Interview de Richard Harrison (page 3)

Richard Harrison (page 3)
Dans les années 70, vous avez tourné dans des films policiers extrêmement durs et violents comme Ultime Violence (La Belva Col Mitra, The Mad Dog Killer / The Beast With a Gun 1977) de Sergio Grieco avec Helmut Berger et Marisa Mell. Quel regard portez-vous sur ces films qui furent souvent durement critiqués pour leur violence crue ? Savez-vous que Tarantino est un fan de ce film au point d'en avoir glissé des extraits sur une télévision que regarde Bridget Fonda dans Jackie Brown ?
Ce n'est pas souvent qu'on me proposait des scenarii qui me plaisaient, mais Sergio Grieco était quelqu'un de vraiment bien et j'avais hâte de faire ce film. Helmut et moi nous entendions très bien jusqu'à ce que Marisa Mell arrive et qu'elle le fasse replonger dans la came.
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D'aucuns considèrent Les Espions Meurent à Beyrouth (Titre italien Le Spie Uccidono a Beirut, titre international Secret Agent Fireball, 1965) comme votre tout meilleur film. Etes-vous de cet avis ? Est-ce que le rôle de l'agent Bob Fleming 077 a beaucoup contribué à faire de vous un acteur culte ?
J'ai adoré tourner ces histoires contemporaines. La plupart des films tournés en Italie à cette époque étaient si fauchés que ça nuisait vraiment au film, mais bien que celui-ci et certains des autres films dans lesquels j'ai joué n'aient pas été de gros budgets, le producteur a eu assez de jugeote pour mettre de l'argent là où il en fallait.
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Est-ce que le fait d'avoir été la vedette de films d'aventures historiques tels que Le Boucanier des Iles (Titre italien Il Giustiziere dei Mari, titre international Avenger of the Seven Seas, 1961) ou Les Trois Sergents de Fort Madras (I Tre Sergenti del Bengala / Three Sergeants of Bengal, 1965) vous donnait l'impression de rivaliser avec les plus grands d'Hollywood, vivants ou morts, comme Errol Flynn ou Gary Cooper ? Ce que j'ai le plus apprécié dans ma carrière d'acteur, c'était de voyager et de rencontrer des gens intéressants, ainsi que la possibilité d'avoir toujours de belles maisons. Je n'ai jamais considéré que je faisais partie de la catégorie d'acteurs que vous mentionnez, et lorsque dans certains pays on a commencé à le faire, je me suis senti très gêné. Je n'ai jamais voulu être quelqu'un d'autre ; au contraire, je me suis toujours efforcé de m'améliorer en tant qu'individu. En fait, ca m'agacait quand des gens faisaient des oh! et des ah! à mon sujet.
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Curieusement, on vous voit peu dans les productions fantastiques ou d'horreur de l'époque : était-ce un choix délibéré ?
J'aurais voulu jouer dans des films français, italiens etc. qui parlaient de la vie réelle. Ca ne s'est jamais fait. |