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BloodRayne


BloodRayne

Titre original : BloodRayne

Titre(s) alternatif(s) :Aucun

Réalisateur(s) :Uwe Boll

Producteur(s) :Uwe Boll

Année : 2005

Nationalité : Allemagne / Etats-Unis

Durée : 1H35

Genre : Pouffy, ça empire

Acteurs principaux :Kristanna Loken, Michael Madsen, Ben Kingsley

Wallflowers
NOTE
1.5/ 5


La vie d’un réalisateur comme Uwe Boll n’est pas une sinécure. Ce spécialiste auto-proclamé en adaptation de jeux vidéo sur grand écran est un peu considéré par la critique comme quelqu’un qui voudrait à tout prix persévérer dans une tâche qui ne lui convient pas et pour laquelle il n’a aucune compétence. Une volonté avouons-le irréalisable. Un peu comme ces femmes enceintes qui voudraient des fraises en décembre, Uwe Boll a autant de chance d’aboutir à une adaptation de jeux vidéo correcte que de trouver une marguerite dans un glacier, un sous-marin dans le désert de Gobi ou du pain dans la Pologne soviétique.


John Nada vérifiant les fautes d'orthographe de cette chronique.


Ceux qui ont pu voir l’épileptique « House of the Dead » ou le soporifiquement mou « Alone in the Dark » peuvent attester de ma reflexion, et de celle de milliers d’internautes. Uwe Boll fout en l’air à lui seul un scénario déjà flapi, sans trop se forcer. Enfin si, il se force qu'il met en oeuvre c'est pour cacher son incompétence. En atteste le film dont nous parlons aujourd’hui : « BloodRayne », adapté du jeu vidéo éponyme.


- Michael ! On nous engage dans le prochain Uwe Boll !
- J'aurai le droit de boire ?


Europe de l’Est, 1723. Rayne est une femme mi-humaine mi-vampire qui espère venger secrètement le viol de sa mère et la mort de son père perpétré par le roi des vampires : Keagan. Exhibée dans un cirque comme monstre, son vrai pouvoir s’affirme lorsqu’elle goûte à du sang humain pour se donner des forces avant d’affronter le Hercule du cirque. On assiste alors au drame de cette vampirette qui devient folle (chez Uwe Boll la folie consiste à courrir dans tous les sens en regardant en l’air et en criant) et comprend avec effroi qu’elle a besoin de sang pour vivre. Elle pense alors qu’elle va devoir tuer des humains pour satisfaire ses besoins. Mais c’était sans compter sur sa conscience moralisatrice (celle qui nous dit que même des hommes comme Uwe Boll ne méritent pas de se faire sucer) qui l’incite à ne prendre que le sang des autres vampires existant pour éponger sa soif.



From Dusk Till Dawn


Comble du hasard elle tombe sur Vladimir et Sebastian, des chasseurs de vampires notoires. Ces derniers vont lui demander de l’accompagner afin de les aider à tuer Keagan, le méchant vampire qui cherche trois artefacts puissants : un œil, un cœur et une côte (de fille) qui permettront à la nuit d’être éternelle et ainsi aux vampires de pouvoir enfin faire enfin manger des brunchs, de bénéficier des horaires de la préfecture qui fermait un peu trop tôt pour eux.


C'est pas de veine, ce vampire à une dent contre vous ! En plus il semble avoir les crocs ! C'est l'heure de vous faire du mauvais sang...


Voilà en gros pour ce pitch qui en vaut tant d’autres sur le marché du film de vampire. On aurait pu assister à un énième film de noctambule mollasson et sans réel intérêt (à part peut-être celui de mater un ou deux plans nichons pour les plus déviants d’entre vous). C’était, bien évidement sans compter sur Uwe Boll. Si Uwe Boll était un cuisinier, tout ce qu'il ferait serait décevant mais aussi totalement indigeste. Son cinéma est identique, on y comprend rien, mais même si on le regarde en fermant un oeil, on attrape une migraine.


YA-TSAAAAARGH !! 


Pourquoi on ne comprend pas ce qu’il se passe ? Car Uwe Boll ne sait tout simplement pas filmer une scène d’action correctement. Je dirais même qu’il ne sait pas chorégraphier une scène d’action. Il se contente alors de pallier ses faiblesses en jetant de la poudre aux yeux des spectateurs (dans le jargon, on appelle ça la tactique de la bombinette à fumée), poudre qui consiste simplement à filmer en très gros plan les scènes de baston et à sur-découper l’action. J’aime autant vous dire qu’on en voit des épées en gros plan et des visages de douleur. Mais alors pour comprendre ce qu’ils font avec, alors là… on dirait qu’ils moulinent simplement des bras devant la caméra avec un air renfrogné (dans le jargon, on appelle ça la tactique du ninja moustachu).


"Où est la bouteille de Vodka prévue dans mon contrat ?!"


Ensuite, pourquoi on en ressort de ses films avec mauvais goût dans la bouche ? Parce que l’on est profondément déçu par autant de talents gâchés dans ce film qui semble avoir le budget d'un bancal épisode de la série « Buffy contre les vampires ». Et j’ai un respect sincère pour cette série. Mais « Bloodrayne », comme la plupart des adaptations de Uwe Boll, n’a aucune excuse. Uwe Boll c’est le triangle des Bermudes du cinéma : on sait que c'est dangereux pour une carrière et qu'on risque de diparaitre dans la honte mais à chaque fois on retrouve des acteurs qui viennent s'y rendre bêtement.


Le look Brit-Pop des chasseurs de vampires.


Car le casting reste très louable :
- l’ex-terminatrice Kristanna Loken, qui a dû croire qu’elle allait enfin percer dans un rôle où elle peut exprimer son talent (moi ça me touche ce genre d’attitude… pour la peine je n’écrirai pas dans cette chronique qu’elle joue comme une savate).


Uwe m'a tuer.


- Ben Kingsley dans le rôle du méchant Keagan, croyant peut-être que jouer dans les adaptations cinéma de jeux vidéo est ce qui se fait de plus "cool" chez les jeunes aujourd’hui.


Gandhi est très soupe au lait quand il a l'estomac vide.


- Billy Zane qui à l'air de croire qu'il tourne la suite d'« Entretien avec un Vampire ».


"Cher Lestat je m'ennuie ici en Roumanie, dans ce film barbare..."


- Michelle Rodriguez qui, entre « Resident Evil » et « Bloodrayne », semble penser que son avenir cinématographique se trouve dans la ludothèque d'une Playstation.


Konami (dress) code


- Meat Loaf qui semble être celui qui s’est le plus marré (normal, la moitié de ses scènes comportent des femmes nues) et qui a l’air content de toucher son cachet pour quelques heures de tournage.


"I would do anything for love..."


- Mais surtout Michael Madsen, qui a l’air de s’en foutre royalement à un point inimaginable. Je sais qu’en 1723 on ne se lavait pas souvent, mais à la tronche qu’il se paye dans le film, je suis sûr que
tous les matins de travail il devait sortir de sa biture vodka-pamplemousse de la veille en enfilant sa chemise à jabots et jouait son rôle au minimum syndical. L’air navré mais malicieux qu’il habille la plupart du temps de son regard si connu s’est transformé en regard accablé qui regarde la pendule au-dessus de la caméra pour savoir quand il va pouvoir rentrer chez lui.

Madsen après avoir bu, respectivement :

Du Whisky-Coca... et du Get 27-Grenadine.

Du Martini-Menthe... et de la Chartreuse-Orgeat.

 


Dans la série "guest-stars en pagaille", je demande Geraldine Chaplin...

...et Udo Kier (indispensable quand on parle de vampires).


En un mot comme en sang (Haha !) Bloodrayne ne restera pas au panthéon du cinéma comme le souhaiterait sûrement Uwe Boll. On ne peut que louer le talent de ce type à faire illusion, c’est vrai, car la plupart de ses photos promotionnelles ou bande-annonces sentent le bon film mais en réalité au visionnage ça sent plutôt le pâté. Même pas le pâté, les rillettes. Uwe Boll aurait eu (L)également quelques problèmes sur son film, tourné en Roumanie. Pour les scènes d’orgies et de débauches (qui consiste à mettre devant la caméra deux ou trois filles seins à l’air qui rigolent en pouffant) Uwe Boll a semble-t-il embauché des prostituées locales afin d’économiser sur le cachet de ses les actrices. Encore une simple preuve qui tend à démontrer que ce type est prêt à tout économiser sur un budget pour arriver à ses fins.

 




Des combats hargneux.




Robin des Bois n'a qu'à bien se tenir...


Que reste-t-il du film alors ? Hé ben pas grand-chose. Le talent n’est pas là, mais la nanardise oui mêm si on est loin d’un « House of The Dead » matrixien. Peu de figurants, des costumes clinquants, des combats sans convictions qui se résument parfois à des rencontres fortuites entre gentils et "boss de fin de niveau" pour rappeler la structure scénaristique d'un jeu-vidéo, des FX certes pas trop cheap mais pas transcendants non plus. 


- Vladimir ! Là-bas ! Un château !
- Mon Dieu pas si vite, je vais gerber ma Vodka...


Reste qu’en dépit du navrement on trouve de quoi rire par moments. En définitive, pour reprendre la comparaison cullinaire du début de cette chronique, regarder un film d'Uwe Boll, c'est comme lorsque l'on mange de la mauvaise bouffe. On sait qu'on va être déçu mais à chaque tentative on espère que ça sera un légèrement meilleur que la dernière fois. En attendant le jour où on deviendra raisonnable et responsable dans notre manière de consommer. On a encore un peu marge d'ici là.


"Fame ! I wanna live forever..."

 

La Contre-chronique de Nikita :

 



Michelle Rodriguez, une caillera chez les vampires : "Z’y-va, ta mère elle suce avec des canines en plastique !"


Quitte à me rendre vivement impopulaire, je tiens à marquer mon désaccord avec mon estimé collègue Wallflowers. Quoi que l'on puisse penser du personnage Uwe Boll et de ses coups publicitaires étranges, et en admettant que « House of the Dead » est bel et bien un gros nanar indéfendable, je n'ai guère trouvé « Bloodrayne » honteux, ni même ridicule. Je précise n'avoir aucune connaissance du jeu vidéo d'origine, ce qui m'a aidé à apprécier le film pour lui-même.

 

Par contre, il est manifeste que Billy Zane se fait profondément chier.


Malgré de gros défauts (le personnage totalement inutile de Billy Zane, l'accent hispanique de Michelle Rodriguez en VO, Michael Madsen bourré à la bière...) et un scénario pas toujours bien développé, j'ai pris un certain plaisir à suivre les mésaventures de la jolie semi-vampire, rôle que Kristanna Loken tient selon moi avec autant de charme que de conviction. Uwe Boll me paraît excessivement mythifié en tant que réalisateur nanar : malgré sa tendance au pétage de plombs, l'homme n'est pas mauvais technicien et, tout en demeurant une modeste série B, « Bloodrayne » se laisse voir sans aucun déplaisir, à condition d'apprécier son côté "l'horreur gothique pour les nuls" et de prendre ses invraisemblances comme les tares sympathiques inhérentes au cinéma bis.

 


Et puis, comment résister à un film de vampires qui nous ramène à l'heureux temps de l'érotisme soft sans complexes ?


Sans fausse honte, je vais donc prendre un risque certain pour ma réputation et affirmer que je considère cette oeuvre de Uwe Boll comme un assez bon film, bourré de défauts mais sympathique et ne méritant en aucun cas sa renommée de nanar pestilentiel.

 

L'avis de Rico :


L'Allemagne est une grande puissance économique. Ils exportent plein de trucs, comme des grosses berlines et des yaourts aux cerises pour hard discounter. Dernièrement ils se sont mis à exporter des réalisateurs nanars. Emmerich, Schumacher...
Visiblement y a une grosse demande en réalisateurs nanars aux Etats-Unis. Nous on leur a fourgué Pitof et on était tout prêt à leur en larguer d'autres, genre Zeitoun ou Arcady (pas de bol, il nous ont laissé le père et il nous ont piqué le fils, le seul qui ait du talent dans la famille).
Bref Uwe Boll a trouvé sa niche écologique aux States tout en extorquant de l'argent aux fonds de soutien du cinéma allemand pour produire des adaptations de jeux vidéo. Le problème c'est qu'il tourne vite, dans le genre trois films par an, n'importe comment, dans des conditions pitoyables, en jouant tout à l'esbroufe.


« House of the Dead » était con mais fun, « Alone in the Dark » était mortel d'ennui, « Bloodrayne » est juste nul. C'est filmé dans le noir, surdécoupé pour faire rapide, les scènes d'actions sont en gros plan parce que Boll tournant à toute vitesse, les comédiens n'ont pas le temps de s'être entraîné pour leur rôle. Comme les comédiens connus coûtent chers, leur participation est réduite au strict minimum et leurs personnages apparaissent dans le scénario sans justification (si Billy Zane a eu plus d'un après-midi de tournage c'est le bout du monde). Tant qu'on peut mettre leur nom sur l'affiche...
Ca bouge dans l'écran et pourtant au bout de 10 minutes on s'en fout. L'histoire incohérente progresse à la marabout-de-ficelle. Tiens et si on collait un château... et là un labyrinthe avec des pièges... et là des villageois pas contents...
C'est bien simple, ce « BloodRayne » est une gigantesque compil' de tout ce qui s'est fait sur le film d'action vampirique sans une once d'idée neuve. N'importe qui ayant vu « Blade » et « Van Helsing » peut dix minutes avant chaque scène annoncer ce qui va se passer. On a l'impression d'avoir déjà vu ce film avant même de le visionner et résultat on s'ennuie ferme. A la limite seul le cabotinage de Billy Zane, Meat Loaf ou Michael Madsen peut amener un sourire. C'est bien simple, j'ai fini par m'endormir devant (bon, j'avais eu une grosse journée de travail avant).
On est franchement désolé pour Kristanna Loken qui fait ce qu'elle peut; en espérant que ça ne flingue pas sa carrière.



- Wallflowers -
Moyenne : 0.83 / 5
Wallflowers
NOTE
1.5/ 5
Rico
NOTE
0/ 5
Nikita
NOTE
B.F./ 5
John Nada
NOTE
0/ 5
Drexl
NOTE
0/ 5
Barracuda
NOTE
1.5/ 5
Hermanniwy
NOTE
2/ 5

Cote de rareté - 1/ Courant

Barème de notation
On a longtemps attendu la version française du DVD Zone 1 Director's cut de chez "Uwe Boll Production". Et bien ça y est ! Annoncé pour avril 2008 voici enfin le rêve des cinéphiles exaucé avec cette édition "Fox Vidéo" avec DTS, making of, documentaire inédit et commentaire audio du Dr Boll. Si vous voulez continuez ses purges vous pourrez vous fader Bloodrayne 2, puis le 3 (tout aussi nuls), "Dungeon Siege : In the Name of the King" ( sans intérêt) ou encore "Postal" (plus déjanté mais tout aussi opportuniste)...