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Le glossaire du Pr. Ryback

Y comme …

Méchant



"Meilleur est le méchant, meilleur est le film", disait Alfred Hitchcock. Plus nanar sera le méchant, plus nanar sera le film. Tout héros se doit d'avoir un antagoniste à sa hauteur pour assurer la réussite du film. Américain contre communiste, terrien contre alien, superflic contre mafieux russe, rital ou bridé, le clash de titans rythmera tout le film et se devra donc d'être à la hauteur des attentes du spectateur. Le méchant est donc l'antagoniste du héros, pouvant variablement exercer la qualité de ninja, nazi, communiste, maître du monde et toutes sortes d'autres fonctions nocives. Dans le cas où le héros est un super-héros (nanti de super-pouvoirs et/ou d'un costume ridicule), le méchant pourra éventuellement être un super-vilain (nanti de super-pouvoirs et/ou d'un costume ridicule). Le terme "méchant" est, en effet, parfois désigné du terme anglicisant de "vilain" (de l'anglais "villain").


Le redoutable Stuart Smith mijote un mauvais coup.


Pierre Tremblay dans "Flic ou Ninja" : un vilain vilain.


Gerald Okamura et sa copine dans "The Master Demon"



Le Bien (rictus) luttant contre le Mal (barbe) dans "Samuraï Cop".



Cameron Mitchell dans "Supersonic Man".


Le méchant est animé de toutes les mauvaises intentions : conquête du monde, diffusion de drogues diverses, subversion de la démocratie, enfermement de vétérans du Vietnam dans des cages en bambou. Il ne cache généralement pas sa vilénie, et la souligne au contraire par un cabotinage plus ou moins prononcé. Il n'a aucun égard pour la vie humaine et supprime généralement sans scrupule aucun ses sbires ayant failli.


Ivan Rassimov dans "L'Humanoïde".


John Phillip Law dans "Space Mutiny".


Aspirant maître du monde, nazi reconverti dans le trafic de drogue, les expériences dégueulasses ou l'élevage d'hommes-singes, le méchant s'entoure généralement de sbires dont l'ignominie est à la hauteur de la sienne mais qui n'en sont pas moins d'une singulière incompétence quand il s'agit de tuer le héros (par contre, ils arrivent généralement à tuer le meilleur copain du héros ou sa fiancée, mais ceci est une autre histoire). Savants fous spécialistes des expériences morbides ou de la synthèse de drogue, hommes de mains chargés des meurtres divers et variés, ninjas : le sbires du méchant assurent la variété des menaces attendant le héros et garantissent le spectacle : leur grotesque et leur incapacité à viser droit quand ils tirent sur le protagoniste sont des ingrédients indispensables à tout nanar digne de ce nom.

Vincent Klyn dans "Cyborg".

Mike Cohen dans "Laser Force"



Le méchant peut occasionnellement montrer une certaine profondeur psychologique : traumatismes infantiles, deuils, déceptions professionnelles (le syndrome classique du savant fou incompris de ses confrères) sont généralement des explications apportées à la question "Mais pourquoi est-il si méchant?". Si le héros et lui peuvent occasionnellement faire preuve d'une certaine identification l'un à l'autre, car les vrais hommes savent se reconnaître entre eux, il ne s'agira que d'une dimension supplémentaire à leur affrontement aussi final que sanglant. Il ne peut en rester qu'un !


Richard Lynch dans "Invasion USA".


Un méchant de bonne humeur dans "Le Sens du devoir 2".


Henry Silva dans "The Hard way".


N.B. : si une suite est prévue avec le même personnage et/ou le même acteur, ne jamais hésiter à faire survivre in extremis le méchant, de préférence en le montrant toujours vivant juste avant le générique de fin ou (mieux encore) en post-générique. On n'en fait jamais assez pour donner au public envie d'en voir plus!


Gerald Okamura -encore lui- et Ron Hall, les deux affreux de "SWAT : Warhead One".



Voir également : communiste, capitaliste, dictateur nanar, nazi, parrain, salope.