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Ron Marchini

(1ère publication de cette bio : 2005)

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La célébrité est une chose étrange et incompréhensible, elle tient à peu de choses. Ron Marchini en est un parfait exemple. S'il avait les qualités nécéssaires pour devenir l'égal d'un Chuck Norris, la destiné a voulu qu'il devienne un acteur connu essentiellement par les rares fans de films d'action philippins et américains de fin de soirée, auxquels s'ajoute une poignée d'admirateurs de François Bayrou à l'esprit un rien dérangé.


Ronald Lee Marchini est né à Stockton, en Californie, le 4 mars 1945. En 1964, à l'age de 19 ans, il commence à apprendre l'art du Renbukai, un art martial peu connu aux Etats-Unis. En 1966, il part en Orient pour s'entraîner avec Norio Nakamura et Masayuki Koide. Quelques temps après il retourne aux E.U. et y devient le meilleur représentant de l'art du Renbukai. Il se forge progressivement une véritable réputation internationale dans l'univers du combat, et devient expert dans l'art du karaté. Il se retire définitivement de la compétition en 1972.


Sa carrière cinématographique commence en 1974, dans le film Murder in the orient de Manuel G. Songo (dont c'est le seul film...), où il incarne Paul Marcelli, un agent secret américain qui doit mettre la main sur deux précieuses épées de samouraï qui le mèneront vers un très gros trésor. Ce film Philippin au budget ultra-réduit, et où on retrouve Léo Fong (un autre habitué des films de karaté et de ninja), est apparemment très mauvais, et nôtre ami Ron Marchini décide alors de rentrer aux USA.


En 1976, Ron décide de retenter l'aventure cinématographique. On le retrouve dans un film d'action américain réalisé par Paul Kyriazi, Death Machines. Mais cette fois-ci le film est produit par Ron Marchini lui-même. Le scénario, gorgé de clichés, ne permet pas à Ron d'exploiter ses talents d'acteur. Il y incarne en effet un personnage qui a été transformé, à l'aide d'un virus, en machine à tuer qui doit éliminer tous les ennemis d'une diabolique femme chinoise. Dans ce film, Marchini ne dit pas un mot et se contente de donner des coups de tatanne du début à la fin de sa prestation. Malheureusement, le film est un échec.


Ron Marchini, déçu par le cinéma, se tourne vers d'autres occupations, toujours en rapport avec le karaté. Il se met alors à écrire des livres de techniques sur le karaté, dont notamment The ultimate martial art : Renbukai et, en 1981, Power training in Kung-Fu and karaté, co-écrit avec son ami Léo Fong.


Alors que tout semblait aller pour le mieux dans sa nouvelle vie, Ron Marchini fait une rechute et se retrouve embarqué dans un obscur film Philippin, Dragon's quest, réalisé par Celso Castillo, cinéaste légendaire dans son pays mais guère inspiré pour l'occasion. On sait peu de chose sur ce film, qu'on subodore très mauvais.


En 1985, Marchini obtient le premier rôle dans Ninja Warriors, film philippin réalisé par Teddy Page (sous le pseudonyme de "John Lloyd") au potentiel nanar alléchant : pour vous en convaincre, sachez seulement qu'à ses côtés on y retrouve Romano Kristoff, Mike Cohen, Nick Nicholson et Mike Monty !


Attention piège ! Ce film n'est jamais sorti en France. Par contre "Initial" a réutilisé ce titre et cette jaquette pour refourguer frauduleusement "Diamond Ninja Force" de Godfrey Ho.


En 1986, Ron Marchini entame la trilogie des Jungle Wolf. Le premier épisode, Terrorist Commando, est réalisé par Charlie Ordonez, avec qui il travaillera sur plusieurs films. L'histoire se passe au Viêt-nam et Marchini y joue Steve Parrish, vétéran du conflit qui doit sauver l'ambassadeur des Etats-Unis pris en otage par un groupe de terroristes.






Une palette de sentiments digne des plus grands !

 

La même année, il enchaîne avec U.S. Warrior (Forgotten Warriors), coproduction américano-philippine réalisée par Charlie Ordonez et Nick Cacas (prononcez "cacasse"). Marchini incarne une nouvelle fois Steve Parrish dans une histoire de trahison et de vengeance qui s'apparente plus ou moins à une copie carbone de Terrorist Commando.



En 1989 il joue dans Arctic Warriors, dont nous n'avons à ce jour pratiquement aucune information.

Pour son oeuvre suivante, Ron Marchini aborde un genre un peu nouveau pour lui : le post-apocalyptique. Cette oeuvre, c'est Omega cop, réalisé en 1990 par Paul Kyriazi, celui-là même qui avait mis en scène Death Machines. Le film a donc pour cadre un univers post-apocalyptique dans lequel Marchini incarne John Travis, un des derniers policiers encore en activité qui doit lutter contre un gang de vendeurs d'esclaves. A noter la présence de Adam West.




L'année suivante, Marchini enchaîne sur le deuxième épisode de Jungle Wolf, intitulé Return Fire. Cette fois-ci le film est réalisé par Neil Callaghan, dont ce sera d'ailleurs le seul film connu à ce jour. Le scénario est toujours très original : Steve Parrish doit sauver son fils. A noter encore la présence de Adam West au générique, qui devait décidemment avoir quelque chose comme une dette de jeu envers Marchini.

 


Toujours en 1991, Ron Marchini se lance dans la suite de Omega cop. Cette suite à pour titre Karaté cop (notez l'originalité du titre), et cette fois, non content de jouer dedans, Marchini y cumule en outre les fonctions de producteur et de scénariste.


La boîte de prod' de Ron Marchini.


Le film se déroule toujours dans un monde post-apocalyptique (normal puisque c'est la suite) mais cette fois-ci, variante subtile, John Travis doit combattre un gang qui organise des combats de gladiateurs. A noter qu'au générique Adam West est remplacé par David Carradine (le cinéma est vraiment un monde impitoyable).


Deux ans plus tard, Ron Marchini retrouve Charlie Ordonez dans ce qui sera le troisième et dernier épisode de la série des Jungle Wolf, sous le titre implacable de Karaté commando. Allant toujours plus loin, Marchini ajoute à ses fonctions d'acteur, producteur et scénariste celle de co-réalisateur. Il décide de donner une nouvelle jeunesse à la série : non seulement l'histoire se passera en Colombie, mais en plus le héros changera de nom et s'appellera désormais Jake Turner. Une véritable révolution ! Malgré ces époustouflantes innovations, le scénario tombe maladroitement dans le repompage de clichés tels que la jolie jeune femme capturée qu'il faut sauver des mains d'un ignoble baron de la drogue réfugié dans la jungle et autre prétexte scénaristique 1000 fois rebattu.


C'est en 1995 que Ron Marchini se lance dans ce qui reste à ce jour son dernier film, Karaté raider, qu'il produit, écrit et co-réalise avec son complice Charlie Ordonez. L'histoire se présente comme un saisissant copié-collé de celle de Karaté commando : Jake Turner (Ron Marchini), doit secourir la fille d'un de ses officiers, prise en otage par un gang de Colombiens patibulaires.




Ce film signe donc la fin de la carrière cinématographique de Ron Marchini, carrière jalonnée de nanars et qui n'aura pas fait de lui ce qu'il aurait dû être : l'égal d'un Chuck Norris ou d'un Steven Seagal. Après cette aventure dans le monde du cinéma, Ron Marchini retournera à sa vraie passion : les arts martiaux. Il fondera une école où il pourra y enseigner l'art du Renbukai et enfin vivre en paix avec lui-même.

Aux dernières nouvelles, Ron se serait trouvé une occupation plus terre à terre : il cultive et vend des oignons ! Espérons pour lui que l'oignon lui sera plus profitable que le navet.

Avant de finir, il faut tout de même noter qu'en 2002 est ressorti un documentaire, New Gladiators, qui raconte l'histoire de quelques-uns des meilleurs karatékas américains des années 70, et dans lequel Ron Marchini y joue son meilleur rôle : lui-même. Ce documentaire avait été financé par Elvis dans les années 70 (puisque je vous le dis), mais il n'avait jamais pu se finir, et par je ne sais quel miracle certains passionnés l'ont exhumé de l'oubli pour travailler sur sa finition et le faire revivre 30 ans après.

 

En 2011 Marchini a été intronisé au Hall of Fame du magazine "Black Belt" véritable institution dans le milieu des arts martiaux américain. Pas complétement dupe sur son parcours ciné, on l'a vu aussi de temps en temps à des projections de ses films pour des soirées b-movies...

Avec son monteur Gareth Huey, Ron présente Omega Man dans un festival à Portland


Et pour ceux qui me reprocheraient de l'oublier, voici un petit look-a-like troublant :

 

- ROTOR -

Films chroniqués

Filmographie



1995 - Karaté raider

1993 - Karaté commando : Jungle Wolf 3

1991 - Dragon Cop (Karaté cop)

1991 - Return fire aka Jungle Wolf 2

1990 - Omega cop

1989 - Arctic warriors

1986 - US Warrior (Forgotten warriors)

1986 - Terrorist Commando (Jungle Wolf)

1985 - Ninja warriors

1983 - Dragon's quest

1976 - Death Machines - Machines à tuer (Death Machines)

1974 - Murder in the orient

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