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Cyborg


Cyborg

Titre original : Cyborg

Titre(s) alternatif(s) :Aucun

Réalisateur(s) :Albert Pyun

Producteur(s) :Menahem Golan

Année : 1989

Nationalité : Etats-Unis

Durée : 1h26

Genre : Post apocalyptique belgo-américain

Acteurs principaux :Jean-Claude Van Damme, Deborah Richter, Vincent Klyn, Alex Daniels

Sodo & Mad
NOTE
3/ 5

Tout a commencé à la fin d’une soirée un peu arrosée, quand un copain a proposé de regarder un petit chef-d’œuvre qu’il avait apporté. Merci à Laurent pour m’avoir fait découvrir ce film, dans lequel tout tient du bon gros nanar qui tache.



Pour commencer, c’est un Jean-Claude Van Damme (JCVD pour les intimes), dont le talent nanar est incontestable. L’histoire est un modèle d’incohérences : New York, la civilisation est détruite, en plus la peste fait des ravages, c’est l’apocalypse, l’enfer, le caca, et en plus c’est moche. Le film commence par une scène de "poursuite" entre la bande du méchant (Fender) et une brune et son copain. Les méchants sont très méchants et tuent le mec. La brune en réchappe, rencontre JCVD alias Gibson et lui explique qu’elle est une cyborg, et qu’elle a été créée pour ramener à Atlanta la formule du vaccin contre la peste.

Van Damme, encore jeune et fringant (certes, ça saute pas franchement aux yeux là).

Mais les méchants déboulent, laissent Gibson pour mort et capturent la cyborg. Fender nous révèle qu’il est le diable, qu’il veut emmener la cyborg à Atlanta pour qu’elle lui remette le vaccin, afin qu’il puisse le posséder et, je cite, « devenir aussi puissant qu’un dieu »… ben voyons. Après une séance de massacre gratuit et cheap où tout le monde meurt hors champ ou de dos, Gibson rencontre la blondasse qui s’était cachée. Elle lui explique qu’il faut sauver cette cyborg à tout prix. Des flash-back nous montrent que justement Fender a tué toute la famille de Gibson. Donc ça tombe bien… il va pouvoir faire d’une pierre deux coups et sauver la cyborg en tuant Fender.


La cyborg.

Pour résumer : la cyborg veut aller à Atlanta pour donner la formule. Fender tient la cyborg et va avec elle à Atlanta pour devenir un dieu. Gibson veut tuer Fender. Et la blondasse accompagne Gibson et montre ses seins. Le titre : un prétexte honteux : pas de monstre en métal, pas de robots, pas de lasers qui font piou piou, pas de JCVD Vs Robocop, non, juste une nana vaguement robotisée pour se permettre de titrer ce nanar CYBORG. Il faut bien reconnaître que CYBORG, ça tape plus que « Le gentil contre tous les méchants », « Tu vas mourir, Fender ! » ou « La guerre des guitares ». Et puis Gibson, il en a rien à foutre de la cyborg, il veut juste Fender. A la fin du film on se demande pourquoi ce chef-d’œuvre s’appelle CYBORG (parce qu’en fait la cyborg, si elle avait été un tube de colle, le film se serait appelé « tube de colle » ?).


"Mel Gibson, si tu cherches quelqu'un pour "La Passion du Christ" je suis prêt !"

Les acteurs ? L’acting poussé à son paroxysme ! Jean-Claude Van Damme joue "Gibson Rickenbacker", Deborah Richter incarne "Nady Simmons", Vincent Klyn est "Fender Tremolo", Alex Daniels est "Marshall Strat", Dayle Haddon est "Pearl Prophet", Ralph Moeller est "Brick Bardo"... Vous noterez que le choix des noms n’est pas dû au hasard : Gibson, Rickenbacker et Fender sont des marques de guitares/basses, Marshall est une marque d’ampli, Strat un modèle de guitare, Pearl une marque de batterie, Nady une marque de micro, Simmons une marque de consoles analogiques et de batteries électroniques, Prophet une marque de clavier, Tremolo une partie de guitare et enfin le nom Brick Bardo n’est pas sans rappeler notre Brigitte nationale protectrice de phoques. Avec les 5 acteurs principaux, on tient donc un groupe de rock au grand complet (guitare/basse, batterie, clavier, ampli, micro, la chanteuse et du matos !). Vive le grand n’importe quoi, rock'n roll !!! Les autres noms de personnages semblent concourir pour le prix du patronyme le plus ridicule dans la catégorie « top futuriste » avec "Baso", "Prather", "Vondo", "Xylo", "Tytus", "Willy" et mon préféré "Vorg".


La nuit, tous les Van Damme sont bleus...

Parlons un peu des combats, qui constituent normalement le principal intérêt de ce genre de produit et qui sont finalement le principal motif de désintérêt du spectateur normalement constitué. Carrément mous, souvent filmés au ralenti, avec des vilains qui ont des réactions à la con, passant leurs temps à attendre que JCVD les tape. Comme dans tout bon mauvais film de baston, le fight final se passe de nuit (filtre bleu) sous l’orage, dans la flotte, et commence par un bon maravage en règle de JCVD. Gibson en prend plein la gueule, ne se défend pas, ne contre pas et finit par passer à travers le pare-brise arrière d’une voiture intacte qui traînait par là (l’apocalypse l’a juste recouverte de paille !). Gibson s’allonge alors sur la banquette et attend que Fender vienne lui foutre des coups de portières… Ce qu’il fait avec une bonne volonté évidente (je le sais, il crie de bonheur à chaque coup de portière). Mais notre blondasse de service arrive avec un couteau et ont se dit qu’elle va aider Gibson … alors qu'en fait pas du tout… elle se fait tuer illico par Fender qui jubile (méga BEUUUARG). M’enfin, grâce à ça, Gibson a le temps de se réveiller, de sortir de la caisse et de se rebiffer un peu.


Vincent Klyn, un ancien surfeur neo-zélandais qui a fait une petite carrière dans l'actionner pour vidéo club (on le retrouve notamment dans Gangland 2010).

Là c’est l’apothéose. Une véritable démonstration de body building, nos deux Billy gonflant leurs muscles aux maximum, à tel point qu’ils marchent comme des robots qui se seraient fait sodomiser avec un grip de skate, des clous et des graviers (muscles saillants, bras écartés, poings serrés, bouches ouvertes qui font BEUARRG, veines saillantes et tendons tendus à craquer). Ils se donnent une série de 21 coups en faisant bien attention de ne jamais fermer la bouche et de crier BEUAAARG tout le temps. Ils en oublient alors tous les deux qu’ils savent parer les coups, et ne font qu’attendre que ce soit leur tour de taper. Finalement Fender se souvient qu’il a un couteau (pas trop tôt !), mais Gibson lui prend et lui plante dans le bras (on a droit à un gros plan sur un bout de bois qui fait office de bras) puis dans le bide, lui fout encore quelques mandales, et Fender est mort... Alléluia, c’est fini ?! Bah nan je vous rappelle que c’est un nanar.


J-C, king of comedy.

Donc Fender se relève. Ils se jettent dessus, passent à travers un mur, se battent ensuite dans une maison (le filtre est alors passé au rouge), leurs petits corps musculeux esthétiquement éclairés par les rayons du soleil qui passent à travers les fenêtres, alors que, je le rappelle, il faisait nuit dehors et qu’il pleuvait des cordes... Effet jour / nuit fort sympathique. Gibson vient finalement à bout de Fender en lui donnant, après quelques bonnes baffes et un pétage de bras, un coup de pied magique qui le fait voler et qui propulse la méchante guitare Fender sur un croc de boucher qui traînait sur le mur.


Petit decrescendo, on est un peu méchants, y a pas que des BEUUUAARGG dans le film : pendant les 20 premières minutes, JC a pas moins de 3 dialogues, soit 8 phrases de 8 mots maximum (mais la moyenne est de 3 mots, car on a surtout du : « va chier », « bonne chance » ou « Atlanta », oui on a compté…). En fait, ce sont les deux nanas qui parlent (elles expliquent l’histoire), Gibson se contentant d'écouter sagement. Mais à la fin du film, les dialogues sont carrément devenus inexistants, simplement remplacés par des « BEUAAARG » primaires (on a renoncé à les compter... c’est un peu comme de compter les morts dans Rambo III mais en pire), ou autres cris entrecoupés de phrases chocs du type « Va chier ! ».


De l'émotion à l'état brut !

Pour résumer, nous retrouvons ici l’acting caractéristique du nanar, avec deux attitudes émotionnelles par acteur : émotion/nichon pour les filles et combat/pas combat pour les hommes. Ce film dans lequel JC est encore tout jeune (c’est son 6ème) est à voir. Si nous n’avons pas réussi à vous en convaincre, dites-vous bien que cette chronique ne vous révèle rien des costumes top beaux gosses, des infra-rebondissements, de la musique bontempi, de la pauvreté des décors hâtivement dissimulés sous une succession de filtres soit rouge soit bleu ou de la réalisation tout simplement nulle à souhait. Le coup de grâce survient lorsque la cyborg, regardant JC s'éloigner crânement vers l'horizon, nous assène la réplique finale : « J’ai l’impression que c’est cet homme le vrai remède de ce monde... » Le genre de phrase ultime, propre à tout bon nanar prétentieux. En tous les cas, la morale de Cyborg est que les guitares Gibson sont bel et bien les meilleures !


Des méchants pas beaux de film post-apocalyptique, outranciers comme on les aime.

Note de Nanarland : Cyborg avait au départ été pensé et conçu comme la suite de Les Maîtres de l'Univers avec Dolph Lundgren, mais le vautrage au box office de ce film fit revoir les ambitions de la Cannon à la baisse. Deux autres "Cyborg" ont suivi, réalisés avec encore moins d'argent et d'ambition que le premier et n'entretenant qu'un rapport très vague avec l'original. Le n°2 est d'ailleurs surtout connu pour être un des premiers rôles d'Angelina Jolie, alors inconnue.

- Sodo & Mad -
Moyenne : 2.36 / 5
Sodo & Mad
NOTE
3/ 5
Rico
NOTE
2.5/ 5
Peter Wonkley
NOTE
2/ 5
Wallflowers
NOTE
1.5/ 5
Drexl
NOTE
3/ 5
John Nada
NOTE
2/ 5
Jack Tillman
NOTE
2.5/ 5

Cote de rareté - 1/ Courant

Barème de notation

La présence de l’ami Jean-Claude a longtemps garanti l’existence d’un DVD "MGM" très standard (c'est-à-dire la V.O., une bande-annonce et basta) qu’on peut toujours régulièrement trouver dans les bacs « prix éco » des supermarchés. L'esthéte pourra pousser le vice jusqu'à rechercher l'un des blu ray paru un peu partout (sauf chez nous bien sur). Nous vous conseillons plutôt l'anglaise, qui bénéficie d'une VF en mono même si tout cela reste pauvre en bonus.

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