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The Circuit

(1ère publication de cette chronique : 2016)
The Circuit

Titre original : The Circuit

Titre(s) alternatif(s) :Aucun

Réalisateur(s) :Jalal Merhi

Année : 2002

Nationalité : Etats-Unis

Durée : 1h31

Genre : Court-circuité

Acteurs principaux :Billy Drago, Jalal Merhi, Olivier Gruner, Simon Kim, James Kim, Bryan Genesse, Michael Blanks

Kobal
NOTE
1.25/ 5

Certain de son argument de vente massue, The Circuit étale avec fierté un fort joli casting : Olivier Gruner, Jalal Merhi, Michael Blanks, Billy Drago, Loren Avendon et les Tiger Twins. Oulah, avec autant de mecs vénér', c'est sûr, ça va castagner sec à l'écran, entrez les valses de rotules dans les incisives et de talons dans les naseaux. En plus, on est sur un concept déjà bien exploité dans le cinéma de tatane : les combats en arène entre pratiquants de différents arts martiaux (ce coup-ci, ça s'appelle le Circuit), encouragés par des nuées de parieurs compulsifs et de fétichistes de la giclée de sang. Avec tout de même un poil de modernité : la preuve, y'a Bruce Buffer, présentateur vedette des matches de l'UFC, qui fait un caméo... de présentateur de match.


Bruce Buffer apporte sa caution de légitimité Mixed Martial Arts au film.



Olivier Gruner se la joue bad boy, avec son pansement fétiche à la Hercule (le chat de Pif Gadget, pas le demi-dieu grec).

Alors oui, mais en fait non. Prenez le héros, Dirk Longstreet (Olivier Gruner donc, plus endive que jamais). C'est un brave professeur d'EPS tout entier consacré au chronométrage des tours de piste de ses élèves. A l'occasion, il sort de la mouise les jeunes femmes alcoolisées qui se mettent en danger dans les bars à mecs relous. Certes, il a quitté le Circuit il y a plusieurs années, qui plus est invaincu. Mais on se demande bien comment, parce que niveau crédibilité martiale, c'est pas vraiment ça : Gruner semble se contenter de ce qu'il a appris en regardant la vidéo de baston de bar de Bas Rutten présentée lors de la quatrième édition du Found Footage Festival. Un coup de pied dans le ventre, une projection sur une table et zou, une tisane et au lit. Mais ça, Kwan, le nouveau champion du Circuit, il s'en fiche car tout ce qu'il veut, c'est de la chair fraîche dans son arène afin d'établir une bonne fois pour toute son indiscutable suprématie. Mais dur dur d'arriver à convaincre Dirk de remettre les gants.


Olivier Gruner va-t-il permettre à l'équipe de course à pied de la fac de remporter le championnat ?



Kwan, indétrônable champion du Circuit, est incarné par les jumeaux Kim, mais chut, c'est le twist... Enfin bon, un twist grillé dès le générique d'intro !



Attention, spoiler d'une révélation sans enjeu. Les fans pourront retrouver les deux frangins dans "Jumeaux Jumeaux" (aux côtés des Barbarians brothers) ou dans "Hors Limites" (ils s'y font déboîter par Steven Seagal).

Heureusement que Jérémy Longstreet, petit frère de son illustre aîné, est une andouille immature qui se retrouve endettée jusqu'aux sinus auprès de Vixton Hack, grand méchant organisateur du Circuit, cela finit par régler le problème. Il ne reste plus qu'à envoyer Lemmy, entraîneur impotent et amer, regonfler un peu Dirk en lui apprenant à enfoncer des bouteilles vides dans le sable et à soulever des sacs de ciment. Ça paraît idiot, mais c'est visiblement une méthode express homologuée qui permet de condenser un an d'entraînement en une semaine... Notre nouveau futur champion n'a plus qu'à voler une pelleteuse (!) pour se rendre sur les lieux du Circuit et démonter les sbires à mitraillettes qui n'ont toujours pas compris que leur boss voulait Longstreet vivant !


Jérémy (Ilya Melnikoff), le petit frère MacGuffin.



Bryan Genesse (vu dans "Operation Delta Force 3" ou "Shadowchaser 2") dans le rôle du manipulateur Vixton.



Lemmy, ex-entraîneur perso de Dirk (Billy Drago dans un de ses très rares rôles de gentil bougre ; Billy qui, une fois n'est pas coutume, cabotine derrière la caméra).



Olivier Gruner a trouvé mieux que le Hummer pour se déplacer en toute discrétion.

Cela dit, Vixton n'est pas beaucoup plus intelligent que ses hommes de main. Après avoir galéré des semaines pour monter un plan compliqué visant à ramener de force Dirk dans l'arène, il crame le soir-même son main event en lui balançant à tour de round tous les combattants disponibles, avant de lui faire enfin affronter Kwan. Je ne comprends pas trop l'intérêt d'une telle manœuvre, ni en terme de communication ni de pari (surtout que le retour de Gruner n'était même pas annoncé à l'avance). Tout ça pour qu'au final, Kwan se craque en beauté en révélant son fameux twist gémellaire : alors qu'il est bien amoché par son adversaire, il est soudain évacué du ring par un arbitre avant de revenir en pleine forme narguer tout le monde. C'est déjà bien flagrant, mais apparemment pas assez pour lui car, se faisant encore une fois démonter la tête par un Dirk en bout de course, son frangin se pointe à nouveau dans l'arène, au vu et au su de tous. Bravo les gars.


Voici un coup qui résume bien le niveau martial du film.



Quant à celui-là...



Y a toujours quelques cheiks rois du pétrole pour traîner dans ce genre d'événement à la légalité douteuse.

Ajoutez à cette ambiance masculine l'enquête en mode infiltré d'une journaliste d’investigation, qui maîtrise la technique de drague par chien interposé mais qui souffre d'être trop investie émotionnellement (je vous laisse deviner la nature des liens qui vont se tisser avec l'objet de son enquête). D'ailleurs, c'est son boss qui le dit, un Jalal Merhi qui se contente de trois scènes au téléphone et ne lève jamais la jambe plus haut que son bureau. Faudra donc pas compter sur lui pour apporter de l'action (faut dire qu'il est occupé avec son poste de réalisateur car il doit réussir à justifier la présence de toute sa famille au casting), ni d'ailleurs sur Loren Avendon qui cachetonne dans un rôle insipide d'agent du FBI de second plan, dont l'exploit physique principal se résume à conduire une voiture. Heureusement que Michael Blanks (frère de) assure nettement plus le show dans les arènes du Circuit, même si son personnage n'est même pas identifié. Dommage parce que des annonces d'affrontement comme Dragon Man contre Ninja Poirrior (sic), ça a de la gueule. A ce sujet, pas grand chose à dire sur le doublage français qui s'avère sans extravagance particulière, si ce n'est une tendance tenace à prononcer Deuuurk Longstreet.


Les techniques d'infiltration journalistique reposent toujours sur les mêmes méthodes.



D'un autre côté, les enquêtes d'Olivier ne sont pas mieux : quintuple whisky et informatrice libertine.



Loren Avendon ("Karate Tiger 2") en planqué du FBI. Non seulement il ne se bat pas, mais en plus il se repose entièrement sur l'enquête de sa copine journaliste.



Voici le seul faux plan-nichon que "The Circuit" a à offrir à son public de jeunes mâles. Mais où sont passées les années 80 ?

Réalisation passe-partout, bastons peu enthousiasmantes, scénario tellement prédigéré qu'il ne reste plus grand chose de consistant à se mettre sous la dent, héros insipide, bref, tout le cinéma DTV des années 1990, mais en 2002. Heureusement qu'il reste quelques craquages nanars pour égayer un spectacle qui s'avère toutefois être un bon repose-neurones entre deux poids-lourds du cinéma nanarlandais. On appréciera la présence au générique de fin de la société Gruner Helicopter (!). C'est ça aussi le cinéma familial.


Jalal Merhi se la joue patron de presse ninja à la Richard Harrison.



Vidéo de vacances à la plage de la famille Merhi.



Finalement, le seul véritable cogneur du film, c'est le chef décorateur.

- Kobal -
Moyenne : 1.13 / 5
Kobal
NOTE
1.25/ 5
Jack Tillman
NOTE
1/ 5

Cote de rareté - 2/ Trouvable

Barème de notation


Le film est disponible en DVD, édité par "Movie System". Attention, le résumé au verso de la jaquette contient plus de lignes que le scénario du film. "The Circuit" bénéficie de deux suites, mais les avis sur le deuxième opus sont loin d'être élogieux.