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Les Insoumis

(1ère publication de cette chronique : 2006)
Les Insoumis

Titre original :The Annihilators

Titre(s) alternatif(s) :Les Exterminators, Action Force

Réalisateur(s) :Charles E.Sellier Jr

Année : 1985

Nationalité : Etats-Unis

Durée : 1h24

Genre : Agence Tout Bis

Acteurs principaux :Christopher Stone, Andy Wood, Lawrence Hilton-Jacobs

Wallflowers
NOTE
2.5/ 5


On sait tous que la guerre, c’est mal. En fait, c’est même très mal puisque des gens y meurent. Et puis, ça fait du bruit, ça crie, des gens pleurent, se font amputer, il n'y a pas d’eau chaude et en plus là-bas, on est généralement trop loin pour mater le match de foot du dimanche.

 


Comment ruser dans le dos de figurants figés.


Bref, là où se trouve la guerre c’est l'enfer. D’ailleurs les films nous le montrent bien en général. Prenez par exemple « Les Insoumis » a.k.a. « Les Exterminators » : premièrement, à la base, ça se nomme « The Annihilators ». Comme ça on est prévenus dès le départ (si on parle l'Américain). Ensuite, c’est l’histoire de gars qui sont traumatisés par la guerre. Tellement traumatisés qu’ils vont la recommencer dans la rue des années après. Par ailleurs, il va falloir m’expliquer pourquoi, dans les films, les gens traumatisés par la guerre continuent à faire la guerre chez eux, dans la rue, entre deux courses chez l’épicier. C’est vrai ça, du coup on se demande : pourquoi les gens se plaignent de la guerre ? C’est dingue quoi, on casse du Viêt' pendant 5 ans et à peine de retour chez soi on fait quoi ? On dégomme du break-dancer et du taggeur dans la rue à coup de M16. Alors je suis désolé si c'est ça la guerre, c’est que ça ne doit pas être si terrible.

QUE SONT-ILS DEVENUS ?

 


Joe est devenu handicapé vindicatif.

Garret est devenu un père de famille rasé.

Ray est devenu un Golden-Boy énervant.

Louis est devenu un alcoolique vivant dans une caravane.

Bill est devenu... un mec qui porte des costumes sombres.


« Les Insoumis » raconte l’histoire de cinq copains pendant et après la guerre du Viêt-Nam. Après nous avoir montré leurs exploits titanesques à faire des embuscades contre des Vietnamiens sourds et aveugles au début du film, on les retrouve cinq ans plus tard dans la vie civile. On assiste alors à la véritable hécatombe. Retourner à une vie "normale" n'est pas systématiquement un cadeau pour les héros de guerre. Regardez ce qu’ils sont devenus : un père de famille, un handicapé, un alcoolo… un véritable pamphlet contre la guerre qui ferait passer l’idéologie de « Johnny got his gun » pour celle de « ID4 ».
Le souci, c’est l’handicapé. Lui, il a les boules parce que non seulement la vie sur une chaise roulante n’est pas rose quand on est un vet' du Viêt' (mais pour qui le serait-elle ?) mais en plus, comble du malheur, il vit dans un quartier pourri d’Atlanta. Vous connaissez ce genre de quartier malfamé. Là où des punks (ou des "ponques" ou "panques" comme disent les gens du film) font la loi en poussant des poubelles, en tapant dans des conserves avec leurs pieds et en traversant la rue en dehors des passages cloutés.


Aucun respect pour les paquets de chips !

Et regardez celui-là ! Il mange devant nous la bouche ouverte !!


Alors vous commencez à voir où je veux en venir... Dans la ville, tout le monde a peur, sauf notre homme bien sûr. Et franchement, on ne peut pas lui donner tort. Car une fois que vous avez fait la guerre, une fois que vous avez vu des stock-shots de chars d’assaut dans la jungle, vous avez tout vu, c’est évident. Alors excusez-moi, mais c’est pas un loulou avec un bandana qui va l’impressionner.


On vous aurez pas déjà vu dans « Les Goonies » par hasard ?


Hélas ! Notre homme courageux va mourir en voulant protéger une épicerie, se faisant tuer sadiquement à coups d’attendrisseur à viande (une fin plutôt originale pour un légume diront les adeptes de calembours douteux, ce qui n’est pas mon cas).
Qui est responsable de ce crime ? Un voyou sans fois ni loi, un gredin, un brigand, un malandrin, une crapule : le dénommé ROY BOY ! Alors Roy Boy (le chef des voyous donc), ce que vous ne savez pas encore de lui, c’est qu’il a la tête de l’emploi. On voit de loin qu’il ne faut pas lui chercher des noises. Ce type est le parfait résultat d’un shaker entre Kurt Russel et Jon Bon Jovi à qui on aurait superposé les deux coupes de cheveux.


Paul Koslo EST le méchant Roy Boy !


Ce que notre voyou ne savait pas (mais que vous savez), c’est que la victime était encore très pote avec ses anciens compagnons de guerre. Et que ces quatre là vont tout faire pour venger sa mort et en même temps remettre à flot un quartier où les gens ont peur, verser de l’engrais sur la pelouse du stade, peindre les palissades des voisins, créer des crèches pour les gens qui travaillent, monter des MJC, stopper la récession économique du pays et, si ils ont le temps, trouver un vaccin contre le scorbut. Bon j'exagère peut-être pour l'engrais mais vous voyez où je veux en venir.


Paul Koslo EST en roue libre.


Notre Agence Tout Risque nanarde est quand même mal partie. Déjà qu’ils étaient quatre et demi après la guerre, maintenant ils ne sont plus que quatre. Pire que ça, sur les quatre restants, il y a un alcoolo qui vit dans une caravane (c’est bien connu, les constructeurs de caravanes sont tous financés par des marques d’alcool) et un yuppie tête à claque (c’est bien connu, les gens tête à claque ont tendance à se faire tirer dessus plus souvent que les autres). Mais en dehors de ça, l’esprit est là et l’ex-sergent veille. Et grâce à lui et au courage de son équipe (et aussi grâce à la magie d’un scénario peu regardant), tout va bien se passer.


Je ne suis pas qu'un acteur, j'ai aussi une sensibilité.

Pfff...quel con cet accessoiriste...


Les Insoumis est marrant à voir car, je vous l’ai expliqué plus haut, c’est avant tout un film sur la guerre. Et à la guerre on apprend à se battre (on apprend aussi à piller et à violer des civils mais ça, dans le film ils n'en parlent pas). Donc l’idée de base est que notre commando apprenne à la population locale comment se défendre. Vous voulez apprendre des choses ? Alors prenez des notes, ça peut vous être utile si jamais un type avec un jean troué qui écoute Cindy Lauper très fort sur son Ghetto-blaster vous demande l’heure dans la rue, l’œil torve.
Voici les principaux conseils des anciens guerriers du Vietnam. Mettons que vous vous baladez dans la rue et vous vous faites agresser par une canaille :
Exemple 1 : si vous avez un balai à coté de vous, prenez-le fermement et tapez (avec le manche, pas les franges) dans les jambes et dans le dos. Résultat garanti.


Une arme mortelle pour 2 Euros.


Exemple 2 : vous avez oublié votre balai dans la boîte à gant de la voiture ? Pas de panique : si vous avez un crayon à papier, prenez-le fermement et plantez-le dans le cou du coupe-jarret. Résultat inespéré.


Marche aussi avec les stylos BIC.


Exemple 3 : vous êtes une femme ? Loin de moi l’idée de vous dire que par conséquent vous devriez toujours avoir un balai sur vous normalement, mais si vous n’avez rien de tout ça, un bon coup de pied dans les appendices génitaux fera l’affaire.


Les gamètes mâles n'ont qu'à bien se tenir.


C’est dingue, je sais pas vous, mais quand je les vois, je me dis que nos héros ont dû faire la guerre dans une scierie, en se jetant des troncs d’arbre en guise de grenade et en tirant avec des écorces de chêne à la place des balles. Mais peut-être que si ça marche dans le film, c’est que c’est vrai dans la vie réelle.

« Les Insoumis », ce n’est toutefois pas que de l’action, rassurez-vous. Tous nos héros sont fatigués par la vie et on assiste dans le film à plein de rebondissements chatoyants et à des vertus symboliques fortes comme la rédemption, la vengeance, la solitude, la philosophie, la dissociation associative, la Vérité Universelle... Non je déconne, en fait ça tire tout le temps et plein de gens meurent de façon débile.


Hum... mais de quoi parle cette chronique ?

 


Hahaha, mais elle parle du film tout pourri « The Annihilators » !

Ha merde, j'ai joué dedans, c'est vrai...


Mais tout ceci est ludique car oui, « Les Insoumis » est avant tout un film ludique. On y enseigne des choses : on a appris plus haut à se défendre ou à se battre mais le film nous apprend aussi entre autres deux ou trois choses très importantes de la société.On sait par exemple qu’un vieux papy de soixante ans peut dérouiller 3 jeunes des rues avec sa béquille/son balai/sa jambe de bois. Croyez-le où non, je n’étais pas au courant.


La cachette ultime en cas de fusillade.


On sait qu’on peut guérir de l’alcoolisme simplement en se faisant mater par une jolie serveuse. Cette dernière qui vous regarde d’un air de dire "non mais arrête, tu vas finir par habiter dans une caravane si tu continues à te pourrir la santé".


Paul Koslo EST un mec qui en fait des caisses.


Et pour terminer, on sait que, marcher au milieu de la rue avec un lance-flammes en hurlant « je veux ma drogue !!! » n’est apparemment pas suffisant pour ameuter la police.


La meilleure chute du cinéma indépendant d'Atlanta dans la catégorie "insoumis".


« Les Insoumis » n’est pas le nanar du siècle. Néanmoins en tant que film de vigilante, il se pose là. Coupes de cheveux ringardes, méchants ringards (non sérieux on à l’impression qu’ils ne s’en prennent qu’aux danseurs de hip-hop, aux sosies d’Eddy Murphy, aux chanteurs du groupe Europe et à la troupe du Big Bazar dans le film) et surtout une musique assez énervante pour vous donner envie de vous enfoncer la télécommande dans l’oreille. Reste aussi un film très marrant pour son jeu d’acteur décourageant (la première partie dans la jungle est hallucinante de connerie), comme celui de mon nouvel ami Paul Koslo à qui je voue une admiration sincère et joyeuse.


Le Ninja m'a tuer.


Et vous allez me dire, ils sont devenus quoi nos militaires après ce film ?
Et bien du « X-tro 2 », du « CHUD 2 », du « Rat boy » et même du « Killer Drag Queens On Dope »…
Non, sérieusement un ancien militaire qui deviendrait drag-queen en prenant de la dope ? Et ben, rien que pour ça, la guerre finalement, je trouve que c’est un truc super pour faire des films.


- Tu as retrouvé l'allume-cigare que tu avais fait tomber dans ma voiture ?
- Non, pourquoi ?



- Wallflowers -
Moyenne : 2.00 / 5
Wallflowers
NOTE
2.5/ 5
Jack Tillman
NOTE
1.5/ 5

Cote de rareté - 3/ Rare

Barème de notation
Pas de DVD en France, mais au moins trois éditions VHS chez nous : deux chez "Unicorn Studios" avec deux visuels différents (dont un en en-tête de la chronique)…


…et une chez "Broadway Home Vidéo" (Ouais ! "Initial" forever !) sous le titre « Les Exterminators »


Un DVD américain zone 1 chez "Image Entertainment" et un zone 2 anglais format pal chez "Boulevard existent avec des visuels quasi similaires. Des éditions simples sans VF ni bonus bien sûr.



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