devient le ninja attitré d'Hollywood. En 1985, il casse encore la baraque dans « American Ninja (Nine Deaths of the Ninja) ».





« L’Arme Absolue » (« Black Eagle », filmé à Malte de juin à août 1987) marque un nouveau départ pour l’acteur. Il n’y campe plus un Ninja mais un agent de la CIA, et le réalisateur Eric Karson lui demande d'employer moins d'arts martiaux que dans ses précédents films. Ce choix s’avère pour le moins surprenant, d’autant que son partenaire n’est autre que Jean-Claude Van Damme, ici dans un rôle d’agent secret Russe.



La réunion des deux stars (et la confrontation des styles Est-Ouest) promettait d'être explosive, mais les rares scènes de combat laissent malheureusement sur leur faim les amateurs d'arts martiaux. On retrouve à nouveau dans le casting les enfants de Shô Kosugi, qui jouent tout naturellement les rôles de ses fils. Malgré de médiocres scènes de combat, le film remporte un certain succès aux Etats-Unis et au Canada.



L'année suivante, on retrouve Shô dans « Vengeance Aveugle » (« Blind Fury »), film mettant en vedette Rutger Hauer dans un rôle d’ancien du Viêt-Nam aveuglé pendant la guerre et recueilli par un vieil asiatique. En retournant aux Etats-Unis des années plus tard, il reçoit malgré lui la mission de réunir un père et son fils. Pressé par les producteurs du film, Shô Kosugi consent à donner à Rutger Hauer un cours intensif de maniement d'épée et à jouer dans le film, dans le rôle d’un assassin Yakuza embauché par le grand méchant de l'histoire pour se battre contre le fameux « vengeur aveugle » du titre. A l’occasion du tournage de cette scène (à Los Angeles, en décembre 1988), Shô apporte son propre élève Eddie Tse pour doubler Hauer dans le combat final.



Shô se retire du cinéma au début des années 90 après encore quelques rôles et avoir tâté de la réalisation ("Za Kakuto Oh" alias "The Fighting King", tourné en 1993 avec dans le rôle principal son fils Kane, évidemment). Il retourne dans son Japon natal pour devenir producteur de télévision.



Mais le ninja a encore un grand projet : celui d'ouvrir une école destinée à aider les jeunes asiatiques à percer à Hollywood. L'école était censée se nommer HIFA (Hollywood International Film Academy) mais le nom en est devenu SKI (Shô Kosugi Institute). Une première école a ouvert en 1998 en Californie et une deuxième au Japon en février 1999. Une nouvelle école a ouvert à Tokyo en 2000 et plusieurs autres sont en projet en Corée, à Taïwan et en Europe. La plupart des jeunes doivent avoir 15-16 ans pour entrer et apprennent toutes les facettes de la production, réalisation, chorégraphie d'arts martiaux etc., certaines classes étant dirigées par Shô lui-même.



Indépendamment de ce que l'avenir lui réserve, la place de Shô Kosugi est bien assurée dans l'histoire du cinéma, où son nom sera toujours synonyme de Ninja.
- La Team Nanarland -

Films chroniqués

Filmographie



Ninja Assassin (2009)

Kyokutô koku shakai (1993)

Kabuto / Shogun Warrior (1992/I)

Vengeance Aveugle (Blind Fury) (1989)

L’Arme Absolue (Black Eagle) (1988)

Aloha Summer (1988)

Rage of Honor (1987)

Diamond Ninja Force (1986)

Prière pour un tueur (Pray for Death) (1985)

American Ninja (Nine Deaths of the Ninja) (1985)

"The Master" / Master Ninja (1984) Série TV

Master Ninja I (1984)

Master Ninja II (1984)

Master Ninja III (1984)

Master Ninja IV (1984)

Master Ninja V (1984)

Master Ninja VI (1984)

Master Ninja VII (1984)

Ninja III: The Domination (1984)

La Revanche du Ninja / La Revanche de Ninja (Revenge of the Ninja aka Ninja II) (1983)

The Last Ninja (1983) (TV)

L'Implacable Ninja (Enter the Ninja aka Ninja I) (1981)

Kingfisher the Killer (1981)

The Bad News Bears Go to Japan (1978)

Bruce Lee Fights Back from the Grave (1976)

Le Parrain 2 (The Godfather II) (1974)

Flash Challenger (1973)