Recherche...

Kull le Conquérant

(1ère publication de cette chronique : 2005)
Kull le Conquérant

Titre original :Kull the Conqueror

Titre(s) alternatif(s) :Aucun

Réalisateur(s) :John Nicolella

Année : 1997

Nationalité : Etats-Unis

Durée : 1h35

Genre : Ku-Kull la praline

Acteurs principaux :Kevin Sorbo, Tia Carrere, Karina Lombard, Thomas Ian Griffith, Litefoot, Roy Brocksmith

GordonAnderson
NOTE
3/ 5

Note liminaire : l'équipe chargée de légender les photos tient à signaler que le titre du film pouvant permettre les jeux de mots les plus navrants et les plus scabreux... vous pensez bien qu'on ne s'en est pas privés !


L’heroic-fantasy au cinéma a rarement été bien traitée, si l’on considère son potentiel : avant « Le Seigneur des anneaux », l’un des seuls succès à peu près présentables était « Conan le barbare », qui révéla Arnold Schwarzenegger. C’est précisément une tentative, dans les années 1990, de relancer la franchise Conan qui donna naissance, par ricochets, à cet amusant « Kull le Conquérant ». Conçu par la famille De Laurentiis (après Dino le père, producteur des deux « Conan », c’est Raffaella, la fille, qui porte la responsabilité du présent film), le projet fut quasiment enterré par le refus de Schwarzie de reprendre son rôle, plus de dix ans après. Relancé par l’arrivée de Kevin Sorbo, interprète du feuilleton télévisé « Hercule », le film dû cependant changer de titre, le comédien ne souhaitant pas reprendre un personnage déjà interprété. Adapté au départ d’une aventure de Conan écrite par Robert E. Howard, le scénario switcha finalement pour raconter une aventure d’un autre personnage créé par l’auteur, celui de Kull, le barbare devenu Roi. Amusante répétition de l’Histoire, puisque la première aventure de Conan était la réécriture d’une nouvelle avec Kull.


Kevin Sorbo.



Le feu au Kull !


Barbare rudimentaire mais honnête occupant une place de simple troufion dans l’armée d’un petit royaume, Kull accède à la place de Roi par un enchaînement de circonstances : le Roi en titre, devenu fou et ayant massacré ses propres fils, finit par affronter au hasard notre héros, qui le tue. En guise d’ultime caprice, le Roi fou agonisant désigne son vainqueur comme successeur légitime : le brave gars devient donc Kull 1er, au nez et à la barbe de l’aristocratie et du fourbe Général Taligaro (Thomas Ian Griffith), qui se serait bien vu accéder au trône. C’est donc dans un nid de vipères que met le pied le sympathique barbare, qui tente néanmoins d’établir un semblant de démocratie dans son royaume : il a d’autant plus de souci à se faire que la maléfique sorcière Akivasha, ressuscitée par un adepte de la magie noire, vise à établir sur le monde le règne des forces du mal.


Le comédien-kickboxer Thomas Ian Griffith, surtout connu pour son rôle de seigneur des ténèbres dans « Vampires » de John Carpenter.



Et là, petite, Kull ôte…



La damoiselle en danger de service, incarnée par l’américano-helvéto-tahitienne Karina Lombard, vue depuis dans de nombreux feuilletons télé, comme « Les 4400 ».



Sire Kull, y’a rien à voir !


Dès le jour de son couronnement, Kull échappe à une tentative d’assassinat fomentée par les traîtres associés, mais ne se pose pas davantage de questions et passe l’essentiel de son temps, quand il n’affranchit pas les esclaves, à roucouler avec une courtisane et à faire ami-ami avec un amérindien bizarrement égaré dans l’antiquité celtique, qui va lui servir de sidekick ethnique (le rappeur Cherokee Litefoot).




Un cheval ? A bas ce Kull ! (cri de ralliement des conspirateurs)


D’abord à l’état de momie, Akivasha, après un rituel risible, revient à la vie sous la forme de la bonasse Tia Carrere, grotesquement teinte en rousse, puis prend langue avec les autres comploteurs et entreprend de séduire Kull, pour devenir sa Reine.


Tia Carrere ne craint pas le ridi-Kull.



Ca sent la mariée ! La pieuvre, elle tenta Kull...


Détrôné et presque assassiné, Kull, avec l’aide de son pote le Cherokee d’Hyperborée, va cependant déjouer les pièges des conspirateurs et partir pour une quête destinée à lui permettre de vaincre définitivement les forces du mal, ce qui nous vaudra aventures, rebondissements, chausse-trappes et mistoufles : malgré une mise en images assez professionnelle et des moyens visiblement corrects, c’est donc à une impressionnante enfilade de clichés de l’heroic-fantasy que nous convie ce « Kull le Conquérant », qui ne parvient pas à dépasser le stade qualitatif du feuilleton télé moyen, se situant même au-dessus de la plupart de ces productions en ce qui concerne l’imagination du scénario.


On bande toujours dans les films de Kull.



Il se disait pacifiste, mais il ment, Kull.


Entre un Kevin Sorbo sympathique, mais tout de même semi-apathique et toujours pas remis de son rôle de demi-dieu de l’Olympe, une Tia Carrere au look d’entraîneuse déguisée en bayadère de pacotille, et un Litefoot qui bat tous les records sur l’échelle du « rappeur-qui-se-prend-pour-un-comédien-mais-qui-joue-comme-une-patate », l’interprétation ne fait rien pour rehausser la crédibilité d’un spectacle qui tient davantage du guignol en peaux de bêtes que de l’épopée pleine de bruit et de fureur. On se raccroche aux branches avec les prestations de Karina Lombard (qui échappe au cliché de la potiche sans défense) et de Thomas Ian Griffith (qui, dans son rôle de traître, a plus de charisme que le héros).


Litefoot, moyennement célèbre pour son rôle dans le film pour enfants « L’Indien du placard ».



Harvey Fierstein, qui cabotine gentiment dans un rôle de marchand d’esclaves à la fiabilité discutable.





Loin de son homme, elle s'agenouille pour crier son amour. L'est parti Kull, elle l'aime, en terre (Plus sérieusement ils ont volé les décors de « Zardoz » ou quoi ?)



Il est mi-nu, ce Kull.


Scénario enfantin, effets spéciaux d’une surprenante médiocrité pour une production d’envergure (encore une fois, on se croirait dans un feuilleton télé victime de coupes budgétaires imprévues de la part de la chaîne), « Kull le Conquérant » donne le spectacle d’une médiocrité des plus sympathiques, le film pouvant s’apprécier au premier degré – à condition de mettre son cerveau sur « off » – comme au second, pour décortiquer les petits et gros ridicules d’un film dont on devine que la production a largement miné le potentiel de départ. Le scénariste ne s’est d’ailleurs pas privé de copieusement renier le film, assurant que ses idées de départ avaient été massacrées ou mises à la corbeille. On le croit sur parole, le métrage donnant l’impression d’avoir été un excellent divertissement au stade de la pré-production, transformé, par manque de soin ou de talent, en sympathique nanar tout juste bon à attirer les quolibets des téléspectateurs qui le regarderont par hasard un soir de pluie et de désœuvrement.



Il la Kull-bute.


C’est en tout cas sur un festival de très mauvais effets spéciaux que va se terminer cette agréable ringardise, qui réussit l’exploit de sembler plus primitive que le premier « Conan », pourtant tourné quinze ans plus tôt. La famille De Laurentiis, la seule dynastie de cinéma qui avance à reculons !






Des CGI très laids, un mauvais cas, le Kull !


Nanardesquissime et hautement recommandé aux nanardeurs débutants, avant de passer à plus costaud si vous vous sentez l’âme d’un vrai barbare.

- GordonAnderson -
Moyenne : 2.40 / 5
GordonAnderson
NOTE
3/ 5
Rico
NOTE
2.5/ 5
Nikita
NOTE
2/ 5
Barracuda
NOTE
2.5/ 5
Jack Tillman
NOTE
2/ 5

Cote de rareté - 1/ Courant

Barème de notation

"Par les producteurs de Conan le Destructeur"... Franchement, se réclamer de cette suite pourrie, faut vraiment douter de rien.


Il aura fallu attendre 2011 pour voir enfin sortir un DVD zone 2 de cette chose, et on doit cet effort à "Sony Pictures", puis en 2019 pour le blu-ray très soigné chez "Rimini" dont la jaquette orne la chronique. On y trouvera en bonus une interview de Patrice Louinet, traducteur et directeur de collection de l'intégrale Howard (Bragelonne et Livre de Poche) et co-directeur de la Robert E. Howard Foundation, qui viendra nous éclairer sur le personnage.

La VHS française sortie chez Universal.

- Bon, toi le sous-titreur d'images, avec tes vannes à deux piastres, tu sors !
- C'est dommage, parce que sans vouloir te jeter des fleurs, tu ne manques pas de renom, Kull !
- J'ai dit : tu sors !