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Coyote Girls

(1ère publication de cette chronique : 2001)
Coyote Girls

Titre original :Coyote Ugly

Titre(s) alternatif(s) :Aucun

Réalisateur(s) :David Mac Nally

Année : 1999

Nationalité : Etats-Unis

Durée : 1h41

Genre : Qu'est-ce que j'vous sers ?

Acteurs principaux :John Goodman, Tyra Banks, Piper Perabo, Adam Garcia

Lavieille
NOTE
2.5/ 5


Voilà un film qui s'adresse à un public très ciblé et plutôt restreint : la jeune adolescente faisant sa crise existentielle et se trouvant en mal de modèle à suivre. Si les auteurs ont cherché à toucher d'autres types de personnes, je pense qu'ils se sont fourrés le doigt dans l'œil jusqu'à la dernière phalange. Ceci dit, quand on voit la catégorie visée, on se dit qu'il y a peut-être un potentiel pour un autre genre de public, celui dont fait humblement partie votre serviteur, amateur de daubes drôles malgré elles.


Toi aussi jeune bécasse, tu peux avoir des films rien que pour toi !


Coyote Girl, c'est l'histoire d'une jeune provinciale américaine qui vit seule avec son papa (John Goodman... le pauvre, comment a-t-il pu se laisser embarquer dans un tel bourbier ?), qui travaille comme serveuse dans un petit fast-food et rêve de se rendre à New York pour faire connaître ses chansons et devenir auteur compositeur.


Dis donc John, t'avais tellement d'impôts à payer pour te compromettre là dedans ?


Elle va évidemment commencer par se faire jeter des maisons de disque par des secrétaires idiotes insensibles au vrai talent. Faute de succès elle va devenir Coyote Girl : sorte de barmette entraîneuse et danseuse dans un bar de lourdingues virils mais gentillets... et oui il y a déjà comme une sorte d'incohérence dans les termes qui fait qu'on a du mal à croire à ce faux bar dans lequel les fillettes candides, timides et innocentes deviennent des femmes libres, farouches et maîtresses des effets de leur image sur les mâles. Attention ! Le film s'adresse à des midinettes alors, amateurs de seins nus et de belles filles qui se trémoussent, passez votre chemin, il n'y a rien à voir pour vous ! Les filles sont quand même jolies et elles se trémoussent bien sur leur comptoir de bar (c'est tout de même le rôle des Coyote Girl), mais ça reste très soft et l'érotisme qui est sensé se dégager de leurs scènettes de "danse" s'avère à peine plus sensuel qu'une odeur de pet dans une voiture fermée.


Mais si, mais si, il y a de subtils sous-entendus érotiques dans ce film...


Je suis sûr que quelque chose vous a perturbé dans la lecture des précédentes lignes. Non, je ne parle pas du pet, c'est quand même plus fin que ça. Quoi alors ? Allons, un film qui s'adresse aux adolescentes et qui se passe dans un bar où il n'y a que des mâles, à première vue ça pourrait paraître suspect, non ? Que nenni ! Foin de tout soupçon d'immoralité ! Au contraire, on nous montre dans ce film que même si les clients masculins peuvent avoir tendance à "abuser" ou à être "violents", les Coyotes peuvent toujours maîtriser la situation et que tout le monde est bien gentil finalement.

Et puis le public de ce bar est en partie féminin, mais oui ! On nous le montre bien d'ailleurs quand l'héroïne met son copain (puis vers la fin son père) aux enchères sur le comptoir ! Si si, je vous assure, ils ont osé ! Ces scènes peuvent paraître futiles mais s'avèrent pourtant essentielles puisqu'elles sont sensées toucher la fibre érotique du public visé et le plonger en plein fantasme (à la façon "Cheap And Else" par exemple).


"- Toi t'es vraiment ma meilleure cupine...
- Ouais, tout pareil, à la vie à la mort, t'vois..."


Venons-en au copain de l'héroïne. Il la rencontre dans une boîte de nuit en se faisant passer pour un découvreur d'artistes alors qu'il n'est que cuistot dans la boîte de nuit (qui doit donc faire aussi restaurant je suppose). Ha la la comme c'est facile, mais que cela paraît immoral ! Mais non foutre dieu ! On vous a déjà dit que les auteurs ne pouvaient se permettre de tels écarts étant donné le public visé (oui toujours lui, mais en fonction de quoi d'autre sont formatées les productions hollywoodiennes ?).


Salut, je suis producteur... tu veux voir mon gros contrat ?


Il y a donc une astuce : c'est en fait un ami du copain en question qui le fait passer pour ce qu'il n'est pas. Facile. Cette fausse identité exaspèrera dans un premier temps notre belle héroïne, mais comme le garçon est vraiment un bon gars, elle finira par céder à la romance. Que c'est beau ! Mieux encore, le jeune homme est tellement pétri de gentillesse et croit tellement aux capacités artistiques de la belle auteur-compositeur provinciale et Coyote Girl, qu'il va l'aider à passer le cap du trac qui la fait s'enfuir à chaque fois qu'elle se retrouve devant le micro d'une salle d'audition. Rien que ça !


"- Mais si, regarde, j'ai un synthé, je suis pas cuistot, en fait je suis Giorgio Moroder !
- C'est ça. Tiens, celle-là on me l'avait encore jamais faite...


D'aucun se diront que je leur décris là un film bien naze et peu engageant. C'est vrai, mais il faut se méfier du "Lake Placid" de la banalité car il peut parfois receler de bonnes surprises. En effet ce film commence par de la mièvrerie chiante (pour dire les choses comme elles sont), mais se transmute peu à peu en mièvrerie hilarante (si si ça existe !) sous l'accumulation des poncifs, idées reçues et autres cinglants stéréotypes. Cette transition de chiant à marrant est assez synchrone avec l'apparition des Coyotes Girls (donc assez rapide en somme).


Ouais, regardez, j'ai acheté du déodorant !!!


Pour conclure, je dirais que le meilleur moyen de regarder ce film comme un nanar appréciable c'est de prêter attention à l'accumulation dont je viens de parler et de le voir un peu comme le Rocky des adolescentes. En effet, l'héroïne arrive dans la Grande Pomme pleine de courage et de bonnes intentions. Mais elle se plante.


Quand je serai grande, je serai Avril Lavigne !


Alors elle s'entraîne avec détermination et lorsqu'elle a le soutient de tout son entourage elle passe le cap et finit par tout fracasser, musicalement (ou plutôt commercialement) parlant évidemment. Elle finit par (à peu près) gagner son match contre la vie injuste et les inhibitions infantiles. Ben oui, c'est vraiment la niaiserie absolue ! Mais c'est ça qu'on apprécie et qui fait finalement remonter l'appréciation de ce film de médiocre à sympathique nanar.


"- Ouais, tu vas voir, nous on est solidaires contre le Grand Capital !
- Attends t'es sûre que c'est un film pour promouvoir la révolution prolétarienne, parce que là j'ai un doute..."

- Lavieille -
Moyenne : 1.79 / 5
Lavieille
NOTE
2.5/ 5
Labroche
NOTE
2/ 5
Mayonne
NOTE
2.5/ 5
TantePony
NOTE
1/ 5
Peter Wonkley
NOTE
1/ 5
Drexl
NOTE
2/ 5
Wallflowers
NOTE
1.5/ 5

Cote de rareté - 1/ Courant

Barème de notation
Vous vous en doutez bien, il existe un double DVD collector de chez "Buena Vista" bien garni en making of promotionnels (ça s'appelle un Electronic Press Kit et ça encombre les bonus DVD de toutes ces productions de studio faisandées), en scènes coupées tournées spécialement pour meubler le disque et en clips de LeAnn Rimes, une diva de la country-FM à l'eau de rose qui a composé la B.O. et qui heureusement reste totalement inconnue par chez nous...


Bon les filles, ce soir, c'est concours de T-shirts mouillés... mais attention je ne veux pas voir un nichon apparent, compris ? Respect de notre jeune public avant tout !

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