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George Eastman

(1ère publication de cette bio : 2005)

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Non, George Eastman n’est pas uniquement le nom du créateur de Kodak ! Ce patronyme fut également utilisé par l’un des plus glorieux symboles du nanar, dont la simple évocation suffit à mettre en joie l’amateur de bisseries ritales. L’acteur italien Luigi Montefiori, alias George Eastman, a eu le privilège de figurer dans certains des plus beaux fleurons de la série B transalpine, jusqu’à en devenir l’un des emblèmes. Massif, barbu, ténébreux, le rictus carnassier et le regard assassin, George Eastman, alias Big Ape, alias « l’homme qui se mange lui-même ! » incarne plus que tout autre une époque révolue du cinéma bis. Acteur, scénariste et plus rarement réalisateur et producteur, notre homme aura eu le privilège d'oeuvrer à tous les niveaux pour la noble cause du nanar !



Luigi Montefiori est né le 16 août 1942, à Gênes. Selon certaines notices biographiques, notre homme aurait débuté comme graphiste : après différents emplois dans des agences de publicité, le jeune Luigi se serait rendu à Rome pour y poursuivre ses études et chercher du travail. Mais la vie nocturne de la capitale italienne allait en décider autrement : c’est en sympathisant avec des professionnels du cinéma dans sa boîte de nuit préférée que Luigi en serait finalement arrivé à devenir comédien. Grand, robuste et sportif (il aurait également pratiqué la lutte sur le ring), notre ami avait toutes les qualités requises pour jouer les seconds couteaux dans des westerns spaghetti, dont le genre faisait alors fureur. Luigi débute en 1966 dans le film « Mon nom est Pécos ». Dès son deuxième long-métrage, il prendra un nom d'emprunt anglicisant, George Histman, histoire de faire plus sérieux. Histman deviendra ensuite Eastman : tel Terence Hill, Bud Spencer et autres Al Cliver, Luigi va désormais être essentiellement connu sous son pseudonyme.







Physiquement impressionnant et doté d’un réel charisme à l’écran, "Gigi" Montefiori va assez rapidement tenir des rôles plus importants : on le voit notamment en vedette dans « Django le taciturne » (Bill il taciturno). Notre ami tourne beaucoup, sous son vrai nom ou sous son pseudonyme, et promène sa grande carcasse dans des films comme « Trinita prépare ton cercueil », « Pas de roses pour OSS 117 », « Les Rangers défient les karatékas », mais aussi le « Satyricon » de Fellini. En 1974, il joue dans le film maudit de Mario Bava , « Les Chiens enragés » (Cani arrabbiati / Rabid dogs) qui restera bloqué durant vingt ans pour des raisons de droit : malgré une tendance au cabotinage (qui ne fera que s’accentuer avec les années), Montefiori s’y montrait réellement inquiétant en malfrat dérangé du ciboulot. Bava le jugeait alors « trop intelligent pour être acteur » : il avait vu plutôt juste car, bien qu’accumulant les rôles de brutes, notre homme allait rapidement montrer des capacités autres que ses talents de comédien. Participant dès 1970 à l’écriture de scénarios, Luigi allait vite se faire une place au soleil dans ce domaine. En 1975, il vend notamment à Enzo G. Castellari le scénario original de « Kéoma », considéré comme le dernier chef-d’œuvre du western spaghetti.




Mais George Eastman n’atteint pas tout de suite les cimes du métier de scénariste : professionnellement, ses contacts se situent surtout dans les milieux du cinéma bis et notre ami va devenir l’un des principaux collaborateurs de Joe D’Amato. Acteur régulier sur les films du roi du cinéma d’exploitation, Eastman usine en effet à la chaîne des scénarii pour ce vieux filou de Joe, et s’illustrera notamment en signant ceux de « Caligula la véritable histoire » ou « Porno Holocaust ». Parallèlement, ses apparitions d’acteur en font l’un des visages les plus familiers de la série B italienne : on le voit en gourou obsédé dans « Black Emanuelle autour du monde » ou en cannibale vérolé dans « Anthropophagous ». C’est notamment ce dernier film qui va faire la notoriété de George Eastman auprès du public mondial : dans cette série Z gore et crapoteuse de Joe D’Amato, Luigi s’illustre dans quelques scènes qui, faute de révolutionner le cinéma, resteront dans la légende du bis. On le voit notamment éventrer une femme enceinte pour dévorer ensuite le fœtus ! La scène finale restera dans les mémoires, qui voit George, éventré d’un coup de piolet, se retrouver avec ses tripes dans les mains et en manger un morceau avant de tomber mort !

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Après ce « coup d’éclat », sur un film où il était à la fois acteur, scénariste et co-producteur, George Eastman va être plus présent à l’écran que jamais : en une période où le bis italien bascule définitivement dans le nanar, cela lui vaudra notamment de figurer dans quelques-uns des plus beaux fleurons du n’importe quoi filmique.



Généralement promu au rang de méchant de service, notre ami laisse libre court à son goût pour le cabotinage, avec force rictus et roulements d’yeux : on le voit en chef de bande sadique dans « Les Guerriers du Bronx », en dictateur des cavernes dans « La Guerre du fer », et surtout en exterminateur fanatique dans « Les Nouveaux barbares », où il fait subir les derniers outrages au héros dans une scène aussi dantesque qu’inhabituelle. De nanar en nanar, George s'affirme comme l'un des plus solides piliers du ridicule cinématographique.




Dans « Le Gladiateur du futur » (1983), Luigi incarne Karnak. Encore un personnage au nom bien bien valorisant...


Sodomisator !




« 2019 après la chute de New York » (1983)




« Les Guerriers du Bronx » (1982)



Omniprésent dans la série B italienne du début des années 80, il apparaît également dans le rôle de "Big Ape", chef des hommes-singes, dans « 2019 après la chute de New York ». On notera sa présence dans une production plus riche, « Le Roi David » (1985), récit biblique avec Richard Gere, tourné en partie à Cinecittà. Il y joue le rôle de… Goliath !


« La Guerre du fer » (1983)


Dans « Atomic Cyborg » (1986), Luigi s'adonne à ses activités favorites... le bras de fer et la grimace !



Parallèlement, George / Luigi poursuit ses activités de scénariste, et s’essaie à la mise en scène en collaborant à la réalisation de « 2020 Texas gladiators », que tourne son vieux complice Joe D’Amato. Il se consacre également à la gestion d’un restaurant dans le centre de Rome.




A la fin des années 80, George Eastman se fait plus rare en tant qu’acteur. Il tente de se remettre à la mise en scène avec le film d’horreur « Metamorphosis » (DNA Formula letale), mais le producteur, Joe D’Amato, se fera trop envahissant, ce qui provoquera une brouille entre les deux compères.



Le temps du bis italien étant passé, George Eastman, trop identifié avec cette période, va prendre sa retraite de comédien pour se consacrer uniquement à son travail de scénariste. Il deviendra un auteur assez coté à la télévision italienne et ne tiendra plus que quelques rôles occasionnels.

Malgré sa disparition des écrans, l’homme-singe post-apocalyptique, le cannibale mangeur de fœtus, le barbare sodomite resteront dans les mémoires de tout amateur de cinéma déviant qui se respecte... FORZA GEORGE EASTMAN !

Iconographie :

Le défunt site : www.vhs-survivors.com
www.horreur.net
www.clubdesmonstres.com

 

- Nikita -

Films chroniqués

Filmographie


2010 - Il peccato e la vergogna (scénariste uniquement)

2009 - So che ritornerai (scénariste uniquement)

2008 - Io ti assolvo (scénariste uniquement)

2006 - Codice rosso (série TV/ scénariste uniquement)

2006 - L'onore e il rispetto (scénariste uniquement)

2005 - Il cuore nel pozzo (scénariste uniquement)

2004 - La Rivincita di Natale

2004 - La squadra (série TV/scénariste uniquement)

2002 - Il commissario (scénariste uniquement)

2002 - Tutto in quella notte (scénariste uniquement)

2001 - Uno bianca (scénariste uniquement)

1999 - L'ispettore Giusti (TV Series) (as Luigi Montefiori)

1998 - Il figlio di Sandokan (TV Mini-Series) (scénariste uniquement)

1998 - La tour secrète (I guardiani del cielo - scénariste uniquement)

1997 - Le désert de feu (Il deserto di fuoco - scénariste uniquement)

1996 - Le retour de Sandokan (Il ritorno di Sandokan - TV Mini-Series /scénariste uniquement)


1996 - Occhio di falco (TV Series) (scénariste uniquement)

1996 - Forza Roma (Al centro dell'area di rigore)

1994 The Maharaja's Daughter (TV Mini-Series/scénariste uniquement)

1992 - Beyond Justice (scénariste uniquement)

1990 - Metamorphosis (Réalisateur-scénariste-acteur non crédité)

1991 - Le prince du désert (Il principe del deserto - TV Mini-Series /scénariste uniquement)

1990 - Il ritorno del grande amico

1989 - Clair (In una notte di chiaro di luna)

1988 - Facciafittasi (série télé +scénariste)

1987 - Delirium (Le foto di Gioia)

1987 - Les Barbarians (The Barbarians)

1987 - Bloody Bird (Deliria -non crédité et scénariste)

1986 - Atomic cyborg (Vendetta dal futuro)

1986 - Regalo di natale

1986 - Asilo di polizia



1985 - Le Roi David (King David)

1984 - Blastfighter l’exécuteur (Blastfighter)

1983 - Ironmaster, la guerre du fer / La Guerre du fer (La guerra del ferro: Ironmaster)

1983 - 2019 après la chute de New York (2019 - Dopo la caduta di New York)

1983 - Le Gladiateur du futur (Endgame - Bronx lotta finale)

1983 - Les Nouveaux barbares (I nuovi barbari)

1982 -2020 Texas Gladiators (Anno 2020 - I gladiatori del futuro -scenariste et co-réalisateur non crédité)

1982 - Caligula: la véritable histoire (Caligola: La storia mai raccontata - scénariste uniquement)

1982 - Delizie erotiche/ Erotic Delights

1982 - Les Guerriers du Bronx (1990: I guerrieri del Bronx)

1981 - Horrible (Absurd + scénariste)

1981 - Porno Holocaust (Holocaust Porno + scénariste)

1980 - Sesso nero / Black sex (+ scénariste)

1980 - Anthropophagous (Antropophagus + scénariste)

1980 - La Nuit fantastique des morts-vivants (Le notti erotiche dei morti viventi + scénariste)

1980 - Hard sensations (+ scénariste)

1980 - Terreur express (La ragazza del vagone letto - scénariste uniquement)

1979 - Le Grand Alligator (Il fiume del grande caimano - scénariste uniquement)

1979 - Il Porno shop della settima strada

1978 - Violez les otages! (Le evase - Storie di sesso e di violenze - scénariste uniquement)

1978 -Un marido impotente / Candido erotico (scénariste uniquement)

1978 - La fiévre américaine (La Febbre americana +scénariste)

1977 - Canne mozze (scénariste uniquement)

1977 - Quella strana voglia d’amore (+ scénariste)

1977 - Black Emanuelle autour du monde (Emanuelle - Perché violenza alle donne ?)

1976 - Pour un dollar d’argent (Sangue di sbirro)



1976 - Cuginetta, amore mio! (scénariste uniquement)

1976 - Voto di castità (scénariste uniquement)

1976 - Keoma (scénariste uniquement)

1976 - Bestialité (Bestialita - scénariste/réalisation)

1976 - La cage aux minets (Bordella)

1975 - Emmanuelle et Françoise (Emanuelle e Françoise / Le sorelline)

1975 - Bill Cormack le fédéré (Giubbe rosse - scénariste uniquement non crédité)

1975 - A forza di sberle

1975 - Le Tigre de la rivière Kwaï (La tigre venuta dal fiume Kwai)

1974 - Le Permis de conduire

1974 - Les Chiens enragés / Rabid dogs (Cani arrabbiati)

1973 - Le trésor de Box Canyon (Scalawag)

1973 - Magia Negra (Baba Yaga)

1973 - Les Rangers défient les karatéka (Tutti per uno botte per tutti)

1972 - Méfie-toi Ben, Charlie veut ta peau / Ben et Charlie (Amico, stammi lontano almeno un palmo+scénariste)

1972 - L’Appel de la forêt (The Call of the Wild)

1971 - Quel maledetto giorno della resa dei conti

1971 - Chaco (Bastardo, vamos a matar)



1970 - Ciakmull l'homme par qui la vengeance arrive (Ciakmull + scénariste)

1969 - Satyricon

1969 - La Colline des bottes / Trinita va tout casser (La collina degli stivali)

1968 - Cinq fils de chien / Le défi des Bootleggers (5 figli di cane)

1968 - Belle Starr (Il mio corpo per un poker)

1968 - Pas de roses pour OSS 117

1968 - Django prépare ton cercueil / Trinita prépare ton cercueil/ Viva Django (Preparati la bara!)

1968 - Odia il prossimo tuo (Odia il prossimo tuo)

1967 - Le Cobra (Il Cobra)

1967 - Coup de maître au service de sa majesté britannique (Colpo maestro al servizio di Sua Maestà britannica)

1967 - Un poker di pistole (Un poker di pistole)

1967 - Django le taciturne (Bill il taciturno)

1967 - Le Dernier tueur (L'ultimo killer)

1966 - Django tire le premier (Django spara per primo)

1966 - Mon nom est Pécos (2 once di piombo)