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Genetic Force


Genetic Force

Titre original :Electra

Titre(s) alternatif(s) :Aucun

Réalisateur(s) :Julian Grant

Année : 1996

Nationalité : Etats-Unis

Durée : 1h27

Genre : Œdipe ta mère !

Acteurs principaux :Shannon Tweed, Joe Tab, Sten Eirik, Katie Griffin

Nikita
NOTE
3.5/ 5

Ils cherchaient le plaisir... ils trouvèrent la mort ! Comment résister à acheter un film arborant une telle accroche ? En tout cas, je ne me plains pas de l'avoir acheté : c'est une très belle pièce que ce nanar estampillé années 1990 ! La qualité excessivement pourrie d’une VHS mangée aux mites n’a pas pu me gâcher le plaisir d’un visionnage particulièrement gouleyant. Cette beauferie sans complexes est une sorte de comic-book totalement déjanté, secoué et agité par un metteur en scène à la libido mal réfrénée, pour un public d’amateurs de dominatrices en cuir et de science-fiction à la manque. Il s’agit de surcroît d’un écrin à la gloire de Shannon Tweed, égérie poumonnée de la série B égrillarde des années 1990.


« Genetic Force » ressemble à une sorte de BD porno parodique dont on aurait retiré les scènes de cul pour n’en garder que le scénario monstrueusement débile. Bien que certains indices nous laissent à penser que les auteurs du film ne se prenaient pas totalement au sérieux, ce n’est pourtant pas à une parodie que nous allons assister, mais à un thriller de S-F relativement ambitieux. Il s’agit en effet tout à la fois d’un film d’action et d’une métaphore oedipienne pas piquée des hannetons.


Un générique très « porno soft ».


Le récit suit les méfaits d’un certain Mr Roach, richissime mégalomane cloué sur un fauteuil roulant et néanmoins acharné, comme tout méchant de mauvaise série B, à la conquête du monde. Roach voulant dire « cafard » en anglais (cockroach), le réalisateur fait d’ailleurs tout pour créer une analogie visuelle entre le personnage et un insecte : son fauteuil roulant est orné d’antennes, et le logo de son organisation consiste en un magnifique cafard noir sur fond jaune.






And I will dominate... THE WORLD !!!!


Au-delà de son look cocasse, Roach a le bon goût de s’entourer de deux créatures en cuir noir qui lui servent notamment à attirer des cobayes humains pour ses expériences : notre homme cherche en effet le secret de la formule permettant de créer des surhommes. Il espère ainsi, d’une part retrouver l’usage de ses membres, d’autre part créer une race de super-soldats qui lui permettront de conquérir le monde. Toutes ses expériences avec injection du sérum par intraveineuse se soldent cependant par la mort du cobaye. Or, un seul être vivant possède le sérum : Billy, le fils de feu l’associé de Roach, né avec le sérum dans le sang.






"-Oh tu m'ecoutes quand je te parles ?
-Gné ?"


Ledit Billy vit avec sa belle-mère Lorna dans un coin reculé, et là intervient toute la dimension oedipienne du film : non contente d’être interprétée par la toujours sculpturale Shannon Tweed, star absolue du film érotique à deux balles, Lorna est attirée par son jeune et athlétique beau-fils (qui l’appelle « maman », ce qui est encore plus émoustillant).






"Pfff pas gagné..."


Ouvrons une parenthèse pour souligner que l’attirance de Lorna pour Billy relève d’un mystère comparable à celui du triangle des Bermudes. La faute en incombe principalement à l’interprète de Billy, Joe Tab, qui est sans doute l’un des jeunes premiers les plus amorphes et têtes à claques jamais vus sur un écran. Niaiseux et bovin comme un idiot du village qui aurait mangé de la vache folle, Joe Tab nanardise toutes ses scènes avec d’autant plus d’intensité qu’il apparaît régulièrement torse nu et en short, avec des allures de mannequin pour magazine gay.


Non, mais c’est pas possible, cette tête !


Oh, maman, comme tu as, heu… de beaux yeux !


Tout le film est d’ailleurs marqué par une volonté paradoxale de montrer du cul sans trop en faire, afin de ne pas s’aliéner le jeune public : si « Genetic Force » compte assez peu de plans nichons, il accumule par contre les plans cuisses et les plans fesses, notamment du fait des tenues affriolantes des comédiennes. Tel un film de Bollywood rusant avec la censure, « Genetic Force » ne montre pas toute l’anatomie de ses actrices (et acteurs), mais il exhibe abondamment ce qu’il peut montrer.








Les deux sbires femelles de Roach.




Bref, Roach veut capturer Billy. Pour lui pomper le sérum qui lui court dans les veines ? Pas exactement, ou du moins pas par intraveineuse : car le sérum-qui-rend-surpuissant peut également se transmettre par voie sexuelle ! La transfusion du sérum étant trop dangereuse, Roach prévoit d’utiliser cette méthode en capturant Lorna et en lui lavant le cerveau afin qu’elle cède à ses penchants pour Billy et récupère le sérum en… (hum) en vidant les couilles de son beau-fils. Désolé d’être aussi vulgaire, mais c’est exactement ce qu’on voit dans le film.








Billy envoie valser un sbire, qui s’empale la gorge sur la barrière en bois.




Chaque fois qu’un sbire commet le moindre impair, une des deux cochonnes lui brise le cou. Et après, on s’étonne que le recrutement du petit personnel soit difficile !


Avant d’en arriver à la mise en œuvre du plan diabolico-libidineux de Roach, nous avons droit à une série de bastons et de courses-poursuites d’une débilité impressionnante. Bagarres d’une terrifiante mollesse, cascades grotesques (les roulades arrière totalement inutiles des deux chiennes de garde de Roach, pire que dans « Flic ou Ninja »), sbires parfaitement risibles : c’est la totale, le sommet étant évidemment de voir Billy courir au ralenti comme l’homme qui valait trois milliards !
















Incroyable, elle est encore plus sexy que maman !


Ajoutons en outre que la ringardise intrinsèque de l’action se trouve doublée d’une misère budgétaire certaine : la multinationale terroriste de Roach semble composée en tout et pour tout d’une vingtaine de sbires à tout casser.


Des sbires qui ont la classe !


Le film accumule en outre les détails totalement loufoques qui font douter du sérieux (ou de la conscience professionnelle) des auteurs : on citera entre autres une caméra espion que les méchants déposent sans même prendre la peine de la dissimuler dans la maison de Lorna et Billy, et qui, non contente de filmer sous dix angles différents totalement impossibles, lit dans les pensées.


Billy et Mary Anne.


En fait, tous les acteurs du film ont la classe impériale.




Billy s’introduit discrètement dans la base de Roach.


Ha, je peux en rajouter ? Bon ben alors, j’y vais carrément !


La première partie du film consiste en une série de poursuites et d’affrontement entre Billy, Lorna et Mary Anne la copine de Billy, d’une part et les sbires de Roach d’une part. Film d’action grotesque et filmé avec les pieds, « Genetic Force » bascule avec sa deuxième moitié dans le fantastique pur et simple : le cerveau lavé après avoir été violée par les deux salopes avec un vibromasseur du futur, Lorna laisse libre cours à sa jalousie envers Mary Anne et devient ELECTRA, la super salope aux pouvoirs de… heu, de quoi au fait ?






Mais… c’est Cher !


Hé bien en fait, à part être super méchante et être vêtue de cuir noir, Electra / Lorna n’a rien de surhumain, mais elle n’en est pas moins « la suprême séductrice » (dixit Roach). Cela ne va cependant pas durer : Billy ayant été capturé, Lorna abuse de lui, et se trouve dotée, de par son sperme radioactif, de super-pouvoirs nanars tels la capacité de projeter des éclairs qui rappellent très lointainement ceux de l’Empereur Palpatine. Shannon Tweed est par ailleurs amenée à un changement de registre dans son jeu, passant de celui de la mère aimante à celui de la Cruella sous cocaïne.








Le bonheur du nanardeur ne connaît alors plus de bornes, tant le cabotinage de Shannon atteint des sommets parfaitement hallucinatoires : feulements de bête, rictus déments, Shannon Tweed est totalement déchaînée dans un rôle qui mérite de rester dans les annales de la méchanceté ringarde !






Festival Shannon Tweed !


Le film, jusque-là d’une facture nanarde des plus appréciables, bascule dans sa dernière demi-heure dans la folie furieuse : bullet-times tous pourris (Matrix n’a rien inventé, sauf que là c’est lamentable), bagarres dont la chorégraphie ferait honte à Jean-Marie Pallardy : l’action ne cesse plus, et franchit à chaque instant un nouveau palier dans le grotesque le plus total. Le pompon est atteint avec le double combat final : d’une part, Lorna et Mary Anne (qui a elle-même acquis des super-pouvoirs), d’autre part Billy et Roach.
















Les deux femmes s’affrontent en apesanteur en se portant des coups de griffes félins, tandis que Roach, équipé d’un lance-flammes sur son fauteuil roulant, dirige ses appareils à l’aide d’un casque qui en fait un mélange entre le Professeur Xavier et Cyclope des X-Men ! D’un bonheur nanardesque à peu près constant, on passe à une vraie apothéose du ridicule.






Enorme morceau de la série B direct-to-video de la fin du XXème siècle, « Genetic Force » réussit le tour de force de se maintenir du début jusqu’à la fin au niveau des cimes du nanar : des dominatrices en cuir noir pratiquant le kick-boxing, un jeune héros expressif comme un mou de veau, une actrice principale décidée à battre des records de cabotinage, un scénario apparemment écrit par un obsédé sexuel au cerveau rongé par la mauvaise bière. Toutes les conditions sont réunies pour un parfait petit bonheur !


Un petit regret : que le « Electra II » promis par la fin n'ait apparemment jamais vu le jour. Tant pis, on se consolera avec la très belle pièce que constitue déjà le volet existant !

- Nikita -
Moyenne : 3.00 / 5
Nikita
NOTE
3.5/ 5
MrKlaus
NOTE
3/ 5
Kobal
NOTE
3/ 5
Rico
NOTE
2.5/ 5
Barracuda
NOTE
3/ 5

Cote de rareté - 3/ Rare

Barème de notation


Pas encore de DVD français pour ce film, qui passe de temps à autres sur les chaînes câblées. Considéré comme un classique du trash aux USA, il a au contraire connu au moins une réédition américaine achetable en ligne (hélas, impossible d'en connaître l'éditeur). Certains boîtiers DVD zone 1 tentent d’ailleurs lâchement de jouer sur la confusion avec le film « Elektra », avec Jennifer Garner. Héhé, ils n’ont pas confiance dans leur produit, ou quoi ?

L'édition VHS de chez "American Video / Imatim", malgré sa traduction fort curieuse d'"Electra" en "Genetic Force", est la seule version connue chez nous.