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Les Gaous


Les Gaous

Titre original : Les Gaous

Titre(s) alternatif(s) :Jeunes, beaux... mais détraqués

Réalisateur(s) :Igor Sekulic

Année : 2004

Nationalité : France / Allemagne / Royaume-Uni

Durée : 1h32

Genre : Oh put***

Acteurs principaux :Régis Laspalès, Philippe Chevallier, Raphaël Mezrahi, Richard Bohringer, Matthias Van Khache, Hervé Lassïnce, Jean-Marie Bigard, Mareva Galanter, Charlotte Julian, Ticky Holgado, Joël Cantona, Laurent Laffite, Max Boublil

Akton
NOTE
2/ 5


A l'heure actuelle, il y a en France 32 020 Gaous officiellement recensés par le CNC… Mais qui sont ces gens ? Quelle force occulte a t-elle pu pousser tous ces malheureux à franchir le seuil d'un cinéma et payer un ticket pour aller voir un tel film ? Pour moi tout a commencé en pleine rue parisienne quand je suis tombé sur ceci :


Première réaction : mais quelle affiche affreuse, affligeante, et suicidaire pour un film ! Comment peut-on laisser de médiocres publicitaires flinguer un film en toute impunité avec un visuel indigne du pire Max Pecas ? (notez que depuis, certains ont relevé le défi avec la repoussante affiche d'Atomik Circus…) Mais à y regarder de plus près, l'explication n'est plus très loin : en fait il suffit de lire attentivement les noms associés à ce film, le principal étant celui qui porte la double casquette (à l'envers pour faire d'jeun bien sûr) de producteur et scénariste : Jean-Marie Poiré. C'est la terrible malédiction des initiales JMP qui a encore frappé… Je rappellerai simplement pour mémoire cette citation du journal Première à l'occasion de la sortie de son dernier opus en date, l'implacable Ma femme s'appelle... Maurice : "Toucher le fond c'est exceptionnel, mais en redéfinir la profondeur c'est admirable." Et bien j'ai la joie de vous annoncer qu'un nouveau palier a été atteint !


L'affiche anglaise... Pas mieux !

L'allemande...

...et la ricaine !


Mais revenons à l'affiche : son mauvais goût assumé vient aussi de la mise en place des acteurs : quasiment tous les personnages masculins sont debout le torse bombé, alors que les femmes sont toutes en position assise avec la tête au niveau de la braguette de leurs partenaires… le pire étant sans hésitation Mareva Galanter assise sur la cuvette des chiottes, jetant sur son partenaire des regards pleins de promesses…


Aïe Aïe Aïe, il va faire mal ce film, ma parole !


Il faut noter aussi que le réalisateur est certainement tellement honteux de ce qu'il a fait dans ce film qu'il a pris un pseudo et se fait appeler Igor SK. Enfin pas si honteux que ça, car dans les années 60 et 70, les réalisateurs qui prenaient des pseudos et/ou qui faisaient apparaître de fausses initiales SK dans leurs noms, ne se prenaient pas du tout pour de la merde : les deux lettres SK se voulaient tout simplement être une référence à Stanley Kubrick…


Call me Stan, OK ?!


Donc reprenons : voilà un film produit et écrit par une casquette à l'envers, réalisé par un mec totalement inconnu qui se prend pour Kubrick avec une affiche difficilement égalable dans le mauvais goût et la ringardise. En conséquence...

DIRECTION LE CINE LE PLUS PROCHE !


Et là le choc commence dès le générique : à chaque nom qui apparaît sur l'écran on se dit que l'on rêve éveillé… c'est un vrai mille-feuilles de la comédie nanarde des années 70 qui est de sortie, un vrai baroud d'honneur pour ces braves comédiens complètement oubliés depuis plus de 25 ans. Mais c'est aussi le choc de deux générations de comédiens nanars français : les anciens et les nouveaux, tous plus prometteurs les uns que les autres ! Jugez plutôt :

Matthias Vankhache (déjà présent dans les exécrables Mauvais Esprit et Sexy Boy).

Ben quoi, je fais comme Stan.
Philippe Chevallier & Régis Laspalès (sans commentaire).

Haha, on se marre au moins autant que dans Ma femme... s'appelle Maurice.
Charlotte Julian (oui, celle qui harcèle le facteur de Biboquette dans La Pension des Surdoués).
Joël Cantona (qu'on n'avait pas vu aussi bon depuis sa pub pour les rasoirs Gillette).

Pourquoi tu me montres du doigts, connard ?
Chantal Ladesou (totalement insupportable comme à son habitude).
Il convient aussi de noter la prestation pleine de promesse du rugbyman Vincent Moscato ("comédien" à la fois dans Stade 2 et Vercingétorix).

Ohhhh...
Sans oublier Jean-Marie « Met le paquet sur les nanars » Bigard, qui continue sa carrière catastrophique au ciné (et ailleurs) avec pour mémoire ces apparitions dans Oui d'Alexandre Jardin, Le Clone, bien entendu L'Ame Sœur, et surtout La Boîte, authentique navet du pauvre Zidi).
Dans la catégorie "ils font de la peine à voir sur l'écran", on trouve encore :
Richard Bohringer (déjà inoubliable dans Diesel)

Ben quoi, faut bien gagner sa croûte.
et Ticky Holgado

Putain, si j'avais su que ça serait un de mes derniers films...


Maintenant vient le plus délicat : comment résumer ce film ? Il convient avant tout de se mettre dans un contexte mental très particulier : oublier toutes les comédies sorties depuis 1974 et se dire que le rire français n'a pas franchement évolué depuis cette date. Le résultat est spectaculaire :
- Nous avons droit au van multicolore Volkswagen plein de hippies hirsutes qui sillonnent les routes de France en chantant guitare à la main et en fumant des joints… avec un jeu tout en nuances et délicatesse des acteurs qui s'y prêtent, of course….
- Le cul de jatte de service (Bigard Himself) qui a tout perdu à la guerre (on saura jamais laquelle d'ailleurs) qui se déplace dans un fauteuil roulant et qui finira sa route en bas d'une côte dans une marre pleine de purin, hohoho.
- L'incontournable personnage du coiffeur maniéré (vraisemblablement gay car dans la bonne grosse comédie française, coiffeur = grosse folle) en CDD qui se trompe de coloration pour les malheureux cheveux de ses clientes (résultat : des cheveux verts fluo au lieu de marrons, héhéhé).
- Le con de parisien qui roule à fond dans sa Golf GTI cabriolé dernier modèle qui va forcément se prendre une charrue pleine de fumier en doublant un camion en pleine campagne, hihihi.
- Aux différentes blagues et variations comiques sur l'existence d'un 36-15 code Nichons (seul gag que l'on pourrait qualifier de "moderne", sauf qu'à l'heure d'Internet, les esprits créatifs de JMP et Stan sont restés bloqués sur le minitel).
- Aux bouseux de provinciaux qui montent à Paris, l'un pour faire carrière dans la chanson avec un costume digne d'un TOP à C Jérôme et l'autre pour retrouver l'amour de sa vie…


Arrête de déconner Stan, t'as vraiment trouvé de l'argent pour faire ce film ?


Pour couronner le tout, l'ensemble est tourné avec l'inimitable Poiré's touch', c'est-à-dire avec des changements de plan toutes les 3 secondes et des cadrages à donner le tournis, avec cette impression tenace que Jean-Marie Poiré essaie de rentrer dans la tête du spectateur (avec sa casquette et sa caméra) pour venir violer sans vaseline les derniers neurones qui auraient survécu à cette expérience heureusement unique.
J'en passe et certainement des meilleures… je dis "certainement" car je n'ai pas pu tenir plus de 45 minutes… c'était tout simplement au-delà de mes forces, vous comprenez ?


Le maître en pleine réflexion artistique (grat grat).


Je lance donc un appel solennel : y a-t-il des gens qui ont vu ce film en entier ? (j'en doute car avant moi, pas moins de sept personnes sur la petite quinzaine présente avaient déjà quitté les lieux !). Veuillez m'aider car depuis je suis rongé par le remords, il faut que je sache comment tout cela se termine : Maurice va t-il devenir une star de la chanson disco ? Mareva Galanter nous montrera t-elle ses seins ? Charlotte Julian propose t-elle du bon pâté à Bigard ? Autant d'interrogations dont je m'épuise en vain à trouver la réponse...

En bonus, le jeu de la photo mystère :

Cher lecteur, sauras-tu décoder cette photo ? Si oui, merci d'envoyer ta réponse aux webmasters qui feront suivre.



- Akton -
Moyenne : 2.67 / 5
Akton
NOTE
2/ 5
Nikita
NOTE
2/ 5
Drexl
NOTE
0/ 5
Barracuda
NOTE
4/ 5
Wallflowers
NOTE
3.5/ 5
Kobal
NOTE
4.5/ 5

Cote de rareté - 1/ Courant

Barème de notation
Décidément sur tous les bons coups en ce moment, "M6 vidéo" a sorti le DVD du film avec tous les raffinements d'usage (son 5.1, 16/9ème soigné) et un tas de bonus divers sur (entre autres) le Périgord ou les talents de comédienne de Mareva Galanter. C'est vous dire si ça vaut le coup d'investir dans ce film avant qu'il ne parte au pilon ! Parce qu'avec 30 000 entrées cinéma en France, le DVD n'a que peu de chances de devenir un best seller...
Quoique... On se moque, on se moque, mais on a retrouvé des éditions espagnoles et hongroises de ce film ! Par contre, particularité française liée à l'interdiction formelle de toute promotion du cannabis, l'affiche française est la seule à ne pas rajouter une petite feuille d'herbe à nigaud pour appâter le djeun's.