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Banlieue 13

(1ère publication de cette chronique : 2004)
Banlieue 13

Titre original : Banlieue 13

Titre(s) alternatif(s) :Aucun

Réalisateur(s) :Pierre Morel

Année : 2004

Nationalité : France

Durée : 1h25

Genre : Politique-fiction

Acteurs principaux :David Belle, Cyril Raffaelli, Tony D'Amario

Labroche
NOTE
0.5/ 5

L’amateur de ninjateries débiles fan de post Nuke eighties s’étonnera peut être de la présence de ce film sur nanarland. Il faut d’emblée préciser que Banlieue 13 oscille constamment entre la nanardise et la démagogie, mais que cette démagogie renforce au final la nanardise. Le film se passe en 2010, gageons qu’il sera au top du nanar cette année là. Dire d’un film produit par Luc Besson qu’il se vautre dans la caricature relève généralement du pléonasme. La différence avec Banlieue XIII, c’est que le film possède indéniablement un côté douteux, presque dangereux. Mais nous y reviendrons.


Bon, il faut bien l'avouer, voilà comment la plupart des chroniqueurs de Nanarland attendent la sortie de la prochaine production Besson.

Le pitch est, comme d’habitude, con comme la lune : les cités sont devenues un tel problème dans la France des années 2000, qu’il a été décidé de les noyauter à grands coups de murs en béton armé. En d’autres termes Besson transpose "New York 97" en Seine Saint-Denis, sans le moindre scrupule ni la moindre imagination.
Comme il est désormais d’usage, Luc Besson se cache derrière un « yes-man », pique des idées de ci de là et déglutit le tout dans 400 salles, maladroitement dissimulé dans un rôle de producteur scénariste qui en dit long sur son implication.
Banlieue 13 commence sur un générique qui pille Fincher et son "Panic Room" (caméra qui virevolte dans une bâtisse, qui passe à travers les murs et dans les fils électriques). C’est ensuite "Ong-Bak" qui est pompé éhontément (on ne s’arrêtera même pas sur les pseudos références à "Scarface" -passage obligé de tout film de banlieue bien ringard- tant la comparaison Bibi Naceri / Al Pacino est insultante).


Faudra au moins ça pour apprécier ce film.

On retrouve ainsi dans Banlieue 13 une sorte de « best of » des précédentes bessonneries : voitures tunées, flics cons, dialogues de bas quartiers (« j’ai arrêté les cours en quatrième, quand ils ont fermé les écoles »), mise en scène pauvrissime, clipesque et esthétisante à deux balles, références mongoloïdes et scénario nul.


Le bon goût de la France...

Là où le bât blesse c‘est que se dégage du film une idéologie plus que puante qui fait peur à voir. Besson, on le sait, a pris l’habitude de cibler un public (steréo)type et de lui renvoyer son image à travers des films caricaturaux au possible. Les tuners ont eu la franchise "Taxi", les cailleras "Yamakasi", les bobos "Mensonges et Trahisons". Dans Banlieue XIII, la logique Besson arrive au firmament de cette recette de film « réfléchissant » (au sens de « renvoyer une image », ou au 12582ème degré). En ces temps où le communautarisme a tendance à s’exacerber dangereusement, comment interpréter le fait que le message de Banlieue XIII pourrait être : « vous avez bien raison, amis des cités de haïr ceux qui n’y vivent pas, de toute façon ces gens vous honnissent et voudraient vous voir rayés de la carte. Ne comptez ni sur la police, ni sur l’Etat, ni sur l’armée. Faites la justice vous-mêmes en tunant vos voitures et en apprenant le kung-fu. ».


Ce film, c'est l'histoire d'un producteur qui tombe dans le poujadisme et qui à chaque étage se dit "jusqu'ici tout va bien".

Je passe sur l’histoire complètement débile, pour insister sur quelques points qui vont à mon humble avis faire éclore de la bouse qu’est banlieue 13 un joli papillon nanar :

Pourquoi à chaque fois qu’un gardien ouvre la porte de la cellule d’un héros injustement emprisonné, ce dernier est-il en train de faire des abdos la tête en bas ?


Clichéééééééé !!!!!!!!

Pourquoi les codes secrets recèlent-ils toujours un sens caché déchiffrable par le premier imbécile venu ?
- « 92930710b13
- Mais 92/93 c’est les départements dans lesquels nous sommes !!!
- 07 / 10 c’est la date d’aujourd’hui !!!
- B13… c’est la banlieue 13 !!!
- Ne tape pas le code mec ! J’te dis qu’ils veulent la faire péter cette putain de zone !!!
- Mais t’es ballot ! Pourquoi qu’ils voudraient tuer deux millions de personnes, ça se peut pas !
- Ils ont bien tué 6 millions de gens parce qu’ils n’étaient pas blonds aux yeux bleus… »


A sauver quand même : les héros, plus cascadeurs que véritablement acteurs et vraiment super agiles

Moment de flottement… Le spectateur poli étouffe un bâillement, ce n’est que le 8456ème cliché du film. Et puis pour finir, en vrac : mention spéciale à Bibi Naceri qui réussi à jouer plus mal que son frère, aux dialogues nullissimes, et au combo fausse moustache / perruque arboré par le héros blond, celui qui cache des téléphones portables dans les talonnettes de ses baskets.


Bibi, t'arrête de jouer aussi mal ou je te bute ! Je ne gole-ri pas !!

En conclusion un film puant, mais un nanar « pari sur l’avenir ». Il est trop tôt pour en rire, mais d’ici 2010 Banlieue 13 devrait logiquement s’imposer comme une sorte de dirty dancing du film de cité et rationnellement, à ce moment là, il devrait être dispo pour pas cher dans tous les cash-converters.


Bon Bibi, tu fais tes excuses au public pour "La Mentale" aussi, parce que sinon...

Ah oui j’oubliais… Dans le dossier de presse, Banlieue 13 est présenté comme une œuvre de « politique-fiction »… Vivement 2010 !


Youpi !!!

 

- Labroche -
Moyenne : 1.36 / 5
Labroche
NOTE
0.5/ 5
Rico
NOTE
2/ 5
Peter Wonkley
NOTE
1/ 5
Drexl
NOTE
3.5/ 5
Wallflowers
NOTE
1/ 5
Barracuda
NOTE
1/ 5
Hermanniwy
NOTE
0.5/ 5

Cote de rareté - 1/ Courant

Barème de notation

Trop fort ce Besson, il nous avait déjà fourgué son film en double DVD "Fox Pathé Europa" grand luxe avec making of, scènes ralongées, commentaires et deux courts-métrages. Egalement trouvable en pack DVD double avec "Ong Bak" ou "Yamakasi".
Mais là où il est fort l'animal, c'est qu'en décembre 2005 il sort un coffret ultimate (avec en gros les mêmes bonus plus un son THX) en boîtier métallique qui déchire sa reum. Et pour faire la promo du film, début novembre, il met la Seine-St-Denis en feu. Trop balèze en pub le Luc...


Depuis vous vous doutez bien qu'ils ont sorti le blu ray...