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Savulun Battal Gazi Geliyor

(1ère publication de cette chronique : 2005)
Savulun Battal Gazi Geliyor

Titre original : Savulun Battal Gazi Geliyor

Titre(s) alternatif(s) :Aucun

Réalisateur(s) :Natuk Baytan

Année : 1973

Nationalité : Turquie

Durée : 1h25

Genre : Turkish Mousquetaire

Acteurs principaux :Cüneyt Arkın, Reha Yurdakul, Birsen Ayda, Kazým Kartal, Zuhal Aktan

a-andre
NOTE
4.5/ 5

Bien avant les désormais mythiques Turkish Star Wars et autres Death Warrior, il y eut la saga des Battal Gazi, interprétée par l'immense Cüneyt Arkın, et je m’en vais vous présenter ici le 3ème épisode de cette épopée.


On ne présente plus dans ce haut-lieu nanarophile le grand Cüneyt, mais rappelons pour celles et ceux qui débarquent que la Cüneyt Arkın’s touch, c’est :

Un physique :


Des cascades :


Des trampolines :


Dans cette merveille trop longtemps oubliée, Cüneyt incarne Battal Gazi Junior...


...ainsi que son père, que Battal appelle affectueusement Baba.


Le film débute sur un générique sobre mais qui laisse augurer une quasi-certitude : on va passer un bon moment !





Bien que le film soit en turc non sous-titré, je vais m'efforcer de vous expliquer ce que j’ai compris de l’histoire : Baba est un roi musulman, aimé de tous et super beau gosse en plus. Le week-end, quand il s’ennuie, il organise des tournois de tir à l’arc où l’on doit viser une cible tout en attrapant une espèce de beignet avec la flèche.


Sur ces entrefaites arrive un Cüneyt tout en décontraction. Alors que les trois premiers participants ont tous tapé dans le mille et en chopant le beignet en plus, on se dit "mais comment peut-il faire mieux ?". On assiste alors à ce dont tout le monde se doutait mais que personne n’osait réaliser à part Natuk Baitan (réalisateur de chefs-d’œuvre comme la saga Battal Gazi mais aussi la saga Kara Murat et Lion Man) : Cüneyt qui prend quatre flèches dans son fourreau, demande au lanceur de beignets d’en lancer quatre à la fois et pfuiiiiiii (c’est le bruit des flèches), il transperce les trois flèches déjà tirées et chope tous les beignets en plus.


Vas-y coco, envoie les anneaux.


Haaahahaha, avec mon épée que je viens de gagner, je vais pouvoir couper du bois en plus des rochers.


Après avoir coupé du bois pour le feu, nous assistons maintenant à la présentation des méchants :

La nonne Maria (mais où vont-ils chercher un nom pareil ?)...


...et le Black Chevalier à moustache.


La sœur, bien qu’ayant offert son corps à Dieu, décide néanmoins de se foutre à poil devant tous ceux qui l’approchent d’un peu trop près.


C'est qu'il fait drôlement chaud en Turquie.


Notre nonne-stripteaseuse murmure plein de mots compliqués au Black Chevalier, sorte de transition avant la présentation des sous-méchants (méchants mais moins que le Black Chevalier) qui vont être recrutés par la reine-nonne-stripteaseuse pour conquérir le village de Baba. Chacun des sous-méchants possède une arme bien spécifique et une gueule à coucher dehors.


Tiens mais... c'est le cousin de Yor qui vient de terrasser un veau en mousse !



Tout droit échappé du Parc Asterix.




Un karatéka ninja qui casse des tables au milieu de la forêt.




Les frères (ramo) Lee.


On devine déjà qu’ils vont tous mourir de la main implacable de Cüneyt (la même qui fend les rochers).

Maintenant que les présentations sont faites, passons à l’intrigue : le village de Baba est envahi et Baba se faire enlever, non sans s'être vaillament défendu en trucidant moult gardes à moustaches et à capuches. Puis la fille du roi va être violée et crucifiée.






C’est gentiment gore mais un peu mou niveau rythme. L’air de rien on en est à 18 min de film et on se dit "mais comment ça se fait qu’on n'ait pas encore vu Battal en action ?". Alors, un peu comme les cadeaux de Noël qu’on ouvre en sachant déjà ce qu’ils contiennent, le festival Cüneyt peut commencer.

Après avoir décroché sa sœur de la croix où elle geignait et que cette dernière se soit donnée la mort (ça rigole pas trop avec l'honneur...), Cüneyt décide d’aller chercher son père et de castagner à tout va. Le rythme du nanar commence alors lentement mais sûrement à s’élever. Battal, qui préfère la sagesse à la précipitation, décide d’attendre les méchants dans la bonne « Aubeuuuuurge » dans laquelle ils vont fêter leur victoire.

Natuk Baytan : « Euh... Cüneyt on me fait signe que les spectateurs commencent à s’endormir »
Cüneyt Arkın : « T’en fais pas, je leur réserve quelques paires de bottes secrètes »

VAS-Y Cüneyt, fais-nous rêver !


Natuk Baytan : "Mais qu'est-ce que tu branles Cüneyt, tu fais n'importe quoi !"
Cüneyt Arkın : "Et maintenant je vais voler grâce à la technique du câble magique" (voir l'extrait dans l'onglet vidéo de cette chronique).


Petite précision pas forcément visible sur les photos : tous les méchants masculins meurent dé-testiculés. A la fin de chaque combat, Battal décide en effet de faire une sorte de « finish him » en leur plantant leur arme dans les poils pubiens (peut-être un symbole là-bas) [Nanarland : les méchants ayant violé la soeur du héros, il les punit symboliquement par là où ils ont péché...]. Sur les huit sous-méchants du début, il en manque déjà deux.

Après avoir bondi comme un cabri et égorgé quelques figurants (qui portent des capuches pour ne pas être reconnus, car chacun doit mourir environ 12 fois dans le film)...


Je fais caca derrière un arbre…

[
…pour mieux surprendre les gardes…


…et me cacher derrière eux…




…pour mieux surprendre les autres gardes.


...Cüneyt règle ses comptes avec le tireur à l’arc :




Tu peux tirer des flèches nanardes, j’ai mon saut en trampoline nanar qui me permet de les éviter




Tiens, prends-toi ça dans le gras.




Et ça dans ta b**e, mouahahahaha !!!!


Encore un de moins, plus que cinq.

La scène suivante est phénoménale, tellement nanarde que je ne sais pas comment vous la conter. Baba est fait prisonnier et emmené dans une prison située dans une carrière (en réalité une citerne de l'époque).


Débarque alors Cüneyt dans un tonneau qui roule, roule, roule si bien qu’on se demande ce qu’il peut bien faire là-dedans. En fait Cü-cü a tout compris : par les ouvertures du tonneau, il tire des flèches et dès qu’on l’attaque, il se protège en tournant le tonneau (voir l'extrait dans l'onglet vidéo de cette chronique).

La suite et la fin de l'histoire dans les grandes lignes : Battal est bon mais finit par se faire capturer et enfermer dans la prison qui est en fait un château (le même château que dans Lion Man). Battal s’échappe mais laisse son père, qui se fait enfermer dans une prison avec six portes à ouvrir. Le chevalier noir confie une clé à chacun des sous-méchants + une pour la reine-nonne-stripteaseuse. Battal s’associe avec un groupe de rebelles (dont un moine chrétien qui se convertit) et tombe amoureux de la princesse Isabella. Battal se déguise en méchant pour infiltrer le château et tue tous les sous-méchants mais couche avec la reine-nonne-stripteaseuse-prostituée pour récupérer les clés de la prison. Il se fait capturer à nouveau puis se fait manger les yeux par des scorpions en plastique. Il retrouve la vue et met une énorme râclée à tout le monde. Fin de l’histoire, tout le monde est content.


Isabella, regarde ce que je sais faire !


C’est bien Battal, continue comme ça et tu détrôneras Turkish Star Wars




Si tu voulais des enfants, c’est compromis.


Combien on parie que j’ai le costume le plus ridicule ? Si tu perds, j’arrache tes oreilles, je te les fais bouffer et je te broie les testicules avec ta hache…






T’AS PEEERDUUUUUU (oui oui c’est bien une hache)






Meurs, vil mannequin en mousse !




Voilà pour toi, maraud !


Bon allez les oiseaux, aidez-moi à sauver mon papa.


A L’ATTAAAAAAAAQUE !


Le 3500ème figurant tué...






…et seulement la troisième apparition de mannequin en mousse.




C’est Baba qui lui a tout appris.


Adieu, vil vilain !


Aaah, même la fin est ringarde...


Les plus nanar : l'inimitable Cüneyt’s touch, les costumes et les armes en mousse, les mannequins en mousse (boeuf, karatéka et Black Chevalier), les Chrétiens qui sont tous d'abominables méchants et les Musulmans de purs gentils.

Les moins nanar : une VF inexistante, la bande-son apparemment originale (non piochée par-ci par-là) [Nanarland : En réalité la musique
est du compositeur allemand Martin Böttcher et a été pompée sur le western de 1965, "Winnetou III" ou "Sur la piste des desperados" en VF]

En deux mots pour conclure : Savulun Battal Gazi Geliyor est un nanar haut de gamme que je ne saurais trop vous conseiller !

- a-andre -
Moyenne : 4.14 / 5
a-andre
NOTE
4.5/ 5
Wallflowers
NOTE
4/ 5
Hermanniwy
NOTE
4.5/ 5
Jack Tillman
NOTE
4.5/ 5
John Nada
NOTE
4/ 5
Kobal
NOTE
3.75/ 5
Drexl
NOTE
3,5/ 5
Rico
NOTE
4/ 5
Barracuda
NOTE
4/ 5
Labroche
NOTE
4/ 5

Cote de rareté - 4/ Exotique

Barème de notation


Vous vous doutez bien qu'un film pareil n'est jamais arrivé jusqu'à chez nous ! S'agissant d'un produit de consommation locale, il fallait jusqu'au début des années 2020 aller jusqu'en Turquie (ou sur un site de vente en ligne turc) pour trouver le VCD du film. Ah oui, parce que là, pas de DVD à proprement parler mais un encodage en MPEG-1 à partir d'une copie vidéo voire même d'une copie télé (les Cüneyt Arkin ayant très peu été distribués en VHS mais étant régulièrement rediffusés à la télé turque). Cela donne quelque chose qui ressemble à du DVD-R et qui tourne sur un lecteur DVD de salon, mais d'une qualité pas toujours fabuleuse.

Heureusement l'éditeur turc "Fanatik Video" réédite une bonne partie du catalogue de notre roi du trampoline, en DVD et en ligne via Youtube, dans des éditions de belle qualité et aux couleurs vibrantes (les nouvelles caps de la chronique viennent d'ailleurs de leur site, on les remercie au passage pour leur travail). Même sans sous-titres, l'action essentiellement visuelle se comprend aisément.

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