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Chinese Super Ninja 2


Chinese Super Ninja 2

Titre original :Nu ren zhe

Titre(s) alternatif(s) :The Challenge of the Lady Ninja

Réalisateur(s) :Lee Tso Nam

Année : 1983

Nationalité : Taïwan

Durée : 1h25

Genre : Ninjettes en bikini

Acteurs principaux :Elsa Yeung, Chen Kuan Tai, Sit Hon, Cho Kin, Yeung Hung

Drélium
NOTE
3/ 5

Le mythique « Chinese Super Ninja » évoquera immanquablement chez les puristes bisseux du kung-fu old school, le chant du cygne de Chang Cheh et la toute fin délurée de sa période Shaolin, démonstration définitive et incontournable du concept "Shaolins versus ninjas". En revanche, la puissance évocatrice de ce « Chinese Super Ninja 2 » sur lequel sous allons nous attarder est elle beaucoup plus modeste. Et pour cause : le taux honteusement élevé de nanardise au centimètre carré de pellicule de ce rejeton taiwanais l’aura condamné à l’oubli.


Aux commandes de cette séquelle bouseuse du joyau bis de Chang Cheh, on retrouve Lee Tso Nam, réalisateur taiwanais à placer entre Godfrey Ho et Robert Tai, ce dernier étant d'ailleurs un bon ami avec le coucours duquel il a réalisé l'excellent « Shaolin Vs Lama ».

Étonnement perpétuel du kung-fu taïwanais de cette période, nous y retrouvons aussi au cast Chen Kuan Tai, le héros du « Justicier de Shanghai » de Chang Cheh, sorti chez nous avec les honneurs. Le pauvre vient cachetonner comme il peut, subissant de plein fouet la chute de la Shaw Brothers avec laquelle il est encore sous contrat.


Hé oui, Chen Kuan Tai, c'est pas n'importe qui là, oh !


Qu’est-ce qui permet à ce film d’être catapulté au-dessus du tout venant nanar ? Les ninjas en bikini, pardi ! Histoire de faire original, Lee Tso Nam nous pause une héroïne sexy qui vient de terminer sa formation ninja au Japon et part rejoindre son père malheureusement assassiné dès la scène d'intro, d'où vengeance !


Et même triple vengeance !!!


Une intro qui frappe déjà fort puisque le père et deux compères tentent d'infiltrer en nocturne la villa d'un gang redouté. Les deux compagnons viennent à peine de se faire suspendre par les pieds et mitrailler que l'oncle effectue un superbe roulé boulé sur pelouse avant de se cacher derrière un poteau de 10cm de large, le tout sur la musique de « Mad Max 2 » s'il vous plaît. Horreur, malheur, il découvre alors que le chef du gang n'est autre que son neveu, Chen Kuan Tai en costard blanc super frime, le tout magnifié par le thème principal de Dark Vador s'il vous plaît. C'est alors que nous découvrons les quatre bras droits réputés invincibles qui tendent une toile d'araignée ne servant strictement à rien devant l'objectif et étripent gaiement le bon oncle. Et là pile poil à ce moment précis, je jubile de découvrir que l'un des vilains n'est autre que Robert Tai en personne dans le costume le plus ridicule qu'il ait jamais porté ! Et je sais de quoi je parle. Il incarne Yamamoto (kadé... non rien), un Japonais en costume de riders Ken le survivantesque, rasé de prêt et bardé d'étranges tatouages bleutés sur les sourcils et d'un scorpion s'étalant sur toute la surface de son crâne.


Robert Tai joue Yamamoto avec un charisme sans égal.


Pas le temps de se remettre de ses émotions, nous découvrons notre héroïne ninjette à l'oeuvre en pleine campagne japonaise, passant ses épreuves de fin de cycle ninja, avec pour apéritif une session de Wonder Ninja suivie d'un climax à base de démultiplication ninja et de ruse aimantée... On assiste ainsi, ravi, à une gradation dans le délire ninja et le plus costaud reste effectivement à venir.


Notre ninjette part chez son père et découvre donc, horreur, malheur, que son mari (Chen Kuan Tai, suivez je vous prie) a sauvagement ordonné son assassinat par sa garde rapprochée. Étant un brin trop faible pour affronter les quatre bras droits en même temps, elle va recruter une brochette de moules à gaufres prêtes à endurer la rigueur de l'entraînement ninja pour faire plier un à un les vilains méchants. Le film va dès lors se révéler un intarissable vivier de plans pastèque, melon et moules frites, un véritable défilé de bikinis au design révolutionnaire, une avalanche de mâles crétins pris au piège par leurs instincts simiesques, une pure ballade au pays nanar. L'entraînement des jeunes recrues est à ce propos un must du must du genre :


Pas facile d'être digne de devenir une bikini-ninjette.


Entraînement typiquement voué au plan maillot. Notez à ce sujet le coach écroulé de rire à l'idée du résultat à l'écran.


Inévitable mais réjouissant combat dans la boue.


Mais à force de persévérance et de courage...


...et de bikinis malmenés...


...le thon devient prédateur.


Petite pause incongrue avec un gars qui vient voir s'il ne peut pas se taper une ninjette au passage...


Sans oublier les quatre militaires en rut....mais je vous laisse la surprise pour cette scène !

Bref, l'heure de la bataille approche. Un plan bien huilé est mis en oeuvre pour se débarrasser un à un des vilains sbires. En guise de best of, retenons le molosse obsédé (Yeung Hung) trop chaud du dard pour refuser les avances d’une accorte naïade qui lui a préparé tout un panel de morts possibles... Surprise !

Et surtout, surtout, la scène à ne manquer sous aucun prétexte : la vilaine sky loubarde (tenue latex noire shiny) prise au piège par notre ninjette en chef qui s'échappe dans la maison d'à côté où, ohhh miracle ! un ring sur lequel se déverse une nappe d'huile bien collante va permettre un deuxième combat en maillots de bain moulants... Et là c'est simplement du grand art. Elsa Yeung porte un incroyable maillot de bain une pièce couleur chair décoré de magnifiques mains à plat qui couvrent harmonieusement ses quatre parties intimes. Les deux enragées se crêpent alors généreusement le chignon dans une joute qui n'a plus rien à voir avec du kung-fu, mais Dieu que c'est beau.


Dans la foulée, un autre morceau de n’importe-quoi nous attend puisque les bad guys sortant de leur villa sont sensés découvrir avec une énorme stupeur leur guerrière loubarde lamentablement étalée devant le perron, mais Que passa ?! Ils ont déjà prévu tout ce qu'il fallait, même la civière et les trois porteurs pour l'emporter !


Bien que la seconde partie du métrage se veuille plus sérieuse et que pas mal de dialogues somnifères gâchent le rythme de l'ensemble, « Chinese Super Ninja 2 » offre un superbe panel de scènes à se pisser dessus de rire, à base de gymnastique du maillot, de séduction beaufisante et de techniques ninjas typiquement taïwanaises, et je vous ménage de belles choses dont le final à base de techniques souterraines complètement inédites même chez Robert Tai.

A noter en passant une forte tendance à l'anachronisme, puisque l'histoire devrait logiquement se dérouler dans les années 1930-40, les Chinois étant en guerre contre les Japonais.

Or, les personnages roulent dans des voitures comme celles-ci :


Habitent dans ce genre de maisons :


S'habillent comme ceci :


Et se coiffent comme cela :


Confondant. Ils étaient en avance sur leur temps, à Taïwan !

Bref, pas furieusement enragé de A à Z, alourdi de dialogues trop sérieux pour convaincre, mais recelant une magnifique poignée de scènes chaudement conseillées, « Chinese Super Ninja 2 » a définitivement sa place sur Nanarland.


Yououhouh, venez mes chéris !

- Drélium -

Cote de rareté - 4/ Exotique

Barème de notation


Pour l'instant le film n'est pas arrivé en France. Il n'existe qu'une seule édition DVD (un rip de VHS) chez "Venoms Mob" épuisée depuis un bail, trouvable uniquement sur Amazon, VA recadrée, image médiocre (mais on a vu pire). Mais mon petit doigt me dit...