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Killer Crocodile


Killer Crocodile

Titre original : Killer Crocodile

Titre(s) alternatif(s) :Aucun

Réalisateur(s) :Fabrizio de Angelis sous le pseudo de Larry Ludman

Année : 1989

Nationalité : Italie

Durée : 1h26

Genre : Film de croco

Acteurs principaux :Anthony Crenna, Ennio Girolanni (aka Thomas Moore)

Zord
NOTE
2.5/ 5



Fabrizio de Angelis a eu une idée géniale : il va faire un film avec un monstre aquatique qui dévore des gens ! Il avait bien pensé à un requin tueur, mais voilà, comme il est allergique à l’iode depuis une mauvaise pneumonie attrapée sur la plage de Rimini, ce ne sera pas un requin, mais un… crocodile ! Certes, mais voilà, devant sa machine à écrire, Fabrizio a un doute ; un crocodile qui mange des gens, ça n’impressionne personne de nos jours… Mais si ce crocodile était géant !


Le crocodile cassant un bateau... sauf que dans le film, il ne casse rien, et surtout pas trois pattes à un canard.



Mamma mia, mais c’est bien sûr. Donc, la muse de l'inspiration touche De Angelis : un crocodile géant mange des innocents, et un groupe de baroudeurs va aller à sa recherche pour le tuer.Oui, mais au début, les autorités n’y croiront pas et rigoleront même : intéressant à exploiter. Jusqu’au jour où le monstre aquatique va faire un carnage en public, et ce jour-là, les baroudeurs vont rencontrer un vieux briscard, chasseur de crocodiles qui va les aider à tuer le monstre et à persuader un monde incrédule que le cauchemar a déjà commencé ! Molto bene Fabrizio !


La bête, à ne pas regarder de trop près quand même...



Certes, mais ça reste un peu court, jeune homme, on pourrait rajouter, ah Dieu, bien des choses en somme : par exemple, les trois-quarts du casting se feront boulotter jusqu’à la confrontation finale entre l’Homme et la Bête qui sera dantesque ! Evidemment, le héros vaincra l’horrible monstre, embrassera fougueusement l’héroïne et ils partiront vers un avenir meilleur sous un soleil couchant…



Mais il y a un hic : il n’ignore pas que quelques années plus tôt, un réalisateur barbu et binoclard méconnu du grand public appelé Steven Spielberg a sorti un petit film d’auteur intimiste quasi anonyme appelé « Les Dents de la Mer » qui lui copiait honteusement son idée…Mais c’est quand même pas ce détail insignifiant qui va arrêter De Angelis ! Car en plus, lui, contrairement au petit ricain, il va mettre dans son film un… MESSAGE POLITIQUE ! Oui, ma bonne-dame : si le crocodile a muté, c’est parce qu’une multinationale corrompue jette des fûts de produits radioactifs dans les bayous, et les héros, ce seront des baroudeurs écologistes…Et vaille que vaille, c’est parti pour le tournage ! Et pour la catastrophe surtout…


Quand l'homme joue avec la nature, celle-ci ne tarde jamais à se venger...



Evidemment, Fabrizio ayant investi la majeure partie de son budget dans des stars internationales (Anthony Crenna, Thomas Moore, Julian Hampton…) qui feront accourir les foules par millions, le budget « effets spéciaux » s’en retrouve amoindri d’autant. Qu’importe, son copain De Rossi qui travaille dans la mécanique auto va lui mignoter un de ces crocodiles géants de derrière les fagots qui laissera le public pantois : problème, vu dans le garage de son pote, le monstre était sûrement génial, mais à l’écran, ce pauvre Fabrizio aura bien du mal à admettre que ce tas de balsa avec deux grosses billes peintes en jaune qui servent à faire les yeux, flottant misérablement et risquant de prendre l’eau à tout moment est bel et bien son merveilleux crocodile… Bon, qu’importe, filmé de loin et de nuit, le public n’y verra que du feu : envoyez, c’est pesé ! Et au passage, on va pas s’emmerder pour la musique de fond lors des attaques du crocodile… on reprend celle des Dents de la Mer, on change un micro-accord dans la mélodie et hop, ni vu ni connu je t’embrouille, en voilà une jolie BO qui coûtera pas cher (sauf cas d’éventuel procès avec le très procédurier américain sus cité) et qui restera dans les annales du cinéma !



La viande jeune est toujours plus tendre. Fin gourmet ce croco.



Heureusement, restent les scènes de bouffe en gros plan où la technique des effets spéciaux transalpins prouvera son savoir-faire. Et là, ça y va mes aïeux, quand le crocodile géant ouvre son four pour y engloutir la moitié des figurants dominicains (en faisant GRAOUUUU ! GRAOUUU !! Le très connu cri du crocodile comme chacun sait), ce n’est pas tant que la face du caïman destinée aux gros plans soit ratée, et objectivement, c’est plutôt le contraire (en tout cas, c’est pas pire qu’un Anaconda en 3D…), mais le problème, c’est que toute cette jolie mécanique ne doit pas apprécier la flotte et à dû quelque peu rouiller. Comment expliquer sinon que ces malheureux dominicains doivent systématiquement aider le crocodile à refermer sa gueule sur leurs pauvres corps mastiqués et que la Bête mâche à peu près aussi rapidement que Jeanne Calment à la fin de sa vie
? La scène du ponton est d’ailleurs assez nanarde à ce point de vue : deux enfants jouent au ballon sur un ponton, voilà t-y pas que le ballon tombe à la flotte. « Oh, zut de zut » se dit un gamin, « il faut qu’un adulte aille le rechercher ». L’adulte s'y colle et, évidemment, commence à se faire bouffer par le croco qui surgit à cet instant comme évidemment personne ne s’y attendait (GRAOU !!!!) Un deuxième gars se précipite au secours du premier et hop, se fait également bouffer (GRA-GRAOUUUU !!!!) par ledit croco qui s’est immédiatement téléporté sous le ponton… (accessoirement, si vos enseignants en biologie vous avaient appris qu’un corps humain contient 4 litres de sang, riez leur à la gueule à ces sales incultes ! Le Pr Angelis vous l’affirme : un humain moyen contient entre 40 et 60 litres de raisiné environ !)


Ce qui signifie probablement "GRAOUUUU !!! GRAOUUUU!!!!" en japonais.



Bref, la technique l’ayant trahi, Fabrizio réussira à sauver son film grâce au merveilleux jeu de ses acteurs dont le talent naturel est rehaussé par un doublage de qualité (haha !) : le héros d’abord (interprété par le merveilleux Anthony Crenna), lui c’est Kevin, le chef des baroudeurs écolos. Et comme c’est un baroudeur écolo – et que c’est le chef – il porte évidemment les cheveux mi-longs et une barbe de baroudeur (un peu comme Gérard Holtz pendant le Dakar). Il y a sa copine ensuite, dont j’ai oublié le nom et qui restera « la copine blonde du chef baroudeur écolo » et qui à part faire des « ôôôôôh » et des « aaaaaaah » quand elle voit le croco, ne fait pas grand-chose de toute façon. Il y a le couple de scientifiques qui sont des scientifiques-alors-ils-portent-des-lunettes-parce-que-les-lunettes-ça-fait-scientifique et la métisse black, bonne à tout faire du groupe, et surtout bonne à se faire bouffer en premier en fait.


La bête dans ses oeuvres.



Et puis il y a JOE… aaaah, Joe mes amis, ça c’est un personnage haut en couleur. Joe est chasseur de crocodile, un vieux briscard qu’en a vu des vertes et des pas mûres dans sa chienne de vie ! On la lui fait plus au vieux Joe ! Bourru au grand cœur,Joe n’a évidemment AUCUN rapport de ressemblance avec le personnage qu’interprète Robert Shaw dans les Dents de la Mer ! Aucun qu’on vous dit !


Le fils caché de Robert Shaw et de Lee Van Cleef ?



Mais, baste ! Cela en fait-il un nanar pour autant ou une simple accumulation de clichés mal copiés ? Que oui ! Car outre une musique mal pompée, des acteurs nullissimes, sans charisme et un monstre grotesque, nous savons bien ici qu’un nanar est caractérisé par des scènes-choc, dont la dernière constituant le final est de loin la meilleure !


Les écologistes en vadrouille.



Lorsque Joe et Kevin affrontent le monstre dans un terrifiant combat de titans, Joe va saisir une perche et… faire du surf sur le dos du Crocodile avant de se faire bouffer…mais en fait, IL N’EST PAS MORT LE BOUGRE ! IL A FAIT SEMBLANT POUR TROMPER CE GROS CON D’ALLIGATOR !!! Lorsque ce sera au tour de Kévin de s’y coller, Joe, ensanglanté et surgi d’on ne sait où lancera son chapeau d’homme de brousse à Kevin. Et c’est seulement une fois vêtu du chapeau sus-cité que Kévin aura l’idée pour détruire le crocodile D’UTILISER L’HELICE DU BATEAU COMME TRONCONNEUSE PUIS DE LA PROJETER DANS LA GUEULE DE LA BETE QUI EXPLOSERA ALORS ! (Les amis avec qui j’ai visionné le film et moi-même après une longue discussion en avons déduit que le monstre avait dû avaler le White Fire juste avant, provoquant ainsi son explosion spontanée)… Rien que cette scène vaut son pesant de barbaque de figurants dominicains.


Oh le gentil crocodile qui rapporte son nouveau jouet !



Quand – après que l’alligator ait bâfré la moitié du casting dont la copine black de l’équipe – l’idée est évoquée qu’il faut se débarrasser du monstre, le scientifique-à-lunettes a une idée géniale : celle de dire que ce crocodile est une espèce qu’il est plus que NECESSAIRE DE PROTEGER. Loin de moi l’idée de conclure que pour De Angelis la vie d’une métisse noire vaut moins que celle d’un crocodile mécanique, mais tout de même, les connotations racistes sous forme de message écologique ont des limites, mais il ne faut pas exagérer...

Evidemment, à la fin, Fabrizio se dira ''peut-être aurai-je les crédits pour en faire un deuxième Opus, alors laissons planer le doute''... et il ne nous épargnera pas le plan final sur un oeuf de croco en train d'éclore... tremblez spectateurs, car tapi dans les profondeurs boueuses des Cash Converters... QUELQUE CHOSE A SURVECU !


Un 2ème opus ? Oh quelle bonne idée...



T'es un naze, Fabrizio !

2.5, et aucune contestation tolérée !
- Zord -
Moyenne : 2.56 / 5
Zord
NOTE
2.5/ 5
Rico
NOTE
3/ 5
MrKlaus
NOTE
2/ 5
Kobal
NOTE
B.F./ 5
Jack Tillman
NOTE
2.75/ 5

Cote de rareté - 2/ Trouvable

Barème de notation
"NéoPublishing" a eu l'idée curieuse de rééditer dernièrement ce film et sa suite (signée Riz Ortolani, responsable du misérable croco mécanique du film, faudrait pas gâcher !) dans un petit DVD pour vos marchands de journaux. Une version propre comprenant les 2 films pour moins de 10 euros. Seul bémol, on ne trouve qu'une V.F. mais celle-ci est tellement savoureuse... un peu comme le jeune Dominicain...


Comment jouer sur le jaquétage pour tenter de faire passer un vieux monster movie poussif en nouveauté inquiétante ? Bien ouéj NéoPublishing, tu as la réponse.




Et hop, nouvel habillage et ni vu ni connu on le ressert une deuxième fois.