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La Toubib aux grandes manœuvres


La Toubib aux grandes manœuvres

Titre original :La Soldatessa alla visita militare

Titre(s) alternatif(s) :La Toubib et les enfoirés

Réalisateur(s) :Nando Cicero

Année : 1977

Nationalité : Italie

Durée : 1h35

Genre : Pour qui sonne le coussin péteur

Acteurs principaux :Edwige Fenech, Alvaro Vitali, Mario Carotenuto, Nino Terzo, Renzo Montagnani, Michele Gammino, Renzo Ozzano, Enrico Bureschi

Nanar-Addict
NOTE
3.5/ 5


Peu friand des comédies franchouillardes qui parsemaient mes expériences télévisuelles adolescentes, c'est grâce à Nanarland que j'ai pu me colleter avec certaines de nos fiertés nationales transcendées par Tisot, Prevost, Sim et j'en passe. Bien m'en a pris, car tel l'oisillon sur sa branche, j'en garde le souvenir émerveillé de la découverte d'un monde nouveau, l'horizon reculant au fur et à mesure qu'on s'en approche. Mais ce sont les friponneries italiennes qui m'auront le mieux permis, une fois franchi le rite de passage, d'appréhender l'une des plus obscures facettes de l'imaginaire comique humain.


Elle en aura rehaussé des comédies graveleuses la douce Edwige.


Prenez la candeur et la fraîcheur d'une actrice belle en diable et encline à se désaper pour le ravissement du spectateur, une tripotée d'acteurs plutôt bons qui ont compris que faire du cinéma rigolo, quitte à jouer des ratés, c'est toujours mieux que de pointer à l'usine, un réalisateur peu scrupuleux qui mise sur l'humour gras qui tache pour appâter le chaland, et vous obtenez une bouillie bien pâteuse et hypercalorique. Un genre totalement décomplexé qui explosa toutes les digues de la décence. Mais peu m'importe, étant moi-même un représentant de la plèbe ma bonne dame, je goûte les plats bourratifs et nourrissants comme de la purée de cantoche, laissant la finesse aux bien-pensants.
Ça, y a pas de doute, ça remplit la panse à vous en couper le souffle, mais de toute façon, comme le dit Mario Carotenuto alias le colonel Farina : "le souffle au cœur c'est au cul que tu l'as".


Mario Carotenuo ; Dieu, tout simplement.

Lucio Montanaro, ici dans "Saw 7", de loin l'épisode le plus insoutenable de la série.


Edwige Fenech, qui aurait pu être Marilyn dans "Certains l'aiment chaud" si elle avait été recommandée à Bill Wilder par Richard Harrison, se bat pour la parité dans la grande muette et désire être détachée dans un bataillon en exercice. Cela tombe bien, on veut se débarrasser d'elle et on l'envoie donc au camp Z (ramassis de débiles congénitaux, tire-au-flancs, déserteurs, la lie de la société en somme) mené d'une poigne de fer par le colonel Fiaschetta (Renzo Montagnani, magistral).


Renzo Montagnani ; et Dieu créa l'infâme.

Et en guest-stars : les grands Enrico Beruschi et Nino Terzo.


Celui-ci nourrit un glorieux dessein : faire de ses subordonnés les membres d'une troupe d'élite. Il est aidé dans son entreprise par un docteur boiteux et grimaçant (Leo Gullotta) qui leur fait ingérer une substance bourrée de testostérone et de stéroïdes pour doper leur virilité.


Leo Gullota ; toubib or not toubib.


Chacun n'aura plus qu'un but : trouver une femme. Dès lors, plus aucune blague n'aura pour cible le dessus de la ceinture, elles fuseront au rythme d'une mitraillette, que dis-je, d'un gatling-gun, sublimées par l'inénarrable Alvaro Vitali alias Alvaro Quatromani, qui reprend son rôle d'idiot du village pétomane, ici masturbateur invétéré qui possède une "troisième jambe amputée au-dessus du genou". Il passe le plus clair de son temps à essayer de canaliser ses pulsions sexuelles en vain, pelotant donc ses coreligionnaires, métaphore subtile de la franche camaraderie de la vie sous les drapeaux.


Alvaro Vitali ; toujours premier de la classe !


Ami nanardeur, si le concept de gangbang sur un curé de village te rebute, si tu penses qu'on ne peut pas uriner sur un colonel, ta lecture de ce texte pourrait s'achever ici. En effet, rien ne te sera épargné. L'effet de la potion du doc allant crescendo, tous les protagonistes ont des "hallucinations porno-érotico-sexuelles", Montagnani en tête qui "voit des culs partout", même sur les drapeaux en berne; il dévoilera sous nos yeux ébahis l'immensité de son talent à mesure que son hystérie augmente. TOUT dans ce film tourne autour des culs sous toutes leurs formes, derrières de militaires rafraîchissant leurs hémorroïdes à la source, touché rectal, Alvaro fumant avec ses fesses, festival de pets sonores pour notre plus grand effarement. Les flatulences rythment d'ailleurs la partition de cette œuvre, faisant même l'objet d'un gag d'au moins cinq minutes après que le camp ait mangé du goulasch de 1914.


DES GENS QUI FUMENT PAR LE CUL !


UN GAG AVEC UN CUL DE GROS !


Alors pourquoi s'infliger une telle épreuve ? Pour le sourire niaiseux que l'on se sait afficher devant un tel déluge de mauvais goût, parce que chaque acteur cabotine joyeusement sans raisonnablement croire en l'espoir d'une carrière honorable après ça, mais aussi car on peine à croire qu'un homme ait pu penser un film pareil. On rit des quiproquos dont seront victimes le malheureux Carotenuto confondu en Comte de Beaumaquereau, le curé titillé par Edwige Fenech qui subira l'assaut sexuel d'un bataillon de troufions en rut et Montagnani s'évertuant à canaliser sa libido en creusant des galeries aux "membranes subtiles".


LE DRAPEAU ITALIEN REMPLACE PAR UNE FILLE A POIL !


UN VIOL DE CURE !


Pour peu que l'on ne soit pas trop hermétique au style magnifiant la grossièreté masculine en la croyant universellement partagée, et qu'on adhère à l'idée qu'un film se finissant par une partouze géante à ciel ouvert ne peut être mauvais, on ne s'interroge plus et on le savoure pour ce qu'il est : un divertissement primitif débilitant. D'ailleurs pourquoi s'en faire ? Même Edwige les préfère bien virils et velus (Michele Gammino jouant Gavino Piras, brute épaisse analphabète ayant grandi parmi les moutons qui finira philosophe une fois... apaisé), allant jusqu'à s'excuser d'avoir été presque violée parce qu'elle n'avait pas su s'y prendre.


Michele Gammino, ici sur le tournage de "Sébastien Chabal, un portrait du 21ème siècle avant Jésus Christ".

Edwige Fenech, pause tendresse dans un déferlement de vulgarité masculine.

La femme de confort idéale.


Des malades j'vous dis, mais d'un naturel et d'une inconscience réjouissants, et finalement désaltérants en ces temps de morosité socio-économique.
A voir ne serait-ce que pour dire que vous y avez survécu et que vous aurez vu un membre honoraire de la ligue protectrice de la femme !


Une dernière pensée pour Edwige qui doit terminer son film...

...sur un gang bang géant dans l'ensemble de la caserne !

Bon, allez, je crois qu'il vaut mieux s'arrêter là.



- Nanar-Addict -
Moyenne : 3.25 / 5
Nanar-Addict
NOTE
3.5/ 5
MrKlaus
NOTE
4/ 5
Rico
NOTE
3.5/ 5
John Nada
NOTE
3/ 5
Kobal
NOTE
2.25/ 5

Cote de rareté - 5/ Pièce de Collection

Barème de notation
Le film existe en VHS sous les titres "La Toubib aux grandes manœuvres" (visuel en début de chronique) et "La Toubib et les enfoirés" (Edwige Fenech VS Muriel Robin ?). Une édition DVD italienne est disponible sous le titre "La Soldatessa alla visita militare".
Attention de ne pas le confondre avec sa suite "La Toubib prend du galon", titré de manière confusionnante "La Soldatessa alle grandi manovre" dans son édition DVD, très bon aussi, la présence de Gianfranco d'Angelo au casting justifiant à elle seule son achat.


Le DVD italien de "La Toubib aux grandes manœuvres".


Le DVD italien de "La Toubib prend du galon".


La VHS française de chez Film à films.

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