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Les Nouveaux Barbares

(1ère publication de cette chronique : 2001)
Les Nouveaux Barbares

Titre original :I Nuovi barbari

Titre(s) alternatif(s) :The New Barbarians, Warriors of the Wasteland

Réalisateur(s) :Enzo G. Castellari

Année : 1982

Nationalité : Italie

Durée : 1h25

Genre : Mad Max very cheap

Acteurs principaux :Fred Williamson, George Eastman, Anna Kanakis, Massimo Vanni, Giancarlo Prete (alias Timothy Brent), Ennio Girolami (alias Thomas Moore), Venantino Venantini

Lavieille
NOTE
3.75/ 5

2019, la guerre mondiale nucléaire est terminée. Seuls quelques survivants errent dans ce monde dévasté (avec des prairies et quelques arbres quand même...).


Quand on vous dit que c'est la fin du monde !

Dans leur campement de voitures aluminées, les membres d'un petit groupe ont encore l'espoir de retrouver des êtres en vie : ils viennent en effet de capter un signal radio en morse et ils en sont tout contents.


Anna Kanakis, (une habituée, elle rôde déjà dans 2019 après la chute de New York ), une survivante à sauver !

Mais soudain débarquent les horribles Templars, au volant de leurs voiturettes de golf déguisées en machines de guerre pseudo futuristes. Les Nouveaux Barbares du titre, ce sont eux : un groupuscule de fanatiques vêtus de combinaisons blanches aux épaulettes hyper-rembourrées, arborant des coupes de cheveux dignes des plus grands créateurs capillaires, cherchant à éradiquer ce qu'il reste de l'espèce humaine et qui, accessoirement, semblent aussi être de la jaquette. Heureusement, deux justiciers se dresseront bientôt contre ces vils personnages.






Les Templars : est-ce le fait d'avoir ce look ringard qui les a rendus si méchants ?

Mais là il s'agit d'une production italienne, et comme vous le savez nos amis transalpins ont su développer l'art du kitsch fauché jusqu'à l'extrême : pas de scénario (ou si peu), une utilisation maximale des lieux de tournage, de superbes déguisements de carnaval (hommes et machines), une musique synthétique minimaliste de Claudio Simonetti composée avec les instruments les moins chers du moment, des ralentis à la Sam Peckinpah dès qu'un figurant se prend un coup de laser (piou-piou !) ou chute de sa motocyclette du futur, des personnages secondaires heu... secondaires et deux héros (un pour la distribution nationale et l'autre pour l'exportation) au charisme fragile.

Scorpion, le cousin italien de Mad Max (Giancarlo Prete, alias Timothy Brent).


Promo sur le plexiglas après la bombe.

En ce qui concerne le scénario, c'est très simple. Les méchants Templars, dirigés par One, leur gourou, n'ont qu'un but : exterminer tous les humains encore vivants. Mais comme ils sont sadiques, ils jouent avec leurs proies avant de les occire, ce qui laisse parfois le temps au héros, Scorpion, d'en sauver quelques-un(e)s. Les Templars décident donc de s'occuper de lui ainsi que d'un autre groupe, dirigé par un gentil prêtre en treillis. Mais c'était compter sans l'arrivée de Nadir, l'autre héros du film...


Nadir, alias Fred Williamson, toujours en procès avec son costumier.

Une fois de plus, il s'agit là d'un film de carrière (au sens exploitation minière évidemment) post-apocalyptique, braconnant éhontément sur les terres de Mad Max 2. Comme les producteurs avaient loué une carrière assez grande pour avoir quatre lieux d'action différents (la base des méchants, la base des gentils du prêtre en treillis et deux autres lieux adaptés aux affrontements motorisés), ils s'en sont contentés. Ce qui est d'ailleurs largement suffisant pour ce genre de film, et permet au spectateur, une fois qu'il s'est accoutumé aux lieux, d'apprécier d'autant plus les erreurs de montage.


Une vue sur la carrière. On admirera aussi la petite bulle de plexiglas sur la voiture, qui devient vert fluo quand la nuit tombe (vivement le futur !).

Pour ce qui est de la bande-son, le synthé Bontempi et le Buzzer utilisés ont non seulement servi à composer la musique mais aussi les bruitages. Ca c'est de la rentabilisation de matos ! Sans doute aussi que les auteurs ont pensé que ça faisait plus futuriste quand une voiture faisait "brrrzzz" et un pistolet "tchiou"!


Comme d'hab, George Eastman joue le méchant (tout en cabotinage, est-il besoin de le préciser...)

Côté accessoires et effets spéciaux, il faut souligner l'utilisation de tout un stock de mannequins dignes du musée Grévin, servant à remplacer les acteurs au moment où leur personnage meurt. C'est là que l'influence de Peckinpah sur Castellari se révèle assez peu judicieuse, puisque le réalisateur italien n'hésite pas à filmer ces mannequins se faire exploser, décapiter ou embrocher... au ralenti ! Peu discret, mais fort drôle !


Les mannequins, des héros à part entière du film.

Pour ce qui est des personnages, Giancarlo Prete (crédité ici sous son pseudonyme américanisant "Timothy Brent") incarne un héros mou, inexpressif et peu loquace ; ce qui est plutôt surprenant pour un Italien, mais moins pour ce genre de héros justiciers désillusionnés et efficaces qui sévissent dans la plupart des grands sous Mad Max.


Scorpion passe un sale quart d'heure entre les mains de One...

On lui préfèrera Nadir, joué avec plus de substance par la star de la blaxploitationFred Williamson. La moustache fringante et l'œil pétillant, Fredo parvient mieux que les autres à faire passer les superbes dialogues débiles nécessaires à toute production Z digne de ce nom. On peut aussi mentionner la présence d'un petit génie blondinet de cinq ans environ, qui aide les héros et qui est doublé par une voix qui vous fera retomber dans les souvenirs de vos dessins animés d'enfance... avant de vous agacer rapidement (heureusement il ne parle pas trop).


Même fringué en drag queen, Fredo garde la classe !

« Les Nouveaux Barbares » est une référence pour tout amateur de nanar post-nuke rital des 80's, n'en déplaise aux intégristes du bis qui tendent à sacraliser tout ce qu'a pu tourner Castellari. Certes, on doit au Maestro Enzo de bons westerns spaghetti comme « Johnny Hamlet » ou « Keoma », des bisseries décomplexées et bien troussées (le sécuritaire testostéroné « Racket »), mais aussi, rappelons-le, des opus moins défendables comme « La Mort au Large » ou « Sinbad », qui font le bonheur des amateurs de cinéma ringard.


Un film où on s'éclate !

- Lavieille -
Moyenne : 3.52 / 5
Lavieille
NOTE
3.75/ 5
Labroche
NOTE
3.5/ 5
Mayonne
NOTE
3.5/ 5
TantePony
NOTE
3.75/ 5
LeRôdeur
NOTE
3.5/ 5
John Nada
NOTE
3.5/ 5
Nikita
NOTE
3/ 5
Rico
NOTE
3.5/ 5
MrKlaus
NOTE
3.5/ 5
Barracuda
NOTE
3.75/ 5
Kobal
NOTE
3.5/ 5
Wallflowers
NOTE
3/ 5
Drexl
NOTE
2.5/ 5
Peter Wonkley
NOTE
5/ 5
Jack Tillman
NOTE
3.5/ 5

Cote de rareté - 2/ Trouvable

Barème de notation

Son édition DVD zone 2 est sortie dans le n°7 d’une collection SF chez vos marchands de journaux en août 2004. Dommage, elle est tout ce qu'il y a de plus basique. La mention « inédit en vidéo » présent sur la pub frise le foutage de gueule, le film ayant été de multiples fois réédité chez "UGC" ou "Vidéofilms" (pas moins de 5 versions recensées sur VHS Survivor).

Mais si vous voulez profiter du film dans toute sa magnificence, vous pouvez désormais vous tourner vers le superbe Blu-ray de chez "Blue Underground". Il est accompagné d'un commentaire audio de Castellari, d'un entretien avec le maître, mais aussi avec le compositeur Fabrizio De Angelis ainsi que d'une interview de Fred "le Marteau" Williamson himself. Seul bémol : la VF manque, mais il y a cependant des sous-titres français.


Au passage, quelques-unes des multiples jaquettes utilisées pour le film :




"Dis donc bonhomme, t'as pas oublié de citer tes sources photos ?"
Oups, désolé Fred, fantafilm.it / www.cultcuts.net et le site perso de Castellari : enzogcastellari.com

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