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Creepies


Creepies

Titre original : Creepies

Titre(s) alternatif(s) :Aucun

Réalisateur(s) :Jeff Leroy

Année : 2003

Nationalité : Etats-Unis

Durée : 1h27

Genre : Images de synthèse arachnophiles

Acteurs principaux :Ron Jeremy, Lisa Jay, Jeff Ryan, Phoebe Dollar

Francis
NOTE
4/ 5


Quand j'étais petit, j'aimais bien les films avec des monstres. Mais ce qui me gênait toujours, c'était qu'avant de voir les monstres vedettes arriver sur l'écran pour dévorer tout le monde, il fallait se farcir d'interminables séances de présentation des personnages, voir des teenagers se rouler des pelles dans des décapotables... Trop nuuuuuul ! Surtout quand on a huit ans.

Heureusement, je crois avoir trouvé l'homme capable de venger le petit garçon que j'étais. Un réalisateur américain qui a gardé toute la fraîcheur d'âme d'un charmant bambin. Cet homme, c'est Jeff Leroy, auteur du film que je chronique à présent.


C'est ici que tout commence...


"Généreux", voilà l'épithète qui convient à mon avis pour désigner « Creepies ». Un film qui ne se paie pas la tête du spectateur. Un film qui n'a pas beaucoup d'argent, ni de talent, mais qui donne vraiment tout ce qu'il a ! Vous voulez des monstres ? On va vous donner des monstres ! Plein ! Tout le temps !

Oui, comparé à beaucoup d'autres séries Z du même genre, comme le récent « Webs » de David Wu, sorti la même année sur un sujet identique, « Creepies » n'est PAS un film qui triche en vous exposant d'interminables scènes de dialogues entre le héros et sa copine ! « Creepies » va droit au but, et vous inonde littéralement de scènes à base d'araignées géantes en caoutchouc et en synthèse, d'explosions de maquettes et d'effets gore ! Jeff Leroy est un type qui manque de talent, mais qui s'en fiche et qui pense avant tout à nous faire plaisir. Et, je le dis très sérieusement : respect ! Parce que ça marche !


Qui s'est amusé avec la bombe de serpentins en spray ?


Quand je vous dis que ça va droit au but : la première scène se déroule dans un centre scientifique secret de l'armée en Californie (situé en pleine ville au bord de l'autoroute, quand même), où s'activent un nombre effarant de militaires : trois pour être précis. Deux bidasses et leur chef. Les deux premiers ont la mauvaise idée d'aller regarder des bocaux, contenant des araignées géantes mutées par nanotechnologie. C'est alors que tout s'enchaîne :

Bidasse 1 : Shit, j'ai laissé tomber le bocal par terre !

Bidasse 2 : L'araignée s'est sauvée ! Il faut la rattraper !

Chef : Dites donc, vous deux, c'est pas un peu fini de passer votre temps à glander ?

Bidasses 1 et 2 : Pardon, chef !!!!

Bidasse 1 : Tant pis, on la cherchera plus tard.

Voilà, en gros c'est ça. A quoi bon se casser la tête ? Bien sûr, l'araignée ne va pas tarder à se multiplier et, cinq minutes montre en main après le générique de début, nos trois zouaves sont d'ores et déjà massacrés par des hordes de bestioles grouillantes. « Creepies », un film qui fonce !

De belles têtes de vainqueurs :




Bon d'accord, ils ne sont pas très beaux, mais ça change des bodybuilders et des siliconées qu'on voit d'habitude en Californie. Et puis quoi, y a la star du porno Ron Jeremy, quand même ! (C'est le moustachu à casquette, qui apparaît également dans « Captain Orgazmo »).


Le film repose sur deux intrigues parallèles assez simples :

D'abord, il y a les militaires qui essaient d'endiguer l'invasion. Nous suivons deux d'entre eux qui, à bord de leur char, vont se lancer à la poursuite d'une araignée colossale de la taille d'une maison, et cela contre l'avis de leurs supérieurs.


Mais qu'est-ce qui fait donc trembler cette maquette ? Horreur ! Une araignée en mousse !...


...qui fait face à des militaires hautement concernés. Boum l'araignée ! (Si, si, c'est bien sensé être la même que dans le plan précédent, je vous assure !)


Ensuite, nous suivrons les aventures de deux disc-jockeys et d'un groupe de girls-band, venues pour un enregistrement dans un studio, dans lequel l'armée a stocké par erreur (???) ses containers à araignées. Nos héros vont se retrouver pris au piège du bâtiment, menacés à la fois de l'intérieur et de l'extérieur, par des araignées qui, pour être "seulement" de la taille d'un chat, n'en sont pas moins dangereuses.


A l'aide ! Je suis attaquée par des incrustations pourries !


La prod’ a même pensé aux peluches pour le merchandising...


Je suis une araignée et je vous fais peur !



Maman, je suis effroi !


A noter que le film doit beaucoup aux films de zombies de Romero, puisqu'on y trouve le même principe du huis clos, ainsi que celui de la contamination : toute personne mordue par une araignée est "infectée" et va, soit donner naissance à des bébés araignées, soit se transformer en hybride mi-homme mi-araignée (au choix, c'est selon). Donc, il ne faut pas hésiter à abattre froidement ses propres amis au fusil à pompe :


Un élément nanar entre mille : observez le décalage entre le coup de fusil et la chute en arrière de la fille...


Mais revenons à nos deux badernes. Toujours à la poursuite de l'araignée colossale, ils patrouillent dans un Los Angeles ravagé, à bord de leur tank... Tank figuré par un jouet tremblotant, qui se dandine à travers une très jolie maquette (mention spéciale au fond peint en bleu avec de jolis nuages blancs).



Les deux trompe-la-mort à bord de leur tank Playschool (l'intérieur se passe de commentaires...)


Comme le disait un commentateur de Imdb : "Je ne veux même pas essayer de décrire ce décor !"


L'araignée animée sous Amiga échappe aux tirs de mortier.


La Cité des Anges est en feu ! La preuve : on vous balance juste après des stock-shots d'incendies californiens.


Mais laissons les hélicoptères prendre le relais...


L'astuce de Jeff Leroy : pour les plans d'hélicoptères, pointez votre mini-DV vers le ciel et attendez qu'il y en ait un qui se pointe. "Hey, dude ! You're in L.A. ! There's always a fucking helico passing around."


L'intérieur de l'hélico (magie du cinéma) :
"Cible repérée."
"FEU !"



L'attaque de Hollywood par l'araignée en images de synthèse ! Celle-ci va se prendre un missile en pleine tronche. Cependant, conformément à son contrat...


...elle décide de confier cette scène périlleuse à sa fidèle doublure : l'araignée en mousse.


Encore un autre exemple de superbe raccord entre deux plans :


Un monsieur se fait dévorer goulûment... (en serrant amoureusement les araignées en plastique contre lui, remarquons-le.)


Le même trois secondes plus tard, le temps d'un champ-contrechamp sur sa copine effrayée. Pétard, elles sont rapides ces bestioles !


Je ne dévoile là qu'une portion très mince de tout ce qui est nanar dans cette oeuvre. On pourrait croire que Jeff Leroy, en dépit de son faible budget et d'un manque de talent propre à lui comme à son équipe, aurait pu réussir au moins UN plan, comme ça, par un coup de chance. Mais non. Tout est raté : les acteurs et figurants sans maquillage, transpirant, éclairés plein pot avec des gélatines aux couleurs flashy... Les maquettes qui vibrent quand on fait exploser des pétards dedans... Les araignées à peine animées... Les acteurs qui jouent comme pour la pièce de théâtre de l'école primaire... La caméra qui multiplie les flous involontaires et les effets de zoom nauséeux... Seule la bande-son relève un peu le niveau, à l'extrême rigueur...

Quant au scénario et aux dialogues, ils sont aussi neuneus que dans les productions Troma, mais sans l'humour particulier qui caractérise ces dernières. Même s'il m'avait donné au départ l'impression d'une déconnade entre potes, effet renforcé par l'usage de la vidéo, « Creepies » est un film qui, en toute naïveté, se prend la plupart du temps au sérieux, et j'attends qu'on me prouve le contraire.

Note : 4 sur 5
(J'aurais même mis 5 si cela avait été un "vrai" film et pas un produit fauché destiné à la distribution vidéo, ce qui pousse à une indulgence relative).


- George, tu peux me faire une affiche pour mon film ?
- Pas de problème Jeff, j'apprends Photoshop dans la soirée et demain, elle est sur ton bureau.

- Francis -
Moyenne : 3.50 / 5
Francis
NOTE
4/ 5
MrKlaus
NOTE
3.5/ 5
Kobal
NOTE
3.5/ 5
Rico
NOTE
3.5/ 5
Labroche
NOTE
3/ 5

Cote de rareté - 4/ Exotique

Barème de notation
A l'heure où ces lignes sont écrites, le film ne bénéficie pas encore d'une distribution en France, mais on peut le trouver chez le petit éditeur indépendant "Creep FX" dans les bacs import des boutiques spécialisées, ou sur les sites de vente en ligne.


Le DVD japonais.