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Six-Pack
Titre original : Six-Pack
Titre(s) alternatif(s) :Aucun
Réalisateur(s) :Alain Berbérian
Année : 2000
Nationalité : France
Durée : 1h50
Genre : 6-Pack 2 Kro
Acteurs principaux :Frédéric Diefenthal, Richard Anconina, Chiara Mastroianni
Voici un exemple typique de film mal produit (à ce stade, ce n'est même plus avec les pieds mais plutôt avec les ongles), d'autant plus gênant qu'il se voulait la réponse française aux polars glauques à l'américaine, le Seven de David Fincher en ligne de mire.
Apparemment, Anconina et Diefenthal ça fait pas trop vendre en Allemagne
Tourné à l'arrache à la demande expresse d'Alain Sarde, alors persuadé qu'il va damer le pion à ces enculés de Ricains, Six-Pack part sur la base d'un scénario bancal, mal foutu, où tout s’enchaîne en dépit du bon sens et probablement dialogué par des stagiaires yougoslaves. Mis en scène par Alain Berbérian (réalisateur énergique de La Cité de la Peur et de Paparazzi), interprété par le duo gagnant (?) Richard Anconina et Frédéric Diefenthal, Six-Pack est un film de tueur en série qui se voudrait sans concessions, rugueux, brutal, mais qui, en exploitant ses nobles intentions de la pire façon qui soit (singeant les tics qui ont déjà déformé et parfois ridiculisé le genre aux Etats-Unis), s'embourbe de façon inexorable jusqu'à atteindre les cimes de ce site.
Le Brad Pitt(eux) français
Récapitulons : un serial killer vient de frapper de nouveau dans la capitale française, aux abords d'une fête foraine. Les inspecteurs chargés de l'affaire, Anconina et Diefenthal, trépignent sec. Diefenthal, c'est le jeune flic cool, qui utilise les moteurs de recherche informatiques de la police pour retrouver l'assassin.
Vas-y, prends l'air inspiré !
Anconina, lui, ça le fait marrer les ordinateurs. Il ballade toujours en permanence son vieux carnet à spirales sur lequel il note toutes ses impressions sur l'enquête (du style "le tueur est un homme" ou "le tueur connaît ses victimes", mais des fois il rajoute des points d'interrogation ou il les barre carrément d'un air perplexe).
Ce duo mal assorti accumule ses maigres indices, et là, Anconina est frappé par la grâce et dévoile ses déductions à son collègue et la hiérarchie, incrédules (on les comprend) : 1/ nous avons affaire à un tueur en série 2/ en France, comme criminels, on a que des escrocs à l'assurance ou des pédophiles 3/ les tueurs en série, ils sont tous américains 4/ donc, le tueur est américain. Je n'invente rien, c'est quasi texto, le pire étant que le tueur est effectivement américain.
Fort de cette avancée monumentale, Anconina part quelques jours aux Etats-Unis rencontrer le plus fou des serial killers dans sa cellule capitonnée, un certain Big Daddy. Après un dialogue qui ne sert objectivement à rien entre Anconina et Big Daddy, ce premier rentre en France, où il apprend qu'on l'a suspendu de l'affaire...
Je sais ce que tu te demandes... combien de balles il reste (et comment je fais pour garder mon sérieux)
Six-Pack accumule dès la première apparition du tandem de flics improbable les écueils à éviter : opposition rigolote entre les deux collègues, courses-poursuites à deux balles dignes de la série Van Loc, psychopathes qui en font des tonnes dans la folie au point d'en baver, j'en passe et des pires. Berbérian, peu aidé par les faiblesses abyssales de son script, essaie de faire de son mieux pour que le film ait l'air glauque et désespéré, et y parvient dans une certaine mesure. Les deux acteurs principaux n'ont jamais été aussi mauvais, leurs airs irréversiblement sérieux rajoutant un peu plus dans l'aspect "à côté" qui fait sombrer le métrage vers le ridicule gênant.
Le summum est atteint quelques instants avant la scène finale, lorsque Diefenthal et Anconina, en infraction totale vis-à-vis de leur hiérarchie, décident d'utiliser la pauvre Chiara Mastroianni (Chiara, mais qu'es-tu venue faire dans cette galère ?) comme appât humain. Les deux flics attendent que le tueur frappe, en planque dans leur bagnole, rivés à leurs talkies-walkies, jusqu'à ce qu'ils décident d'aller se taper un Quick. Malheureusement, ils oublient dans l'action leurs talkies dans la bagnole, et c'est le moment que le tueur choisit pour frapper. Anconina et Diefenthal ont l'air bien cons, avec leurs Giants et leurs Cocas... Le bilan est assez désastreux, est le fait maintenant avéré : avant d'égaler Seven, le chemin sera long !
Fred Diefenthal. Un réveil difficile ?
Cote de rareté - 1/ Courant
Barème de notationPetite sortie discréte en DVD pour un film qui s'annonçait comme un bon gros blockbuster à la française. L'édition "Studio Canal" la joue profil bas avec une petite galette très correcte d'un point de vue technique (D.T.S. et tout le tremblement) mais carrément indigente point de vue bonus (galerie de photos, filmo et bandes-annonces). Faut pas avoir honte comme ça les gars...
- Tu sais Fredo, des fois je me demande si Alain Berbérian ce serait pas Alexandre Arkady qui se déguise pour me faire tourner dans ses bouses.
- Laisse-moi te dire une chose mon Riri, tant que t'as pas tourné pour Besson, tu sais pas ce que c'est que d'avoir honte de sa filmo...