Interview de Enzo G Castellari

Enzo G Castellari
Le tonton flingueur du bis italien
Cette entrevue a été réalisée en mai 2001 à l'occasion de l'hommage rendu à Enzo G. Castellari par la Cinémathèque Française avec la projection de deux de ses films, "Une Poignée de salopards" et "Les Guerriers du Bronx 2"
Elle est initialement parue dans le numéro 8 du fanzine Nagual.
D'où est venu votre style personnel en tant que cinéaste ? Mon style s'est nourri de mes expériences en tant que spectateur. Tandis que je tournais mon premier film personnel, «Sept winchesters pour un massacre», j'ai vu «L'Homme de la Sierra», de Sidney J. Furie, avec Marlon Brando et John Saxon. La vision de ce film a changé ma manière de tourner et m'a donné une idée précise de ce que je voulais réaliser en matières de plans et d'effets de lumière. |
«Sept winchesters...» est votre premier film ? Mon premier film vraiment personnel. J'avais auparavant été assistant, et metteur en scène officieux. J'ai pris un film en main pour la première fois sur le tournage de «Dieci italiani per un tedesco», film de Filippo Walter Ratti sur lequel j'étais assistant. Ratti s'en tirait mal, aussi je lui faisais des suggestions et il me répondait « Tu sais quoi ? On a eu exactement la même idée ! ». |
Vous êtes considéré comme un cinéaste très éclectique. Avez-vous un genre de prédilection ? J'aime le film d'action sous toutes ses formes, western ou autres. Mais mon regret est de ne pas avoir fait plus de comédies. J'ai réalisé une seule comédie pure, «Le Roi de Mirmidous», avec Vittorio De Sica et Giancarlo Giannini. [On peut aussi citer «La Grande débandade», une comédie d'aventures historique où Aldo Maccione incarne Napoléon ! NDLR] Une des marques de mon style personnel est en effet d'essayer de mettre des touches d'humour, afin que le public voie bien que, même si l'histoire racontée est dramatique, on est là avant tout pour s'amuser. Je ne me prends pas du tout au sérieux, et ça vaut mieux quand on fait du cinéma populaire ! |
Contrairement à beaucoup de vos collègues de Cinecittà, vous vous êtes assez peu illustré dans le fantastique... C'est un genre qui ne m'a jamais vraiment plu. Quand j'étais petit, il y avait la BD «Flash Gordon », qui était très belle et bien dessinée, mais, même à l'époque, il y avait quelque chose qui ne me touchait pas vraiment là-dedans. |
«Les Guerriers du Bronx» et «Les Nouveaux Barbares», qui comptent parmi vos plus grands succès commerciaux, sont pourtant des films d'anticipation, et peuvent donc être classés dans la science-fiction...
C'est vrai. Mais en faisant ces films, j'avais plutôt le sentiment de tourner des westerns. Situer l'action des «Guerriers du Bronx» dans un futur proche [En 1990 ! Le film date de 1982..., NDLR] était surtout pour moi le moyen de donner à l'action un caractère extravagant, sans me soucier de réalisme. |