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Rock'n' Roll Nightmare


Rock'n' Roll Nightmare

Titre original : Rock'n' Roll Nightmare

Titre(s) alternatif(s) :The Edge of Hell

Réalisateur(s) :John Fasano

Année : 1987

Nationalité : Canada

Durée : 1h23

Genre : Que le Hard Rock nous délivre du Mal !

Acteurs principaux :John Mikl Thor, Jillian Peri, Teresa Simpson

Mushnu
NOTE
4/ 5



Signant le scénario, la bande sonore et tenant la vedette dans ce film, Thor (nom complet : John Mikl Thor) est assurément l’homme à remercier pour cette grandiose œuvre nanardesque à outrance. Amateurs de films d’horreur, de musique Heavy Metal et d’hommes virils en slip de cuir clouté combattant de géantes marionnettes, vous trouverez dans ce film de quoi vous satisfaire !


Le grand Thor en personne. C'est surtout à cause de ses chemises qu'on peut parler ici de film d'horreur.


Mais avant d’aborder le film lui-même, attardons-nous sur l’homme derrière la tignasse, Thor lui-même. Croisement improbable entre David Lee Roth et un buffet à volonté, Thor roule sa bosse sur la scène métal canadienne depuis plus de 30 ans. Débutant une carrière de culturiste professionnel, il se tourne vers le rock haut en couleur (on pense alors à Kiss et Alice Cooper) dans les années 1970, puis saute dans la vague du glam-rock (Motley Crüe, Cinderella…) dans les années 1980. Sous le déguisement d’un guerrier nordique, mis en valeur par son physique assez imposant, sa chevelure blonde luxuriante et des costumes s’approchant de ceux de Conan ou encore de Musclor, lui et le reste du groupe du même nom ont enquillé des dizaines d’albums.


Thor, pris sur le vif en pleine scène pépère au lit.


Or, un jour, inspiré par les films d’horreur et de science-fiction, Thor décide de se lancer dans le cinéma. « Rock’n’Roll Nightmare » n’est pas son premier opus, mais bien son troisième effort. Le film a été tourné en l’espace de 10 jours, sur une petite propriété en région, quelque part en Ontario, avec un budget à peine suffisant pour couvrir les besoins de gel pour cheveux, en grande demande à l’époque [note de Nanarland : on parle de 53 000 $ à peine].


Ne perdant pas de temps, le film commence par l’attaque absolument tragique des membres de la jeune famille habitant la maison, et ce, par une menace provenant du réfrigérateur de la cuisine (ménagères, soyez aux aguets !). Le spectateur peut déjà commencer à se faire une bonne idée de ce dans quoi il s’est embarqué…
L’odieux crime perpétré, les regards se tournent alors sur nos amis les membres du groupe The Tritonz, populaire groupe Heavy Metal, se dirigeant vers la même petite maison, pour une retraite forcée de cinq semaines, afin de pondre de nouveaux tubes et, surtout, de baiser à profusion.
Décrivons au passage les membres du groupe :
- La claviériste, pas mal foutue des pieds jusqu’aux épaules, mais avec une tête guère mignonne, et le guitariste, tous deux célibataires ; je vous laisse deviner la suite…
- Le bassiste et sa femme en lune de miel (oui oui, en lune de miel, avec le reste du groupe).
- Le batteur, à l’accent aléatoire, tantôt australien, tantôt britannique, tantôt américain, mais toujours mauvais, et au jeu très, très limité, arborant toujours un petit sourire en coin de branleur, quelle que soit l’occasion.
- Sa petite amie, emmerdeuse typique.
- Thor, alias John Triton leader au tempérament calme, réservé, paternel, voire pépère, ainsi que sa petite amie.
- Le manager du groupe, aux choix vestimentaires douteux, membre officiel du « Archie Club », tel que stipulé sur son manteau.


Stig, batteur des Tritonz. Bizarrement boudé par l'Académie des Oscars dans la catégorie meilleur second rôle en 1987.

 


Punk is not dead !


Une fois le dîner terminé, le groupe entreprend alors la première séance d’enregistrement, gratifiant le spectateur du titre « We live to rock », chanson accrocheuse, entraînante et toujours populaire auprès des fans lors des spectacles de Thor dans la vraie vie.


Aujourd'hui la grange, demain le Madison Square Garden !


Épuisés par l’effort extrême d’une telle session, les membres, pas trop préoccupés par l’absence soudaine de leur manager, décident d’aller dormir. La nuit, tous les monstres sont gris, c’est connu, c’est pourquoi il est déjà question de quelques victimes. Le meilleur reste à venir…


Stig, contemplant l'adultère avec cette mystérieuse inconnue.

 


Et merde...


Le lendemain matin, forts d’un sommeil réparateur, The Tritonz récidivent, cette fois avec « Energy ». Chapeau à Thor pour les paroles de celle-ci (« Energy, gets me where I want to be / And you’re where I want to be »), et aux acteurs du film pour l’imitation approximative de la performance musicale aux instruments.


Une autre journée productive pour le groupe.


Il faut l’avouer, cette chanson est tout à fait électrisante, et l’effet aphrodisiaque est instantané, à tel point que les membres du groupe doivent faire une pause, question de se ressourcer au lit, et d’offrir au spectateur quelques plans nichons.


C'est comme ça qu'il faut faire ?


S’étirant sur plusieurs minutes, cette soudaine envie de promiscuité est prétexte à séparer les personnages, tombant sous les attaques diverses de la présence maléfique qui, ont s’en souvient, est responsable du massacre de la jeune famille en début de film.


Ah ! Non ! J'ai vu les fesses de Thor !!

 


Une sympathique famille de monstrobites.


Durant ce temps, nous retrouvons John Triton alias Thor penché sur une feuille de papier, plongé en plein processus de création artistique, composant vraisemblablement un énième tube en puissance tout en sirotant un bon COCA COLA CLASSIC. L'ami Thor affectionne cette boisson, et court même le risque d'une attaque d'un reste de poulet de la veille, revenu à la vie sous une forme diabolique (ménagères, aux aguets #2 !).


Un film coup-de-poing contre les dangers des frigos satanistes.

 


Thor, obsessif-compulsif de nature, prend alors bien soin de déposer sa canette avec le logo bien en vue pour le spectateur. Voici que surgit alors un petit monstre, les deux mains sur la table, à son grand regret, puisque, d'un mouvement distrait, Thor repose sa canette, directement sur la main de celui-ci.


Au diable l'eau bénite ! Contre les démons en forme de bite, rien ne vaut un bon Coca-Cola Classic !


Finalement, lorsqu’il ne reste plus que John, le cerveau derrière ce plan maléfique ose se découvrir ! Il s’agit de nul autre que Belzébuth, affectueusement baptisé « Bub » par Thor. C’est alors que le film prend toute sa raison d’être. Sur l’air de « We accept the challenge », la meilleure chanson du film, le scénario prend un solide coup dans la gueule, où l’on explique la présence de Thor dans la maison. Je ne vais pas vous gâcher la surprise, mais les enjeux sont grands, et celui-ci se transforme donc en surhomme, perdant beaucoup au niveau vestimentaire, mais gagnant énormément au niveau capillaire.


L'attaque du monstre cul-de-jatte !


Bub, ne reculant devant aucune fourberie, lui lance alors des petites pieuvres étoilées diaboliques, forçant Thor à combattre ces parasites accrochés sur son corps. En vérité la scène est beaucoup plus rigolote. Quelqu’un (hors plan) balance les pieuvres vers Thor, qui les attrape et les plaque sur son corps, feignant la douleur et peinant à s’en débarrasser. Tout ceci est très mal tourné, au grand bonheur des nanardeurs, petits et grands.


Ha ha ! Il faut plus que des pieuvres en caoutchouc pour venir à bout du grand THOR !


Le film se termine sur un combat à mains nues entre les deux forces célestes, où l’on peut contempler Thor exhiber toute une panoplie d’expressions, allant de la rage démente à l’abandon devant l’impossible. Le combat terminé, les deux guerriers se font la promesse de remettre à plus tard l’issue du combat. Pratique si l’on veut tourner une suite, qui ne viendra qu’en 2005 avec « Intercessor : Another Rock’n’Roll Nightmare », sorti directement en vidéo et qui traîne une très mauvaise réputation. Dans le registre "hair metal et occultisme de pacotille", le réalisateur John Fasano remettra lui le couvert dès l'année suivante, avec le gratiné « Black Roses ».

Festival THOR !


Le film vaut la peine d’être vu, ne serait-ce que pour ces dernières 15 minutes, soit le combat final, et pour les chansons du groupe, que l’on peut entendre tout au long du film. Il y en a au moins 6, que Thor a spécialement écrites et enregistrées pour l’occasion. Le reste de la bande sonore est constitué de musique tendue, réalisée avec un synthétiseur tout à fait typique des productions de l’époque. Malgré quelques regrets (le film contient très peu de gore, on ne voit personne mourir à l’écran, et les dialogues, quoique nuls, ne contiennent pas beaucoup de joyaux dignes de mention), « Rock’n’Roll Nightmare » demeure très divertissant.

- Mushnu -
Moyenne : 3.06 / 5
Mushnu
NOTE
4/ 5
Nikita
NOTE
2.25/ 5
John Nada
NOTE
2.5/ 5
Barracuda
NOTE
3.5/ 5

Cote de rareté - 4/ Exotique

Barème de notation

Il existe un DVD zone 1 produit par "Synapse Films". On le présente comme une édition spéciale, remplie de bonus assez chouettes. Une introduction et une conclusion au film par Thor lui-même, un son Dolby Digital 5.1, une image haute définition, une piste audio de commentaires, un court-métrage sur la vie de Thor, l’impact du film et des entrevues, un making-of d’un des monstres et deux clips vidéo des chansons du film. Malheureusement, piste audio en anglais seulement. Il ne reste plus qu'à attendre une version zone 2.