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Tomas Tang

(1ère publication de cette bio : 2007)

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Le mystère Tomas Tang


Pendant longtemps la seule image connue de Tomas Tang était lors d'un cameo au début de « Le Dernier Défi » alias « Dragon on Fire », une des premières productions Asso Asia.


Voici probablement l’un des personnages les plus énigmatiques du cinéma hongkongais. Producteur mystérieux qui, avec son compère Joseph Lai, inonda le marché occidental de ses 2 en 1 hallucinants, Tang, réputé mort dans les années 90 dans l’incendie de ses bureaux, traîne une réputation sulfureuse qui a généré bien des histoires et des rumeurs. Au fil de notre enquête sur ces films de ninjas qui font notre délice, nous avons recueilli des témoignages qui nous ont permis de retracer le portrait d’un homme dont nous avions jusqu’alors un peu trop minimisé le rôle au profit d’un Godfrey Ho plus facilement accusé à tort de toutes les embrouilles. Il nous est maintenant possible de lever un coin d’ombre sur un personnage aussi retors qu’intriguant…


Une photo de Tomas Tang, prise quelque temps avant sa mort, envoyée par notre collègue espagnol Jesus Manuel Perez Molina, grand spécialiste du cinéma hongkongais.


Commençons par éliminer les hypothèses les plus farfelues sur le personnage. Tout d’abord Tomas Tang n’est pas un pseudonyme. On a longtemps évoqué sur ce site la possibilité que ce nom soit un faux nez pour camoufler Godfrey Ho ou Betty Chan, l’épouse de Joseph Lai. De même certains ont avancé que ce nom était une sorte d’Alan Smithee hongkongais, camouflant une kyrielle de réalisateurs différents.



Le site espagnol hélàs aujourd'hui disparu Pasadizo.com, avait d'abord avancé l’hypothèse assez séduisante que derrière ce nom se cacherait le Taïwanais Wu Kuo Jen, qui travailla avec Filmark à la fin des années 80. Personnage mystérieux, Wu Kuo Jen, connu aussi sous le nom de Ng Kwok Yan, fut un de ces mercenaires de la pellicule qui oeuvra dans le cinéma d’arts martiaux de la Corée jusqu'à Hong Kong, tant dans la réalisation que dans la production, et qui demeure encore mal connu chez nous. Wu Kuo Jen, par ailleurs époux de la "deadly china doll" Angela Mao (vue donnant un sérieux coup de main à George Lazenby dans « Stoner se Déchaîne à Hong Kong »), s’illustra aussi sur le front du ninja en mettant en scène les exploits d’ Alexander Lou dans « Ninja Condor 13 », « Le Chasseur de Ninja » ou « Super Ninja ».

De gauche à droite : Tomas Tang, l'acteur Carter Wong, un inconnu (sans doute un distributeur ou producteur), l'actrice Doris Lung et Joseph Lai. Les vêtements des comédiens correspondent à ceux qu'ils portent dans The Magnificent (une des co-productions Asso Asia avec la Corée), film de 1978 sorti chez nous en salles en 1979 sous le titre "Chen le magnifique" (et en DVD sous le titre "Héros du temple"). A noter que Godfrey Ho fut assistant réalisateur sur ce film (photo fournie par Toby Russell).

Mais cette supposition a été infirmée par Toby Russell qui a rencontré les deux hommes et nous a précisé qu’il s’agissait bien de deux personnes totalement différentes. Wu Kuo Jen, s’il a effectivement travaillé avec Tomas Tang, n’en a pas moins sa personnalité propre. Il s’est retiré du cinéma au milieu des années 90 et goûte de nos jours une retraite bien méritée.

En fait Tomas Tang a bien existé. Les différentes interviews que nous avons réunies sur le site permettent de reconstituer toutes les facettes d’un personnage qui est généralement resté derrière la scène pour tirer les ficelles. Progressivement, au travers de ces témoignages, s’est dessiné le portrait en creux d’un homme mystérieux mais au parcours fascinant. Et encore reste t-il de nombreux points d’interrogation que nous n’avons pas encore levés…


Ainsi nous ne savons pas grand-chose des origines du personnage. Son nom chinois serait, d’après Toby Russell qui l’a rencontré, Tang Gak Yan (ou Tang Kaak Yan). Si occidentaliser son nom en y accolant un prénom européen est une pratique courante à Hong Kong, on peut se demander pourquoi Tang se fait appeler Tomas et non Thomas à l’anglo-saxonne ? L’écriture à consonance hispanique du prénom peut faire penser que Tang est un Chinois des Philippines, ce qui pourrait expliquer pourquoi celui-ci ira aussi souvent chercher des films ou des financements dans l’archipel. On peut aussi imaginer que Tang est originaire de Macao, à l'époque enclave portugaise où le prénom Tomas est fréquemment utilisé.


En tout cas, on ne sait rien du personnage avant les années 70. Il apparaît en 1977 pour s’associer avec Joseph Lai qui vient d’hériter d’une petite compagnie de cinéma. C’est la création d’Asso Asia Film Limited. Une petite société, comme il en existe beaucoup d’autres dans la colonie, vivant à l’ombre des géants Shaw Brothers ou Golden Harvest. Mais le génie d’Asso Asia, c’est de ne pas viser en priorité le marché asiatique. En effet, avec le succès de Bruce Lee au début des années 70, les cinémas de quartiers américains et européens sont devenus très demandeurs de petits films de karaté à pas cher, tout en n’étant pas trop regardants sur la qualité générale du produit tant que ça tatane à l’écran. C’est vers ce nouveau marché, d’abord anglo-saxon puis rapidement mondial, qu’Asso Asia se tourne aussitôt. Tang et Lai se mettent à produire et distribuer une ribambelle de films qui exploitent action martiale, jolies filles, sadisme et effets faciles.


Un mot tout d'abord sur la complexité de s'y retrouver dans le maquis des petites compagnies de cinéma hongkongaises. En terme de production et de distribution, il est assez difficile de savoir qui fait quoi dans ces années 70.

En effet au coté d'Asso Asia, on trouve la mention d'une autre maison de production : International Finance Development plus connue sous le nom IFD et propriété de Joseph et George Lai. IFD semble donc déjà exister à ce moment là. Joseph Lai prétend sur son site Internet que la société travaille depuis 1973. Effectivement on retrouve déjà la mention de productions IFD sur des affiches de la fin des années 70.

Si Asso Asia semble être au départ la plus active, il n’est pas rare de trouver les deux noms sur les fiches techniques des films. Il est encore à noter qu’Asso Asia s’occupe essentiellement de distribuer des films tournés en Corée, alors qu’IFD ira chercher plus tard ses films un peu partout en Asie. Montages financiers ? Répartitions des parts entre Lai et Tang selon les films ? On ne peut rien affirmer avec certitude, toutefois il apparaît que le nom IFD sera essentiellement réutilisé lors d’exploitations postérieures des films, lorsque Tang et Lai se seront définitivement séparés. En effet, il n’est pas rare qu’on retrouve dans les salles occidentales du milieu des années 80 des œuvres tournées dix ans plus tôt.

Par exemple on découvre les noms des deux compagnies sur « Le Champion du kung-fu » (« The Magnificent Wonderman ») tourné en 1979. Au vu de la différence de logo, il est très probable qu’il s’agisse d’un rajout postérieur, lors d’une distribution plus tardive. Mais en l’état actuel de nos connaissances il n’est guère possible d’être totalement affirmatif. C’est ainsi qu’en 81, « Mad for Vengence » sort lui sous le seul label IFD Films Corporation sans que, contrairement aux habitudes, aucun nom de producteurs n’apparaisse à l’écran. Première œuvre solo de Joseph Lai ? Le mystère demeure.




Sorties, ressorties, les logos s'enchaînent et se mélangent...


Il semble dans un premier temps qu’Asso Asia tente de sortir des films d’assez bonne tenue, tournés surtout à Taiwan et utilisant quelques noms connus, et donc vendeurs, comme Lo Lieh ou Gordon Liu. Mais très vite, la nécessité d’inonder le marché en tenant au maximum les coûts va pousser les compères à se montrer de moins en moins regardant sur la qualité de ce qui est produit. Bien sûr ils goûtent aux délices de la Bruceploitation en poussant leur propre clone, le bondissant Dragon Lee (qui tourne parfois aussi sous le nom de Bruce Lei) dans de réjouissantes aventures aux noms sans équivoque : « Le Trésor du Dragon », « Enter the Invicible Hero » etc. Toujours pour rogner sur les frais, ils délocalisent une partie de leurs tournages en Corée du Sud, bien moins chère que Hong Kong ou Taïwan (et puis qui en Amérique ou en Europe peut faire la différence entre un Chinois et un Coréen ?) et font tourner des artistes martiaux locaux comme Hwang Jang Lee ou Casanova Wong.


Les films sont pour la plupart des kung-fu flicks urbains ou historiques d’honnête tenue bénéficiant de bons artistes martiaux. On peut croiser ainsi Bruce Li ou Bolo Yeung sur un film comme « Le Dernier Défi » (« Dragon On Fire ») qui aligne pas moins de 3 Bruce Likes. Mais ces productions souffrent de budgets visiblement modestes. L’accent est alors mis sur des combats quasiment non stop et Hwang Jang Lee alias Silver Fox, la vedette maison, est présenté comme le nec plus ultra en matière de kick dans ta face.


Parallèlement, ils vont créer une société de doublage qui emploie des Anglais de Hong Kong ou des étrangers de passage, même non professionnels. Ainsi les films peuvent être présentés à l’export dans une version anglaise directement exploitable, ce qui les rend d’autant plus attractifs, même dans les pays non anglo-saxon (il est toujours plus facile de traduire un film de l’anglais que du cantonnais). C’est ainsi qu’ils vont arriver à s’imposer sur le marché international et notamment dans les salles spécialisées françaises au tournant des années 70-80.

Pour tourner vite et sans se poser de questions, ils vont embaucher un réalisateur fraîchement débarqué de la Shaw Brother et qui est venu leur proposer ses services : Ho Chi Keung, mais que tout le monde appelle Godfrey. Si l’ami Godfrey Ho débute comme simple exécutant, il va bientôt savoir se rendre indispensable. Ainsi, au départ, il n’est même pas crédité sur les bandes annonces des premiers films qu’il tourne pour Asso Asia alors que les noms des deux producteurs s’étalent en grand à l’écran. Mais très vite, sa réelle efficacité dans les scènes d’action, sa productivité et son sens de l’économie en font bien plus que l’employé du mois chez Tang et Lai. Là où les deux complices ne sont que des financiers et des distributeurs, Godfrey, qui d’ailleurs travaille aussi pour d’autres maisons de production indépendantes, est un véritable metteur en scène compétent peut prendre en charge la surveillance de toute la partie « tournage » de la société. C’est ainsi qu’on retrouve son nom dans les parties techniques de films qu’il ne met pas en scène : scénariste, chorégraphe, assistant réalisateur... En fait, comme il l’avoue dans son interview, relais de la firme en Corée, il n’a fait que superviser et éventuellement compléter des films réalisés par des techniciens locaux, son nom étant rajouté par la suite au poste de réalisateur.


Les budgets sont bien plus modestes que les ambitions de notre "dynamic duo" qui présente fièrement ses "master pieces" (c’est écrit ainsi dans leurs bandes annonces) tout en promettant des combats à perdre haleine, des techniques jamais vues à l’écran et tutti quanti. Quant aux musiques, elles sont tranquillement reprises sur des œuvres libres de droits comme hum… "Tubular Bells" de Mike Oldfield, la BO d'Orange Mécanique ou les plus grands succès d’Ennio Morricone réinterprétés au synthé. De toute façon c’est une pratique courante dans toute l’industrie ciné hongkongaise où le concept de propriété intellectuelle reste assez vague. Avec la hausse de la demande internationale au début des années 80, la qualité décroît de plus en plus. Par contrecoup, à partir de 82, le nombre de film lui, s’accroît singulièrement, surtout quand il s’agit de mettre Hwang Jang Lee/Silver Fox en avant, et ce même quand celui-ci n’apparaît curieusement que dans quelques scènes. Vous avez dit "2 en 1" ?


Asso Asia s'initie même à des genres à la mode comme le "Women in Prison" avec « Strike of the Tortured Angels » qui s'emploie à décrire les turpitudes coutumières d'un bagne féminin tenu comme il se doit par des geoliers sadiques et libidineux. Pour fourguer ce film atypique par rapport à leur production habituelle, il n'hésiteront pas à essayer de le vendre comme une production américaine, casting bidon à l'appui. N'ayant peur de rien, ils glissent dans la distribution un ersatz de Pam Grier. Hélas, manquant de véritables actrices noires, il se contentent de maquiller une chinoise avec du fond de teint et de lui coller une perruque afro ! Seul film de ce type connu chez Asso Asia (même s'il est fort possible que plein de leurs productions ne nous soient jamais parvenues), il sort peu de temps avant la mort de la société. Curieusement, Tomas Tang, une fois à son compte, laissera tomber ce type de film alors que Joseph Lai, lui, persévèrera dans le genre en livrant quelques bandes dans la même veine pénitentiaire crapoteuse, avant de se consacrer aux ninjas.


La petite entreprise fonctionne ainsi jusqu’en 1983 lorsque soudain, Asso Asia explose en vol. Les raisons du brutal arrêt de la compagnie sont mal connues, mais il semble qu’il y ait eu une vraie brouille entre Joseph et Tomas, ce dernier partant fonder sa propre société, Filmark, alors que Lai transforme définitivement IFD en maison de production proprement dite. Une brouille qui va rester longtemps vivace puisque Joseph Lai fera consciencieusement ôter le nom de Tomas des génériques des films Asso Asia dont il a gardé les droits et qu’il rééditera plus tard. Au passage, Lai réorganise aussi ses studios de doublage en une véritable société indépendante, Adda Audio Visual Ltd (probablement pour évincer Tang des droits de celle-ci) qui étendra ses activités au prêt de matériel cinéma et à la distribution de dessins (mal) animés.

Il faut cependant rester prudent, des témoignages comme ceux de Jonathan Isgar , qui dit avoir tourné pour les deux compagnies laisse à penser que tous les ponts ne sont pas coupés. Il précise en effet que les deux firmes ont leurs bureaux dans le même building et que des techniciens passent selon les tournages d'une société à l'autre. Dès lors on peut aussi supposer que cette séparation n'est qu'un simple écran de fumée. Filmark faux nez d'IFD ? Rien d'impossible. La rupture entre les compères Lai et Tang leur permettrait d'embrouiller un peu plus les distributeurs étrangers voulant acheter leurs productions et qui pourraient se poser des questions devant l'étendue de leur catalogue. On peut peut-être aussi y voir le moyen de cacher au fisc leurs revenus réels en les répartissant entre plusieurs sociétés (IFD, Adda, Filmark et même Grandwell la furtive société du frangin George Lai).

Double Cross  / The Spy Inferno (1988), production Filmark montée à partir d'un film thaïlandais avec Sorapong Chatree, qui figure en énorme sur le visuel de l'affiche mais dont le nom a été effacé.

En tout cas, Tomas fonde donc sa société Filmark en 83 et joue d’emblée la carte de la quantité en submergeant le marché avec ses films de kung-fu. Des produits basiques et pas chers qui se vendent comme des petits pains puisqu’on les retrouve illico dans les salles françaises. Les premières livraisons de la firme semblent n’être que de simples tripatouillages de films coréens tournés par d’autres, ainsi « Mantis dans les griffes du Faucon » décrit par ceux qui l’ont vu comme un curieux mélange entre deux films différents, l’un coréen, l’autre taïwanais. Ou bien encore, « L’Exécuteur défie l’empire du kung-fu » où pour la première fois on renforce le métrage coréen original par des scènes tournées avec des gweilos, dont l’étonnant rouquin rondouillard Jim Norris. Une méthode qui ne se perdra plus…


Les premières productions Filmark sont encore une fois de très classiques films de kung-fu coréens sur fond de vengeance et de jeune disciple qui doit apprendre les 8 techniques secrètes patati patata… Il apparait bien difficile de déterminer quand et par qui ont été tournés ces films qui sortent en rafales en 83. Ainsi « L’Impitoyable combat du dragon d’or » (« Dreadnaught Rivals ») emballé par un mystérieux Walter Mark qui sent son pseudo à trois kilomètres. Tout comme les prétendus Rocky Mak, Jimmy Tseng et autre Vincent Leung qui sont sensés tourner les productions maison. En fait il semble que Tang qui est davantage un distributeur qu’un véritable producteur continue à racheter des productions coréennes (surtout s’il y a des vrais bouts de Hwang Jang Lee dedans) qu’il remonte et renomme allègrement pour les vendre sur le marché international. Ainsi « La Fureur des maîtres de Shaolin » du trop coréen Wu Hyeong Choi et réattribué à l’export à un mystérieux Samuel Lee, plus simple à retenir et plus hongkongais à la revente. Godfrey, malgré ses dénégations, a bien tourné pour Filmark débutant : « L’Incroyable Coup de tonnerre de Shaolin », « Le Duel à mort du sorcier chinois » et « Les Cinq foudroyants de Shaolin », avec « Mantis… » et « L’Executeur… » ce sont 5 de ses dernières "réalisations" en Corée qui sortiront sous la bannière Filmark en 83. Mais bon, il faut bien avouer que ce sont probablement des films préparés avant la scission d’Asso Asia.


Ce capital de films (une dizaine crédités pour l’année 83 mais les dates sont là à prendre avec des pincettes) permet à la société de prendre son envol et de vivre ses premières années sur le fond de commerce coréen. Dernier détail, l’examen du générique de « L’Exécuteur défie l’empire du kung-fu » permet de découvrir non seulement Godfrey à la caméra et Tomas à la production mais aussi, au poste de producteur exécutif : George Lai, personnage tout aussi mystérieux qui a toutes les chances d’être le frère de Joseph. Est-ce là l’origine de la brouille entre Joseph et Tomas, ce dernier ayant débauché un membre de la famille Lai pour monter sa propre société ? Mystère… En tout cas George Lai volera assez vite de ses propres ailes et montera ce qui semble être sa propre compagnie, Grandwell Film Production, qui oeuvrera aussi dans le petit film d’action, comme « Angel Terminators 2 » ou « Princess Madam », réalisé par ce bon vieux Godfrey, où on retrouve Pierre Tremblay et Mike Abbott. George ne reviendra au bercail IFD qu’à la fin des années 90.

 
L'Exectuteur défie l'empire de l'orthographe approximative ! Prochainement dans cette salle.


Jusqu’en 86, les films restent de bien classiques kung-fu flicks débités au mètre puis, à partir de cette date, Tomas s’en vient braconner sur les terres de Joseph Lai en investissant le marché du Ninja 2 en 1, jusque là spécialité d’IFD et de Godfrey Ho.


Plus encore, il essaye de débaucher les vedettes de la concurrence dont Richard Harrison ; c’est ce qui semble expliquer les embrouilles qui sont tombées sur la tête du pauvre Richard : en effet, si Lai s’arrange pour piéger l’acteur grâce à un pseudo-redressement fiscal, c’est surtout pour l’empêcher de tourner chez Filmark qui tente de récupérer le marché du film de ninjas. Mike Abbott l’a confirmé, quand on tourne pour l’un, on ne tourne pas pour l’autre. Lui-même ne s’autorisera qu’une apparition réduite sur « Nom de code : Ninja ». Parmi les autres stars d’IFD qui sautent le pas, on peut citer Paulo Tocha qui accède ainsi aux premiers rôles, Jonathan Isgar (probablement sous pseudonyme puisqu'on ne retrouve trace nulle part de sa participation à une production Filmark) ou Stuart Smith qui se permettra un passage prolongé chez Tang, mais prendra quand même la précaution de se cacher derrière le pseudonyme de Stuart Steen.


C’est d’ailleurs ce dernier qui joue les vedettes dans le premier de ces films, « Delta Connection » (« The Thundering Ninja »), l’un des rares dont on puisse identifier les inserts asiatiques : « The Criminal » avec Jimmy Wang Yu. Un « Delta Connection » dont le réalisateur n’est pas qu’un vulgaire prête nom puisqu’il s’agit de Joseph Kong, metteur en scène qui s’illustra notamment dans un paquet de Bruceploitation dont « Big Boss à Bornéo » ou « Bruce Contre-Attaque ». Ca n’en rend pas le résultat final meilleur pour autant. Le film est généralement daté de 84, ce qui paraît tout de même un petit peu tôt par rapport au reste de la production Filmark du même tonneau. 1986 semble être beaucoup plus probable, d’autant que Smith admet être arrivé à Hong Kong en mars de cette année.


Des jaquettes qui promettent beaucoup plus que ce que le film peut réellement offrir...


S’en suivent au moins une quinzaine de films de ninjas (et encore, on en retrouve tous les jours !), shootés essentiellement entre 1986 et 89 mais absolument indatables avec certitude tant les scènes de gweilos sont tournées à la chaîne avant d’être montées et remontées au gré des besoins. De toute façon, comme ces films ne sont jamais datés, autant dire que pour remettre tout ça chronologiquement, on y voit comme à travers une pelle. Les parties ninja sont ensuite complétées par des polars (voire des films de guerre) taïwanais, thaïlandais et surtout philippins. Qu’importe si au final on nage dans la plus totale incohérence, quand il s'agit de garnir les cinémas de quartiers ou les vidéo-clubs, tout fait ventre.


Même les éditeurs vidéos français en rajoutent une couche dans le mystère : là on nous promet un grand film de ninja carrément réalisé par un certain Tang Tomas avec rien moins que Richard Young !! (Quoi ? Comment ça vous ne savez pas qui c'est ? Mais enfin Richard Young ! RICHARD YOUNG !! Euh en fait je ne le connais pas non plus et puis de toute façon il n'est même pas dans le film en vrai). Une fois la cassette dans le magnétoscope, on a un vieux film de kung-fu seventies sans générique à l'image toute pourrie. Bravo Colombus !


Si les premiers remontages ninjas de chez Filmark semblent moins délirants que les productions IFD, c’est souvent parce que justement les scènes de gweilos sont par souci d'économie encore plus réduites que chez la concurrence. Et aussi parce qu’il y manque la patte et le grain de folie des films de Godfrey. Par contre, côté amateurisme, entre les faux raccords, les scènes mal découpées et les acteurs vraiment amateurs, il y a encore de quoi bien se bidonner. En effet, contrairement à IFD, Filmark ne cherche même pas à prendre de vrais comédiens ou au moins des gens ayant des notions de jeu pour ses premiers rôles. Pour les titres, c’est n’importe quoi surtout que les importateurs français ne se gêneront pas pour ressortir le même film sous plusieurs noms différents. D’où une très grande difficulté pour reconstituer une filmographie cohérente. C’est ainsi par exemple qu’au hasard des redistributions VHS et DVD, on va découvrir 2 « Bionic Ninja » (un IFD et un Filmark).


L'illustration de "Ninja Death Squad" sorti chez nous sous les titres : "Ninja Phantom Heroes" ou "Ninja made in USA... Delta Squad". En Angleterre, la même sert aussi à illustrer "Ninja Thunderbolt" alias "Ninja Fury" de la maison concurrente IFD et en France sous le titre "Ninja Force" on nous refile un vieux film de kung-fu anonyme. (Si vous vous y perdez, songez que rien que pour identifier celui-là, on s'y est mis à quatre sur le forum)


Parallèlement, flairant une nouvelle mode à suivre, Tomas (tout comme Joseph de son côté) investit dans le film de guerre. Prenez des scènes où une poignée de gweilos, en uniformes trop grands pour eux, se coursent dans la jungle en agitant très fort leurs mitraillettes et mêlez-les à d’autres, issues de films de guerre asiatiques de provenance variée. En règle générale, ces vietnameries poussives, la plupart du temps attribuées aux nébuleux Victor Sears ou Bruce Lambert, ne valent pas tripette et sont loin de provoquer la même hilarité que les exploits ninjesques de la firme. Si la France comme l’Allemagne ont été très touchées par la vague ninja, nous avons été relativement épargnés par cette vague martiale.


Il semble qu’en Espagne par contre, des films estampillés Tang y soient sortis en quasi exclusivité (veinards !), de même que quelques polars urbains sur le modèle "Project G-7". C’est ainsi que nous trouvons sur plusieurs sites spécialisés des références à des titres alléchants mais qu’il nous est impossible d’identifier comme "La ley de los gansters", "Acción Boomerang", "El tesoro de Kampuchea" ou "Explosion Demencial" (est-il besoin de traduire ?).

Une des nombreuses productions Filmark sorties en Espagne. Celle-ci truande un film thaïlandais, qui semble lui-même s'inspirer fortement du scénario de "Un tueur dans la foule" avec Charlton Heston.


Le poster original thaïlandais. On notera que la version de Filmark fait soigneusement disparaître les personnages asiatiques, en ajoutant des Occidentaux au premier plan ou en en "blanchissant" d'autres !

Si nous avons nous même attribué longtemps les productions Filmark à Godfrey Ho, on sait maintenant que Tomas développe sa propre équipe avec des techniciens mystérieux. En gros, quand les noms sont chinois, on sait qu'il s'agit de vraies personnes : c'est le cas de Donald Kong (L'Empire des Ninjas), Wallace Chan (Clash Commando / Clash of the Ninjas) ou Tommy Cheung alias Tommy Cheng (Les Griffes du Ninja, Ninja: American Warrior, Ninja in Action, Ninja Territory, Nom de code : Ninjaou encore Shadow Killers Tiger Force). En revanche, on ne sait pas quels yes-men se cachent derrière les pseudonymes occidentaux souvent utilisés comme "Bruce Lambert" ou "Victor Sears". Qui sont véritablement ces gens ? Difficile à savoir, mais il semble certain qu'il s'agissait des pseudos interchangeables de techniciens chinois anonymes de seconde zone, comme en atteste Nick Reece qui a tourné pour Filmark sur Crocodile Fury et Robo Vampireil n'y avait aucun réalisateur occidental sur le tournage », déclarera t-il, alors que ces deux films sont signés respectivement "Ted Kingsbrook" et "Joe Livingstone").


Kent Wills (alias Nick Reece), acteur dans des productions Filmark comme "Crocodile Fury", "Robo Vampire", "Super Platoon" ou "Top Team Force".


Chang Seng-Kwong alias Sidney Tsang a été cascadeur / chorégraphe des scènes d'action chez Filmark. Sur les 2-en-1 comme Crocodile Fury ou Robo Vampire, il dit ne pas se souvenir qu'il y ait eu un réalisateur à proprement parler. « Dans mon souvenir, le chef opérateur composait les plans et dirigeait les acteurs pour les scènes de dialogues, et moi je chorégraphiais les combats et scènes d'action, on faisait tout à deux. »


Kent Wills et le "vampire" Sidney Tsang, cascadeur et chorégraphe des combats et scènes d'action chez Filmark.

En tout cas, sûrement pas Tang lui-même, qui n’a rien d’un cinéaste et qui même s’il rôde sur les plateaux est d’abord et avant tout un financier. Toujours est-il que les conditions de tournage sont misérables. Nick Reece avoue avoir reçu l’équivalent de 150 $ US par jour sur "Crocodile Fury" dont il est censé être la vedette. Les décors et équipements sont récupérés de bric et de broc un peu partout et on nage en pleine indigence, entre le costume en papier d’alu du "Robo Vampire" et la bannière américaine à 27 étoiles de "Project G-7" (que l’on retrouve furtivement dans "Commando Destructor").


Un chef du FBI âgé de 19 ans et un drapeau américain peint à la main et comptant une vingtaine d'étoiles dans "Project G-7".


Mais c’est l’introduction d’éléments fantastiques à partir de 1988 qui va vraiment faire virer ces films au franc n’importe quoi. Tomas atteint la quintessence de son art avec ses bouillies de films de guerre mêlés de surnaturel réalisés dans les dernières années de la décennie 80. D’abord la trilogie autour de son Robocop du pauvre en papier d’alu (« Devil’s dynamite » / « Robo Vampire » / « Counter Destroyer ») avec zombies sauteurs, Rambos d’occasion, clone de Freddy Krueger voire quelques ninjas retardataires. Trilogie est d’ailleurs un bien grand mot car les trois films sont surtout les chutes d’une même session de tournage mixés à des pelloches philippines en solde. Et puis c’est « Crocodile Fury » (dont la partie gweilo a été tournée en même temps que « Robo Vampire ») qui touille un vrai film thaï sur un crocodile géant avec des scènes de zombies et de sorcellerie totalement hallucinés. Une mixture incompréhensible mais jouissive.




Avec les années 90, le marché des cinémas de quartier est moribond, quant à celui de la VHS, il se montre de plus en plus exigeant. Si Joseph Lai tient encore le choc quelque temps, Filmark, lui, marque sérieusement le pas. Tomas Tang, toujours à l’affût d’un bon coup, s’occupe désormais surtout de distribution et s’arrange pour vendre la marque à différents producteurs asiatiques. C’est ainsi que le Taïwanais Wu Kuo Jen et l’indonésien Ratno Timoer rachètent les droits de la société pour monter des filiales locales. Une alliance qui malgré tout ne semble pas durer très longtemps car ceux-ci revendront rapidement à Tomas leurs parts dans l’affaire.


Le 20 novembre 1996, le Garley Building bruisse de son activité coutumière. Ce petit immeuble de 16 étages sur Nathan Road, au sommet duquel trône une joaillerie, est un des plus actifs de Kowlown. C’est la fin d’après-midi, des ouvriers installent de nouveaux ascenseurs. Soudain, lors d’une soudure, un faux mouvement. Des flammes jaillissent et embrasent l’échafaudage en bambou qui supporte le chantier. Dans l’immeuble, personne ne s’inquiète. Avec les travaux, de toute façon, les alarmes incendies ont été débranchées. Rapidement, le feu monte, surprenant les employés des étages supérieurs. Lorsque les pompiers, enfin prévenus, débarquent dans le quartier, le piège s’est refermé sur les derniers étages du bâtiment. Malgré un déploiement de plus de 200 soldats du feu, le brasier dure près de 20 heures. On dégage 39 victimes des décombres du bâtiment (sans compter un pompier mort dans l’intervention). Au 14ème étage, dans les bureaux de la petite société Filmark, repose le corps sans vie de Tomas Tang.


Cet incendie catastrophique sera un véritable traumatisme pour Hong Kong. D’autant que, terrible ironie du sort, on découvre que par souci d’économie, les règles élémentaires de sécurité ont été sciemment contournées par des promoteurs peu scrupuleux. Les règlements anti-incendie seront revus à la hausse, d’autant qu’on s’aperçoit que tout le quartier a été conçu sur le même modèle. Dans le même temps, les services de pompiers de la colonie seront rééquipés et réorganisés.


Après quelques péripéties judiciaires, l’immeuble ne fut finalement démoli qu’en 2003, emportant dans ses gravats les restes de la société Filmark. Dernier détail, on rapporte que sur le chantier, à plusieurs reprises, d’étranges incidents se produisirent. A tel point qu’on fit venir un prêtre pour procéder à une bénédiction de l’endroit et pour en chasser les mauvais esprits. Décidément, fantôme durant sa vie, comment s’étonner que l’ombre de Tomas ne continue pas à jouer ses mauvais tours après sa mort…


D'ailleurs depuis que Tomas s'est éteint (hum, désolé) et malgré la mort de sa société, les films ressortent encore dans des collections de prestige... Des films libres de droits comme ça, ce serait dommage de laisser perdre.

- Rico -

Films chroniqués

Filmographie

Reconstituer avec certitude la filmographie de Tang est un véritable casse-tête tant les sources semblent parcellaires et contradictoires. Si ses débuts sous l'égide d'Asso Asia sont encore datables, la production Filmark est elle beaucoup plus floue et au mieux pouvons nous tenter de donner des périodes de tournage plutôt que des années réelles. Cette liste est, en l’état actuel de nos connaissances, la plus précise que nous pouvons dresser






Vague fantastique (1988), probablement issue d’une même vaste session de tournage, peut-être en même temps que les films de ninjas à intrigue surnaturelle ("Ninja ou Zombie", "Ninja Force Brutale")


1988 - Crocodile Fury [Ted Kingsbrook]

1988 - Counter Destroyer / The Vampire is still alive (sorti en Espagne sous le titre Contraespionaje en la Selva) [Edgar Jere]

1988 - Robo Vampire [Joe Livingstone]

1988 - Devil's dynamite [Edgar Jere]

Vague action pure / film de guerre (86-89), a pu commencer plus tôt. Il manque probablement des films totalement inédits chez nous et mentionnés en Espagne, en Allemagne ou en Grèce. D'autres titres de Filmark semblent exister sans qu'on puisse trouver assez d'informations pour les ajouter ici (Gold Raiders, The Knight Revenger etc.)

1989 - Hard Justice [Ralph Fillmore]

1988 - Terminal Angels (sorti en Espagne sous le titre Angeles de la muerte) [Philip Fraser]

1988 - Battle for the Treasure / Stone Blood (sorti en Espagne sous le titre El Tesoro de Kampuchea) [Burt Petersen]

1988 - Double Cross (The Spy Inferno) [Bruce Lambert] (monté à partir d'un film thaïlandais)

1987 - L'Enfer des héros (Raiding Party) [Leroy Wallace]

1987 - Shootout (sorti en Espagne sous le titre Tiroteo Sangriento) [Bruce Lambert]


1987 - Mad Moves (sorti en Espagne sous le titre Explosion Demencial) [Tim Ashby]

1987 - Crime Target [Joe Livingstone] (sorti en Espagne, monté à partir d'un film thaïlandais)

198? - The Jaguar Project / Jungle Killers [K. Chalong] apparemment monté à partir du film thaïlandais de 1983 Mercenary Cannibals / Cannibal Mercenary [Hong Lu Wong]

1989 - Dark Day Express [Lewis Peacock]

1989 - Angel of Hell [Bruce Lambert]


1988 - Hell Hunters (sorti en Allemagne sous le titre Die Jäger der Hölle) [Bruce Lambert]

1987-88 - Special Commando (The Undercovers) (sorti en Espagne sous le titre Agentes Secretos) [Larry Hutton]

1988 - Mission d'enfer (Acts of Gangs) (sorti en Espagne sous le titre Ley de los Gangsters) [Victor Sears]

1988 - Rage Betrayed (sorti en Espagne sous le titre Accion Boomerang) [Ted King]


198? - Top Team Force / Top Mission Exterminator [Victor Sears]

1988 - Death Mission (Raiding Invaders) [Victor Sears] apparemment monté à partir du film de guerre coréen de 1973 La Guerre Eternelle / La Bataille du 38ème parallèle (The Testimony / Jeungeon) [Im Kwon-taek]

1987-88 - Project G-7 / Nom de Code Project G-7 [Bruce Lambert]


1987 - Commando Destructor / Commando Warrior, le commando du diable (Mission War Flame ?) (sorti en Espagne sous le titre Operacion Vietcong) [Bruce Lambert]

1987 - Super Platoon [Christ Hannah]



1987 - Shadow Killers [Tommy Cheng]

1987 - Satanic Crystals [Tommy Cheng]

1987 - Dynamite Girls [Oliver Limper]

Vague ninja (86-88), l’ordre des films reste largement sujet à caution


Pour ceux qui se poseraient la question il s'agit bien de "Ninja ou Zombie", les distributeurs allemands ayant décidé de vendre ce truc comme une comédie ce qui au fond ne manque pas de lucidité.


1987 - Ninja Condor 13 / Ninja Condors (Ninja, Condors 13) [James Wu]

1988 - Ninja ou Zombie (Vampire Raiders: Ninja Queen) [Bruce Lambert] apparemment monté à partir du film hongkongais de 1988 The Vampire Partner [Chan Lau]

1986 - Ninja Force Brutale (Ninja the Violent Sorcerer / Ninja the Violent Sorceror) [Bruce Lambert]

1987 - Ninja Exterminator / Ninja Destructor / Ninja l'affrontement des maîtres (Ninja Extreme Weapons) (sorti en Espagne sous le titre Ninja's Arma Letal) [Felix Tong ou Victor Sears]

1988 - Bad Ninjas / Golden Invasion (Golden Ninja Invasion) [Bruce Lambert]



1987 - Les Guerriers de feu (Ninja and the Warriors of Fire / Ninja 8: Warriors of Fire) [Bruce Lambert]

1987 - Ninja Power (Empire of the Spiritual Ninja) [Bruce Lambert]

1988 - Ninja USA / Ninja Territory / Ninja Destructor / The Kickboxing Eagle / Ninja Demon's Massacre [Tommy Cheng]

1987 - Le Gang des crapules (Ninja in Action) [Tommy Cheng]

1987 - Nom de Code Ninja (Death Code: Ninja) [Tommy Cheng]

1986 - Bionic Ninja (Ninja Assassins / Ninja Eliminator) [Tim Ashby] apparemment monté à partir du film hongkongais de 1984 Daring Kung Fu Refugee [Ka Hung]

1986 - Ninja Force of Assassins (sorti en Espagne sous le titre El Justiciero de Acero) [Victor Sears]

198? - Twinkle Ninja Fantasy / Ninja Fantasy / Empire of the Ninjas (sorti en Espagne sous le titre Ninja Project) [Bruce Lambert ou Tommy Cheng]

198? - Ninja Project Daredevils / Ninja Masters of Death / Grandmasters of Death (sorti en Espagne sous le titre Proyecto Ninjas del Infierno) [Bruce Lambert]

1987 - Les Griffes du Ninja / Fantastique Ninja (?) / Ninja Death Squad (Ninja, Warriors from Beyond) (sorti en Espagne sous le titre El Imperio de las Sombras, en Allemagne, en Hollande...) [Tommy Cheung]

1987 - Super Ninja 2 (Ninja the Battalion) [Victor Sears] apparemment monté à partir du film taïwanais de 1982 The Alliance Of Hung Sect [Fong Cheng]

1987 - Ninja Phantom Heroes USA / Ninja made in USA... Delta Squad (Ninja Death Squad) [Bruce Lambert] apparemment monté à partir du film hongkongais de 1982/83 Struggle for Leader [Zhao Li]

1987 - Ninja American Warrior [Tommy Cheng]

1987 - Ninja Connection (Ninja in the Killing Fields) [York Lam]

1986 - Tough Ninja the Shadow Warrior / Ninja Nightmare (édition allemande) [Larry Hutton] apparemment monté à partir du film hongkongais de 1982 Unreal Dream [Patrick Kong Yeung]

1986 - Clash Commando (Clash of the Ninjas) [Wallace Chan] apparemment monté à partir du film hongkongais de 1982 Ran for Life [Kwan Hoi-San]

1986 - L'Empire des ninjas (Silver Dragon Ninja) (sorti en Espagne sous le titre Corrupcion en Chicago) [Don Kong] apparemment monté à partir du film hongkongais Killer Cop / The Trap.

1986 - Delta Connection (Thundering Ninja) [Joseph Kong] apparemment monté à partir du film hongkongais The Criminal.

Création de Filmark : période kung-fu classique (83-86), Tomas Tang recycle encore de nombreux films coréens de l’époque Asso Asia. Si les premiers films sont encore datés, après 83, toute mention de date disparaît des génériques.



1984 - Raging Queen (sorti en Espagne sous le titre Codigo Mortal) [Stewart Cheung]

198? - Assault of the final rival / The Chang Gang

198? - Mafia Vs Ninja (distribution seulement)

198? - Duel of Ultimate Weapons / Death Weapons

1983 - Shaolin, la mission sanglante (Shaolin, the Blood Mission)

1983 - Les Cinq Foudroyants de Shaolin (Five Pattern Dragon Claws)

1983 - Les Vengeurs du kung-fu / Les Vengeurs (Offensive Shaolin Longfist)

1983 - La Rage des Dragons rouges (Blood of the Dragon Peril / Blood of Dragon Peril)

1983 - Le Sang du Dragon (Firefist of Incredible Dragon)

1983 - Le Duel à mort du sorcier chinois (Invincible Obsessed Fighter)

1983 - L'Incroyable Coup de tonnerre de Shaolin / Coup de tonnerre (Incredible Shaolin Thunderkick)

1983 - La Fureur des maîtres de Shaolin (Raging Master's Tiger Crane)

1983 - L'Exécuteur défie l’empire du kung-fu / L’Empire du crime / L’Exécuteur attaque l’empire (Secret Executioners)

1983 - L'Impitoyable combat du dragon d’or (Dreadnaught Rivals / Merciless Fury)

1983 - Mantis dans les griffes du faucon / Les Griffes du faucon (Mantis Under Falcon Claws / Mantis Vs Falcon)

Asso Asia (77-83) La datation est là plus facile mais toujours sujette à méfiance en raison de rééditions de chez IFD qui tenta de « rafraîchir » les films en les rajeunissant au générique.


L'affiche chinoise de « The Dragon’s Snake Fist »



1983 - La Terrible Vengeance du maître de Shaolin (Martial Monks of Shaolin Temple)

1982 - Strike of the Tortured Angels

1982 - The Warriors of kung-fu

1982 - Dragon d’or défie le serpent d’argent

1982 - Leopard Fist Ninja

1982 - Hands of lightning (?)

1982 - La Rage bouddhiste du kung-fu (Raiders of the Bouddhist Kung-Fu)

1982 - Eagle vs Silver Fox

1982 - Le Tigre contre Ninja (Secret Ninja, Roaring Tiger / Justice of the Ninja / Silver Fox)

1982 - Fury in the Shaolin Temple

1982 - Les Enragés du kung-fu (Raging Rivals)

1982 - Grand master of Shaolin kung-fu

1981 - Les 5 prises mortelles du dragon (Mad for vengeance) (participation de Tang incertaine)

1981 - Bhuddhist fists and tiger claws

1981- La Terreur de Shaolin

1980 - Fist of golden monkey

1980 - Rage of the Dragon / Mission for the Dragon

1979 - Le champion du kung-fu (The Magnificent wonderman)

1979 - Le Dernier défi (The dragon The Hero - Dragon on Fire + caméo)

1979 - Champ against Champ

1979 - The Dragon’s Snake Fist

1978 (1980 ?) - Chen le Magnifique (The Magnificent)

1978 - Le Trésor du dragon (The Dragon the young master / The Deadly silver ninja)

1978 - La Secte Infernale du Kung-fu (Bruce Lee’s Ways of Kung-Fu) crédité IFD

1977 - Dynamite Kung-Fu (The Dynamite Shaolin Heroes)

1977 - Enter The Invincible Hero