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Air Force One
(1ère publication de cette chronique : 2002)Titre original : Air Force One
Titre(s) alternatif(s) :Aucun
Réalisateur(s) :Wolfgang Petersen
Année : 1997
Nationalité : Etats-Unis
Durée : 2h04
Genre : I love America
Acteurs principaux :Gary Oldman, Glenn Close, Harrison Ford, William H. Macy, Dean Stockwell, Jürgen Prochnow
Dans le genre "le Président américain est le plus fort du monde mais c'est normal parce que c'est le Président et qu'il est américain", Independence Day faisait déjà très fort. Mais c'était sans compter la grosse bouse ultra-patriotique que notre vache yankee préférée allait nous démouler violemment au visage. Deux ans après Bill "Colgate" Pullman, il fallait trouver un remplaçant, un acteur pouvant porter sur ses larges épaules le poids écrasant de la bêtise du film. Et cette personne est, vous l'avez deviné, Harry Sonne Fort.
Harrison Ford est James Marshall, le fantabuleux Président des youèssé.
Oui, M. Han Solo, M. Indiana Jones en personne, le roi du pisto-laser et du fouet. Le film commence sur une musique militaire (résumant à elle seule l’ambiance du métrage), puis l'arrière plan noir laisse place à l'action du film : un attentat américain visant à neutraliser le méchant russe (pléonasme) de l'histoire, avec descente en rappel, talkie-walkie et tout le bordel. A travers les costumes moulants, on devine des couilles grosses comme ça. Normal, ce sont des Américains. L'opération est évidemment une réussite. Normal, ce sont des Américains. Mais si le méchant russe est arrêté, c'est la fin de l'histoire, et pas encore trace de notre ami Harry ? Non, car on est à la cinquième minute du film, il nous reste donc 1h59 de métrage, et notre ami Harry arrive à la scène suivante.
Le bon...
...la brute...
...et, euh... Glenn Close.
On assiste alors, au cours d'une réception officielle où sont invités des membres du gouvernement russe (n'oublions pas l'intérêt commercial), à un discours hilarant (commençant en russe) faisant la part belle à la pseudo-bonne conscience américaine, qui nous rappelle celui volontairement comique d'Hot Shots 2, dans lequel le président Benson déclarait lors d'une réception officielle où il reçoit son homologue japonais "C'est hier encore que je lâchais des bombes sur vos maisons, mais je vous prie à genoux de ne plus construire de voitures aussi belles". Sauf que dans Air Force One, on évolue en plein premier degré ! Puis, à la fin du discours (celui d'Air Force One), le Président se lâche en disant quelque chose qui n'était pas prévu, déstabilisant tous ses adjoints, pour bien montrer à quel point il est couillu. Normal, c'est un Américain, et le Président qui plus est. A ce moment, on assiste à l'acmé (de la connerie) de la bonne conscience, consistant à dire que les intérêts politiques ne passeront plus avant le devoir moral (on y croit tous).
Un scénario un peu téléphoné.
Ensuite, on nous présente des Russes qui n'ont pas l'air très net (1°: Ce sont des Russes, 2°: On sait que Gary Oldman est le méchant). Ce qui nous réconforte quant à l'intérêt dramatique du film. On s'aperçoit que ces méchants rentrent dans Air Force One avec une facilité déconcertante : où se sont-ils procurés leurs faux papiers, pourquoi la femme qui vérifie les papiers fait confiance à un groupe de Russes, alors qu'elle a certainement vu les derniers James Bond ? Nul ne le sait. C'est ce qu'on appelle la magie du cinéma. Ou la fumisterie du scénariste.
"Allô, Billy ? Oui, je voulais te dire que ce film est nul et que tu es viré, je ne veux plus de toi comme agent."
"Billy ? Oui c'est Gary ! Moi j'ai besoin de sous donc continue de me trouver des nanars à tourner, ça met du beurre dans les épinards.
En parallèle, le Président entre dans son avion blindé, rejoint sa femme et sa fille, et préfère rester avec eux, plutôt que de parler politique (la famille est plus importante que tout chez les Américains). Quelques minutes plus tard, les figurants sont tués. Seuls restent les méchants, un pilote, quelques administrés du Président, la famille du Président, et... le Président qui s'est planqué comme une lopette "mais-c'est-pas-sa-faute-c'est-son-garde-du-corps-parce-que-lui-voulait-sauver-sa-famille".
Ne vous inquiétez pas, l'Amérique va bientôt redresser la tête !
Résultat, tout le monde croit qu'il s'est sauvé dans sa capsule personnelle. Comme un des pilotes a été tué, l'avion commence à redescendre : Korshunov (Gary Oldman, surjouant à mort) oblige alors le pilote qui reste à remonter, ce qu'il fait tout en évitant à 0,0001 mm près l'avion devant lui ! Puis l'action revient momentanément sur la terre ferme, à la Maison Blanche, avec entre autres la vice-présidente, le secrétaire d'Etat, les généraux et les administrés. Les terroristes à bord de l'avion promettent d'exécuter un otage toutes les 1/2 heure, si leur chef (capturé au début du film) n'est pas libéré. Le Président étant considéré comme mort, car on n’a retrouvé personne dans la capsule, on assiste à un combat de cour de récré entre la Vice-Présidente Glenn Close et le Secrétaire d'Etat Dean Stockwell à propos de qui doit prendre le pouvoir (apparemment, ils n'ont que ça à foutre, alors qu'au même moment, l'avion du Président est pris en otage) : "- Nan c'est moi qu'a le pouvoir, c'est la Constitution ! - Nan, c'est moi ! - Menteur ! - Arrête ou je l'dis à la maîtresse. Maîtreeeeesse !!!". La "maîtresse" arrive et finalement Glenn Close a le pouvoir.
Nous assistons à l'un des moments les plus drôles du film lorsque le Président donne enfin signe de vie (après avoir essayé de faire comprendre à la standardiste qu'il est réellement le Président, et que ce n'est pas un canular de Laurent Baffie). Les administrés restés à terre poussent alors un "...ouaaais !" de soulagement, complètement ZAZien (ou Montypythonesque), reléguant l'enthousiasme du public du Bigdil à celui de Pyramide !
Un classique du film catastrophe : les scènes de conseils de crise qui n'aboutissent généralement à rien...
Au cours du film, plusieurs otages sont tués, pour bien montrer à quel point les Russes ne rigolent pas, mais on ne touche évidemment pas à la famille du Président. Le Président se transforme en McGyver, a un bol de cocu, notamment lors de la scène vue et revue de la bombe avec des fils qu'il faut couper, ici compliqué par un choix de couleurs plus large que d'habitude : "il y a 5 fils : rouge, jaune, vert, blanc et bleu".
Le président est encore mal en point mais dès qu'il aura repris son souffle, ça va charcler sec.
Là, je croyais que Bernard Minet allait arriver dans son costume en chantant "Bioman, Bioman !', sans oublier le fameux "non, pas le rouge !!!", ainsi que les nombreuses scènes où il passe d'une pièce à l'autre sous le nez des Russes, mais toujours pile-poil au moment d'inattention de ces derniers, parle un russe im-pec-cable (même les Russes s'y laissent prendre, qu'est-ce qu'il est fort le Président des USA !), nique la gueule à tous les méchants Russes armés, combat comme un catcheur (ce qui lui permet d'anéantir le plus gros méchant, Gary Oldman), s'improvise pilote (sa fille l'embrasse, tellement qu'elle aime son papa) et enfin, est un bel enculé (il fait tuer sa traductrice prise en otage en ne voulant pas se dévoiler, mais bon, après tout ce n'était qu'une traductrice) !
Le Président prend les choses en main.
Arrive le moment d'un cruel dilemme, lorsque l'avion qui doit rapatrier tout le monde ne peut plus faire que deux voyages, alors qu'il reste encore trois personnes à bord. Evidemment, le Président laisse partir William Macy et son garde du corps. Lui préfère mourir, car le Président américain a le sens du sacrifice et du dévouement, il est d'un courage exemplaire et se doit de montrer la voie et... oh ! Voilà que William Macy vient de se faire tuer par le garde du corps, le gros traître de l'histoire. Le problème est donc astucieusement résolu, bien joué les scénaristes !
Dis donc William, pourquoi tu fais toujours cette mine de cocker triste dans tes films...
Le Président s'agrippe pour entrer dans l'avion de secours. L'avion Air Force One s'écrase avec le garde du corps (qui est un traître donc il peut mourir, bien fait sale traître !). Le Président rejoint sa famille (le plus important). Happy End. Les Américains sont rassurés : leur cher Président a de grosses couilles et ce sont toujours les plus forts du monde.
Ce qu'il faut pas faire pour être ré-élu...
A noter que le film a connu une pseudo-suite, Air Force 2 : dans les mains des rebelles (Air Force 2: In Her Line of Fire), réalisé par le vétéran Brian Trenchard-Smith et sortie en 2006 sur le marché de la vidéo. Cette fois, l'avion du Vice-Président se pose en urgence sur une petite île du Pacifique où il devient l'otage d'un groupe de rebelles. A charge pour le Sergeant Major Lynn Delaney (Mariel Hemingway), super agent des services secrets, de libérer le bougre.
Signalons aussi que Donald Trump a fait jouer le thème du film (dont il est fan) pour accompagner son arrivée sur scène lors du discours célébrant sa victoire aux élections présidentielles américaines de 2016.
Nous nous permettons de reproduire ici l'article de LCI du 9 novembre 2016 qui en parlait :
« Une musique de film pour une victoire que beaucoup rangeait dans la catégorie fiction. Donald Trump, qui vient de remporter contre toute attente les élections présidentielles américaines, est monté sur scène alors que la musique de Air Force One retentissait. Ce film d’action, sorti en 1997 et réalisé par Wolfgang Petersen, met en scène six terroristes russes qui prennent le contrôle du Boeing à l’intérieur duquel se trouve le Président des Etats-Unis, joué par Harrison Ford. Si l’avion finit en miettes, le chef d’Etat sauve bien évidemment tout le monde. La musique composée par l’illustre Jerry Goldsmith avait, elle, été récompensée par un Film Music Award.
Donald Trump a déjà fait part de son admiration pour l’acteur. Il y a un an, dans un entretien au New York Times, le candidat républicain avait ainsi raconté qu’il était un grand fan d'Harrison Ford et notamment de son rôle dans Air Force One. Des propos qui avaient bien fait rire l'intéressé. "C'est un film. Donald, c'était un film. Ça ne se passe pas comme ça dans la vraie vie. Mais comment pourriez-vous le savoir", avait réagi Harrison Ford à la télévision australienne.
Fier de ce qu'elle symbolise, Donald Trump a plusieurs fois utilisé la musique d'Air Force One lors de ses meetings. Mais, en juillet dernier, un des producteurs du long-métrage s’était insurgé contre cette utilisation. Gail Katz avait envoyé une lettre au candidat républicain dans laquelle il dénonçait un piratage, une tentative de récupération et lui demandait d’arrêter de diffuser le titre. L’ancien agent de Jerry Goldsmith avait enfoncé le clou en expliquant que le compositeur, 18 fois nommés aux Oscars, n’aurait jamais cautionné l’utilisation de son morceau. Il doit désormais se retourner dans sa tombe.»
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