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Power Rangers


Power Rangers

Titre original :Mighty Morphin Power Rangers: The Movie

Titre(s) alternatif(s) :Aucun

Réalisateur(s) :Bryan Spicer

Année : 1995

Nationalité : Etats-Unis

Durée : 1h37

Genre : Crétins en collants Sentaï basse

Acteurs principaux :Karan Ashley, Johnny Yong Bosch, Steve Cardenas, Jason David Frank

Lavieille
NOTE
4.5/ 5



Ce monument du nanar occupe une place particulière dans ma culture du genre. Il a été pour moi l'élément déclencheur qui m'a fait apprécier les films portant cette médiocrité si particulière qu'elle les rend à la fois comique et révélateur de l'esprit d'une mode ou d'une époque donnée ; un peu comme le sont les bonnes caricatures avec les personnages qu'elles représentent.


Avant / Après. Transmutation !!



« Power Rangers » m'a ainsi permis de découvrir tout un pan du cinéma qui mérite d'être jeté au vide-ordure au premier abord mais prend toute sa puissance lorsqu'il est éclairé avec du recul sous les feux du sarcasme attendri et de la critique doucettement ironique.

Bien que ce soit un des rares nanars qui m'ait fait rire aux larmes, les quelques années qui séparent sa vision de l'écriture de cette chronique ont suffit pour effacer de ma mémoire la plupart des scènes qui m'avaient fait me gausser. Je vais tout de même tâcher de vous retranscrire la substantifique moelle de ce fameux monument qu'est « Power Rangers ».

L'histoire : de méchants monstres veulent prendre le contrôle de la Terre, mais heureusement les gentils Power Rangers (mince, je viens de faire un pléonasme) seront là pour nous protéger.


Ivan Ooze, le méchant en chef (joué sans aucune retenue par Paul Freeman, alias Belloq, le méchant archéologue français rival d'Indy dans « Les Aventuriers de l'arche perdue ») et un sbire porcin.



Tout d'abord les méchants envoient leurs sbires, espérant que cela suffira. Mais les P.R. en viennent très facilement à bout. Alors les petits chefs méchants entrent en scène. Il est temps pour les gentils de revêtir leur collant intégral de combat : une petite incantation, quelques moulinets de bras et de jambes et hop ! Nos héros sont instantanément transformés en bonbons à pattes aux couleurs vives et distinguées. Les sbires méchants tombent comme des mouches lorsque nos sucettes à bras les frôlent (on essaie de nous faire croire que quand les méchant tombent, c'est parce que les gentils les ont tapés... mais même en se forçant on n'arrive pas à y croire). Les petits chefs méchants se font eux-aussi rosser. Vu que ça devient difficile pour eux, tout ce petit monde costumé est téléporté dans une carrière ou un chantier de construction (ce qui fait admirablement baisser les coûts de tournage) ; sorte de monde parallèle où les affreux zozos reprennent du poil de la bête.


Les sbires volants. Soyez gentils ne vous moquez pas...



Les pauvres acteurs qui se coltinent les déguisements des méchants font tout ce qu'ils peuvent pour nous faire croire que leurs personnages sont puissants et dangereux, mais entravés qu'ils sont par leur attirail, leurs mouvements sont si gauches et si limités qu'on n'y croit pas une seconde. On fait alors appel à quelques explosions pour épater la galerie en bas âge et on utilise des montages grossiers pour donner l'illusion de la dangerosité des "monstres pas gentils". Par exemple, au moment où ils reprennent l'avantage, les méchants poursuivent les gentils dans une sorte de souterrain ; dans un premier temps ils sont 50m derrière les gentils et l'instant d'après ils sont subitement juste derrière eux. Houhou quelle frayeur et quel suspense ! Vont-ils réussir à les rattraper et à leur faire du mal ? Que nenni ! A force de surenchère d'armes secrètes et de coups spéciaux les gentils reprennent l'avantage. Ouf.


Les sidekicks insupportables. Existent en modèles robotiques ou humains.



C'est alors (seulement) que les chefs méchants font appel à leur super robot-cyborg géant pour latter les gentils. A ce point-là le réalisateur ne cherche même plus à masquer ses trucages. Bref, les gentils ont aussi un super robot géant auquel ils font appel après une petite déroute ponctuelle. Histoire d'être à la pointe de la technologie, on essaye les images de synthèse. Ouille... Ces effets spéciaux digitaux bien pourris vont nous faire regretter les types en costumes caoutchouteux qui se battent au milieu d'une maquette de carton-pâte. Après une énième série de pétarade, les gentils finissent par l'emporter. Le film se terminera par une blague remarquablement pourrie de l'un des héros et une niaiseuse petite séance de rire collectif.



C'est pas parce que ce sont les mioches qui sont le coeur de cible qu'il faut se moquer du monde. C'est quoi ces CGI pourris !!!



On peut se demander pourquoi la surenchère d'armes et de coups spéciaux dure une heure et demie ? La réponse coule d'elle-même : sans surenchère le film ne pourrait durer plus de 5 minutes... faute d'imagination !


Mmh… Je me demande si ce genre de film n'est pas un gigantesque complot pour que nos enfants deviennent gays !



Pour conclure, je dirais que tout ici est délicieusement mauvais : du scénario au montage, en passant par les dialogues, le jeu d'acteur, la réalisation et la musique. Mais ça bouge, ça fait du bruit et ça s'agite dans tous les sens, le tout avec une intrigue qui ne dépasse pas le niveaux zéro de complexité. Bref c'est si ridiculement nul que ça en devient hilarant et tout à fait délectable !


Allez, un dernier coup d'héroïsme infantile pour la route...


- Lavieille -
Moyenne : 3.17 / 5
Lavieille
NOTE
4.5/ 5
Labroche
NOTE
3.5/ 5
Mayonne
NOTE
3/ 5
Rico
NOTE
3/ 5
MrKlaus
NOTE
3/ 5
Drexl
NOTE
2/ 5

Cote de rareté - 1/ Courant

Barème de notation
Mine de rien, le DVD pourtant minimal de chez "Fox Pathé Europa" (un choix de langue et une bande annonce point barre) se négocie encore autour de 20 € en magasin ! C'est à peine si on peut le trouver moins cher en ligne. A croire qu'on peut prendre les gosses pour des crétins impunément...