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Menahem Golan

(1ère publication de cette bio : 2005)

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Sans Menahem Golan, le patron de la Cannon, Nanarland existerait-il ? Il est permis de se poser la question tant notre homme, producteur et réalisateur à l’activité aussi débordante que le mauvais goût, a fait faire des pas de géant à la noble cause du cinéma débile. Avoir lancé Jean-Claude Van Damme, Michael Dudikoff, Shô Kosugi et la mode du film de ninja, relancé Chuck Norris et Charles Bronson, tenté de faire de Lou Ferrigno et Dolph Lundgren des super-stars, coulé Tobe Hooper, le film de disco et la franchise Superman, produit un film sur la lambada et un Jean-Luc Godard, c’est trop pour un seul homme mais digne d’un vrai héros du cinéma frappé !

 


Menahem Golan, de son vrai nom Menahem Globus, naît le 31 mai 1929, à Tiberias, dans ce qui est alors encore la Palestine. Ses parents sont des commerçants juifs originaires de Pologne. Selon la légende, le jeune Menahem connaît une adolescence quelque peu aventureuse et n’hésite pas à user de sa carrure de boxeur pour protéger les convois de marchandises familiales contre les maraudeurs du désert. En 1948, Menahem vit les heures exaltantes et difficiles de la création d’Israël. C’est par patriotisme qu’il changera son nom, en référence aux plateaux du Golan. Le jeune homme s’engage dans l’armée israélienne, où il devient pilote d’avion. Mais il va ensuite s’orienter vers le monde du spectacle en prenant des cours de théâtre à Londres, à l’Old Vic Theatre School. De retour en Israël, Menahem devient producteur pour le théâtre.


Menahem Golan et Yoram Globus, au temps de leurs plus grands succès.


En 1963, il commence à travailler pour le cinéma comme assistant à la production sur un film du célèbre Roger Corman, « The Young racers ». Enhardi par cette expérience sous la houlette d’un pionnier du cinéma bis et de la démerde budgétaire, Menahem réalise son premier film la même année. Il s’affirme dès le début comme réalisateur-producteur, s’associant avec son jeune cousin Yoram Globus (né en 1941).

Yoram Globus.

Les duettistes fondent leur compagnie de production, « Noah films », où ils tiendront des rôles distincts qui resteront les leurs durant leur long partenariat : Menahem, fort de ses compétences de cinéaste (il réalise certains des films lui-même), sera le "créatif" de l’équipe, tenant des fonctions de directeur artistique ; Yoram sera le responsable financier, poste moins glamour mais non moins acrobatique. L’aventureux Menahem n’hésite pas à prendre des risques : « Il faut savoir que j'ai produit mon premier film en vendant ma maison pour le financer ».



Les films produits par les deux cousins sont initialement destinés au marché israélien, mais s’exportent bien et remportent parfois de beaux succès : en 1964, « Sallah Shabati », d’Ephraïm Kishon, est nominé à l’Oscar du meilleur film étranger. Dans les films qu’il réalise, Menahem Golan s’affirme comme un metteur en scène sans génie mais solide et efficace : notre homme recherche avant tout le spectacle et le divertissement sans fioritures, mais montre également quelque ambition artistique en s'inspirant, pour certains de ses premiers films, du cinéma italien. Il réalise par exemple le drame familial "Fortuna" (1966), avec la participation de Pierre Brasseur, qui récite phonétiquement ses dialogues en hébreu. Les années passant, Golan et Globus visent de plus en plus le marché international, notamment via des co-productions avec les Etats-Unis. En 1975, Menahem Golan réalise « Lepke le caïd », récit de la vie d’un gangster juif américain, avec Tony Curtis : le film sera très apprécié. Le cinéaste-producteur, jovial, hâbleur et grande gueule, s’affirme comme l’une des personnalités les plus marquantes du cinéma israélien.


En 1976 a lieu l’opération d’Entebbe, qui voit l’armée israélienne avoir raison d’un commando de terroristes allemands et arabes qui avaient détourné un avion d'Air France avec le soutien du dictateur ougandais Amin Dada (du pur folklore années 1970 !). Plusieurs films sont aussitôt tournés sur l’affaire, dont un par Menahem Golan: « Entebbe : opération thunderbolt », réalisé à la massue, bénéficie notamment de la présence de Klaus Kinski et Sybil Danning en terroristes et d’apparitions d’Yitzhak Rabin et Shimon Pérès (alors respectivement Premier Ministre et Ministre des Affaires étrangères) dans leurs propres rôles. Menahem fait preuve ici à la fois d’un proverbial opportunisme qui ne le quittera jamais et d’un indéniable talent de propagandiste de choc, au service de la politique de son pays. Le film récoltera une nomination à l'Oscar du meilleur film étranger.


Sybil et Klaus, des terroristes communistes très discrets !


Idi Amin Dada.


L'armée israélienne va leur botter le cul !

En 1979, Menahem Golan et Yoram Globus font l’acquisition de Cannon Group, une modeste compagnie américaine de production de films, jusque-là spécialisée entre autres dans les nudies. C’est le début d’une vertigineuse ascension, qui va voir les deux boulimiques compères s’affirmer à la fois comme les producteurs les plus pittoresques des années 1980 et comme des pourvoyeurs de nanars au kilomètre. A la fin des années 1970 et début des années 1980, Noah / Cannon produit et distribue notamment un nombre dangereusement élevé de sexy comédies et de films de bidasses balourds, notamment ceux de la série "Private Popsicle" (soldat sucette glacée), co-produits entre l'Allemagne et Israël et sortis chez nous sous des titres gentiment fleuris.

Les Bidasses dans la mélasse (Imi Hageneralit, 1979), une des nombreuses productions de Menahem Golan.

Le tombeur, le frimeur et l'emmerdeuse (Shifshuf Naim, 1981) de Boaz Davidson, avec la future star du porno allemand Sybil Rauch.
 
Le tombeur, le frimeur et l'allumeuse (Sapiches, 1982).


Menahem aura beau jeu de rappeler plus tard qu'« Entre 1979 et 1989, Cannon symbolisait l'âge d'or de la production indépendante aux USA » ! Golan et Globus vont faire de Cannon un vaste empire, ouvrant des bureaux en Europe et s’établissant à la fois comme producteurs, distributeurs et exploitants ! Les cousins font preuve de méthodes de pirates et d’une capacité à usiner des produits au mauvais goût à toute épreuve : ils essaieront notamment, via leur filiale italienne, de faire de Lou Ferrigno un rival d’Arnold Schwarzenegger, en lui faisant tourner deux « Hercule » à la nullité proverbiale. Bruno Mattei, qui tourna pour eux « Les Sept Gladiateurs » avec le pauvre Ferrigno, se souvient que les deux compères « n’avaient jamais les sous nécessaires, mais se débrouillaient pour les avoir quand même ! ».


Le style Cannon, c’est avant tout un décalage flagrant entre les moyens mis à l’écran et la valeur intrinsèque du film : Golan et Globus enrobent en effet de moyens financiers relativement élevés des contenus de pures séries B bourrines, ce qui fera un temps leur succès mais en marquera la limite. Le binôme inondera également les marchés vidéos de séries B et Z achetées aux quatre coins du monde, et revendues par lots aux distributeurs. C'est notamment la grande époque du cinéma bis philippin destiné à l'Occident, et des faux films américains tournés à Manille avec les Richard Harrison, Bruce Baron et autres Romano Kristoff, dont Golan et Globus comptent parmi les diffuseurs.


Entre-temps, c’est principalement via ses productions et réalisations américaines que Menahem Golan va tenter de devenir le roi du monde. S’il n’est pas très heureux avec « BIM Stars », tentative de film disco qui se prend les pieds dans une mode finissante, il décroche au contraire le jackpot avec « L’Implacable Ninja », série B correcte tournée en 1981, avec Franco Nero en improbable ninja moustachu. Le film va faire émerger un filon incroyablement lucratif, qui profitera à bien des margoulins du cinéma dont le moindre n’est pas cette crapule de Godfrey Ho : tout le style des films ninja de Ho est contenu dans les dix première minutes du film de Menahem Golan !


La mode des ninjas va être l’une des plus profitables des années 80 : Menahem lance la carrière de l’artiste martial japonais Shô Kosugi, le méchant de « L’Implacable Ninja », qui se retrouve promu héros positif dans « La Revanche de ninja », « Nine deaths of the ninja » (en français : « American Ninja ») et « Ninja III ». Kosugi étant quand même trop typé et ténébreux, Golan lance alors son nouveau ninja en la personne de l’endive américano-russe Michael Dudikoff, protagoniste de « American Warrior » (titre américain "American ninja") et sa suite « Le Ninja Blanc ».


En faisant du héros ninja un militaire américain, Menahem réussit à coupler deux modes : celle du guerrier des ténèbres asiatique et celle du film d’action patriotique, qui fait fureur en ces temps de reaganisme galopant. Un certain nombre de films réalisés ou produits par Menahem Golan se caractériseront en effet, outre un goût pour l’action pure et dure, par un discours politique manié avec la subtilité d’une tracto-pelle. Ancien militaire et sioniste de coeur, Menahem centre l’action de nombre de ses films sur les méfaits d’affreux malfaiteurs (terroristes), souvent arabes et / ou communistes, à qui de vaillants héros américains et / ou israéliens éparpilleront la gueule à coups de poings / pieds / uzis / bazookas / ogives nucléaires (rayer les mentions inutiles). Le film le plus représentatif de cette tendance est évidemment « Delta Force » qui, après « Portés disparus » (autre production Cannon), impose Chuck Norris comme symbole du héros patriote et musclé.


Outre ses films de guerre et ses ninjateries, Menahem prône également des valeurs d’humanisme raffiné puisqu’il relance en 1982 la carrière du sexagénaire Charles Bronson en lui faisant tourner « Un Justicier dans la ville 2 », huit ans après le premier film du nom. Bronson deviendra l’une des principales vedettes des productions Golan-Globus. Parallèlement, Robert Ginty a lui aussi les honneurs de la Cannon qui le charge de nettoyer New York au lance-flammes dans « Exterminator 2 ». Cannon s’essaie également au film de science-fiction de prestige en faisant tourner à Tobe Hooper un catastrophique « Lifeforce », sombre histoire d’invasion de vampires de l’espace. La compagnie commence déjà à avoir les yeux plus gros que le ventre et à financer à perte des projets invendables…


Cannon, dans son activité de production tous azimuts, diversifie sa politique et propose un certain nombre de films d’auteur et de prestige. On retrouvera même Menahem Golan producteur d’un film aussi pointu que « Love streams » de John Cassavetes ! Certains de ses choix seront heureux, comme « Mona Lisa » de Neil Jordan, « Barfly » de Barbet Schroeder et « Runaway train » de Andreï Konchalovsky, d’autres laissent plutôt supposer que Golan et Globus produisaient un peu au hasard. Les cousins Dalton font ainsi signer à Jean-Luc Godard un contrat pour réaliser une adaptation du « Roi Lear ». Avaient-ils seulement vu ses films ? Toujours est-il que Godard, comme s’il voulait leur jouer un bon tour, réalise son film le plus abscons : s’ensuit à Cannes une conférence de presse commune rocambolesque des producteurs et du cinéaste, au cours de laquelle Menahem Golan menace Jean-Luc Godard de procès ! Le film restera bloqué durant plus de dix ans…

Au milieu des années 80, Cannon est omniprésent sur les marchés du film : Golan et Globus forment un duo mal assorti dont les prestations publiques sont assez divertissantes. Globus, homme réservé et peu à l'aise en public, lit laborieusement des notes d'intention, puis laisse la plupart du temps la parole au cabotin Golan, qui transforme leurs conférences de presse en véritable shows. Le producteur Joël Soisson garde un souvenir ému de ses contacts avec Golan et Globus : « D'authentiques bateleurs. J'ai travaillé avec eux quelque temps. Je me souviens d'être allé une année à Cannes. Ils avaient installé une immense affiche où ils promettaient : "MITCHUM, WAYNE, TAYLOR." Et c'étaient Chris Mitchum, David Wayne et John Taylor. Ces types feraient n'importe quoi. Et pour pas cher. » (cité par François Kahn dans son "Encyclopédie du cinéma ringard").


Les duettistes annoncent à grand renfort de publicité tapageuse des projets tous plus mirobolants les uns que les autres, dont un « Spider-man » qui ne verra jamais le jour. Les nouveaux films de la Cannon vont, c’est promis, tout fracasser au box-office et faire de l’ex-compagnie de série B la nouvelle Warner Bros : « Les Maîtres de l’Univers », d’après la célèbre ligne de jouets Mattel, avec la nouvelle star Dolph Lundgren ; « Over the Top », mélo sportif réalisé par Menahem Golan lui-même, pour lequel Sylvester Stallone a obtenu la somme de 13 millions de $ (un record à l’époque). Patatras ! Ces films aux budgets hypertrophiés se révèlent des échecs, la qualité intrinsèque des œuvres n’étant pas à la hauteur de leurs moyens financiers. Cannon échoue pareillement à lancer Richard Chamberlain en nouvel Indiana Jones avec les deux films « Allan Quatermain ». La compagnie a également repris à son compte la franchise Superman, et produit un « Superman IV », avec Christopher Reeve, qui sera un désastre commercial.


Cannon continue de produire à toute allure, mais sa politique d’investissement hasardeuse, sa croissance trop rapide l’ayant conduit à l’endettement et, surtout, les pertes liées à son activité d'exploitation de salles, conduisent la compagnie à une faillite aussi rapide que son ascension. En 1987, la situation est devenue critique. Cela n’empêche pas Menahem Golan de continuer à réussir des coups de maître : il confie à un obscur comédien belge de film d’action le rôle principal de la série B « Bloodsport ». La carrière de Jean-Claude Van Damme est lancée !


Mais en 1989, Cannon vit ses dernières heures. Le Crédit Lyonnais, l'un des principaux soutiens financiers de la compagnie, finit par la lâcher. Brouillé avec Yoram Globus, Menahem Golan finit par lâcher les rênes. La compagnie connaîtra divers rachats et avatars (rachat par la MGM, reprise en main par Globus, bref retour de Golan...) avant de disparaître pour de bon en 1994.

Entre-temps, Menahem Golan a rebondi en lançant sa nouvelle société, la « 21st Century », dont le manque d’ambition sera aussi patent que son nom était peu imaginatif. Il ne produit plus que des séries B à la manque, dont un « Captain America » en 1989, qui tentait maladroitement de faire la pige au « Batman » de Tim Burton. Il tente de profiter des modes musicales en sortant un « Lambada : the forbidden dance » et se trouve pour l'occasion en concurrence avec son ancien associé Yoram Globus qui produit son propre film de « Lambada-exploitation » !!


La guerre des Lambadas !


21st Century vivotera quelques années, produisant à l’économie des films tournés en Russie pour raisons de coûts et annonçant d’improbables et miteux projets dans les marchés du film. Là où Cannon faisait la promo de ses tournages à grand renfort de ballons dirigeables, 21st Century ne propose plus pour attirer l’investisseur que de pauvres affiches bricolées par des graphistes stagiaires ! Les temps sont durs pour Menahem, qui finit par devoir fermer sa nouvelle société. Il reprendra langue avec son cousin Yoram pour les besoins de deux nouvelles compagnies, Dynamic Pictures et Magic Entertainment, dont les résultats ne seront pas à la hauteur des prétentions de leurs noms. Menahem travaille un temps pour d’autres compagnies de production. Il prouve en 1997 que son opportunisme ne l’a pas abandonné en tournant « The Versace murder » avec Franco Nero, quelques semaines après l’assassinat du couturier Gianni Versace ! Menahem fonde ensuite sa nouvelle compagnie, qu’il nomme en toute simplicité « New Cannon », annonçant à nouveau d’alléchants projets avec des castings pharaoniques et des chances de concrétisation minimes. Il finira par en laisser les rênes à ses jeunes associés israéliens, qui la rebaptiseront "New Generation Films".


Le 8 août 2014, âgé de 85 ans, il s’éteint à Tel Aviv non sans avoir fait un dernier tour de piste à Cannes avec son cousin Yoram pour présenter "The Go-Go Boys" un documentaire consacré à la saga Cannon.

Le nom de Menahem Golan reste encore aujourd’hui attaché à la notion de trash cinématographique : il ne faut pas pour autant oublier que, malgré un mercantilisme effréné et un manque de scrupules certains, l’homme put occasionnellement produire des films de qualité, ce qui fait regretter que son activité bouillonnante n’ait pas été mieux maîtrisée. Admettant pudiquement avoir « fait des films bons et d'autres moins », Menahem nous rappelle qu’en matière de nanar, c’est souvent l’audace qui paie ! Si Cannon n’avait pas produit tant de films aussi ambitieux que crétins, aussi divertissants que grotesques, la face du nanar en eût sans doute été changée !


Deux des dernières contributions de Menahem au 7ème Art.



Icono :www.cannonfilms.comwww.tournages-lesite.com / www.moviecovers.com 

- Nikita -

Films chroniqués

Filmographie



Réalisateur-producteur ou réalisateur uniquement :

1963 - El Dorado
1964 - Shemona ‘Ekevot Ahat
1964 - Dalia Vehamalahim
1966 - Trunk to Cairo
1966 - La Fille de la mer morte
1967 - 999 Aliza Mizrahi
1968 - Tuvia Vesheva Benotav
1969 - What’s good for the goose
1969 - Margot Sheli
1970 - Ha Pritza Hagdola
1970 - Lupo
1971 - Malkat Hakvish
1971 - Katz V’Carasso
1972 - Escape to the sun
1972 - Shod Hatelephonom Hagadol
1974 - Kazablan
1975 - Lepke le caïd
1975 - Diamonds
1977 - Entebbe : opération thunderbolt
1975 - Sos danger uranium
1979 - Le Magicien de Lublin
1980 - BIM Star : the apple
1981 - L’Implacable ninja
1984 - Over the Brooklyn bridge
1986 - Delta force
1987 - Over the top / Le Bras de fer
1988 - Hannah’s war
1990 - L’Opéra de quat’sous
1991 - Zebracka opera
1992 - Hit the dutchman
1993 - Silent victim
1994 - Deadly heroes
1995 - Russian roulette – Moscow 95
1996 - Die Tunnelgangster von Berlin
1997 - The Versace murder
1998 - Armstrong
1998 - Lima Breaking the silence
2001 - Death game
2002 - Crime et châtiment (Crime and punishment)
2002 - Ha-Shiva MeHodu

Producteur uniquement :

1964 - Sallah Shabati
1968 - Nes B’Ayara
1969 - Sam’s song
1969 - Margo Sheli
1971 - Jump
1972 - Ani Ohev Otach Rosa
1973 - Ha Bayit Berechov Chelouche
1973 - Abu el Banat
1976 - The Passover plot
1976 - Mishpahat Tzan’ani
1976 - Lupo goes to New York
1976 - Diamante Lobo
1977 - Kid vengeance
1978 - Eskimo lemon
1978 - Ysraelim Matzhikim
1979 - Yotzim Kavua
1979 - Nisuin Nusah Tel Aviv
1979 - Les Bidasses dans la mélasse (Imi Hageneralit)
1980 - The godsend
1980 - The happy hooker goes hollywood
1980 - Schizoid
1980 - Seed of innocence
1980 - Dr Heckyl and Mr Hype
1981 - L’Amant de Lady Chatterle
1982 - Shifshuf naim
1981 - New year’s evil
1981 - Body and soul
1982 - Un justicier dans la ville 2 (Death Wish 2)
1982 - The Last american virgin
1982 - That championship season
1982 - L’Epée du vaillant
1982 - Sapihes
1982 - Nana : Le Désir
1983 - El tesoro del las cuatro coronas
1983 - Le Justicier de minuit (10 to midnight)
1983 - The House of long shadows
1983 - The wicked lady
1983 - Hercule
1983 - La Revanche de ninja / La revanche du ninja / Ninja II
1983 - Hospital massacre
1983 - Sahara
1983 - Les Sept gladiateurs
1983 - Sababa
1984 - Love streams
1984 - Over the brooklyn bridge
1984 - Breakstreet (Breakin’)
1984 - L’Ambassadeur
1984 - Bolero
1984 - I’m almost not crazy : John Cassavetes
1984 - Exterminator 2
1984 - Machination
1984 - Portés disparus
1984 - Breakstreet 2 (Breakin’2 : electric boogaloo)
1984 - Roman Za’ir
1984 - Ordeal by innocence
1984 - Ninja III : domination
1984 - Grace Quigley
1984 - Edut Me’ones
1985 - Hot resort
1985 - Portés disparus 2
1985 - Mata Hari
1985 - The Assisi Underground
1985 - Lifeforce
1985 - American warrior (American ninja)
1985 - American ninja (Nine deaths of the ninja)
1985 - Déjà vu
1985 - Invasion USA
1985 - Le Justicier de New York (Death Wish 3)
1985 - Berlin affair
1985 - Les Aventures d’Hercule (Hercule II)
1985 - Allan Quatermain et les mines du roi Salomon
1985 - Runaway train
1985 - Thunder alley
1985 - House Rap (Rappin’)
1985 - Hot chili
1985 - Ha-Me’ahev
1985 - Harimu Ogen
1985 - Fool for love
1985 - Detective school for dropouts
1986 - Camorra
1986 - Field of honor
1986 - Cobra
1986 - Dangerously close
1986 - L’Invasion vient de Mars
1986 - The Naked cage
1986 - Massacre à la tronçonneuse 2
1986 - Otello
1986 - Firewalker
1986 - Duo pour une soliste
1986 - Paiement cash
1986 - 52 Pick-up
1986 - Salome
1986 - Malkat Hakitah
1986 - American warrior 2 (Avenging force)
1986 - America 3000
1986 - Aladdin
1987 - Protection rapprochée
1987 - Over the top (Le Bras de fer)
1987 - Street smart
1987 - Hanoï Hilton
1987 - Les Barbarians
1987 - Le Ninja blanc (American ninja 2 : the confrontation)
1987 - Mascara
1987 - Allan Quatermain et la cité de l’or perdu
1987 - Le Bayou
1987 - Superman IV
1987 - Les Maîtres de l’univers
1987 - Barfly
1987 - Les Vrais durs ne dansent pas
1987 - King Lear
1987 - Cordes et discordes
1987 - Dancers
1987 - Le Justicier braque les dealers (Death Wish 4)
1987 - Under Cover
1987 - Number one with a bullet
1987 - Mercenary fighters
1987 - The Emperor’s new clothes
1987 - Le Trésor de San Lucas
1987 - Business as usual
1987 - The Beauty and the beast
1988 - Braddock : portés disparus III
1988 - Alien from LA
1988 - Going bananas
1988 - Bloodsport
1988 - Rendez-vous avec la mort
1988 - Powaqqatsi
1988 - Héros
1988 - Manifesto
1988 - Le Messager de la mort
1988 - Un cri dans la nuit
1988 - Hansel et Gretel
1988 - Snow white
1988 - Haunted summer
1988 - Gor
1988 - I Giorni randagi
1988 - Doin’time on planet Earth
1988 - Puss in boots
1988 - Kinjité : sujet tabou
1989 - Cyborg
1989 - Le Fantôme de l’opéra
1989 - The Rose garden
1989 - Sinbad
1989 - Journey to the center of the earth
1989 - Lambada : the forbidden dance
1989 - Captain America
1990 - Delta force 2
1990 - O Quinto Macaco
1990 - La Nuit des mort-vivants
1990 - Bullseye !
1991 - Killing streets
1991 - The Finest hour
1991 - Danse macabre
1991 - Prison planet
1991 - Mad dog Coll
1991 - Invader
1992 - Desert kickboxer
1993 - Teenage Bonnie and Klepto Clyde
1993 - Silent victim
1994 - American cyborg
1994 - Dead center
1999 - Speedaway junky
2000 - Days of love
2000 - After sex
2000 - Kumité
2000 - Escape to grizzly mountain