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Le glossaire du Pr. Ryback

Y comme …

Ninja



Les ninja (ou Shinobi, littéralement «celui qui est caché ») étaient des guerriers employés, dans l’ancien Japon, pour des missions d’espionnage ou d’assassinat. L’histoire des ninja est relativement méconnue ou empreinte de légendes. L’une des théories veut que les premiers ninja aient été des paysans qui, ne pouvant devenir samouraïs faute d’ascendance noble, avaient développé leur propre technique de combat.



Le terme « ninja » est employé dans la culture japonaise pour désigner, de manière générique, différents clans de guerriers. L’apogée des ninja se situe du 15ème au 17ème siècle, où ils jouèrent un rôle certain dans les luttes entre seigneurs de la guerre. Certains considèrent que le Shôgun Toyotomi Hideyoshi (1536-1598), unificateur du Japon, aurait pu être lui-même membre d’un clan ninja, mais cette thèse est pourfendue par de nombreux historiens. Le Shôgun Tokugawa Ieyasu (1543-1616) employa fréquemment les services de guerriers ninja. Avec la stabilisation du shogunat, les ninja perdirent leur raison d’être et disparurent peu à peu, bien que certains cercles (notamment au sein de la pègre nippone, mais aussi parmi les experts en arts martiaux) continuent d’en utiliser le titre. Ils devinrent ensuite des figures très populaires de la culture japonaise, qui leur prête des pouvoirs quasi surnaturels. La figure du ninja vêtu de noir semble avoir été notamment popularisée par le théâtre kabuki. Les ninja apparaissent fréquemment dans des romans et, plus tard, des films, des bandes dessinées et des jeux vidéo. Les ninja, figures récurrentes du cinéma historique et d’aventures japonais, apparaissent dans le cinéma occidental dès les années 1960, dans des œuvres comme le James Bond «On ne vit que deux fois ». Dans les années 1970, la popularisation du cinéma asiatique les rend plus familiers du public mondial.





Ninja nanar : guignol en pyjama.



La récupération de la figure du ninja par le cinéma allait largement la trivialiser, notamment par de nombreuses apparitions dans des séries B, puis des nanars. Les années 1970-80 voient la mode des « films de ninja », portée en grande partie par le producteur-réalisateur Menahem Golan : après le succès de son film « L'Implacable ninja » (Enter the ninja), Golan lance la série des « American warrior/American ninja », avec Michael Dudikoff pour vedette, et fait par ailleurs de Shô Kosugi l’incarnation quasi attitrée du ninja au cinéma. Le ninja devient le nouvel élément à la mode du film d’action bourrin.









La récupération du ninja par d’autenthiques ringards comme le réalisateur chinois Godfrey Ho va rapidement ridiculiser le personnage : sous la caméra de Ho, les ninja arborent fièrement des tenues, non plus seulement noires ou rouges, mais jaunes poussin ou mauves à paillettes, et rivalisent de techniques de combat ringardes et de lancers de bombinettes à fumée. Abusant de téléportations ridicules et de moulinets de bras, incarnés par des acteurs peu concernés - Richard Harrison, Stuart Smith, Bruce Baron, Alphonse Beni, Louis Roth, Bruce Stallion… -, les ninjas deviennent des symboles de ringardise ! Le déferlement de ces films sur les marchés internationaux allait contribuer à tuer la mode du film de ninjas : le guerrier de l’ombre est désormais relégué au rang de personnage de B.D. ou de jeu vidéo, quand il ne se voit pas transformé en tortue !





Un gadget ninja méconnu : le téléphone Garfield, utilisé par Richard Harrison dans "Ninja Terminator", pour ses communications les plus importantes avec Interpol ou l'Empire Ninja.





Voir également : Bandana ninja.