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Le Crépuscule des Magiciens
(1ère publication de cette chronique : 2008)Titre original :Wizards of the Lost Kingdom
Titre(s) alternatif(s) :Shurka, Le Secret des Magiciens
Réalisateur(s) :Héctor Olivera
Année : 1985
Nationalité : Etats-Unis / Argentine
Durée : 1h12 (1h18 sur le Blu-ray)
Genre : Les chroniques de Silmon et Kor'funkel
Acteurs principaux :Bo Svenson, Maria Socas, Vidal Peterson, Thom Christopher, Barbara Stock, Dolores Michaels, Edward Morrow
Simon : Bienvenue à vous, intrépides voyageurs, dans le monde féérique d'Axholme. Je suis Simon, jeune fils du grand mage Woolfuck, conseiller royal du généreux et bienfaisant Tylor. Je vous invite à me suivre dans des aventures palpitantes, au cœur de contrées fantastiques. Etes-vous prêts à croiser les plus valeureux des héros, à déjouer des pièges ingénieux, à affronter des monstres légendaires et à défier Shurka, le sorcier maléfique qui a pris par la force le trône de notre bon Roi ?
Kor : Y'a pas que le trône qu'il s'apprête à prendre par la force, mon gars. Je crois que ta petite copine, la princesse Ora, lui a tapé dans l'œil.
Simon : Heu, pardon, mais vous êtes qui, vous ?
Kor : Moi ? J'suis Bo Svenson, mais tu peux m'appeler Kor le Conquérant. Je passais par là et je crois que je me suis perdu, mais comme j'ai rien de mieux à faire, je vais t'accompagner dans tes aventures. Après tout, ça peux pas être pire que ce que j'ai fais auparavant avec Mark Gregory, non ? Non, hein ?!
Simon : Heu... En tout cas, heureux de compter un nouveau compagnon parmi les miens. Ta lame sera mise à rude épreuve, seigneur Kor, car moult serviteurs du Mal nous attendent à travers les forêts enchantées et les landes maudites, dans les grottes les plus sombres, antres d'infernales créatures, et les...
Kor : Ouais, ouais, c'est ça. Dis voir, c'est quoi le topo au juste ? Parce que j'ai vu au début un montage vidéo, mais je n'ai pas bien compris si c'était un résumé, un flashback, ou la bande-annonce d'une autre aventure.
Simon : C'est une bien triste histoire. Le perfide Shurka a profité de la trahison de notre Reine Ourdia pour s'emparer du pouvoir et ainsi régner en despote sur la douce Axholme. Seul l'aide de la bague sacrée, source de tout pouvoir magique, pourra mettre un terme à cette engeance, et il est de notre devoir de nobles guerriers de la retrouver. Il ne faut surtout pas que Shurka mette ses sales pattes dessus, car ce serait alors la fin de notre monde d'amour et de paix. Pressons, fiers compagnons, une route pleine d'aventures et de dangers nous attend.
Kor : Attends, dis voir, elle est où au juste cette bague magique ?
Simon : Heu, dans le château du Roi Tylor.
Kor : Là où squatte désormais Shurka ? Mais qu'est-ce qu'elle fait là ?
Simon : Heuuu, et bien, disons que je l'ai malencontreusement laissée tomber au moment où mon père me téléportait hors de danger. C'est de la camelote made in Tchaï-Na, et ça glisse dès qu'on sue un petit peu.
Kor : Ah parce qu'en plus, tu t'es lâchement enfui du château pendant que tout le monde combattait l'envahisseur ? Et tu as perdu le seul objet qui pouvait empêcher cette invasion à peine on te l'avait confié ?
Simon : Oui, bon ben, ça va. C'est aussi la faute à mon père qui avait un peu trop confiance en la fameuse superpuissance de sa magie et des effets spéciaux bleus. Et puis, on va justement la récupérer cette bague.
Kor : Si Shurka ne la retrouve pas avant. Vu qu'elle est sous son nez.
Simon : Aha, n'aies point de souci, mon caustique ami, nous avons du temps devant nous. En effet, la méchanceté de Shurka n'a d'égal que sa bêtise : il utilise le petit personnel du château pour le ratisser à la recherche de la bague sacrée. Et je peux t'affirmer avec sérénité que ces nains-là ne comptent pas parmi les plus efficaces. Le juste et économe Roi Tylor avait dû les acquérir chez un hard-discounter d'ornements de jardin.
Kor : Mouais, un peu à l'image du reste de ce royaume.
Simon : Oui, bon, ahem... En avant, preux défenseurs de la Justice, que l'amour du Bien nous guide en ces...
Kor : WOH PUTAIN, ATTENDS ! C'EST QUOI CE TRUC, DERRIÈRE TOI ??
Simon : Ça ? C'est Gulfax. Ou Soulfax. Ou Dulfax... Vilfax... un truc comme ça, j'ai jamais vraiment su. Enfin bref, c'est mon fidèle et inséparable compagnon qui se tient depuis toujours à mes côtés.
Gulfax : Gwuuaaaouughwwwnggiouuu...
Kor : Mais ça ressemble à rien ! On dirait un Wookie albinos frisé et sans visage. Et il a des moufles à la place des doigts, avec des balancements répétés du corps. Pis on capte que dalle à ce qu'il jargonne à travers ses épaisses couches de laine. A quoi ça sert ?
Simon : Comment ça, à quoi ça sert ? Mais c'est mon ami, il peut faire plein de trucs vachement utiles.
Kor : Comme quoi ?
Simon : ...
Bon, allez, on arrête un peu de papoter, parce que le royaume d'Axholme, il va pas se sauver tout seul. On est parti. Direction la forêt enchantée, zou !
Kor : M'a pas l'air bien enchantée ta forêt. On dirait un pauvre bosquet clairsemé. Je suis sûr que ton château, il doit être à 500 mètres quelque part par là.
Simon : Je n'entends rien, LA LA LAAAAAAAAAAAAAAAAAAALALAAAAAAAAAAA !
*Quelques heures de marche plus tard*
Kor : Pfiou, bon, on fait une pause, faut que je me réhydrate, moi. Tiens, prends cette dague, et va jouer à t'entraîner plus loin.
Simon : Pourquoi ?
Kor : Qu'est-ce j'en sais, c'est dans le script, et pis c'est tout. C'est de ton âge de te dépenser. Alors va jouer et laisse les grands à leurs affaires, grmblbl !
Simon : Vous avez raison, messire Kor. Bien que jeune mage, je me dois de posséder une bonne condition physique et une fine connaissance des armes de combat afin de mieux faire face aux hordes menaçantes de Shurka le cruel...
Kor : Bon, dis voir, tu pourrais pas aller expliquer tout ça aux plantes, là-bas ?
Aaah, enfin un peu de tranquillité.
Gulfax : Woungouuooomghg.
Kor : Ta goule !
*Pendant ce temps...*
Simon : Bon, il faut que je suive les conseils de Knorr, c'est un grand guerrier. Tiens prend ça sale branche, ah ah, tu fais moins le fier espèce de...
Simon : ...au secours !!
Woolfuck : Attends mon fils, ne fuis pas en courant comme un lâche. Par la puissance de la magie des effets spéciaux bleus, je transforme cette épée en... épée un peu plus grande. Désolé c'est tout ce qu'il me restait en points Tot'hal. Mais avec un peu de chance, ça devrait suffire. Que la force du script soit avec toi !
*Une ou deux péripéties plus tard*
Simon : Wow, il faut que je raconte ça à messire Knorr !
Messire Knorr, messire Knorr, je viens d'affronter à l'aide de ma seule épée un sbire du maléfique Shurka ! Celui-ci voulait récupérer la bague de la puissance ; c'est à n'y rien comprendre car ce félon sait pourtant qu'elle est restée au château ! En tout cas, grâce aux sages conseils de mon père et à ma fougueuse combativité, ma dague s'est soudainement transformée en une véritable épée longue, et j'ai ainsi pourfendu le malandrin.
Kor : Alors déjà, je te rappelle que mon nom, c'est Kor, pas Knorr, comprende ? Sinon, oui, j'ai vu votre rencontre de loin. Tu as surtout eu du bol que ton adversaire était un nullos qui a patiemment attendu sans bouger pendant que tu écoutais en ton for intérieur la voix d'outre-tombe de ton père. Et votre combat était vraiment minable, ça faisait peine à voir. Enfin bon.
Simon : Mais, messire Knorr, euh pardon, Kor, je ne suis encore qu'un jeune aventurier sans expérience. Et attends de connaître la suite : j'ai ensuite croisé une demoiselle vêtue d'une nuisette, que je ne connaissais pas, et qui m'a invité à la suivre pour profiter d'un repas en mon honneur, où tous mes désirs seraient réalisés. Et là, il s'est produit le même phénomène magique qu'avec la dague, mais dans mon pantalon cette fois. Je l'ai donc suivie dans son antre, mû par une force pulsionnelle inconnue qui me contrôlait tout entier.
Kor : Oui, j'ai connu ça aussi, à ton âge. T'as ce qu'il te faut en kleenex ?
Simon : Ensuite, tout devient flou dans ma tête. Les évènements se sont enchaînés de manière incompréhensible : je me suis successivement retrouvé en différents endroits sans transition, avec parfois une musique étrange totalement décalée par rapport à la situation, ou au contraire une absence totale de bruits qui donnait un ton irréel à ce qui se déroulait. Il y avait une sorte de rituel maléfique avec une assemblée de sectateurs un peu perdus qui psalmodiaient des incantations démoniaques et hurlaient des "SATAAAAAAAAAAN".
Et j'ose à peine évoquer l'apparition inopinée dans les cieux d'un démon arthritique et difforme en plein concours de grimaces et d'éclairs avec je ne sais qui, et des explosions silencieuses qui sinistraient d'anciennes ruines inconnues.
Et la jeune femme qui m'avait attiré là s'est alors transformée en une terrifiante créature. C'était Akrazia, la femme insecte !
Kor : Oui, oui, j'ai vu ça aussi. Ta créature, elle ressemblait surtout à un méchant en latex tout droit tiré d'un mauvais sentai. Avec une transformation bien laborieuse à base de piou-piou lumineux. Et elle est morte comme une crotte, sans se débattre ni émettre le moindre son. Aucune atmosphère dramatique, zéro tension, nada... En même temps, ça reste dans la continuité de l'aventure.
Simon : Ouais, bah en attendant, t'étais où pendant que je vivais toutes ces aventures ? Et pourquoi tu sens l'alcool comme ça ?
Kor : Hé ho, j't'en pose des questions, moi ? Allez, on est repartis.
*Re-Quelques heures de marche en rond again plus tard*
Kor : J'suis fourbu, on se fait une pause ?
Simon : Quoi, déjà ? Mais on a à peine marché quelques heures.
Kor : Bah quand t'auras 40 ans, on en recausera. Et pis j'ai le gosier plus sec que...
Simon : Kor, regarde ! Le Tombeau des Quatre ! Quatre grands guerriers sont inhumés en ces lieux. Avec eux, nous formerions une armée, et nous serions invincibles.
Kor : Une armée à six ? T'es con ou c'est la succube insectoïde qui t'as trop pompé de substance ? Non mais arrête tes conneries, qu'est-ce que tu fais ? Depuis quand tu utilises des pouvoirs maléfiques pour invoquer des zombies, toi ? C'est malin, ils veulent nous buter maintenant. Oulalah, en plus ils ressemblent à rien les machins : on dirait les Charlots contre Lucio Fulci.
Simon : Désolé, désolé, je me suis laissé grisé par ce nouveau sentiment de puissance. Mais, tu fais quoi là, Kor ? Tu moulines dans le vide ? Et pourquoi ce mort-vivant se dandine comme ça ?
Kor : Bah je les attaque, tu vois pas ?
Simon : Heu non, c'est pas très clair. Pourquoi tu restes en gros plan sur fond noir, on comprend que dalle.
Kor : Ferme ta bouche, junior ! C'est un effet de mise en scène, sûrement pour mettre en valeur ma puissance ou un truc dans le genre.
Simon : Euh... On a surtout l'impression que tu gigotes tout seul dans ton coin. Bon, ç'a quand même le mérite de leur faire peur (ou de les faire rire, va savoir). Finalement, ils retournent tranquillement se coucher sous leurs 3 cm de terre. C'est raté pour le coup de l'armée invincible.
Gulfax : Dghouqoumwmwou.
Kor : 'Tain, ça piétine sévère, cette quête. Faut dire aussi, si tu nous crée des obstacles supplémentaires, on n'est pas sortis. Et avec ton gros machin poilu là, au pelage blanc pétant si passe-partout en ces verdoyantes contrées, c'est un peu la repère. Il se shampouine à l'Email Diamant, ou quoi ?
Simon : Bon, allez, tu le lâches un peu. Il n'a rien fait.
Kor : Oui, ça aussi, c'est un problème.
Inconnu : Au secours ! Au secours !
Kor : Tiens, un appel de détresse. Une voix aiguë en plus, c'est p'têt une femme !
Ah merde, c'est juste un nain déguisé qui se fait agresser par trois heu... homme-iguanes asthmatiques ? Bon, allez j'y vais quand même.
*BLAM*
Inconnu : Merci mes braves seigneurs, vous avez vaillamment combattu et m'avez sauvé la vie.
Kor : Oulah, je dois commencer à être en manque, moi. Je fais du delirium, je vois des flash blancs, ainsi qu'un nain échappé du joyeux Fort Boillard !
Simon : Non, c'est juste un mur invisible créé par un puissant sortilège magique, et lui c'est notre ami, Ouria le nain, un grand magicien.
Kor : Grand, c'est vite dit. Il pouvait pas le faire plus tôt son mur magique de chez Casse-Tôt, David le Gnome ? Dis voir, c'est moi ou t'as le pif tout rouge ?
Ouria le Nain : C'est normal. Vous voyez mon puits, là ? C'est une source intarissable de vin. Allez, c'est ma tournée.
Kor : OUEEEEEEEEEEEEEEEE !!
*Quelques carafes plus tard*
Simon : Pourquoi te faisais-tu donc agresser, noble Ouria ?
Ouria le Nain : Et bien je voulais aller au château et arrêter l'ascension de Shurka, mais il a envoyé ses bêtes pour me tuer.
Kor : Chuper balaise, Ouschwaya. L'nabot, il veut v'nir pétav' Shouka et il a à peine parc'ru 5 mèt' de sa maison à schtrumf qu'il est d'jà game oveuur face à troua malh'reux sbires déguisés en'igouanes...
Simon : Heu, désolé maître Ouria, on va y aller, là. Je crois que Kor a suffisamment conquis pour aujourd'hui.
Ouria le Nain : C'est normal, c'est pas de la piquette le vin de nain. Arme de guerre ancestrale. Moi, je suis habitué, donc j'encaisse mieux.
Simon : Diantre, seigneur Kor, regarde ! Un homme-iguane géant ! Et ses profonds grognements prouvent qu'il n'est pas défoncé à l'hélium comme ses petits camarades.
Kor : Z'est du bluff, ça. C'est rin que d'la contre-plongée. Vais m'l'faire... Oh merde, j'm'as vautré. Chimon, s'cours !
Simon : Tiens Démon, retourne pourrir dans les profondeurs putrides de l'Enfer grâce à ma boule d'énergie purificatrice ! Ayaaa !
Ouria le Nain : Bof, c'est que des effets spéciaux bleus. Tout le monde peut le faire !
Simon : Ahem, et se faire mollester devant chez soi aussi, tout le monde peut le faire ?
*BLAM*
Ouria le Nain : Bon, allez, faut partir maintenant. Pour le chemin, je vous conseille de passer par la Caverne des Suicidés, c'est le mieux. Et je conserve Gulfax avec moi, pour heu... rompre un peu la solitude d'un vieux nain.
Simon : Allez, l'ivrogne, on avance.
Kor : Hey dis vouar, Simon. J'pensais à un truc. Ton fazer, c'est bien Woolfuck, son blaze ? Wooool Fuck ? Le mec qui nique la laine ?... Bwahahaharf ! Et moi qui m'd'mandais pourquoi y marchait d'traviole ton Goulfax !
Simon : Ouais, c'est ça, et ton frère à toi, c'est Kull, hein ? Il manque Kor dans un coin, ça te dit quelque chose ? Allez, Korky, on arrive à la fameuse caverne. Mmh, quelle sombre menace plane en ces lieux maudits, préparons-nous à affronter de nouveau les forces tyranniques du maléfique Shur.. Oh et pis merde, j'ai même plus envie de faire d'efforts ! Tu casses tout le charme, Kor ! C'est un film d'Heroic-Fantasy pour mômes, ici ! Un peu de rêve, bordel !
Kor : Scuze... Hic !
Simon : Attention, Kor ! Nous sommes assaillis par les spectres damnés des suicidés ! Ils sur-impressionnent la pellicule avec leur funeste errance.
Kor : ON VOUS SOUHAITE TTOUUUT LE BONNHEUUR DU MONNDE ! ET QUE ZEEEGGGIUIHIHUEHIHE !!! Vas-y chante, bordel de merde !
Simon : Quoi ? Non mais ça y est, t'as la cervelle fondue au vin d'nain ou quoi ?
Kor : Mais chante que j'te dis ! Regarde, ça les fait fuir. C'est une technique que j'ai appris en regardant la dernière émission du Nouveau Ménestrel.
Simon : Mais c'est que ça marcherait son truc en plus ! Les spectres s'en vont ?!
Kor : C'est ça, la force de la foi.
Simon : La force de ton foie, surtout. Je me demande si c'est pas plutôt l'odeur qui les a fait fuir. Bon, j'espère qu'on arrive bientôt au château, parce que là, ça patauge cette reconquête du royaume d'Axholme.
Kor : Ah oui, au fait, je voulais te dire ; je dois d'abord me faire capturer vite fait par un streum qui n'a rien à voir avec notre histoire. Une sombre histoire de mariage forcé avec sa sœur, un laideron que j'ai promis d'épouser dans un moment d'inattention.
Simon : Un moment d'inattention, hein ? Ça serait pas N'titegoutte ton deuxième prénom ?
Kor : T'inquiète, ça va se régler rapidos. Tiens, regarde, je fais des grimaces, hop, je jette un caillou dans l'œil de mon beau-frère cyclope, j'enchaîne quelques scènes lamentables, Benny Hill style, avec toujours des bruitages oubliés, des accélérés ringards, des jeux de mot foireux ("je te marie ou je te marine, mouhahahaha !"), et voilà, 10 minutes de métrage en plus, gratos ! Ça manquait un peu d'humour ta quête fantastique.
Simon : Nan mais là, c'est le fond de la nullité. Et ça ne va pas du tout dans le ton de ce qui s'est déroulé jusqu'à présent, en plus !
Kor : Peut-être, mais ça m'a dégrisé. Allez, j'suis motivé, là, on va s'le faire ton Shurka. C'est où qu'il est ?
Simon : Bah le château devait être là.
Kor : Je ne vois que des cascades, moi. A mon avis, il a d... oh putain, dégage Simon, y'a une nana à poil dans l'eau là-bas. Bougez pas mademoiselle, j'arrive ! Un Kor à l'eau.
Inconnue à poil : Au segloub... Je ne sais pas nagloub...
Kor : Attendez, j'agloub, rivegloub...
Simon : Laisse tomber Kor, c'est une fausse noyade, ta Naïade, là. Regarde, y'a une sirène sur le caillou, là.
Linéa : Je suis Linéa, Maîtresse des Chutes.
Kor : LA Linéa ? La Maîtresse Déchute ?
Linéa : Très drôle le vieux, c'est pas comme si on me la sortait à chaque fois que j'aide des aventuriers. Au lieu de rire, vous feriez mieux de monter sur mon arc-en-ciel secret pour atteindre votre but.
Simon : KOR, TU TE TAIS ! Dites madame, y'aurait pas un chaudron d'or au bout par hasard ? Parce que là, je crois qu'il faudrait une rallonge budgétaire pour espérer accomplir une aventure d'une durée standard de 90 minutes.
Linéa : Ho, est-ce que j'ai la tronche d'un lutin irlandais ?
Simon : Pardon m'dame. Bah on fera sans, c'est pas grave. On va se dépêcher alors. Allez, on approche du boss final, c'est bon ça. Vu ce que j'endure depuis le début, il va prendre cher le sorcier.
Kor : Tiens, c'est Gulfax. Qu'est-ce qu'il fait là ?
Simon : On s'en fout, on n'a plus le temps, on trace. C'est bon, on arrive direct dans la palais. Hop, les geôles. Allez, on libère tous les prisonniers, ça va foutre le bordel dans la turne à Shurka et on pourra lui mettre plus facilement sa mère.
Kor : Je t'ai connu plus inspiré que ça, Simon.
Simon : Bah ouais, mais j'suis passé de jeune mage naïf à Simon le Conquérant. La purée d'sa mère, y'a un nain moustachu qui vient tout juste de pécho ma bague. Attention, il se barre ! Ouf, Gulfax l'a retenu. Il lui met même une mandale pour lui faire lâcher le bijou. Tu vois bien qu'elle sert à quelque chose, la peluche.
Kor : Une action utile au bout d'une heure d'aventures, un beau rendement en effet.
Simon : Et voilà, la bague au doigt. Maintenant que je suis marié avec le pouvoir, ça va chier.
Kor : On dirait Jayce. En plus gay, avec toutes ces petites paillettes qui scintillent.
Simon : Bah c'est de l'Heroic-Fantasy, hein. Te plains pas, on n'a pas croisé de musculeux barbares en peaux de bête et pectoraux huilés. Bon, on fonce. Des gardes !
Kor : C'est bon, je m'en occupe, je mouline en gros plan sur fond noir, j'ai l'habitude.
Simon : OK, moi je monte sur la tour en face de celle de Shurka, histoire de faire un duel de magie dans toute sa tradition stéréotypée. Hé, Shurka ! C'est moi, Simon !
Shurka : Enfer et putréfaction, te revoilà déjà en ces lieux, jeune et intrépide héros. Mais ton courage ne pourra rien contre la puissance diabolique de ma sorcellerie.
Simon : Laisse tomber les simagrées ! Je viens reprendre ce qui m'appartient.
Shurka : Quoi, la place de mage royal ?
Simon : Non, le p'tit cul de Ora et le royaume de Axholme qui va avec. J'espère que tu as bien profité de ton séjour pendant que je me gelais les miches dans les forêts du coin.
Shurka : Bah j'ai passé mon temps à martyriser des nains, à tchatcher avec mon dark gnome gorille vampire à couettes, à draguer Ora et à me faire tauper par sa mère, la reine Oudéa. J'avoue que j'ai pas très bien consolidé mon pouvoir ni particulièrement dominé le monde.
Simon : Too bad pour toi, mon vieux ! Allez, je m'en vais te faire un son et lumière à la Jean-Michel Jarre que tu vas rien comprendre à ce qui t'arrive, mon Shu.
*3 BLAM plus tard*
Kor : Quoi, c'est déjà fini ? Mais c'était nase votre combat. 1h10 d'attente pour ça ?
Simon : Désolé, je crois qu'on a déjà utilisé tout l'effet spécial bleu, y en avait plus.
Ouria le Nain : Ouais, ben j'suis déçu, moi aussi.
Kor : Ouria le Nain, qu'est-ce que tu fais là ? T'as réussi à sortir de ta maison sans te faire agresser ?
Ouria le Nain : Si c'est pour me faire vanner, autant repartir. Allez, j'me casse bande de nazes, j'ai piscine.
Kor : En ben moi aussi je me casse. Je sers plus à rien, Simon a retrouvé son Ora, et même Gulfax semble avoir trouver l'âme sœur en la présence du dark gnome à couettes. La vache, j'ai de la bouteille en matière d'aventure épique, mais là, on n'était pas loin du fond, catégorie ersatz malingre de l'Histoire sans Fin mâtiné d'un zeste de Star Wars mal digéré. Et dire que c'est un produit destiné aux enfants ; on a beau dire, il y a des intentions qui ne sauvent pas les résultats. Je me demande si les chroniques de Simon et Kor le Conquérant ne risquent pas de se transformer en une chronique du "Crépuscule des Magiciens". Aah, quelle misère. S'il y a un mot à retenir, je crois bien que c'est fauché. Fauché, fauché, fauché. Enfin bon, comme dit le vieux proverbe, "mieux vaut en rire". Et de ce côté-là, on est gâté. Allez, je vais aller me noyer dans le puits d'Ouria, tiens. Ça m'évitera de jouer dans la suite.
Merci à Kornichon pour le traitement des caps.
Addendum
*Quelques temps plus tard*
Sbire nain de donjon : Messire Simon ! Messire Simon ! Une missive pour vous ! Elle est cachetée du Royaume du Grand Nord-Ouest qu'est Bek !
Simon : Montre donc, mon joyeux et enthousiaste serviteur. Mmh, c'est une correspondance de notre ambassadeur Giant Bigorneau... Intéressant. Il nous informe que mes épisodes hallucinatoires survenus lors de ma grande épopée aux côtés de ce pouilleux imbibé de Kor ne sont finalement pas dûs à une infirmité mentale naissante. Cette absconse attaque aérienne d'un démon ailé n'était en fait qu'une réminiscence d'une autre aventure intitulée "Sorceress" (1982), de même pour les visions invoquées par Ouria, où l'on apercevait des attaques de village. De nombreuses autres scènes proviennent de "Deathstalker" (1983). Et j'apprends par ailleurs que la musique obsédante qui me harcelait avec son montage en boucle de 20 secondes provenait d'une épopée spatiale, "Les Mercenaires de l'espace" (1980). Tous ces films, recyclés ici sous forme de stock-shots, sont des productions de Roger Corman. Bien, nous pouvons désormais jeter dans les douves le psychiatre royal.
Cote de rareté - 3/ Rare
Barème de notation"Wizards of the Lost Kingdom" est sorti en Blu-ray chez l'éditeur allemand "Daredo", avec pistes audio en allemand et et anglais, sans sous-titres. Une édition a vu le jour en 2019 (combo BR + DVD) et une autre en 2021 (BR simple), à part ça il s'agit visiblement de la même chose. A noter une durée de 1h18, légèrement plus longue que le montage de 1h12 des éditions VHS françaises. Les 6 mn supplémentaires n'apportent pas grand chose : il s'agit de quelques plans et bribes de dialogues en plus ça et là. Par contre la version anglaise contient des musiques qui ont disparu en VF.
Pour apprécier les aventures épiques de Simon, Kor et Gulfax dans leur savoureuse VF d'époque, vous pourrez tâcher de mettre la main sur l'une des nombreuses éditions VHS, aux titres et jaquettes variées. Le film a été une première fois édité chez Unicorn Studios, sous le titre enchanteur "Le Crépuscule des Magiciens". Étrangement, la VHS semble être copyrightée 1984 alors qu'IMDB indique 1985 comme date de réalisation. Initial favorise le méchant avec "Shurka" tandis que Broadway brode autour du concept de son titre "Le Secret des Magiciens".
Au Québec, le film est sorti en VHS sous le titre "Les Magiciens du Royaume Perdu" :
Les Américains ont leur propre VHS avec son titre original : "Wizards of the Lost Kingdom".
Attention à la confusion possible avec "Les Magiciens du Royaume Perdu" sorti chez GCR, qui correspond bien au titre anglais, mais qui est en fait sa suite, "Les Magiciens du Royaume Perdu II" ou "Wizards of the Lost Kingdom II" en VO ! Le film contient de beaux moments de nanardise mais semble peiner à tenir le rythme sur toute sa durée.